Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 326 Mars 2021 Mise en ligne le 16/03/2021

Viandes bovines

Les performances de la VBF soutiennent les cours

La consommation de viande bovine française (veau inclus) reste soutenue, ce qui participe à la hausse des prix des vaches. A l’export, les ventes dynamiques vers l’Allemagne ont permis aux cours des jeunes bovins de commencer à se redresser mêmes s’ils restent bas.

Le marché italien reste fébrile mais stable. La hausse des prix des aliments inquiète les éleveurs de veaux de boucherie et les filières espagnoles d’engraissement à partir de veaux et de broutards.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

La progression de la consommation de VBF s’est poursuivie en janvier

Les restrictions imposées à la restauration perdurent. En parallèle, les achats de ménages au détail n’ont cessé de progressé jusqu’à la fin février. La réduction des échanges de viande bovine a de nouveau profité à la consommation de VBF en janvier.

La restauration a souffert en 2020

La poursuite des restrictions appliquées au secteur de la restauration dans de nombreux États membres a très fortement limité le chiffre d’affaires global du secteur dans l’UE-27. L’activité y a été divisé par deux en décembre (-51% /2019). Idem pour la France (-52%). C’est encore plus marqué en Allemagne (-65%).

Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires de la restauration a ainsi reculé d’un tiers dans l’UE-27 (-33% /2019). Les reculs sont les plus marqués dans le Sud de l’Europe, privé d’une bonne partie de son activité touristique : Italie (-37%), Espagne (-44%), et aussi Portugal, Grèce et Croatie.

En France, l’activité de restauration traditionnelle a de nouveau sévèrement reculé en décembre (-79% /2019). La restauration collective, partiellement ouverte, a mieux résisté (-27%), de même que la restauration rapide (-20%), organisée de longue date pour la vente à emporter et les livraisons.

Sur l’année 2020, malgré l’ouverture partielle en fin d’année, c’est la restauration traditionnelle qui a connu la plus grosse perte relative de chiffre d’affaires (-39%) devant la restauration collective (-27%) et la restauration rapide (-21%). Au total, l’activité de RHD a diminué en France de près d’un tiers en 2020 (-32% /2019).

La consommation se reporte sur les ventes au détail

En 2020, la vente au détail de viande a augmenté, y compris pour la boucherie artisanale dont le chiffre d’affaires générés par les viandes hors volaille a nettement progressé sur l’ensemble de l’année d’après  Kantar (+15% /2019). Depuis, le maintien de la fermeture d’une partie de la RHD et le couvre-feu dès 18h ont entraîné la poursuite du report de consommation vers la vente au détail. D’après Nielsen, les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont été en hausse en moyenne sur les 7 premières semaines de l’année. En semaine 7, les achats de PGC-FLS ont à nouveau progressé (+5% /2020). C’est également le cas des ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées ; +8%) et des ventes de surgelé salé (dont les viandes congelées ; +13%). En semaine 8 (se terminant le 28 février 2021), les progressions des achats de PGC ont connu un coup d’arrêt (-3% /2020). Mais cette baisse relative des ventes de produits de grande consommation est à relativiser. En effet, le point de comparaison correspond aux prémices de la crise sanitaire en 2020 avec alors le début des achats panique dans les grandes surfaces alimentaires.

Ainsi, après des semaines de croissance soutenue d’une année sur l’autre, il est probable qu’on constatera un recul par rapport aux très forts achats de 2020 en 2ème  et 3ème semaines de mars (pour rappel, la hausse des ventes de PGC-FLS en 2020 /2019 avait alors atteint entre +30 et +40%).

D’après IRi, une analyse des évolutions par rapport à 2019 est désormais plus significative. Les ventes de PGC resteraient ainsi soutenues en ce début d’année 2021 (+5% /2019 en semaine 8). Les achats des catégories stockées en 2020 avant le premier confinement ont été logiquement affectées par une baisse. Ce n’est pas le cas des catégories de produits qui concernent la viande bovine. Les achats de produits frais non laitier ont augmenté (+8% /2019) comme le surgelé (+8% /2019).

En attendant  de constater les mêmes effets sur les achats de viandes hachées par les ménages, ceux-ci sont restés sur une progression à 2 chiffres depuis le début d’année. (+16% /2020 sur les semaines 1 à 4 pour le haché frais et +21% pour le haché surgelé).

Baisse des échanges et hausse de la consommation de VBF en janvier

En janvier 2021, les échanges ont encore connu des baisses marquées d’après les Douanes françaises, mais avec deux jours ouvrés de moins qu’en 2020 :

  • les exportations de viande bovine ont sensiblement régressé à 20 000 téc (-17% /2020). Seuls les envois vers l’Allemagne ont résisté (+1% /2020 à 3 600 téc). Les exportations de viande bovine vers l’Italie (-24% à 4 700 téc) et vers la Grèce (-22% à 3 000 téc) ont fortement diminué.
  • les importations ont connu une baisse encore plus marquée à 21 200 téc (-22% /2020). Seule l’origine Pologne a de nouveau progressé (+21% /2020 à 3 200 téc).

La consommation calculée par bilan en janvier 2021 serait stable par rapport à 2020 à plus de 127 000 téc.

Mais la part des imports dans les disponibilités totales reculerait à 17%. Ainsi, en janvier 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) aurait de nouveau progressé (+6% /2020 à 105 600 téc).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Prix soutenus par la demande en VBF

La forte demande pour la viande française soutient les prix des vaches. Les cours des JB restent bas mais commencent à se redresser, notamment grâce aux ventes vers l’Allemagne.

La vache R à plus de 4 €/kg

La demande toujours très forte pour la viande française fait face à une offre plutôt restreinte, ce qui continue de doper les prix des femelles. En semaine 9, la vache U cotait 4,60 €/kg (+6% /2020 et +5% /2019), la vache R 4,04 €/kg (+8% /2020 et +6% /2019), la vache O 3,11 €/kg (+3% /2020 et -3% /2019) et la vache P 2,88 (+9% /2020 et +3% /2019).

Avec la fermeture des salles de restaurants et le couvre-feu à 18h qui limite essentiellement la vente à emporter aux repas du midi, les Français prennent l’essentiel de leurs repas à domicile. Les ventes de viande dans les circuits de détail sont en forte hausse par rapport à l’an dernier juste avant le 1er confinement (voir article sur la consommation). En GMS et boucherie, c’est la viande française qui est mise à l’honneur, tout comme dans les cantines scolaires qui, elles, restent ouvertes.

Les cours sont en outre soutenus par une offre plus limitée. Les abattages de vaches et génisses sont en légère baisse sur les 4 dernières semaines connues (S6 à S9) : -1% /2020. Ceux de vaches laitières étaient en recul significatif (-5%) alors que ceux de vache de type viande enregistraient une hausse modeste (+2%) tout comme ceux de génisses (+3%).  Depuis l’automne dernier, les abattages de génisses de type viande semblent s’être accélérés pour répondre à la demande croissante. En effet l’âge moyen à l’abattage est passé de 33,5 mois à 32,4 mois et le poids moyen est tombé à 390 kg (-1% /2020).

Les cours des JB se redressent, partant de très bas

Le dynamisme des ventes vers l’Allemagne, où l’offre est en retrait (lire l’article sur les JB en Europe), permet de tirer les prix français à la hausse. Les cours des JB français ont gagné 6 à 7 centimes en un mois, mais restaient bas début mars, à 3,92 €/kg pour le JB U (-2% /2020 et -3% /2019), 3,75 €/kg pour le JB R (-2% /2020 et -4% /2019) et 3,32 €/kg pour le JB O (-1% /2020 et -3% /2019).

Le nombre de JB de type viande abattus sur les 4 semaines s6 à s9 a progressé de +3% /2020. Ces jeunes bovins étaient en moyenne âgés de 19 mois et 16 jours, 1 jour de moins qu’il y a un an, signe que le marché est fluide.

Par ailleurs, les sorties de JB sur les premières semaines de l’année sont légèrement supérieures à la prévision de sorties réalisée par le model MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement légèrement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des quatre années antérieures. Au 7 mars, l’écart à la modélisation cumulé depuis le début de l’année atteignait +1 300 têtes.

Les abattages de JB de type lait étaient également supérieurs à leur très bas niveau de 2020 sur les 4 semaines S6 à S9 (+11%), avec un âge moyen en baisse de 2 jours, traduisant là aussi le dynamisme des sorties.

 

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Moins de mâles à sortir en 2021

La baisse des effectifs européens de bovins mâles de 1 à 2 ans dans l’enquête cheptel de décembre devrait permettre d’alléger le marché en 2021. On en voit déjà les premiers signes en Allemagne, où les prix sont en hausse. Les prix remontent également en Pologne et en Espagne. Le durcissement des contraintes sanitaires en Italie face à une 3ème vague épidémique pousse les distributeurs aux achats, mais le marché pourrait y redevenir chaotique…

UE-27 : -2,2% de mâles âgés de 1 à 2 ans dans l’enquête cheptel

L’enquête cheptel de décembre 2020 a recensé 5,92 millions de bovins mâles de 1 à 2 ans dans l’UE-27, soit un recul de -2,2% ou -112 000 têtes par rapport à décembre 2019. La baisse de l’engraissement des mâles se poursuit donc en Europe. Elle s’accélère en Allemagne (-6,1% ou -54 000 têtes), mais également en France (-2,8% ou -22 000) et en Irlande (-3,5% ou -27 000 têtes). Les effectifs plafonnent à nouveau en Pologne (-0,8% ou -7 000 têtes) et en Espagne (-0,9% ou -2 000 têtes) tandis que l’Italie reste stable (=) depuis 3 ans.

Il n’y a guère que de petits pays comme le Portugal (+8 000 têtes), la Hongrie (+8 000) et la Croatie qui voient leur cheptel de mâles de 1 à 2 ans croître d’une année sur l’autre. Dans ces deux derniers pays, l’engraissement progresse depuis plusieurs années, mais les effectifs restent très modestes (55 000 têtes en Croatie et 52 000 en Hongrie).

ALLEMAGNE : offre en retrait, prix en hausse

En Allemagne, les abattages de taurillons sur les 8 premières semaines de l’année 2021 étaient inférieurs aux années précédentes (-1% /2020 et -2% /2019). Avec la baisse de cheptel présent, le recul de l’offre devrait s’intensifier dans les semaines à venir. Les prix se sont déjà nettement redressés. Le JB U cotait 3,99 €/kg de carcasse début mars (+4% /2020 et +1% /2019), le JB R 3,94 €/kg (+5% /2020 et +2% /2019) et le JB O 3,64 €/kg (+4% /2020 ; = /2019).

Les écoles allemandes ont rouvert leurs portes le 22 février après plus de deux mois de fermeture. Les opérateurs allemands attendent maintenant le week-end de Pâques, tout début avril, qui ouvrira la saison du barbecue. Ils attendent également la réouverture des restaurants. Ce dernier point est particulièrement guetté par les importateurs de viande sud-américaine (Argentine notamment), qui passent leurs commandes prudemment.

POLOGNE : la production stagne, mais le taux de change renforce la compétitivité de la viande polonaise

La production polonaise de viande bovine semble avoir atteint un point haut en 2018. Elle stagne depuis à 560 000 téc. La production de viande de veau a quasiment disparu au profit de celle de taurillons et de génisses. Celle de bœufs est inexistante. En 2020, les volumes de viande bovine produits en Pologne étaient constitués à 59% de taurillons et taureaux, 26% de vaches de réforme et 15% de génisses.

Pour 2021, l’enquête cheptel de décembre 2020 montre une stagnation du nombre total de bovins après de nombreuses années de hausse. Avec 2,126 millions de vaches laitières (-2% /2019) et 266 000 vaches allaitantes (+2% /2019), le cheptel reproducteur polonais était en baisse de 0,6%.

Comme en Allemagne, les prix polonais suivent une pente ascendante. Ils partent toutefois d’un niveau bas, après une année 2019 déjà marquée par plusieurs scandales sanitaires et la pandémie en 2020. Le taux de change baissier du zloty/euro donne une compétitivité supplémentaire à la viande polonaise. Ainsi, fin février, le JB O cotait 3,12 €/kg (+5% /2020, = /2019 et -8% /2018).

ITALIE : prix stables pour les mâles, en hausse pour les femelles

En Italie, les prix des mâles finis ont démarré l’année à un bas niveau, mais restent stables. Ils pourraient donc bientôt rattraper les niveaux des années précédentes qui enregistraient à cette époque de l’année des baisses saisonnières marquées. L’an dernier à la même époque, les réunions de cotation à Modène étaient suspendues en raison du confinement drastique des mois de mars et avril. Cette année, le mâle charolais de 700-750 kg cotait 2,56 €/kg vif en semaine 9 (-2% /2019) et le mâle limousin 2,75 €/kg vif (-1% /2019).

La demande pour la viande de génisse reste forte, ce qui soutient les prix des femelles, à 2,72 €/kg vif pour la Charolaise début mars (+3% /2019) et 2,92 €/kg pour la Limousine (-1% /2019).

La 3ème vague de Covid-19 a conduit le gouvernement à reconfiner une grande partie du pays le 15 mars. Les écoles et restaurants sont de nouveau fermés dans un grand nombre de régions et le pays sera totalement sous cloche pour le week-end pascal. Ces restrictions pourraient provoquer de nouveaux à-coups dans le marché. Les distributeurs sont actuellement plutôt aux achats afin de constituer des stocks, mais ils restent prudents.

En 2020, d’après le panel ISMEA-Nielsen, les achats de viande bovine par les ménages italiens ont progressé de +6% en volume et de +8% en valeur en raison des restrictions sur la restauration et du report vers la consommation  à domicile. Comme en France, les boucheries traditionnelles enregistrent la plus forte hausse (+16% en volume et +20% en valeur). Elles sont suivies des discounters (+11% en volume et en valeur). Les achats en supermarchés sont dans la moyenne (+6,7% en volume et +7,6% en valeur). Les hypermarchés sont les grand perdants (-4,5% en volume et -1,9% en valeur).

ESPAGNE : les prix remontent

En Espagne, les cours des JB reviennent de très bas. La cotation du JB R a toutefois regagné 10 centimes depuis le début de l’année, pour s’établir à 3,61 €/kg de carcasse fin février (-2% /2020 et -3% /2019). Les restaurants ont pu rouvrir leurs portes, permettant sans doute de redynamiser quelque peu le marché. La libre-circulation entre régions et la réouverture des lieux culturels participent à dynamiser le tourisme, qui reste cependant modeste. Les opérateurs espagnols s’inquiètent toutefois de la détérioration de la situation sanitaire en Italie.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Offre limitée et redressement des cours

Les prix des vaches de réforme en Europe suivent une hausse saisonnière dynamique, d’autant que l’offre est globalement limitée et que la demande au détail reste ferme pour le haché et les autres transformations.

ALLEMAGNE : la faiblesse de l’offre soutient les prix

En Allemagne, la demande pour la viande de réforme reste soutenue. La viande de vache est notamment utilisée en début d’année par les transformateurs pour la production de viande hachée et pour la production de soupes et de ragoûts. Les ventes de ces plats préparés reste très dynamique d’autant plus que les restaurants sont restés fermés jusqu’au 7 mars. D’après AMI, cette situation devrait se poursuivre courant mars et peut-être jusqu’à Pâques, plus propice la consommation d’arrières, notamment de JB.

En attendant, face à cette demande soutenue des abattoirs en vaches de réforme, l’offre reste encore limitée. Sur les 8 premières semaines de 2021, les abattages de réformes ont été en retrait marqué (-2% /2020 et -10% /2019).

Le recul continu des troupeaux de femelles explique en particulier cette réduction de l’offre. La dernière enquête cheptel de novembre 2020 en Allemagne faisait état d’une baisse conséquente du cheptel de vaches (- 2,2% /2019).

Ce manque d’offre continue à booster les cours. La cotation de la vache O a encore progressé : en semaine 8, elle atteignait 2,85 €/kg de carcasse (+1% /2020 et 5% /2019). La cotation a ainsi repris 27 centimes par rapport à la dernière cotation de 2020.

Irlande : les cours restent stables

En Irlande, l’offre a été plutôt limitée depuis le début de l’année, quelle que soit la catégorie. Les abattages de gros bovins pour l’export ont été en retrait marqué sur les 4 semaines de février (-16% /2020) d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais. Après un début d’année dynamique, les abattages de vaches réformes ont suivi la même tendance (-10% /2020).

Malgré des transactions plutôt limitées, le marché de la viande bovine s’est stabilisé en février et les cotations des réformes ont même temporairement reflué. En semaine 8, la cotation de la vache O s’établissait à 2,95 €/kg de carcasse (-1% /2020 et +8% /2019), niveau équivalent à la dernière cotation de 2020.

Même constat pour le bœuf R britannique qui cotait 3,74 €/kg de carcasse en semaine 8 (+1% /2020 et +2% /2019) et qui a perdu 9 centimes en mois (-2%). Ces baisses de prix, injustifiées d’après les organisations agricoles, ont provoqué quelques remous.

La demande des abattoirs semble désormais fortement repartie en mars. D’après Bord Bia, les abattoirs cherchent désormais à s’approvisionner en bovins finis pour pouvoir répondre à la demande au détail pour les fêtes Pâques et cela devrait stimuler les cours.

Sur 2020, les exportations de viande bovine (in natura et transformée) sont restées stables via un rattrapage au 2nd semestre. Les importations britanniques de viande bovine irlandaise (qui représentait 69% des importations totale du Royaume-Uni en 2020) ont baissé (-3% /2019) à 217 000 tonnes. Cependant, les envois de viande bovine réfrigérée, principal produit exporté, ont connu une légère augmentation (+1% /2019). Les envois de viande bovine congelée et transformée ont parallèlement reculé.

Enfin, l’enquête cheptel du 31 décembre 2020 a recensé 6,529 millions de bovins en Irlande (-30 200 têtes /2019 ou -0,5%). La spécialisation laitière se poursuit : le nombre de vaches laitières a augmenté de 30 300 têtes (+ 2,1% /2019) tandis que le nombre de vaches allaitantes a diminué de 34 200 (-3,6%). Le nombre total de bovins de moins de 1 an a augmenté de 94 200 (+ 5%) tandis que les bovins de 2 ans et plus (à l’exclusion des vaches et des taureaux) ont diminué de 85 900 (-20%).

Royaume-Uni : demande soutenue face à une offre limitée en réformes

Au Royaume-Uni, si les abattages de gros bovins sont globalement restés dynamiques sur les quatre semaines de février 2021 (+1% /2020 et +2% /2019), les évolutions entre les différentes catégories n’ont pas été identiques. Les abattages de bœufs (+2% /2020), génisses (+5%) et JB (+7%) étaient en hausse, mais ceux de vaches ont enregistré un net recul (-6%), faute d’offre.

La demande est restée forte Outre-Manche. Sur les 12 semaines se terminant le 21 février 2021, Kantar faisait encore état d’une forte hausse des ventes au détail de viande bovine (+13% /2020 en volume et +16% en valeur).

Les modes de consommations pourraient évoluer à court terme en lien notamment avec la stratégie vaccinale du pays. Les écoliers ont commencé à retourner en classe le 8 mars. La réouverture des magasins dits « non-essentiels » et des terrasses de pubs et restaurants est désormais prévue le 12 avril avant la levée de toutes les restrictions espérée le 21 juin !

En attendant, la demande soutenue, y compris pour le haché, continue de profiter aux cours. Fin février, la cotation de la vache O atteignait à 2,72 £/kg de carcasse (+8% /2020 et = /2019) soit 3,15 €/kg de carcasse en semaine 8.

En 2020, le marché britannique s’est, comme dans bien d’autres pays, renationalisé. Les données consolidées d’AHDB font état d’un recul des importations de viande bovine incluant les préparations (-4% /2019 à 314 000 téc) mais encore plus important des exportations (-9% à 179 500 téc). La France a été le seul pays de l’UE à voir ses exportations vers le Royaume-Uni progresser. Le Royaume-Uni a importé principalement du corned-beef de France (4 000 tonnes en 2020). Hors de l’UE, le Brésil est resté le principal fournisseur du Royaume-Uni même s’il n’a encore représenté que 7 à 8% des volumes totaux importés. Il s’agit là encore majoritairement de corned-beef. En 2020, le Brésil a été l’un des rares pays à voir ses exportations vers le Royaume-Uni progresser (+10% /2019 à 25 300 tonnes). D’après AHDB, la croissance des importations de corned-beef a apporté une réponse à la demande accrue de viande au détail pour la fabrication maison de salades, de « meat pies » et de « meat loafs » en lien avec la fermeture des restaurants.

Côté effectifs au 1er janvier 2021, d’après le British Cattle Movement Service, il y avait 7,7 millions de bovins en Grande-Bretagne, soit 115 800 têtes de moins par rapport à la précédente enquête (-1% /2020). Le nombre de vaches était en recul (-2% /2020) à 2,9 millions de têtes. Dans ses prévisions AHDB prévoit une baisse de production de viande bovine en 2021. Les effectifs de « prime cattle » (bovins mâles laitiers et bovins allaitants des deux sexes âgés de 12 à 30 mois) se sont à nouveau réduits (-81 900 têtes soit -5% /2020). Toutes les catégories étaient en baisse : -3% pour les femelles allaitantes, -4% pour les mâles allaitants et même -20% pour les mâles laitiers.

A plus long terme, les effectifs pourraient à nouveau se consolider. Le nombre d’animaux disponibles pour la production de viande bovine de moins de 12 mois (mâles laitiers et bovins allaitants des deux sexes) a rebondi à 2,2 millions de têtes (+2% /2020).

POLOGNE : léger mieux sur les cours

Affectés par la pandémie, les abattages de vaches en Pologne ont été limités à 531 000 têtes sur l’année 2020 (-3% /2019 et -12% /2018). Malgré cela, l’enquête cheptel de décembre 2020 indique un recul de nombre de vaches et une stabilité du cheptel total qui devraient affecter la production polonaise en 2021.

En attendant, les cours des réformes ont poursuivi leur remontée. En semaine 7, la cotation de la vache O avait atteint 2,62 €/kg de carcasse, soit 18 centimes de plus que la dernière cotation de 2020. La cotation a légèrement fléchi en semaine 8, à 2,59 €/kg. Elle reste depuis quelques semaines supérieure aux cotations de 2020 (+3% /2020 ; = /2019).

Avec des restrictions moins fortes qu’au cœur de l’année 2020 et des prix polonais compétitifs liés notamment à la dépréciation du zloty, la demande à l’export en viande polonaise semble un peu plus soutenue depuis le début de l’année. Les importations de viande bovine d’origine polonaise étaient d’ailleurs les seules à progresser en France au mois de janvier.

Viandes bovines » Maigre »

Les prix des mâles toujours déprimés

La forte demande italienne pour les laitonnes a soutenu les prix des femelles, tandis que les cours des mâles, qui se sont légèrement appréciés ces dernières semaines, restent très bas. Les exportations ont été franchement dynamiques en janvier.

Les prix des mâles très inférieurs aux années précédentes

La cotation du Charolais U de 450 kg a poursuivi un très lent rétablissement, mais, à 2,28 €/kg en semaine 9, elle reste inférieure de 19 centimes à son niveau de 2020 (-8%).

A 2,31 €/kg, la cotation du Croisé R de 300 kg est en repli de -9% /2020. Le Limousin E de 350 kg cotait 2,70 €/kg vif en semaine 9 (-4% /2020).

La cotation du Charolais U de 350 kg a gagné 3 centimes en quatre semaines pour atteindre 2,51 €/kg en semaine 9. La progression saisonnière des cours est plus lente que les années précédentes, ce qui a creusé l’écart par rapport à 2020 (-20 cts /2020 en semaine 9 contre -14 cts en semaine 5). Les acheteurs mettent en avant l’augmentation du prix des aliments du bétail quand les prix des jeunes bovins peinent à retrouver les niveaux des années passées en France et en Italie. L’Italie subit quant à elle un nouveau tour de vis avec des refermetures de restaurants, car le nombre de nouveaux cas de COVID augmente de 30% par semaine.

En femelles, la demande italienne pour la viande de génisse est toujours très forte et a maintenu les cours à des niveaux élevés. La Limousine E 270 kg s’était stabilisée à 2,78 €/kg de la semaine 3 à la semaine 8 avant d’augmenter à 2,79 €/kg en semaines 9, affichant une hausse de +4 cts d’une année sur l’autre (+1% /2020). La Charolaise U 270 kg cote 2,60 €/kg depuis la semaine 5, soit un niveau supérieur de +1% /2020.

Les naissances de veaux de mère allaitante plus élevées en janvier

Les naissances allaitantes ont bondi de +5,6% /2020 en janvier 2021 (352 000 veaux). En cumul sur la campagne en cours (de juillet 2020 à janvier 2021) les vêlages allaitants sont quasi stables avec 1 922 000 naissances, soit -0,4% /2019-2020. Ils sont néanmoins toujours en recul de -5% /2018-2019.

Au 1er février 2021, les effectifs de mâles de 6-12 mois nés de mère allaitante étaient en hausse de +2% /2020, avec 619 000 têtes, selon SPIE-BDNI. Les effectifs de Charolais et de Croisés ont progressé de +1% /2020, ceux de Limousins de +2%, tandis que les effectifs de Blonds ont bondi de +7%.

Les disponibilités en mâles de 0-6 mois de mère allaitante étaient eux aussi en hausse de +1% /2020 au 1er février 2021 (828 000 têtes).

Toujours plus de femelles exportées

Les exports de broutards ont été extrêmement dynamiques en janvier 2021. Sur les semaines 1 à 4, selon les données SPIE-BDNI, 101 000 broutards ont été expédiés à l’étranger, soit une hausse de +17% /2020 et +12% /2019.

Cette progression des exportations peut en partie s’expliquer par le décalage de semaine d’une année sur l’autre (la première semaine de 2021 a commencé un 4 janvier alors qu’elle commençait le 28 décembre 2019 en 2020), mais elle semble surtout liée à la forte demande italienne pour les broutardes. Sur les semaines 1 à 4, les envois de femelles ont augmenté de +21% (36 500 têtes) et ceux de broutards mâles de +15% (64 000 têtes). Les femelles ont représenté 36% des envois de gros bovins maigres quand leur part était de 34% fin 2020.

En revanche, d’après les données des Douanes, les envois de gros bovins maigres vers les pays-tiers se sont effondrés en janvier 2021, comparés aux exportations record de janvier 2020. 1 400 têtes ont ainsi été exportées vers l’Algérie sur le premier mois de l’année (-73% /2020). Les exports vers l’Algérie sont freinés depuis fin décembre 2020 par la suspension des imports de génisses laitières par les autorités sanitaires algériennes. Ces génisses permettaient de compléter les bateaux et de les faire partir plus rapidement.

D’après les données TRACES, les envois de bovins vifs (de tous âges) entre les semaines 5 à 8 ont progressé de +3% /2020 vers l’Italie et se sont contractés de -12% vers l’Espagne.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Un équilibre précaire ?

Le maintien de la cotation du veau rosé clair O depuis le début de l’année traduit un certain équilibre entre offre et demande. Cependant, la hausse du coût des aliments lactés et fibreux pour veaux s’est accentuée en février et affecte le coût de production.

En février, cotation stable du veau gras rosé clair O en atelier

En semaine 9, début mars, le cours du veau rosé clair O élevé en atelier s’est établi à 5,79 €/kg éc, soit -3 cts /2020 (-0,5%) et +11 cts /2019 (+1,9%), année où la baisse saisonnière des cours avait débuté précocement du fait d’une douceur précoce des températures.

La cotation du veau rosé clair R élevé en atelier, destiné à la boucherie et au rayon traditionnel en GMS, est quasi stable depuis le début de l’année. En semaine 9, le cours était de 6,39 €/kg éc, soit +8 cts /2020 (+1,3%) et +18 cts /2019 (+3,1%). Ces veaux bien conformés sont alimentés avec d’avantage d’aliments lactés, et subissent donc plus fortement la hausse des coûts de l’aliment.

Le lactosérum doux a grimpé de +120 €/t en semaine 4 !

Les aliments d’élevage du veau sont en nette hausse. En semaine 8, le cours du lactosérum doux a atteint 890 €/t (+14% /2020) après avoir bondi de +120 €/t en semaine 4. La demande chinoise pour l’alimentation porcine a fait grimper les prix, avec la reprise post-FPA. En janvier 2021, l’indice IPAMPA des autres aliments pour veaux (fibres…) était quant à lui à 105,9 pts, soit +5,8 pts /2020.

Des abattages stables en janvier

En janvier 2021, en données brutes, 101 000 veaux ont été abattus soit -9,4% /2020 et -12,5% /2019. Ce repli apparent des abattages est dû en fait à la baisse du nombre de jours ouvrés en janvier 2021 : seulement 20 jours contre 22 jours ouvrés en janvier 2020 (équivalente à 9%). De même, la production mensuelle de janvier a totalisé 14 500 téc, soit -9% /2020.

D’après les données Normabev les plus récentes, février aurait connu une baisse des abattages de -6,0% /2020.

Le poids et l’âge moyen à l’abattage ont ré-augmenté depuis janvier

En janvier le poids moyen des veaux abattus était de 143,2 kg carcasse, en hausse de +0,7 kg /2020. En février, ce poids moyen était de 144,5 kg carcasse soit +0,5 kg /2020 et +1 kg /2019. Cet alourdissement progressif des carcasses est récurrent en cette saison.

Dans ce sillage, l’âge moyen à l’abattage a augmenté à 183 jours en février soit +0,7 jour /2020.

Aux Pays-Bas et en Italie, des prix stables en février

Le cours néerlandais du veau gras laitier est stable, mais à un niveau nettement inférieur à 2020, à 4,35 € /kg éc depuis le début de l’année et jusqu’en semaine 8 (-12 %/2020). La filière veau néerlandaise a été durement affectée en 2020 par la fermeture de la RHD dans de nombreux pays européens où elle exporte 90% de sa production.

En Italie aussi, les prix sont remarquablement stables à 5,05 €/kg éc pour le veau gras à Modène en semaine 9 et depuis janvier 2021.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Les prix toujours au plus bas et des incertitudes sur l’export

En février jusque début mars, les cotations des veaux nourrissons restaient basses en France comme en Espagne. Les disponibilités en veaux étaient suffisantes en février, malgré la fin du pic de naissances automnal. Selon les premières informations disponibles, les exportations vers l’Espagne seraient en baisse en février, avec des engraisseurs espagnols préoccupés.

La cotation stagne en février

En semaine 9, début mars, le veau mâle de type laitier de 45-50 kg cotait 59 €/tête (-2 €/tête soit -3% /2020 et -21% /2019). La cotation stagne depuis 4 semaines, après une légère hausse fin janvier due à la baisse des disponibilités en veaux laitiers pour l’engraissement (fin du pic automnal des naissances).

Pour le veau mâle de type viande, après avoir augmenté fin janvier, la cotation FranceAgriMer était de 176 €/tête début mars en semaine 9, soit + 5 € en quatre semaines, mais -5 € /2020 et -10 € /2019. Pour rappel, cette cotation veau « type viande » réunit les catégories races à viande, races mixtes et croisés lait x viande.

La cotation du veau frison aussi basse en Espagne

En semaine 8, le veau frison de moins d’un mois cotait 81,7 €/tête en Espagne, soit le même niveau qu’en 2020. La cotation a faiblement augmenté de +5 € par rapport à la semaine 4. Elle est inchangée depuis la semaine 6.

Des naissances de veaux de mère laitière stables en janvier 2021, malgré un cheptel de vaches en baisse

En janvier 2021, 268 000 veaux de mère laitière sont nés, un effectif stable /2020 et seulement inférieur de -1% /2019. Au 1er février, le cheptel laitier était pourtant en recul de -79 000 têtes soit -1,9% /2020.

Des exports dynamiques en janvier

Selon SPIE-BDNI, 30 000 veaux de moins de 2 mois ont été exportés en semaines 1 à 4 de 2021 (+5% /2020 et +9% /2019).

Selon TRACES, en février 2021 (S5-9) l’export vers l’Espagne a été moins dynamique qu’en février 2020, avec 39 000 bovins de tous types (broutards et veaux) expédiés de France, soit -12% /2020. Ce ralentissement semble lié à l’ambiance morose du marché du jeune bovin espagnol..

Des inquiétudes sur les échanges à venir entre la France et l’Espagne

Les engraisseurs espagnols s’inquiètent de la hausse mondiale du coût des céréales et des tourteaux car la rentabilité de leur production de JB, à partir des jeunes veaux français, est très liée au prix d’achat des aliments concentrés. Par ailleurs, la fermeture temporaire d’un port espagnol a ralenti les exports en vif pendant quelques semaines. Les exports espagnols n’ont pu reprendre que depuis 3 semaines.

Côté français, l’incertitude plane sur l’avenir de la dérogation à la vaccination FCO pour les envois de veaux français vers l’Espagne, dans le cadre de la nouvelle Loi sur la santé animale (LSA) européenne. A cinq semaines de la mise en application le 21 avril 2021, nous ne savons pas encore si l’Espagne mettra en place au moins temporairement une dérogation pour encore accepter des veaux issus de cheptels non vaccinés, avec PCR négative à la FCO.