Cela fait maintenant plusieurs mois que la croissance de la production européenne de lait est à l’arrêt. A cela s’ajoute des déceptions sur les volumes en Océanie. L’USDA a enfoncé le clou en publiant il y a deux semaines une production états-unienne quasiment stable en septembre, contre toute attente par les opérateurs. Le marché ne s’y attendait pas.
Etats-Unis : Croissance stoppée de la production laitière
Aux Etats-Unis, la croissance de la production de lait continue de s’éroder depuis les +4,7% de hausse au mois de mai dernier. Le mois de septembre surprend car la production ressort quasiment stable par rapport à l’an passé avec seulement 0,2% de hausse. Il s’agit de la plus faible progression depuis mai 2020 où le covid-19 avait perturbé la collecte. Cette baisse par rapport aux attentes est principalement due à une réduction du cheptel laitier depuis mai dernier. Entre août et septembre 2021, il a perdu 25 000 têtes, mais l’effectif reste nettement supérieur à celui de l’an passé. Aussi, la réduction de cheptel n’explique pas tout. L’est du pays est touché par une très forte sécheresse qui limite la possibilité de pâturage. Comme chez les principaux autres pays exportateurs, la très forte hausse de l’aliment complémentaire pousse les éleveurs à réfléchir à la formulation et à choisir parfois la baisse des volumes de lait produits. La production en Californie affiche une certaine stabilité, mais la production ressort en net recul dans les Etats de Washington, dans le Nouveau Mexique et dans une moindre mesure dans l’Arizona (respectivement -8%, -12,5% et -2%).
Océanie : Poursuite de la baisse des volumes au moment du pic laitier
En Nouvelle-Zélande, au mois de septembre, la production a reculé de -4% par rapport à l’an dernier. Celle de l’Australie s’affiche à -3% sur la même période. Pour ces deux pays, la collecte est perturbée par une météo pluvieuse. La pousse de l’herbe dans l’île du Sud néozélandaise a notamment été dégradée par rapport à la normale.
Les opérateurs les plus optimistes tablent sur un retour des volumes avec la réapparition du soleil dans les semaines à venir. Pourtant, les modèles météo semblent confirmer l’hypothèse de La Niña. Ce phénomène climatique se caractérise par des températures anormalement basses des eaux du Pacifique et modifie le climat en Océanie et Amérique du Sud. En général, cela se traduit par une plus forte pluviométrie en Océanie et un temps sec et frais en Argentine.
Argentine : Seul pays où la croissance reste d’actualité
La météo a pour le moment été optimale pour la production laitière car des pluies sont tombées régulièrement. Par ailleurs, la hausse des prix du lait permet de compenser la hausse du poste alimentaire et de conserver les marges alimentaires. Les voyants sont donc toujours au vert pour la production qui continue d’augmenter (+5% au mois de septembre /2020).
Recul de la production des six principaux exportateurs
La production cumulée des six principaux exportateurs a reculé en septembre d’une année sur l’autre pour la première fois depuis 2019. Elle est due à une moindre croissance dans les bassins dynamiques tels que les USA, des problèmes météo notamment en Nouvelle-Zélande et une baisse de la production structurelle chez les principaux pays producteurs de l’UE-27.
Dans les prochains mois, les coûts élevés des aliments du bétail décourageront probablement un rebond rapide de la production laitière chez ces pays exportateurs malgré des prix du lait incitatifs.