Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 330 Juillet/août 2021 Mise en ligne le 20/07/2021

Viandes bovines

Prix en hausse pour les gros bovins finis. Constat mitigé pour les autres catégories

Les cotations des femelles restent soutenues par la demande croissante pour la viande française face à une offre limitée. Celles des JB sont tirées par l’allègement du marché européen.

Les cours des broutards mâles semblent cependant déjà entamer leur baisse saisonnière depuis fin juin, sans avoir jamais rattrapé les niveaux de 2020. Après une petite hausse saisonnière ces dernières semaines, la cotation française du veau nourrisson a atteint un plafond. Enfin, la baisse saisonnière des cours des veaux de boucherie est modérée, mais la production peine à retrouver son niveau d’avant pandémie.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Prix en hausse

Les cotations des vaches restent soutenues par la demande croissante pour la viande française et l’offre limitée. Celles des JB sont tirées par l’allègement du marché européen. Le marché est fluide.

Fin juin la vache R a atteint 4,13 € et la vache O 3,38 €

La demande pour la viande française continue de soutenir les prix des femelles qui ont poursuivi leur progression en juin. En semaine 26, la vache U cotait 4,72 €/kg (+4% /2020 et +7% 2019) et la vache R 4,13 €/kg (+3% /2020 et +7% /2019). Les cotations des vaches laitières ont progressé encore plus fortement sur les dernières semaines pour atteindre 3,38 €/kg pour la vache O (+8% /2020 ; +3% /2019) et 3,15 €/kg pour la vache P (+9% /2020 et +8% /2019).

Certes la réouverture de la restauration commerciale, après de longs mois de fermeture, augmente la demande en viande importée. Mais d’une part l’offre européenne de viande de réforme est elle-même restreinte, avec des prix en très forte progression. D’autre part, la préférence pour la viande française progresse, notamment dans la restauration commerciale sous enseigne de chaînes.

L’offre de femelles abattues en France est par ailleurs limitée. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages sur les 8 semaines 19 à 26 étaient en recul significatif : -5% /2020 pour les vaches laitières, -2% pour les vaches de type viande et -4% pour les génisses de type viande. Les abattages de bœufs restaient également en repli, structurel celui-là : -17% /2020 pour les bœufs laitiers et -7% pour les bœufs de type viande.

Marché fluide pour les JB

Les ventes toujours dynamiques vers l’Allemagne, où l’offre est en retrait, ainsi que la nette remontée des cours en Pologne et en Espagne, ont permis aux cours des JB français de se rétablir au-dessus du niveau des années précédentes. Le JB U cotait 4,00 €/kg de carcasse fin juin (+4% /2020 et +2% /2019), le JB R 3,82 €/kg (+4% /2020 et +2% /2019) et le JB O 3,38 €/kg (+4% /2020 et +5% /2019).

Les abattages sont dynamiques, tirés par la hausse de la demande. Selon l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de JB de type viande sur les semaines 19 à 26 étaient en hausse de +7% par rapport aux deux années précédentes. Ceux de JB de type lait restaient en baisse en raison du déclin de cette production (-1% /2020 et -3% /2019). L’âge moyen des JB viande abattus est par ailleurs redescendu à son niveau de 2019, soit 11 jours de moins qu’en 2020. Celui des JB de type lait est même redescendu sous celui de 2019 (-6 jours /2020 et -3 jours /2019).

Les sorties de JB depuis le début de l’année sont supérieures à la prévision issue du modèle MODEMO, ce qui traduit un rythme de prélèvement plus dynamique des mâles en ferme que la tendance des quatre années antérieures. Au 27 juin, l’écart à la modélisation cumulé depuis le début de l’année atteignait +10 300 têtes.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Consommation, commerce extérieur : un retour progressif à la situation d’avant pandémie

Avec la levée progressive des restrictions, le chiffre d’affaires de la restauration française hors domicile a augmenté. Les achats au détail des ménages ont connu des progressions plus limitées. En mai 2021, le commerce extérieur français de viande bovine s’est redressé.

Frémissements autour de la restauration hors domicile

En avril, l’allègement des restrictions autour de la RHD était resté très partiel dans l’Union européenne. Le chiffre d’affaires du secteur était tout de même en hausse de 91% par rapport à un mois d’avril 2020, cœur du 1er confinement, même si toujours bien en dessous des niveaux pré pandémiques. A noter qu’en Espagne, où la réouverture a été plus rapide, le chiffre d’affaires du secteur s’est plus fortement redressé (x10 /2020).

En France, le chiffre d’affaires de la restauration hors domicile était alors revenu à l’indice 52 (100 étant la référence 2015). La restauration traditionnelle s’était alors redressée par rapport à un mois d’avril 2020 particulièrement affecté par le 1er confinement (x2,3 /2020) et la restauration rapide a poursuivi sa marche en avant (x4,9) grâce aux ouvertures partielles, à la vente à emporter et aux livraisons. En revanche, la restauration collective était restée nettement affectée par les effets de la pandémie (+7% /2020).

La situation globale du secteur s’est depuis améliorée en mai dernier avec la réouverture partielle des restaurants (terrasses) le 19 mai. D’après IRi, 71% des Français ont pris au moins un repas au restaurant durant le mois de mai 2021 (seulement -5 points /mai 2019). Les dépenses sur le mois ont atteint un niveau intermédiaire aux deux années précédentes (-17% /2019 et +73% /2020).

Des progressions de ventes au détail plus modérées

Avec la réouverture partielle de la restauration en semaines 20 puis 23 et la fin des mesures de restrictions en semaine 26, les niveaux de ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) observés actuellement restent dynamiques, mais ont commencé à se tasser. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS ont atteint un niveau équivalent à 2020 (= /2020 et +8% /2019) d’après IRi.

Entre les semaines 23 et 26, les ventes de surgelés (dont les viandes congelées) avaient été dynamiques, portées par la météo estivale et la vente de glaces. Elles se sont effondrées depuis. Les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) ont globalement été plus limitées sur la même période.

Les ventes de viandes hachées se sont rapprochées des niveaux d’avant pandémie. Entre les semaines 22 et 25, les ventes de haché frais (-10% /2020 et +2% /2019 en volume) comme de haché surgelé (-9% /2020 et +2% /2019) progressent toujours en valeur par rapport à 2019 mais sont désormais inférieures à celles constatées l’an passé.

Rétablissement progressif du commerce extérieur

En mai 2021, les niveaux d’échanges de viande bovine en France se sont globalement redressés d’après les Douanes :

  • les importations françaises se sont redressées partiellement à 26 200 téc (+45% /2020, mais -9% /2019 avec cependant un jour ouvré en moins). Toutes les origines ont progressé sur un an, mais seule la Pologne a dépassé le niveau de mai 2019, affecté alors par plusieurs scandales de fraudes sanitaires.
  • Les exportations françaises de viande bovine ont dépassé les niveaux des deux années précédentes à 19 800 téc (+19% /2020 et +3% /2019). Les envois vers l’Allemagne sont restés dynamiques (+14% /2020 et +3% /2019 à 3 700 téc). C’est également le cas vers d’autres destinations plus secondaires comme la Belgique (+37% /2020 à 2 300 téc) et les Pays-Bas (x4 à 2 300 téc). Les exportations vers la Grèce (-8% / 2020 et -33% /2019 à 2 900 téc) et l’Italie (-2% / 2020 et –14% /2019 à 5 000 téc) restent quant à eux en retrait par rapport aux deux campagnes précédentes.

Sur les 5 premiers mois de 2021, le commerce extérieur de viande bovine en France est globalement resté en retrait par rapport à 2019, avant la pandémie. C’est surtout le cas pour les importations (+6% /2020 et -21% /2019 à 114 000 téc) et, dans une moindre mesure, pour les exportations (+2% /2020 et -6% /2019 à 91 000 téc).

D’après nos estimations, la consommation calculée par bilan aurait progressé en mai 2021 par rapport à un mois de mai 2020 affecté par le 1er confinement, à 126 900 téc (+5% /2020 mais -2% /2019). Sur 5 mois, la consommation a atteint 630 400 téc (+3% /2020 mais -3% /2019).

Avec le rebond des importations en mai 2021, la part de celles-ci dans les disponibilités totales est revenue à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie, à 21%. La consommation de viande bovine française aurait atteint sur un mois un niveau intermédiaire aux deux années précédentes (45% /2020 et -9% /2019), mais avec un jour ouvré de moins qu’en 2019 et un de plus qu’en 2020. Sur les 5 premiers mois de 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) en France est restée dynamique à 511 400 téc (+2% /2020 et +1% /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Marché fluide, prix en hausse

Avec moins de mâles à sortir cette année, le marché européen du jeune bovin est nettement plus fluide qu’il y a un an. Les prix se sont stabilisés à des niveaux historiquement élevés pour une saison estivale, et même record en Allemagne et en Pologne. Il n’y a qu’en Italie que les prix des mâles restent atones, alors que ceux des femelles caracolent toujours à un niveau record.

Pologne : prix supérieurs à 2018

En Pologne, le manque d’offre, face à la reprise de la demande pour la restauration partout en Europe, tire les prix à la hausse. Le JB O cotait ainsi 3,35 €/kg de carcasse en semaine 26 (+23% /2020, +22% /2019 et même +6% /2018).

Les quartiers arrières, dont certaines pièces sont particulièrement demandées en restauration commerciale, ont vu leur prix flamber à partir de mi-mai. D’après les données du Ministère de l’agriculture polonais, le prix moyen sortie abattoir d’un quartier arrière de JB s’établissait à 4,35 €/kg en semaine 27 (+33% /2020, +22% /2019 et +12% /2018).

Après 15 ans de croissance ininterrompue, la production polonaise plafonne. En début d’année, le nombre de mâles de 1 à 2 ans dans le cheptel polonais était en baisse de -0,6% /2020. Sur les 4 premiers mois de 2021, seuls 310 000 mâles ont été abattus (-4% /2020, +3% /2019, -5% /2018). Pour rappel, le début d’année 2019 avait été perturbé par la révélation d’un scandale sanitaire fin janvier qui avait alors limité fortement les abattages durant le 1er semestre.

Allemagne : prix record pour cette période de l’année

En Allemagne, le JB R cotait 3,92 €/kg de carcasse en semaine 26 (+13% /2020 et +16% /2019).

En cumul sur le premier semestre, les abattages de taurillons ont enregistré une baisse marquée par rapport aux années précédente (-4% /2020 et -3% /2019 selon l’indicateur hebdomadaire AMI). La baisse des sorties devrait se poursuivre sur les 6 prochains mois. En effet, d’après l’enquête cheptel de mai, les mâles de 1 à 2 ans étaient 820 000 (-4,4% /2020), témoignant de la poursuite du déclin de l’engraissement en Allemagne.

La consommation dynamique contribue également à tirer les prix. Les achats des ménages de viande bovine sur les 5 premiers mois de l’année étaient en hausse de +7% /2020 et de +28% /2019. Les confinements répétés et la fermeture des écoles et des restaurants ont en effet induit un report de la restauration hors domicile vers le commerce de détail.

Espagne : l’ombre d’une 4ème vague

En Espagne, La cotation du JB R s’est stabilisée à 3,75 €/kg de carcasse (+9% /2020, +7% /2019 et seulement -1,5% /2018). Les arrières ont encore gagné en valorisation grâce à la réouverture de la restauration commerciale. Les déhanchés se vendent à plus de 8 €/kg. Les opérateurs rapportent toutefois leurs difficultés à valoriser les avants vers la Grèce et le Portugal alors que le marché algérien est devenu poussif depuis la fin du Ramadan.

La reprise de l’épidémie de coronavirus en Espagne et au Portugal pourrait toutefois entraîner de nouvelles restrictions qui nuiraient à la valorisation des carcasses.

Les engraisseurs s’inquiètent par ailleurs de la perte de rentabilité de leur activité provoquée par la  hausse des coûts d’alimentation, puisqu’ils utilisent très majoritairement des rations sèches. Il semble toutefois que les prix des céréales et des tourteaux aient atteint un plafond.

Italie : Les femelles mieux valorisées que les mâles

En Italie, alors que la demande se porte vers toujours plus de viande de femelles, l’offre de mâles est restée abondante, suite à la mise en place de nombreux broutards à partir de l’été 2020 quand les prix des mâles maigres avaient fortement chuté en France. Ainsi, selon la base de données sanitaires, 275 000 mâles de 1 à 2 ans ont été abattus sur les 4 premiers mois de l’année en Italie (+6% /2020, +3% /2019 et = /2018). A l’inverse, l’offre de femelles était en léger recul, rompant avec la tendance à la hausse des dernières années, à 191 000 têtes sur le premier quadrimestre 2021 (-2% /2020, mais toujours +5% /2019 et +6% /2018).

Face à une offre en hausse, les prix des mâles finis sont restés sous pression pendant tout le 1er semestre.

A Padoue, la cotation des mâles finis charolais se situait en s27 à 2,39 €/kg vif : elle rejoignait les valeurs de 2018 et 2019 et était supérieure à la valeur de 2020 (+2,5%).

Les prix des femelles sont au plus haut, tirés par la demande croissante pour la viande de génisse et les difficultés à augmenter la production. A Modène, la femelle charolaise cotait 2,70 €/kg vif  début juillet (+5% /2020 et +2% /2019).

Le secteur attend beaucoup de la reprise du tourisme. Les niveaux de réservation sont proches de ceux de 2019 dans les îles, ainsi que dans les zones balnéaires, montagneuses et des lacs. Mais ils restent bas dans les grandes villes.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Les cours européens des réformes toujours fortement en hausse

Partout en Europe, les cotations des réformes ont poursuivi une hausse saisonnière très dynamique. Les disponibilités restent limitées.

ALLEMAGNE : poursuite de la hausse des cours face à l’offre limitée

En Allemagne, avec la levée progressive des mesures de restrictions concernant notamment la restauration, les progressions des ventes au détail toutes viandes en mai ont poursuivi leur baisse pour le deuxième mois consécutif. Sur les cinq premiers mois de 2021, ces ventes ont été globalement en retrait par rapport à la même période de 2020 (-1%). A l’inverse de cette tendance générale, celles de viande bovine sont restées dynamiques sur la même période (+7% /2020). La tendance à la baisse des ventes au détail devrait globalement se poursuivre avec la réouverture progressive des restaurants, sans forcément affecter celles de viandes bovines.

Depuis plusieurs semaines, l’offre de bovins en fermes est faible et les abattages sont restés limités, plus particulièrement en femelles. Alors qu’elle est habituellement plus limitée en période estivale, la demande des opérateurs en réformes n’est pas satisfaite. Sur les huit dernières semaines (s.19 à 26), les abattages de vaches de réforme étaient à nouveau en retrait par rapport aux niveaux d’avant pandémie (+5% /2020, mais -5% /2019 et –13% /2018).

Les cours des réformes ont donc logiquement poursuivi leur hausse. En semaine 26, la cotation de la vache O atteignait 3,42 €/kg de carcasse (+27% /2020 et +13% /2019). Elle a augmenté de 26 centimes en juin (+8% /2020) et se situe fin juin 84 centimes au-dessus du début de l’année (+33%).

Selon AMI, l’offre de bovins à abattre devrait restée limitée. En mai 2021, le cheptel total de bovins en Allemagne avait de nouveau diminué, à 11,2 millions de têtes (-2,2% /2020 et -12,0% /2014). Tous les effectifs sont en baisse, notamment les bovins mâles de un et deux ans (-4,4% /2020). Le nombre de vaches laitières a également diminué de manière significative (-2,0%). Enfin, les effectifs de bovins de moins d’un an ont diminué de façon plus limitée (-0,4 %).

POLOGNE : les cours record

La cotation de de la vache O polonaise a poursuivi sa forte tendance à la hausse en juin, portée notamment par la réouverture du secteur de la restauration un peu partout en Europe. En semaine 26, elle atteignait 2,92 €/kg de carcasse dépassant désormais le niveau élevé de 2018 (+22% /2020 ; +12% /2019 et +1% /2018).

Les disponibilités de bovins en Pologne sont limitées et la production plafonne après plusieurs années de croissance continue. Sur les quatre premiers mois de l’année, les abattages de vaches en Pologne ont été plutôt contenus (+1% /2020, mais -1% /2019 et -12% /2018).

Les exportations polonaises de viande bovine ont également été contraintes sur le début de l’année, à 108 400 téc sur le 1er trimestre 2021 (-9% /2020 et +1% /2019). Depuis, avec notamment la réouverture progressive du secteur de la restauration en Europe, il semble que les exportations se soient redressées. En mai 2021, la France a ainsi importé 2 300 téc de viande polonaise (+23% /2020).

IRLANDE : l’approvisionnement limité soutient les cours

L’offre irlandaise en élevage est pour le moment limitée. Au 1er mai 2021, selon les données du Gouvernement irlandais, le nombre d’animaux disponibles pour la production de bovins jeunes (« prime cattle » : mâles laitiers ou allaitants et génisses allaitantes âgés de 12 à 30 mois) était certes en hausse (+4% /2020). Cependant, ce regain s’explique surtout par la progression du nombre de bovins âgés de 12 à 18 mois qui ne devraient pas arriver sur le marché avant 2022. D’après Bord Bia, l’offre irlandaise devrait donc rester limitée pendant tout le reste de l’année.

Le cheptel total de femelles de plus de 30 mois était stable au 1er mai 2021, le cheptel de femelles allaitantes étant en recul (-4% /2020) et celui des femelles laitières en hausse (+2%). La conjoncture laitière actuelle ne devrait pas inciter à la réforme à court terme.

En cumul depuis le début de l’année, les abattages ont donc été globalement limités pour toutes les catégories (-7% pour l’ensemble des bovins), notamment pour le « prime cattle ». La réouverture progressive de la restauration à travers l’Europe avait entraîné en mai une demande accrue des abattoirs notamment pour l’export. Depuis, les abattages restent plus limités. D’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais, sur les cinq semaines de juin, les abattages de bovins dans les abattoirs agréés pour l’export ont été en nette baisse (-13% /2020 et -12% /2019). C’est également le cas pour les réformes (-16% /2020 et -14% /2019).

Avec un manque d’offre en juin face à une demande dynamique, les cotations irlandaises sont globalement reparties très fortement à la hausse. En semaine 26, celle de la vache O atteignait 3,48 €/kg de carcasse (+28% /2020 et +20% /2019). C’est 21 centimes de plus (+6%) sur le mois de juin. Même tendance pour les autres catégories comme pour le bœuf R irlandais qui a atteint 4,24 €/kg de carcasse (+17% /2020 et +14% /2019), soit 11 centimes de plus sur le mois de juin.

Avant la réouverture de la restauration, les exportations irlandaises de viande bovine étaient restées limitées sur les quatre premiers mois de l’année avec seulement 151 000 téc exportées (-13% /2020 et -20% /2019).

ROYAUME-UNI les cotations des réformes toujours en hausse

Au Royaume-Uni, les ventes au détail de viande bovine sont restées dynamiques. Sur les 12 dernières semaines se terminant le 13 juin 2021, les ventes se sont certes repliées en valeur (-6,3% /2020) comme en volume (-7,9%). Mais le point de comparaison de 2020, au cœur de la 1ère vague de covid-19, était particulièrement élevé. Comparées à 2019, les ventes sont restées robustes (+7,2% en volume).

Et la demande soutenue des abattoirs rencontre une offre plutôt limitée. Sur les quatre dernières semaines connues (s.23 à s.26), les abattages de bovins ont été limités (-6% /2019 et 2020). C’est le cas pour toutes les principales catégories et notamment pour les vaches (-14% /2020 et -10% /2019).

L’offre limitée et la demande soutenue ont participé à la hausse des cotations. Après un mois de mai plus difficile en lien avec le temps maussade, les cotations des animaux jeunes (prime cattle) sont reparties à la hausse, portée notamment par la réouverture des restaurants et le maintien de ventes au détail dynamiques. En semaine 26, la cotation du bœuf R3 atteignait 4,05 £/kg de carcasse (+10% /2020 et +20% /2019), soit +2% sur le mois de juin. Convertie en euros, elle s’établit à 4,72 €/kg. Dans le même temps, le cours de la vache O a continué son ascension, à 3,10 £/kg de carcasse (+12% /2020 et +24% /2019). En euros, elle atteignait 3,60 €/kg, soit 0,16 € de plus sur le mois de juin (+5%).

En avril dernier, d’après AHDB, la demande à l’importation s’était redressée, mais de façon très limitée à 16 300 t (-4% /2020). En cumul sur 4 mois, le déclin restait très important avec seulement 54 000 t importées (-29% /2020 et -39% /2019). Avec la fin progressive des restrictions, le commerce extérieur britannique de viande bovine devrait poursuivre son redressement de façon plus marquée.

Viandes bovines » Maigre »

Baisse saisonnière des prix ?

Depuis fin juin, les cours des broutards mâles semblent avoir déjà entamé leur baisse saisonnière, sans avoir rattrapé les niveaux de 2020. Les effectifs de mâles de mère allaitante de 0 à 6 mois sont en recul, dans le sillage de la baisse du cheptel de vaches allaitantes. En mai, les exportations ont dépassé de +9% les niveaux perturbés de 2020, mais restaient en retrait comparées à 2019. Fin juin-début juillet, les exports vers l’Italie ont été dynamiques selon TRACES.

Baisse saisonnière des cotations amorcée

En juin, les cours des broutards mâles avaient poursuivi leur hausse sans parvenir à réduire l’écart avec les valeurs de 2020, elles-mêmes inférieures à celles de 2018 et 2019. Depuis fin juin, les prix des broutards mâles semblent initier une baisse saisonnière. Les chaleurs extrêmes enregistrées en Italie (35°C à Milan le 28/06 et 40°C dans les Pouilles) ont freiné la consommation et le prix des JB en Italie restait morose début juillet.

En semaine 27, le Charolais U de 450 kg cotait 2,50 €/kg (-11 cts /2020 ou -4%) et le Charolais U de 350 kg valait 2,64 €/kg vif (-10 cts /2020 ou -4%).

Le cours du Limousin E de 350 kg, stable à 2,78 €/kg vif depuis avril, a fléchi fin juin avec les fortes chaleurs transalpines. Il se situait en semaine 27 à 2,75 €/kg vif (-7 cts /2020, -2%). La cotation du mâle croisé R de 300 kg s’est encore légèrement appréciée début juin, s’établissant à 2,42 €/kg vif en semaine 27. Cependant, elle reste encore très inférieure à son niveau de 2020 (-14 cts, soit -5% /2020).

La demande pour les femelles continue d’être ferme. La cotation de la Limousine E de 270 kg est stable depuis mars, à 2,82 €/kg vif (+3% /2020) en semaine 27. Celle de la Charolaise U de 270 kg se maintient à 2,65 €/kg vif depuis mai, soit +4% /2020.

En mai, les naissances allaitantes en recul pour le 3ème mois consécutif

D’après SPIE-BDNI, 236 000 veaux de mère allaitante sont nés en mai soit -5,1% /2020. Le recul du cheptel de vaches allaitantes (-2,2% /2020 au 1er juin) entraîne une réduction des naissances malgré une bonne saison de reproduction au printemps 2020. Cumulées sur 11 mois de campagne 2020-2021, les naissances allaitantes ont atteint 3 374 000 veaux, à -0,9% /2020 (-42 000 veaux) avec un très net ralentissement sur les mois de mars à mai.

Les effectifs de mâles allaitants de 0-6 mois en recul

Au 1er juin 2021, avec un rythme de naissances ralenti au printemps, les mâles de 0-6 mois de mère allaitante en ferme étaient au nombre de 985 000 (-3% /2020 et -2% /2019). La baisse des effectifs est marquée en Charolais (-3% /2020) et en Blond d’Aquitaine (-4% /2020).

Pour les mâles de 6-12 mois de mère allaitante, on comptait 507 000 têtes au 1er juin 2021, un effectif en léger retrait de -1% /2020 et à -3% /2019.

La part des femelles dans les exports en baisse en mai

En mai (semaines18 à 21) selon SPIE-BDNI, 82 000 bovins de 4-16 mois de type viande ont été expédiés à l’étranger, en hausse de +9% par rapport à mai 2020 (alors perturbé par le covid-19), mais en baisse de -3% /2019.

Pour la première fois depuis janvier, la part de femelles dans les exports a diminué, de 38% des envois mensuels en avril à 35% en mai 2021, faute de disponibilités suffisantes en cette saison.

En cumul sur les semaines 1 à 21, 490 000 broutards ont été exportés, soit une hausse de +9% /2020 et une quasi stabilité par rapport à 2019, à -1%. Les femelles ont représenté 36,7% des envois depuis début 2021.

Vers l’Espagne, d’après les Douanes de mai, 9 000 broutards ont été exportés, soit +6% /2020 (perturbé par le covid-19) mais -49% /2019, les engraisseurs espagnols optant davantage pour le petit veau laitier bon marché depuis 2020. De janvier à mai 2021, l’Espagne a importé 59 000 broutards français, soit +6% /2020 mais -24% /2019.

Vers l’Italie, sur la période la plus récente de s22 à s27 selon TRACES, 113 000 bovins (tous âges confondus) ont été exportés soit +4 %/2020. Les semaines 24 et 25 ont été en retrait /2020. Les semaines 26 et 27 ont été particulièrement dynamiques, les engraisseurs italiens remplissant peut-être les ateliers en prévision des fêtes de fin d’année, malgré les bas prix actuels du JB italien.

En mai, les envois vers Israël plus dynamiques que vers l’Algérie

Selon les Douanes, 6 500 broutards ont été exportés vers les pays tiers au mois de mai (-8% /2020, mais +153% /2019). 1 500 têtes ont été exportées vers l’Algérie, un mois calme après le Ramadan. Les exportations de génisses laitières sont toujours suspendues vers l’Algérie.

Par contraste, 5 000 broutards ont été expédiés en Israël, ce qui explique la hausse globale des envois vers les pays tiers de +153% /2019. Israël achète plus de broutards européens en 2021, car les bovins australiens sont devenus rares et plus chers.

 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Des abattages en retrait

La production peine à retrouver son niveau d’avant pandémie. A la baisse de la demande, impactée par les restrictions sanitaires en RHD commerciale fermée jusqu’au 19 mai dernier, s’est ajoutée la hausse des coûts alimentaires qui pèse sur les mises en place. Les opérations de communication autour du Veau de la Pentecôte ont permis d’assainir le marché, mais celui-ci reste fragile.

Baisse saisonnière modérée des cours

La cotation du veau rosé clair O élevé en atelier, indicateur du marché des veaux laitiers, s’est établie à 5,34 €/kg de carcasse en semaine 27, soit une baisse de 7 centimes depuis la semaine 22. La baisse saisonnière des cours des veaux gras reste modérée, les cours se maintiennent bien au-dessus des faibles niveaux de 2020 (+16%) et de 2019 (+7%).

La baisse des cours est un peu plus marquée pour le veau rosé clair R élevé en atelier (veaux mixtes et croisés), qui a perdu 11 centimes en 5 semaines pour s’établir à 5,98 €/kg éc en semaine 27. Cette baisse est traditionnelle à cette période de l’année où le retour d’une météo plus estivale fait fléchir la consommation de viande de veau. La cotation a retrouvé son niveau de 2018, soit +13% /2020 et +6,6% /2019.

Les coûts alimentaires semblent se stabiliser

Les coûts alimentaires se sont stabilisés ces dernières semaines, mais ils restent très élevés et continuent de peser sur les coûts de production. Le cours de la poudre de lactosérum doux a atteint 1 000 €/t en semaine 26, et reste ainsi supérieur de +41% /2020 et de +27% /2019.

La production n’a pas retrouvé son niveau d’avant pandémie

101 400 veaux gras ont été abattus en mai 2021, en hausse de +5,5% /2020, mais toujours en net retrait par rapport à 2019 (-11%). Or, le mois de mai 2020 comptait un jour ouvré de moins, les abattages de mai 2021 ont en réalité tout juste retrouvé leur faible niveau de mai 2020, quand la RHD collective et commerciale était alors encore totalement fermée.

Pour rattraper les retards d’abattage du début de l’année et assainir le marché avant l’été, l’Interprofession a mis en place une campagne de communication inédite entre la semaine 20 et la semaine 27 avec des mises en avant en GMS et en boucherie. D’après les données Kantar du mois de mai, les achats des ménages ont été dynamiques, les volumes de viande de veau ont été en hausse de +3% /mai 2020. Ils sont toutefois restés en recul de -5% /2019. En parallèle, les cantines scolaires ont rouvert début mai dernier et les restaurants à partir de la mi-mai, relançant la consommation hors domicile.

Cependant le marché est resté encombré, les volumes produits n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Avec 75 500 téc abattus sur les cinq premiers mois de l’année, la production de veau gras est en retrait de -5,8% /2019.

Le marché s’est allégé en juin

Les opérations du Veau de la Pentecôte ont tout de même permis d’assainir en partie le marché et de désencombrer les sorties. En juin, le poids carcasse moyen des veaux a reculé à 149,9 kg, soit -1,2 kg /2020 mais +0,5 kg /2019. L’âge moyen a peu augmenté d’un mois sur l’autre : à 188,9 jours, il est inférieur de 3 jours à l’âge moyen de juin 2020, mais supérieur de 1,6 jour à celui de juin 2019.

D’après les premières données Normabev, les abattages du mois de juin 2021 seraient en retrait de -5% /juin 2020, alors que le mois de juin 2021 comptait un jour ouvré de plus. Les mises en place à l’engraissement du début de l’année 2021 avaient probablement été prudentes, dans un contexte d’incertitude sanitaire et de hausse des cours des matières premières.

Hausse saisonnière inattendue des cours néerlandais

Aux Pays Bas, la cotation du veau de boucherie pie-noir a progressé de +12 centimes en 5 semaines, à une période où la tendance est plutôt à la baisse saisonnière ! A 4,27 €/kg de carcasse en semaine 27, les cours sont supérieurs de +20% /2020 et de +5% /2019. La réouverture de la RHD européenne a fait remonter les prix, mais ceux-ci semblent maintenant avoir atteint un palier. Ils ne devraient plus augmenter davantage avant l’automne et ses températures fraîches favorables à la consommation de veau.

D’après les données Eurostat, la production de veau de boucherie néerlandais a atteint 18 000 téc au mois d’avril, dépassant de +14% le très bas niveau d’avril 2020, fortement impacté par le premier confinement. La production reste cependant en recul de -18% /2019.

En Italie, la cotation du veau gras à Modène s’est également bien rétablie : à 5,0 €/kg éc, elle dépasse de +33% son niveau de 2020 et de +4% /2019.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Les cours plafonnent

Après une petite hausse saisonnière ces dernières semaines, la cotation française du veau nourrisson a atteint un plafond. Les exportations ont été très dynamiques en mai, tirées par la hausse du prix espagnol du veau frison.

Pic saisonnier des cours peu marqué

La cotation du veau mâle type lait de 45-50 kg a poursuivi sa hausse pendant quelques semaines, en lien avec le creux des naissances laitières et la baisse de l’offre, avant de se stabiliser à 92 €/tête depuis la semaine 24. Cette hausse saisonnière des cours est plus marquée qu’en 2020 (+12%), mais moins prononcée que les années précédentes (-17% /2019 et -37% /2018).

Les prix ne devraient pas monter davantage dans les prochaines semaines, du fait de la hausse des naissances de veaux de mère laitière à partir de l’été.

Recul des naissances laitières

Le creux des naissances laitières a été très marqué en mai. 207 400 veaux de mère de type laitier sont nés, en recul de -11% /2020 et -7% /2019. La campagne démarrée en juillet 2020 a totalisé 3 128 000 naissances, en recul de -1,7% /2020 et de -2,7% /2019.

En mai, les exportations sont restées soutenues

Selon SPIE-BDNI, 18 000 veaux de mère laitière de moins de deux mois ont été exportés sur les semaines 18 à 21, en hausse de +12% /2020 et de +25% /2019. Les envois n’ont pas faibli alors même que les naissances étaient au plus bas.

Au total, 137 000 têtes ont été exportées depuis janvier, soit +4% /2020 et +18% /2019.

La hausse des exportations a été soutenue par une cotation espagnole plus élevée, qui a progressé régulièrement ces dernières semaines. Elle atteignait 113 €/tête en semaine 26, son plus haut niveau depuis 2019 (+20% /2020 et +9% /2019). Malgré la hausse des cours des matières premières, la demande du marché espagnol se tient.