Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 327 Avril 2021 Mise en ligne le 16/04/2021

Viandes bovines

Un marché européen du JB plus fluide

La baisse de production en Europe et la demande allemande dynamique permettent de fluidifier le marché du jeune bovin. En France, les cours des vaches restent soutenues par une consommation de VBF dynamique.

La poursuite de la hausse des coûts alimentaires continue cependant d’inquiéter les engraisseurs comme les producteurs de veaux dont les cours ont entamé leurs baisses saisonnières. Les prix des broutards mâles ont entamé une hausse marquée depuis début mars, mais l’écart reste encore très important avec les cotations des années précédentes.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Nouveau repli des importations en février, la consommation de VBF est restée dynamique

Avec le maintien des restrictions à la restauration, les achats de ménages au détail sont restés soutenus. Si le report de consommation vers le détail n’est que partiel, les achats de VBF en février ont enregistré une nouvelle hausse et les importations ont à nouveau flanché.

La restauration toujours affectée par les restrictions depuis la fin octobre

En France, le printemps ressemble à la fin de 2020 pour la restauration. En janvier, le chiffre d’affaires de la restauration traditionnelle a subit un nouvel effondrement en lien avec la poursuite des restrictions (-83% /2020). La restauration collective, partiellement ouverte, a connu une baisse d’ampleur moindre mais marquée (-36%). L’activité de restauration rapide résiste mieux (-20%) notamment grâce à la vente à emporter et aux livraisons, déjà largement développées avant la pandémie.

Des ventes au détail intermédiaires entre le confinement total et l’avant pandémie

Les restrictions liées à pandémie continuent de reporter une partie des achats vers le commerce de détail. Les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) atteignent désormais des niveaux intermédiaires entre l’avant pandémie et le 1er confinement. Les premières mesures de restrictions en 2020 avaient débuté en semaine 11 (9 au 15 mars 2020) et entraîné alors une envolée des ventes au détail. D’après IRi, les ventes de PGC-FLS ont atteint des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020 en semaine 12 avant de rebondir en semaine 13 (+3% /2020 et  +17% /2019), juste avant Pâques.

Le constat est également le même pour les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) et des ventes de surgelés (dont les viandes congelées). En semaine 13 (se terminant le 4 avril 2021), les ventes de produits frais non laitiers (+12% /2020 et +21% /2019) et dans une moindre mesure de surgelés (= /2020 et +32% /2019) sont restés soutenus.

Le constat est aussi le même sur les achats de viandes hachées par les ménages. L’ampleur des hausses reste très marquée par rapport au 1er trimestre 2019, +19% /2019 sur les semaines 1 à 12 pour le haché frais et +22% /2019 pour le haché surgelé, mais bien moins par rapport à 2020 quand les ventes avaient explosé au début du 1er confinement (+9% /2020 sur les semaines 1 à 12 pour le haché frais, et égal pour le surgelé). Les achats de haché surgelé en 2020 avaient notamment été exceptionnels, portés par un mouvement de panique entraînant du stockage.

Nouvel effondrement des importations et poursuite de la dynamique de la consommation de VBF en février

D’après les Douanes, les importations françaises ont encore été restreintes en février 2021, à seulement 20 100 téc (-29% /2020). Parmi les principaux fournisseurs, seule l’origine Espagne a connu une progression (+16% /2020 à 1 300 téc). Si les autres origines ont enregistré des baisses d’ampleurs différentes, les importations depuis les Pays-Bas ont été divisées par deux à 4 400 téc (-51% /2020) ;

Les exportations françaises de viande bovine ont résisté à 17 600 téc (-1% /2020). Les envois vers l’Allemagne ont à nouveau été dynamiques (+8% /2020 à 3 600 téc). Les exportations de viande bovine vers la Grèce (-4% à 3 100 téc) et surtout vers l’Italie (-16% à 4 700 téc) ont cependant diminué. Alors qu’elles ont progressé de +12% vers les autres pays, notamment vers la Belgique (+10% à 2 000 téc) et les Pays-Bas (+25% à 1 000 téc).

Avec moins d’importations, la consommation calculée par bilan en février 2021 serait en baisse à 121 600 téc (-6% /2020).

Mais la part des imports dans les disponibilités totales resterait historiquement basse, à 17%. Ainsi, en février 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) aurait encore progressé. Depuis le début de l’année, 204 900 téc de VBF ont été consommés en France (+2% /2020).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

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Prix soutenus par la demande en VBF

La forte demande pour la viande française soutient les prix des vaches. Les cours des JB se redressent grâce aux ventes vers l’Allemagne.

La vache R à 4,09 €/kg

La demande toujours très forte pour la viande française continue de doper les prix des femelles. En semaine 14, la vache U cotait 4,68 €/kg (+4% /2020 et 2019), la vache R 4,09 €/kg (+9% /2020 et +7% /2019), la vache O 3,18 €/kg (+8% /2020 ; = /2019) et la vache P 2,98 (+11% /2020 et +5% /2019).

Avec la fermeture des restaurants depuis novembre et des cantines scolaires depuis le 5 avril, les Français prennent l’essentiel de leurs repas à domicile. Les ventes de viande dans les circuits de détail, où la viande française est privilégiée, restent donc particulièrement dynamiques (voir l’article sur la consommation).

L’offre est par ailleurs relativement abondante. Les abattages de vaches et génisses de race à viande en mars ont été en effet largement supérieurs à ceux des années précédentes (+10% /2020 sur les semaines 10 à 13). Sur la seule semaine 13, la hausse est de +28% en raison du très bas niveau de 2020, mais sur les semaines 10 à 12, la hausse était déjà de +7%. Les abattages de vaches laitières sont par ailleurs stables par rapport à 2020.

Les cours des JB sont remontés au-dessus du niveau de 2019

Le dynamisme des ventes vers l’Allemagne, où l’offre est en retrait et la demande forte (voir l’article sur les JB en Europe), tire les prix français à la hausse. Les cours des JB U et R ont gagné 25 centimes en 4 semaines, pour atteindre 4,02 €/kg pour le JB U (+3% /2020 et +1% /2019) et 3,84 €/kg pour le JB R (+4% /2020 et +1% /2019). La cotation du JB O reste quasi stable, à 3,33 €/kg  (+1% /2020 et -2% /2019).

Les abattages de JB de type viande sur les 4 semaines s10 à s13 ont été légèrement supérieurs en 2021 à ceux de 2020 (+1%), avant que ces derniers ne s’effondrent (à partir de la s14 de 2020). Ces jeunes bovins étaient en moyenne âgés de 19 mois et 10 jours, soit 4 jours de moins qu’il y a un an, signe que le marché reste fluide. Les abattages de JB de type lait étaient également supérieurs à leur très bas niveau de 2020 sur les 4 mêmes semaines s10 à s13 (+9%), avec un âge moyen en baisse de 3 jours.

Par ailleurs, les sorties de JB sur les dernières 8 semaines sont légèrement supérieures à la prévision issue du modèle MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des 4 années antérieures. Au 4 avril, l’écart à la modélisation cumulé depuis le début de l’année atteignait +2 800 têtes.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Un marché européen plus fluide

La baisse de production en Europe et la demande allemande dynamique fluidifient le marché du jeune bovin. Partout les prévisions de production sont en baisse.

ALLEMAGNE : -3% de production prévue en 2021… et +13% d’importation

En Allemagne, avec la baisse du cheptel, la production de viande bovine devrait se réduire de – 3% en 2021 d’après les prévisions du Thünen Institut et de AMI, pour tomber à 1,087 million de téc. Parallèlement, les importations progresseraient de +13%, à un niveau record de 516 000 téc, afin de fournir une consommation prévue en hausse.

Les abattages de taurillons sur les 5 semaines de mars étaient très inférieurs aux années précédentes (-12% /2020 et -4% /2019). Les prix restent à des niveaux historiquement élevés, même s’ils ont entamé leur baisse saisonnière. Le JB U cotait 3,88 €/kg de carcasse début mars (+11% /2020 et +9% /2019), le JB R 3,84 €/kg (+11% /2020 et +10% /2019) et le JB O 3,62 €/kg (+12% /2020 ; +10% /2019).

POLOGNE : la production baisserait de -1% en 2021

La production polonaise de viande bovine semble avoir atteint une apogée en 2018. Elle stagne depuis autour de 560 000 téc. Elle pourrait même reculer de -1% en 2021 d’après les experts polonais du PZPBM. En effet le cheptel bovin recule et l’import de petits veaux ne compense plus la baisse des naissances.

Les prix polonais ont d’abord chuté début mars avec la crainte de la 3ème vague en Europe et les divers reconfinements, mais ils se sont vite redressés et dépassent même désormais leur niveau de 2019, loin des abysses atteints en 2020. Le JB R cotait 3,15 €/kg de carcasse fin mars (+14% /2020 et +1% /2019) et le JB O 3,03 €/kg (+12% /2020 et = /2019).

La génisse R, principalement destinée au marché italien, a toutefois plus de mal à se redresser. La nouvelle fermeture des restaurants en Italie depuis la deuxième semaine de mars, et qui devrait se prolonger tout le mois d’avril, fait pression sur les cours. La génisse R cotait 3,07 €/kg fin mars (+7% /2020, mais -5% /2019).

ITALIE : prix stables

En Italie, les prix des mâles finis ont démarré l’année à un bas niveau, mais n’ont pas subi de baisse saisonnière. Ils ont ainsi rattrapé leur niveau de 2019. L’an dernier à la même époque, les réunions de cotation à Modène étaient suspendues en raison du confinement drastique en mars et avril 2020. Cette année, le mâle charolais de 700-750 kg cotait 2,56 €/kg vif en semaine 14 (= /2019) et le mâle limousin 2,75 €/kg vif (-1% /2019).

Malgré les restrictions de circulation pour le week-end pascal, l’absence de touristes et la fermeture des restaurants jusqu’à fin avril, le marché semble relativement fluide pour les animaux engraissés en Italie. Contrairement à l’an dernier, il ne semble pas y avoir de surstock dans les étables italiennes et le marché des femelles reste même relativement tendu. La demande pour la viande de génisses engraissées en Italie reste forte, ce qui soutient les prix des femelles, à 2,72 €/kg vif pour la Charolaise début avril (+3% /2019) et 2,92 €/kg pour la Limousine (-1% /2019).

ESPAGNE : les prix remontent, mais la hausse des charges inquiète

En Espagne, les cours des JB reviennent de très bas et poursuivent leur rétablissement. La cotation du JB R a regagné 10 centimes en un mois, pour s’établir à 3,67 €/kg de carcasse fin mars (-1% /2020 et -1% /2019). La hausse des coûts d’alimentation inquiète les engraisseurs espagnols qui utilisent très majoritairement des rations sèches très énergétiques, car elle participe à la hausse du prix des animaux finis.

D’après les prévisions de l’ASOPROVAC, la production espagnole de viande bovine devrait baisser de -2,4% en 2021, ce qui pourrait contribuer à soulager le marché européen du jeune bovin.

Les restaurants ont pu rouvrir leurs portes en début d’année, avec plus ou moins de restrictions selon les communautés autonomes, ce qui a permis de redynamiser quelque peu la consommation. Quelques touristes internationaux, français et allemands notamment, sont également revenus en Espagne et dans ses îles (Baléares et Canaries). Les Espagnols ont toutefois été mis sous cloche pour le week-end de Pâques avec l’interdiction de se déplacer. Les restrictions se lèvent à présent progressivement. Le gouvernement affiche la date du 9 mai pour un retour à une vie sans interdictions…

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Offre globalement limitée et cours soutenus

L’offre globalement limitée continue de soutenir la hausse saisonnière des cours des vaches de réforme en Europe. Les restrictions autour de la restauration soutiennent toujours les ventes au détail, notamment pour le haché et les autres transformations.

ALLEMAGNE : demande soutenue et offre limitée soutiennent les cours

En Allemagne, l’offre de vaches reste limitée alors que la demande de viande de réforme est toujours vive. Le temps froid récent a prolongé la période de consommation de viande de vache notamment utilisée par les transformateurs pour la production de viande hachée, de soupes et de ragoûts. Les ventes au détail des viandes de vache bénéficient aussi de la prolongation des restrictions autour de la restauration : celle-ci restera fermée outre-Rhin au moins jusqu’au 18 avril comme l’ensemble des commerces non essentiels, les lieux de loisirs, de sport et de soins corporels.

La demande allemande au détail fait face à une offre nationale de bovins d’abattage toujours contenue, notamment en réformes. Sur les 4 dernières semaines de mars 2021 (s10 à 13), les abattages de vaches ont été à nouveau limités (-1% /2020 et -2% /2019) alors même que ces semaines de 2020 correspondaient aux premières semaines de restrictions liées à la pandémie, avec alors un fort ralentissement des abattages.

L’offre insuffisante continue de soutenir les cotations. Le cours de la vache O reste relativement élevé. En semaine 13, il atteignait 2,93 €/kg de carcasse (+14% /2020 et +4% /2019). C’est 35 centimes de plus qu’en début d’année. D’après AMI, si les cours se sont stabilisés à la mi-mars, le marché des femelles devrait rester soutenu en avril d’autant que les perspectives d’offre restent limitées.

Irlande : les cours progressent à nouveau

En Irlande, le cheptel bovin avait reculé de 30 000 têtes au 31 décembre 2020 (-1% /2019), à 6,5 millions de têtes. Le nombre de vaches atteignait 2,4 millions de têtes, en léger repli (-4 000 têtes /2019). Les dynamiques restent inversées suivant l’orientation du cheptel : +30 000 têtes (+2%) pour les vaches laitières et -34 000 têtes (-4%) pour les vaches allaitantes.

Et les effectifs d’animaux de plus de 2 ans disponibles pour l’abattage étaient alors en net retrait. Après la hausse de +2% en tonnage en 2020, les experts de Bord Bia tablent désormais sur une baisse très marquée de la production irlandaise de viande bovine en 2021 (-9% /2020).

En mars, l’offre est restée limitée dans toutes les catégories. Les abattages de gros bovins pour l’export ont été en très net retrait sur les 4 dernières semaines de mars (-16% /2020 et -10% /2019) d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais. La baisse des abattages de vaches réformes a été de même ampleur (-16% /2020 et -9% /2019).

La demande des abattoirs en bovins finis est pourtant restée soutenue pour répondre à la demande au détail pour les fêtes de Pâques, notamment au Royaume-Uni. La réouverture partielle des restaurants britanniques mi-avril a récemment amplifié cette tendance.

Les cours irlandais en ont nettement profité. En semaine 13, la cotation de la vache O atteignait 3,12 €/kg de carcasse (+11% /2020 et +17% /2019) soit 13 centimes de plus en un mois (+4%).

Le cours du bœuf R irlandais a suivi la même tendance, portée notamment par la demande britannique. Il cotait 3,86 €/kg de carcasse en semaine 13 (+6% /2020 et +6% /2019) reprenant 9 centimes en un mois (+2%).

Malgré le dynamisme du marché britannique, les opérateurs irlandais poursuivent leur stratégie de diversification de la clientèle à l’export. Début avril, les discussions avec les autorités sud-coréennes avaient progressé quant à l’ouverture de ce marché pour les bovins de moins de 30 mois (y compris avec os). Elle devrait être effective sous peu.

En attendant, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée irlandaise ont été limitées en janvier 2021. 42 100 téc ont été expédiées (-15% /2020) d’après Bord Bia. Les envois vers le Royaume-Uni semblent avoir été relativement peu affectés par le retour de procédures douanières (-5% /2020).

Royaume-Uni : les cotations battent des records

Au Royaume-Uni, les abattages de gros bovins sont désormais limités pour toutes les catégories. Sur les quatre dernières semaines connues (s.10 à 13), ceux-ci ont été en net retrait (-10% /2020 et -6% /2019). Face à une offre limitée, les abattages de bœufs (-7% /2020), génisses (-7%) et JB (-17%) comme ceux de vaches (-17%) ont enregistré un net recul.

La demande au détail est restée forte en attendant la réouverture des terrasses de pubs et de restaurants le 12 avril dernier. La levée de toutes les restrictions est prévue, si tout va bien, le 21 juin.

Avec une offre limitée, la hausse saisonnière des cours est bien plus marquée qu’habituellement. Début avril, la cotation de la vache O atteignait 2,88 £/kg de carcasse (+17% /2020 et +19% /2019), soit 3,38 €/kg de carcasse en semaine 13. Et les cotations de toutes les catégories flirtent avec des niveaux record.

L’offre britannique devrait restée limitée. Selon la dernière enquête, le cheptel bovin britannique totalisait 9,4 millions de têtes au 1er décembre 2020 (-1% ou -93 000 têtes /2019). Le cheptel de vaches, qui représente plus d’un tiers des bovins, a également diminué (-1%) à 3,3 millions de têtes, au même rythme pour le cheptel laitier qu’allaitant (-1%).

Toutes les classes d’âge sont à la baisse sauf les bovins de moins d’un an, tant femelles (+3% ou +47 000 têtes) que mâles (+1% ou +14 000 têtes).

POLOGNE : la troisième vague n’affecte pas les cours des réformes en zloty

Alors que la production polonaise devrait se contracter en 2021, la cotation polonaise de la vache O a perdu 4 centimes d’euros en un mois pour tomber à 2,62 €/kg de carcasse en semaine 13, niveau cependant supérieur à la première crise du Covid-19 (+11% /2020 ; -3% /2019).

Mais c’est en fait la dépréciation du zloty qui joue à plein. Sur la même période, le cours de la vache O est resté stable en zloty. Et depuis le début de l’année, la cotation s’est nettement appréciée en devise locale (+9%). Ces prix polonais plus compétitifs ont profité à l’export, notamment pour la transformation en début d’année.

Viandes bovines » Maigre »

Une vive remontée du prix des broutards mâles… qui ne comble pas encore le gap avec les années précédentes

Les prix des broutards mâles ont entamé une hausse marquée depuis début mars, mais l’écart reste encore très important avec les cotations des années précédentes. L’offre plus modeste en cette saison ainsi que des envois de broutards vers les pays tiers ont soutenu les prix. Les cours des femelles, toujours très demandées, sont restés fermes.

Hausse saisonnière des cotations des mâles, maintien des prix en femelles

Depuis début mars, les cotations des broutards mâles ont entamé une nette remontée saisonnière, mais elles restaient encore largement en-dessous des valeurs des années précédentes en cette saison.

En semaine 14, le Charolais U de 450 kg cotait 2,36 €/kg soit -12  cts /2020 (-4%) contre -19 cts /2020 il y a quatre semaines. Le Charolais U de 350 kg réduisait lui aussi l’écart avec les cours 2020 en s14 à 2,59 €/kg soit -16 cts /2020 (-6% /2020 et -7% /2019). Ce rebond des cotations s’explique à la fois par la réduction saisonnière des disponibilités en animaux maigres en fin de printemps et aussi par les envois de broutards supplémentaires vers les pays-tiers en mars (voir plus bas).

Les cours des femelles se sont maintenus, face à une demande toujours très intense tant en Italie qu’en France. Cette tendance était renforcée par la raréfaction saisonnière de l’offre. En s14, la Limousine E de 270 kg cotait 2,82 €/kg soit +7 cts /2020 (+3%) et +1% /2019. Les cours se sont même appréciés de +3 cts en quatre semaines. Le cours de la Charolaise U de 270 kg restait stable sur 4 semaines à 2,60 €/kg, un niveau intermédiaire entre celui de 2020 (+2%) et 2019 (-2%).

Légère hausse du rythme des naissances en février

Au mois de février, 362 000 veaux de mère allaitante sont nés soit -0,6% /2020. Cependant, février 2020 présentait un jour supplémentaire par rapport à 2021 (année bissextile) ce qui induit toutes choses égales par ailleurs une hausse des naissances de +2,9% en février 2021. En cumulé sur la campagne 2020-2021 démarrant en juillet, SPIE-BDNI a enregistré 2 289 000 naissances de mère allaitante, en légère hausse de +0,7% /2019-2020 grâce aux meilleurs résultats lors de la saison de reproduction en 2020 par rapport à 2019.

Au 1er mars, les effectifs de vaches allaitantes restaient quant à eux en recul de -1,4% /2020 avec 3 796 000 vaches présentes.

Au 1er mars, effectifs de broutards en hausse par rapport à 2020

Au 1er mars, les effectifs de broutards de 6-12 mois (mâles de mère allaitante) en ferme étaient de 556 000 têtes en France, en hausse de +3% /2020. La progression atteignait +3% en Charolais, +4% en Limousins, +8% en Blonds d’Aquitaine, +4% dans les autres races. Le 1er février, ces effectifs étaient déjà en hausse de +2% /2020.

Les mâles de mère allaitante plus jeunes (0-6 mois) étaient au nombre de 912 000 têtes, un effectif stable par rapport à 2020 et à -2% /2019.

Exports de broutards plutôt dynamiques en cumulé depuis début 2021

D’après SPIE-BDNI, en cumulé sur les semaines 1 à 8, les envois de broutards (bovins mâles et femelles de type viande de 4-16 mois) ont atteint 195 000 têtes, soit +6% /2020 et +4% /2019, dont 124 000 mâles (+4% /2020) et 70 000 femelles (+9% /2020) portés par une semaine 1 très dynamique en 2021, démarrant après les fêtes le lundi 4 janvier. Entre les semaines 5 et 8 (février) le commerce avait ralenti avec 94 000 broutards exportés, soit -4% /2020.

Selon TRACES, sur les semaines 9 à 14 (de début mars au 10 avril), 111 000 bovins de tous âges ont été exportés vers l’Italie, soit -2% /2020.

En février selon les Douanes françaises, les exports de broutards vers l’Espagne restaient en retrait de -23% /2020 avec 22 500 têtes, dans la continuité des baisses d’envois de broutards vers l’Espagne enregistrés depuis un an. Par la suite, selon TRACES (tous bovins de tous âges confondus) les envois vers l’Espagne ont bondi de +15% /2020 de début mars au 10 avril, en broutards comme en veaux, aidés par la hausse des cours du JB espagnol.

En février, des exports actifs vers l’Algérie

Selon les Douanes françaises, 7 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers en février, soit +15% /2020. L’Algérie a représenté la totalité des envois, après un mois de janvier 2021 très ralenti comparé à 2020. Cependant, l’export de génisses laitières n’a pas pu reprendre depuis la suspension côté algérien fin décembre. En mars, 4 000 broutards sont partis vers Israël. Un autre envoi se prépare. En revanche, la Tunisie, qui est fortement frappée par l’absence de touristes, n’est plus aux achats depuis le début de l’année.

Loi de Santé Animale au 21 avril : accord des Espagnols pour réduire la période d’attente avant départ vers l’Espagne de broutards vaccinés

Dans la cadre de la LSA entrant en vigueur le 21 avril 2021, les Espagnols accepteront dorénavant des broutards vaccinés avec seulement 10 jours d’attente après la 2ème injection de vaccin FCO (contre 60 pour la règle générale). Pour l’Italie, les mesures actuellement en vigueur en ce qui concerne la FCO et l’envoi de broutards sont prolongées, avec un délai d’attente réduit de 10 à 7 jours.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Alourdissement saisonnier du marché

Après une relative stabilité depuis novembre, le cours du veau rosé clair O a entamé sa baisse saisonnière fin mars. La diminution printanière de la consommation de viande de veau est accentuée par le renforcement des mesures sanitaires, notamment la fermeture des établissements scolaires, qui déséquilibre le marché français. Le marché néerlandais est très encombré avec un excédent d’offre, les intégrateurs ayant anticipé à tort une réouverture de la RHD dès le début du printemps…

Les cours ont entamé fin mars leur baisse saisonnière

La cotation du veau de boucherie rosé clair O, qui reflète le marché des veaux laitiers élevés en atelier, est restée quasiment stable de novembre à mars, témoignant d’un marché relativement équilibré. Mais dès la mi-mars, les températures printanières des semaines 11 et 12 ont entrainé un recul des achats de viande de veau par les ménages, faisant fléchir la cotation. En semaine 14, le cours du veau de boucherie rosé clair O s’établissait à 5,65 €/kg de carcasse, soit une baisse de 14 centimes depuis la semaine 9. Il reste néanmoins supérieur de +4% à la cotation de 2019, année caractérisée par une chute précoce des cours, et de +5% /2020, où le confinement avait fait plonger la cotation en semaine 13.

La baisse saisonnière de la cotation du veau R rosé clair, reflet du marché des veaux de races mixtes et croisées, n’est pas encore amorcée : à 6,32 €/kg, la cotation reste très supérieure à celle des années précédentes (+21 cts /2020 et +38 cts /2019).

Les coûts alimentaires ont continué de progresser

Alors qu’à la même période en 2020 la crise sanitaire et les restrictions mises en place faisaient chuter les cotations de la poudre maigre et du lactosérum, la hausse du coût de l’alimentation observée depuis le début de l’année 2021 s’est poursuivie en mars. En semaine 13, la poudre de lactosérum doux cotait 940 €/t, soit une hausse de +42% /2020 !

L’indice IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux s’est lui établi à l’indice 114,6 en février 2021, soit 14 points au-dessus de son niveau de 2019 à pareille époque (-0,9 point /2020). Il a progressé de 7 points depuis juin 2020.

Les abattages se sont repliés en février

En février, la production abattue de veaux gras a reculé de -2,1% /2020 à 96 000 têtes et de -1,8% en tonnage à 14 000 téc. Le prolongement des restrictions sanitaires pour la restauration commerciale et la baisse de fréquentation des restaurants d’entreprise ont pesé sur l’écoulement de la production. La demande s’est partiellement maintenue grâce au Festival du veau, avec des mises en avant de la viande de veau dans les enseignes de la grande distribution de janvier à mi-mars.

Le poids moyen des veaux abattus était de 144,5 kg éc en février, soit en hausse de +0,5 kg éc /2020. L’âge à l’abattage était de 185 jours soit +1,1 jour /2020 : l’écart entre 2021 et 2020 s’est creusé en février, confirmant un encombrement des sorties en lien avec la baisse des abattages.

Les marchés européens sont encombrés

Aux Pays-Bas, la cotation RVO du veau de boucherie est maintenue à 4,35 €/kg de carcasse depuis le début de l’année. Celle de De Kalverhouder, en baisse ces dernières semaines, a atteint 4,30 €/kg éc en semaine 14. Les achats sont au plus bas avec le renforcement des mesures sanitaires dans les principaux pays importateurs de viande de veau néerlandaise. La faible demande pèse d’autant plus sur les cours que les intégrateurs ont surestimé les perspectives de marché du printemps 2021, ce qui signifie qu’un trop grand nombre de veaux a été mis en place à l’automne par rapport aux ventes actuelles.

A 5,05 €/kg en semaine 13, la cotation du veau de boucherie italien stagne également depuis le début de l’année.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Un marché toujours plat

Les apports limités du fait de la baisse saisonnière des naissances ont maintenu les cours des veaux laitiers mâles depuis le début de l’année… mais toujours à très bas niveau. Les difficultés rencontrées par le secteur du veau de boucherie français ces dernières semaines ainsi que celles à venir pour l’Espagne avec la hausse des coûts alimentaires du JB ne présagent pas d’amélioration du marché dans les prochaines semaines.

Pas de hausse saisonnière marquée des cotations

La cotation du veau mâle type lait de 45-50 kg a gagné 9 € en semaine 13, mais ne dépasse pas 69 €/tête. Ce rebond semble très ponctuel. Le marché est lourd, la cotation reste inférieure de 6 € à son niveau de 2019, alors déjà très bas (la cotation avait été suspendue en 2020).

La cotation du veau mâle de type viande est elle en hausse depuis le début de l’année. Elle a atteint 190 €/tête en semaine 14, se rapprochant de son niveau de 2019 (-3%).

En février, des naissances plutôt en hausse d’une année sur l’autre

En février, 237 000 veaux sont nés de mère laitière soit -2,8% /2020. Ce repli des naissances n’est qu’apparent : l’année 2020 était bissextile, le mois de février 2020 comptait 29 jours soit +3,5% de jours qu’en 2021. Les naissances sont donc en légère hausse en février 2021, et bien supérieures au bas niveau de février 2019 (+6,2%).

En cumul depuis le mois de juillet 2020, les naissances laitières restent en repli de -2,4% /2019-20, en lien avec la décapitalisation du cheptel laitier (-2,0% /2020 le 1er mars).

La demande espagnole s’est maintenue

La cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois s’est redressée depuis début février : en semaine 13 elle a atteint 91,32 €/tête, revenant au même niveau qu’en 2020 à pareille époque. Elle a dépassé le niveau dégradé de 2019 (+12,8 €) et s’est rapprochée de la cotation 2018 (-6,6 €).

Les envois vers l’Espagne se sont maintenus depuis le début de l’année : d’après les données SPIE-BDNI, 72 000 veaux de moins de deux mois ont été exportés toutes destinations confondues entre les semaines 1 à 11, soit = /2020 et +16% /2019.

Dans le cadre de la Loi de Santé Animale entrant en vigueur le 21 avril prochain, le régime dérogatoire pour les veaux nourrissons en ce qui concerne la FCO est maintenu vers l’Espagne (14 jours de désinsectisation + PCR) au moins jusqu’en septembre.

Pas d’amélioration en vue

Malgré des vêlages ralentis, la cotation du veau mâle laitier ne devrait pas remonter dans les prochaines semaines. La lourdeur du marché du veau de boucherie, accentuée par le renforcement des restrictions sanitaires, incitera les intégrateurs à limiter les mises en place pour anticiper l’encombrement des sorties. D’autre part, la hausse des coûts de l’alimentation inquiète les engraisseurs espagnols qui pourraient limiter les mises en place et donc la demande en veaux importés de France.