Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Les prix des JB restent sous pression en Pologne, en Allemagne et en Espagne. Il n’y a guère qu’en Italie où les prix se maintiennent, en raison d’une offre très réduite en mâles et d’une consommation repartie à la hausse.

ITALIE : Peu de mâles à sortir, mais plus de femelles

En Italie, l’engraissement de femelles poursuit son développement au détriment des mâles. Ceci permet de soutenir les cours des JB mâles qui ont enregistré une belle remontée saisonnière en fin d’année. La cotation du mâle charolais de 700-750 kg vif à Modène a fini l’année à 2,73 €/kg vif (+4% /2018 ; -1% /2017). Celle du Limousin de 600-650 kg a atteint 2,85 €/kg (+2% /2018 et +1% / 2017).

Revers de la médaille, le marché s’est retrouvé encombré de viande de femelles, dont le surplus a finalement été absorbé grâce à quelques concessions tarifaires. Les cotations des femelles à Modène ont décroché à partir de fin octobre pour tomber en fin d’année à 2,59 €/kg pour la Charolaise (-2% par rapport aux 2 années précédentes) et 2,89 €/kg pour la Limousine (-2% /2018 et -3% /2017).

Début janvier 2020, les prix à Modène se tiennent bien pour les mâles, mais ont décroché pour les femelles

Au 31 décembre 2019, toutes races confondues, la BDNI italienne comptait toujours 24 000 femelles de 1 à 2 ans supplémentaires par rapport à 2018 alors que le nombre de mâles était en recul de 2 000 têtes.

La présence de la viande polonaise sur le marché italien continue de se renforcer. Sur les 9 premiers mois de 2019, les importations italiennes de viande bovine fraiche et congelée ont été stables par rapport à 2018, à 312 000 téc dont 65 000 téc en provenance de Pologne (+12% /2018) et 51 000 téc de France (-11% /2018).

POLOGNE : Les prix restent sous pression

Le scandale sanitaire de début 2019 a eu pour conséquence un fort ralentissement de la demande pour la viande polonaise, une brutale chute des prix et un net ralentissement des abattages de bovins en Pologne. Au 1er semestre 2019, les abattages de mâles non castrés ont ainsi chuté de 9% /2018, soit – 44 000 têtes. Sur les 4 mois suivants, juillet-octobre, les abattages sont repartis à la hausse (+5% ou + 15 000 têtes /2018) permettant de combler une partie du retard pris en début d’année. Toutefois, les prix à la production ont du mal à se remettre. Le JB O polonais cotait 3,00 €/kg de carcasse fin décembre (-8% /2018 et -13% /2017) et le JB R 3,04 €/kg (-8% /2018 et -11% /2017).

Le cours polonais du jeune bovin reste bas en décembre 2019

ALLEMAGNE : une mauvaise fin d’année pour les cours

En Allemagne, les JB ont fini l’année à des niveaux de prix très décevants, à 3,76 €/kg de carcasse pour le JB U (-4% /2018 et -10% /2017), 3,70 €/kg pour le JB R (-4% /2018 et -10% /2017) et 3,41 pour le JB O (-3 % /2018 et -9% /2017). Pourtant, l’offre était en net retrait (-8% d’abattages de JB sur les 8 dernières semaines de l’année). Il faut croire que les bas prix des viandes importées de Pologne et d’Argentine – seuls fournisseurs à avoir accru leurs ventes sur les 9 premiers mois de l’année – ont fait pression sur les cours.

ESPAGNE : la hausse des abattages fait pression sur les prix

En Espagne, le fort ralentissement des ventes de bovins finis à la Turquie à partir de l’automne 2018 a provoqué une forte hausse des abattages nationaux. Sur les 10 premiers mois 2019, les abattages de mâles non castrés ont bondi de +23% /2018 à 625 000 têtes et ceux de génisses de +9% /2018 à 378 000 têtes.

Ces volumes supplémentaires pèsent sur les cours. La cotation du JB R espagnol, à 3,56 €/kg de carcasse, était toujours sous pression mi-décembre (-4% /2018 et -11% /2017).

Les prix des JB restent bas en Espagne en décembre 2019

Avec des volumes supplémentaires disponibles à prix bas, les exportations espagnoles de viandes bovines (fraîches et congelées) ont bondi de 17% à 153 000 téc sur 9 mois, dont 48 000 téc de viande fraîche vers le Portugal (+18%) et 18 000 téc vers l’Italie (+24%).