Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 323 Décembre 2020 Mise en ligne le 15/12/2020

Lait de chèvre et viande

Conjoncture laitière sereine

Le rythme de croissance de la collecte nationale de lait de chèvre s’est stabilisé, après un début d’année très dynamique. Cette évolution préserve l’approvisionnement en ressource laitière des transformateurs, malgré l’effondrement des importations de produits de report.

Selon l’enquête trimestrielle menée par l’Institut de l’Élevage, le prix moyen du lait de chèvre a connu une nouvelle progression au 3ème  trimestre, sous l’effet de la hausse du prix de base. La composition du lait se stabilise.

 

Sommaire du numéro 323
Lait de chèvre et viande

Lait de chèvre et viande » Lait de chèvre »

Croissance régulière de la collecte nationale de lait de chèvre

Le taux de croissance de collecte nationale de lait de chèvre s’est stabilisé, après un début d’année en très forte hausse. Cette évolution préserve l’approvisionnement industriel en ressource laitière, qui se maintient malgré l’effondrement des importations de produits de report.

La cadence au creux saisonnier reste stable

Avec 38,6 millions de litres livrés en septembre (+4,1% /2019), la collecte française poursuit sa baisse saisonnière, avant le rebond attendu en octobre. Au total, le cumul annuel s’élève à près de 400 millions de litres collectés, soit +5% par rapport au niveau atteint en 2019 (+17,5 millions de litres).

Ainsi, les taux de croissance ont été globalement stables pendant le creux de production, oscillant entre +3,5% et +4,1% de juin à septembre. Alors qu’elle était très dynamique jusqu’au mois d’avril, grâce à des conditions météorologiques favorables au printemps, à des prix en hausse et à la forte demande de l’industrie, la croissance de la collecte a ralenti en avril, suite aux appels à la modération des transformateurs.

Approvisionnement industriel préservé

Avec 15 millions de litres importés au 3ème trimestre (-27% /2019), le repli des importations de produits de report caprins se prolonge, après l’effondrement observé au printemps (-40% /2019 au 2ème trimestre). Ramenées à 41 millions de litres depuis le début de l’année, les importations cumulées en 2020 se situent -26% sous le niveau 2019, et -58% sous le bon niveau de 2018.

En effet, la dynamique positive de la collecte nationale et la demande des consommateurs en lait de chèvre français sont des facteurs qui ont encouragé les transformateurs à privilégier la ressource nationale. Par ailleurs, les exportations néerlandaises ont été davantage vouées à satisfaire la demande croissante du marché chinois de lait de chèvre en poudre de lait pour l’alimentation infantile, tandis que la collecte espagnole s’est repliée durant le premier confinement.

En conséquence, après un premier quadrimestre en forte hausse (entre +7% et +4% /2019 entre février et avril), la fourniture de marché s’est stabilisée à partir de mai. Ainsi, malgré l’effondrement des importations, l’approvisionnement des transformateurs français a légèrement progressé de +1% /2019, à 441 millions de litres transformés de janvier à septembre. La fourniture du marché reste cependant inférieure de -8% aux volumes transformés en 2018. En 2020, le moindre approvisionnement découle de la perte partielle de certains marchés lors de la crise sanitaire (restauration hors domicile, marchés de plein-air). En 2019, la baisse des volumes fournis à l’industrie était conséquence du lent redémarrage de la production laitière française.

Des stocks de report toujours faibles

A 5 400 tonnes en septembre, les stocks de produits de report sont plus étoffés qu’en 2019 (+19%), mais inférieurs de -17% au volume moyen enregistré à pareille époque entre 2015 et 2018. A noter que, exception faite du rebond observé en septembre, ils sont restés à des niveaux globalement bas en 2020.

En effet, les transformateurs ont privilégié les fabrications de fromages à la reconstitution des stocks, pour faire face à la demande toujours dynamique des ménages. En cumul annuel mobile, les volumes de fromages de chèvre vendus en LS affichent une belle progression de +4,4% /2019 fin octobre.

 

Lait de chèvre et viande » Prix du lait de chèvre »

Le prix de lait de chèvre poursuit sa revalorisation

Le prix moyen du lait de chèvre a connu une nouvelle progression au 3ème  trimestre, sous l’effet de la hausse du prix de base. La composition du lait se stabilise.

Bond du prix de base du lait de chèvre

Le prix de base du lait de chèvre (à la composition standard 35MG / 30MP en vigueur au 1er janvier 2015) s’est établi à 705 €/1 000 litres au 3ème trimestre 2020 en moyenne nationale, en progression de près de 33 € d’une année sur l’autre, soit +3,7% /2019.

D’ailleurs, et dans ce même cadre légal, les négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs sont actuellement en cours. Dans le contexte actuel de demande de fromages de chèvre dynamique, les accords conclus au sein de l’aval détermineront les évolutions de prix du lait payé aux producteurs en 2021.

Au 3ème trimestre, le taux de progression du prix du lait de chèvre est le plus élevé dans le Sud-Est, de +8% /2019, à 666 €/1 000 l. Les bassins du Centre-Ouest et du Sud-Ouest arrivent ensuite, avec des taux de progression de +3,8% et +3,4% respectivement, à 708 € et 706 €/1 000 litres. En revanche le bassin Centre enregistre la progression la plus faible de +1,5% /2019, à 706 €/1 000 litres.

Moindre progression des prix payés aux livreurs

Au 3ème trimestre, le prix moyen à la production du lait de chèvre a évolué moins rapidement que le prix de base : de +23 € d’une année sur l’autre, soit +2,7% /2019, à 717 € /1 000 litres selon l’enquête prix du lait menée chaque trimestre par l’Institut de l’Élevage. Entre l’été 2018 et 2020, la hausse s’élève à +41 €/1 000 l.

Au 3ème trimestre, le prix moyen plus élevé se trouve dans la région Centre (758 €/1 000 litres, soit +1,6% /2019), où la proportion de fromages sous AOP est la plus importante. Arrivent ensuite les régions Sud-Ouest (721 €/1 000 litres, soit +3,9% /2019), Centre-Ouest (711 €/1 000 litres, soit +2,6% /2019) et Sud-Est (678 €/1 000 litres, soit +3,1% /2019).

… alors que la composition se stabilise

Après un 1er semestre marqué par une légère dégradation des taux, la composition du lait s’est stabilisée au 3ème trimestre. La moyenne trimestrielle du taux butyreux s’établit à 37,2 g/litre à l’échelle nationale. Cette stabilité a été observée dans tous les bassins laitiers, à l’exception du Sud-Est, où le taux butyreux a reculé de -0,3 g/litre (à 34 g/litre) suite aux forts épisodes caniculaires qui ont touché la région pendant l’été. Le taux protéique a pour sa part évolué favorablement en un an: à 32,9 g/litre en moyenne nationale sur le 3ème trimestre (soit 0,2 g/litre), il a progressé dans tous les bassins.

Le prix des charges stable aux 2ème et 3ème trimestres

La hausse des charges en élevage caprin, amorcée fin 2018, a finalement été stoppée au 2ème trimestre 2020. L’IPAMPA, qui mesure l’évolution du prix des moyens de production agricole, a même connu une détente, en lien avec la baisse du prix de l’énergie ainsi que des aliments achetés. A près de 103,7 en moyenne sur le 3ème trimestre, il se trouve 0,3% sous son niveau 2019 à pareille époque.

 

 

 

 

 

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