Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 334 Décembre 2021 Mise en ligne le 14/12/2021

Viandes bovines

Hausses des charges et des prix des bovins finis. Le maigre ne suit pas.

Après un début d’automne clément qui avait engendré un manque de viande de vache sur le marché européen en octobre, les réformes ont été plus nombreuses en novembre. Le marché est toutefois resté fluide pour les vaches qui sont venues combler le manque de jeunes bovins finis que les abatteurs rencontrent depuis plusieurs semaines. Les prix des JB restent orientés à la hausse, ce qui apporte un peu d’air aux éleveurs confrontés à l’envolée spectaculaire de leurs charges. Le recul de l’offre soutient également les cours des veaux gras, une hausse bienvenue dans un contexte d’augmentation des charges.

Les prix stagnent toutefois pour les broutards et restent bas pour les jeunes veaux laitiers. Les marchés exports sont pourtant aux achats pour tous les bovins maigres, grâce à la bonne valorisation des animaux finis et malgré la hausse des coûts d’alimentation.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Commerce extérieur : les exportations soutenues par le manque de JB en Europe

Depuis plusieurs mois, les exportations françaises sont dynamisées par un manque de mâles sur le marché communautaire. Les importations se redressent également malgré des prix en forte hausse. La RHD reste portée par la restauration rapide en France. Les achats au détail, notamment de viande hachée, restent soutenus.

Poursuite du redressement du commerce extérieur

Le commerce extérieur de viande bovine en France s’est redressé en octobre 2021. Avec une demande européenne en JB dynamique, les exportations françaises ont atteint 22 000 téc (+13% /2020) ce mois-là. Les envois ont notamment progressé vers les Pays-Bas (2 900 téc : x4 /2020) et la Belgique (2 400 téc : +25% /2020). Les importations ont atteint 27 300 téc (+13% /2020) en progression notamment depuis les Pays-Bas (7 200 téc : +12% /2020) et la Pologne (2 700 téc : +13% /2020).

En cumul sur 10 mois, les exportations françaises de viande bovine ont dépassé les niveaux des deux dernières années à 196 000 téc (+10% /2020 et +3% /2019). Les importations se situaient à des niveaux intermédiaires, à 247 000 téc (+6% /2020 et -12% /2019).

La consommation calculée par bilan a de nouveau reculé en octobre 2021 pour le 5ème mois consécutif, à 124 000 téc (-3% /2020 et -2% /2019) d’après nos estimations. En cumul sur 10 mois, la consommation était en léger recul à 1 250 000 téc (-1% /2020 et -3% /2019) du fait notamment de la vigueur des exportations.

En octobre 2021, la proportion de viandes étrangères dans les disponibilités totales était relativement stable pour le 4ème mois consécutif à 23%. La consommation de viande bovine française (veau inclus) était cependant en retrait (-7%) par rapport à un mois d’octobre 2020 marqué alors par l’instauration en milieu de mois d’un couvre-feu à 21h dans les grandes métropoles et par la fermeture totale des restaurants à partir du dernier week-end d’octobre partout en France.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

La restauration rapide tire son épingle du jeu

En septembre 2021, le chiffre d’affaires de la RHD en UE n’avait toujours pas retrouvé son niveau d’avant pandémie, à +16% /2020 mais toujours à -5% /2019. La situation restait très disparate :

  • Le rétablissement de la RHD est resté très modeste en Allemagne (+3% /2020 et -10% /2019) et n’a pas permis de compenser l’écroulement de 2020 en Espagne (+33% /2020 et -13% /2019).
  • Pour le 2ème mois consécutif, les dépenses en restauration en France dépassaient les niveaux pré pandémie (+14% /2020 et +2% /2019).

La RHD française était notamment portée par la restauration rapide, toujours en forte croissance (+13% /2020 et +9% /2019). La restauration traditionnelle flirtait avec son niveau d’avant pandémie (+13% /2020 et +1% /2019). Avec la persistance du télétravail et de nouvelles habitudes prises pour la pause déjeuner, la restauration collective sous contrat restait à la peine (+9% /2020, mais -17% /2019).

Les ventes au détail de viande hachée toujours soutenues

En 2020, l’annonce du reconfinement la dernière semaine d’octobre (s.43) avait boosté les ventes de produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS). En 2021, les ventes de PGC-FLS restaient cependant toujours soutenues par rapport à 2019 et légèrement inférieures à 2020 entre les semaines 44 et 47. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS sont proches 2020 et toujours bien supérieures à l’avant pandémie (-1% /2020 et +6% /2019).

Sur les semaines 44 à 47, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) se situaient à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020, marquée par le reconfinement.

Les ventes de viandes hachées demeurent toujours nettement supérieures au niveau d’avant pandémie. Sur les semaines 43 à 46, elles étaient inférieures à celles de 2020, soutenues alors par une période de reconfinement (-13% /2020), mais toujours supérieures à celles de 2019 (+7% /2019). C’est toujours le cas pour les ventes de haché frais (-11% /2020 ; +5% /2019) comme de haché surgelé (-17% /2020 ; +10% /2019). Depuis le début de l’année, les ventes de haché frais (-4% /2020 et +10% /2019) comme de haché surgelé (-8% /2020 et +12% /2019) restaient sur des niveaux bien supérieurs à ceux d’avant le Covid-19.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Des hausses de prix bienvenues face à l’inflation des charges

La très forte inflation des charges est concomitante à la hausse des prix des bovins finis. En octobre, l’IPAMPA viande bovine était en hausse de +13% /2020, quand celle du prix moyen pondéré des gros bovins finis entrée abattoir atteignait +11% /2020. Le manque criant de disponibilités de jeunes bovins en France et la pénurie de femelles partout dans l’UE permettent des hausses de prix sur toutes les catégories de bovins.

Des charges en forte hausse

En octobre 2021, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) se situait au niveau record de 118,0 (+13% /2020 et +12% /2019). L’indice des aliments achetés, plus volatile, était à +12% /2020 et +16% /2019 et celui des énergies et lubrifiants à +50% /2020 et +15% /2019. L’IPAMPA viande bovine devrait rester élevé dans les prochains mois compte tenu des anticipations des prix des grains, des tourteaux et de ceux de l’énergie. (Pour en savoir plus, lire l’article du mois dernier sur les prix des grains).

Face à cette flambée des charges qui pèse sur les coûts de production, les prix des bovins finis se sont heureusement revalorisés. Le PMP (prix moyen pondéré) des gros bovins finis entrée abattoir s’établissait en octobre à 3,96 €/kg de carcasse (+11% /2020 et +13% /2019). Il a encore progressé en novembre, pour atteindre 4,10 €/kg en semaine 48 (+16% /2020 et +18% /2019).

Manque de JB dans l’Hexagone, alors que la demande export explose

Sur les 5 semaines 44 à 48, les abattages de jeunes bovins de type viande ont reculé de -10% /2020 et ceux de JB de type lait de -15% d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les anticipations d’abattage réalisées les mois précédents ont conduit à une réelle pénurie sur ce marché. Les jeunes bovins sont sortis plus jeunes et plus légers qu’en novembre 2020 : -8 jours et -8,5 kg pour les JB type viande ; et même -14 jours et -11 kg pour les JB type lait !

L’indicateur hebdomadaire de sorties de JB viande montre toujours une nette avance par rapport à la modélisation MODEMO réalisée en début d’année. Les sorties cumulées du 1er janvier au 28 novembre étaient toujours supérieures de +14 000 têtes aux prévisions du modèle, témoignant d’un rythme de prélèvement en ferme très dynamique par rapport au disponible. Les opérateurs continueront donc à avoir du mal à trouver suffisamment de jeunes bovins pour couvrir leurs besoins dans les prochaines semaines.

L’ensemble du marché européen est dans une situation similaire, ce qui fait grimper les prix dans tous les États membres et dope la demande adressée aux exportateurs français. La hausse des cours se poursuit donc naturellement en France. Le JB U a encore gagné 18 centimes en un mois pour atteindre 4,57 €/kg de carcasse en semaine 48 (+21% /2020 et +13% /2019). Le JB R a gagné 15 centimes à 4,39 €/kg (+21% /2020 et +13% /2019). Le JB O s’est quant à lui renchéri de 5 centimes à 3,66 €/kg (+15% /2020 et +12% /2019).

La vache R à 4,31 €/kg début novembre, la vache U à 4,89

Compte tenu du fort recul de l’offre de jeunes bovins, les volumes supplémentaires de vaches abattues en novembre n’ont pas pesé sur les prix, d’autant que la viande importée s’est elle aussi considérablement renchérie.

La cotation de la vache U s’est maintenue à 4,89 €/kg de carcasse (+8% /2020 et +12% /2019), celle de la vache R a encore gagné 3 centimes en un mois à 4,31 €/kg (+8% /2020 et +16% /2019).

Contrairement à la tendance saisonnière habituelle, les cotations des vaches laitières ont poursuivi leur hausse en novembre en lien avec le dynamisme de la demande en viande hachée (voir article conso) et le renchérissement des importations. La vache O cotait ainsi 3,65 €/kg en semaine 48 (+22% /2020 et +23% /2019) et la vache P 3,47 €/kg (+26% /2020 et +36% /2019).

Après un mois d’octobre clément qui a permis de maintenir de nombreux animaux au pâturage, les abattages de femelles et de bœufs ont été plus nombreux en novembre. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev basé sur les abattoirs traitant plus de 1 500 tonnes de gros bovins, les abattages de vaches sur les semaines 44 à 48 étaient en hausse de +8% /2020 pour les laitières et de +9% pour les vaches de type viande. Ceux de génisses étaient en légère hausse (+2%), de même que ceux de bœufs (+3%). Le marché est toutefois resté très fluide, comme en témoignent les prix, car ces animaux sont venus combler le manque de jeunes bovins dans les abattoirs.

Les prix des muscles importés au plus haut

Les prix record des réformes sur le marché européen et le redémarrage du secteur de la restauration en France ont conduit à une forte hausse du prix des muscles origine UE sur le marché de Rungis.

En moyenne sur novembre, la bavette d’aloyau semi-parée origine UE était à 8,00 €/kg (+22% /2020 et +27% /2019), le faux filet à 9,70 €/kg (+58% /2020 et +43% /2019), l’entrecôte à 12,30 €/kg (+34% /2020 et +40% /2019) et le filet à 28,20 €/kg (+58% /2020 et +44% /2019).

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

L’offre manque

En Europe, l’offre de JB est de plus de plus limitée alors que la demande reste vive à l’approche des fêtes de fin d’année. Les prix ont atteint des niveaux jamais vus et continuent de grimper.

Allemagne : le JB U a gagné 75 centimes en 4 mois

En Allemagne, les cours des jeunes bovins n’en finissent pas de grimper. Les experts allemands prévoient que la tendance restera positive jusqu’à Noël, malgré les incertitudes que fait peser la situation sanitaire. La demande en pièces nobles de jeunes bovins est en effet très forte à cette période de l’année. En semaine 47, le JB U atteignait ainsi 4,69 €/kg de carcasse et le JB R 4,61 €/kg (+28% /2020 et +25% /2019 pour ces 2 conformations). Signe d’un manque criant de marchandise, la cotation du JB O a augmenté encore plus fortement, à 4,33 €/kg (+32% /2020 et +29% /2019).

L’offre abattue est en effet très inférieure à celle des années précédentes. Sur les 5 dernières semaines disponibles (s.43 à 47), les abattages de jeunes bovins étaient en fort retrait (-5% /2020 et -12% /2019).

Sur les huit premiers mois de 2021, les importations allemandes de viande bovine n’ont totalisé que 263 000 téc (-7% /2020 et -13% /2019). La fermeture des restaurants jusqu’à la fin mai a conduit à une renationalisation du marché. Puis à partir de l’été, le marché européen asséché et les opérateurs argentins restreints dans leurs volumes d’export ne sont pas parvenus à répondre à la forte demande allemande. Seules 33 000 téc ont été importées en août (-10% /2020 et -8% /2019)

Italie : toujours en hausse

En Italie, la faible concurrence à l’import et la demande active des distributeurs pour préparer les fêtes continuent de tirer les prix à la hausse. En semaine 48, la cotation du Charolais « extra » à Modène a atteint 3,04 €/kg vif et celle du Charolais « prima qualità » 2,93 €/kg vif. Ces deux nouvelles cotations de la bourse de Modène ne permettent pas de comparaison pluriannuelle, mais illustrent la forte hausse des cours depuis leur création en mai 2021 : elles ont gagné respectivement 49 centimes/kg vif et 52 centimes/kg vif en 6 mois. Sur la bourse de Padoue, la cotation des mâles charolais a atteint 2,88 €/kg vif en semaine 48 (+19% /2020 et +10% /2019).

Les mâles limousins ne sont pas en reste. La cotation du mâle limousin extra 600-650 kg à Modène a atteint 3,12 €/kg vif en semaine 48 (+23% /2020 et +10% /2019).

Sur les 9 premiers mois de 2021, 639 000 jeunes bovins mâles ont été abattus en Italie (+6% /2020 et +3% /2019) ainsi que 433 000 femelles (= /2020 et +6% /2019). Au total, 1,072 million de jeunes bovins des deux sexes ont été abattus (+3% / 2020 et +4% /2019). Sur le seul 3ème trimestre, la hausse par rapport à 2020 a été de +6% pour les mâles et +5% pour les femelles. Ces disponibilités nationales supérieures restent très loin de satisfaire la demande nationale.

Le marché est resté fluide grâce à une moindre pression à l’import. Sur les 8 premiers mois de l’année, les importations italiennes de viande bovine réfrigérées sont en effet restées à un niveau historiquement bas, à 202 000 téc (-4% /2020 et -12% /2019). La baisse a été très marquée en provenance de Pologne qui n’a fourni que 45 000 téc (-7% /2020 et -13% /2019), mais aussi d’Irlande (16 000 téc, soit -10% /2020 et -19% /2019) et de France (39 000 téc, soit -5% / 2020 et -8% /2019). L’Espagne a en revanche poursuivi son développement en expédiant 22 000 téc (+20% /2020 et +48% /2019), grâce à une production en hausse et à des prix qui sont restés très compétitifs jusqu’à la fin août.

Pologne : le JB O à 4,18 €/kg !

En Pologne, le JB O a atteint 4,18 €/kg de carcasse en semaine 47 (+42% /2020 et 2019 ; +29% /2018) et le JB R 4,31 €/kg (+41% /2020 et +43% /2019).

La baisse de l’offre dans le pays a contraint les abatteurs à concéder ces fortes revalorisations. Il semblerait qu’ils n’aient pas eu de mal à répercuter ces hausses auprès de leurs clients étant donnée la très forte demande en Europe. Les prix des quartiers ont poursuivi leur envolée en novembre. En semaine 47, le prix moyen d’un quartier arrière de JB sortie abattoir s’établissait à 5,13 €/kgéc (+42% /2020 et +39% /2019) d’après les données du ministère de l’Agriculture polonais. Celui d’un quartier avant atteignait 3,37 €/kgéc (+37% /2020 et +28% /2019).

Face à la demande accrue en viande bovine polonaise, la production plafonne. Sur les 9 premiers mois de l’année, les abattages de mâles non castrés ont totalisé 243 000 téc (-6% /2020 et -1% /2019).

Espagne : les prix profitent du contexte européen

En Espagne, la cotation du JB U a poursuivi son redressement pour atteindre 4,41 €/kg de carcasse en semaine 47 (+27% /2020 et +19% /2019). Même constat pour le JB R qui s’est établi à 4,18 €/kg (+24% /2020 et +20% /2019). Le décrochage en semaine 46 pourrait être dû à l’annonce d’une grève des salariés de l’industrie de la viande. Cette grève a finalement été annulée après de longues négociations, grâce à l’accord trouvé entre syndicats et employeurs pour établir une nouvelle convention.


L’Espagne est le seul État membre à avoir enregistré une hausse significative de sa production de viande bovine sur les 9 premiers mois de l’année, avec 531 000 téc abattues (+6% /2020 et +3% /2019), une production plus abondante qui a pesé sur les prix jusqu’à l’été. Il semble que les abatteurs soient à présent en manque de marchandise et que, comme ailleurs en Europe, les sorties de jeunes bovins soient anticipées. La hausse de cours n’est donc pas seulement une conséquence de la forte hausse des coûts de production, mais bien également une réponse à une situation de marché qui se tend là comme ailleurs.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Offre plus étoffée et cours soutenus

Malgré une offre plus abondante à la fin de l’automne, les cours des vaches de réforme en Europe continentale restent soutenus par la demande. Outre-Manche, les baisses saisonnières observées en Irlande et au Royaume-Uni ont été de courte durée.

POLOGNE : la tendance à la hausse se poursuit

Malgré un léger rebond, l’offre communautaire reste insuffisante pour répondre à la demande en viande de réforme pour les secteurs de la transformation et de la restauration (notamment rapide). Ainsi, les achats de viande polonaise restent soutenus. En semaine 47, la cotation de la vache O polonaise atteignait 3,57 €/kg de carcasse (+53% /2020 ; +43% /2019), soit encore 28 centimes de plus en un mois (+9%).

L’offre polonaise en réformes a été plutôt limitée faute de disponibilités. Les abattages de vaches au 3ème trimestre ont été en retrait avec 148 000 têtes abattues (-7% /2019 et 2020), ce qui est cohérent avec le repli des effectifs observé lors de de la dernière enquête cheptel. Cependant, en cumulé, elle reste bien supérieure depuis le début de l’année à celle des années précédentes.

Les données de commerce extérieur disponibles sur 8 mois confirment un redressement des exportations. En cumul, les exportations de viande bovine réfrigérée ont atteint 200 000 téc, niveau intermédiaire entre une année 2020 marquée par la pandémie et une année 2019 affectée par les scandales sanitaires (-3% /2020 et +2% /2019). Les expéditions ont progressé vers l’Allemagne (+6% /2020 à 44 000 téc), le Royaume-Uni (+5% /2020 à 12 000 téc) et la France (cf article sur le commerce extérieur français). Elles étaient toujours en retrait vers l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne en particulier.

ALLEMAGNE : les cotations se sont stabilisées

En Allemagne, sur les quatre dernières semaines connues (s.44 à 47), les abattages de réformes ont été plus soutenus qu’il y a un an lorsque certains outils d’abattage étaient contraints à la réduction de leur activité ou même à l’arrêt temporaire à cause de la pandémie (+15% /2020). Ils restent cependant plus limités qu’avant la pandémie (-7% /2019 et -6% /2018).

Il y a un an, la baisse d’activité des abattoirs avait entraîné la priorisation des abattages de JB, habituellement plus demandés à cette période, au détriment des vaches. Actuellement, d’après AMI, les tonnages de réformes disponibles trouvent facilement preneur. Les cotations des réformes demeurent soutenues. Stable depuis plusieurs semaines, le cours de la vache O atteignait 3,57 €/kg de carcasse en semaine 47 (+57% /2020 et +36% /2019). C’est 1,30 €/kg de carcasse de plus qu’il y a un an !

Sur les 8 premiers mois de l’année, les exportations allemandes de viande bovine se sont légèrement redressées par rapport au très bas niveau de 2020, à 215 500 téc (+5% /2020, mais -12% /2019) du fait d’une reprise des envois de viande congelée et de viande transformée.

IRLANDE : rebond modérée des abattages de réformes et prix stables

En Irlande, après un léger repli, le cours de la vache O s’est stabilisé. En semaine 47, il atteignait 3,43 €/kg de carcasse (+26% /2020 et +33% /2019) soit -5 centimes en un mois (-1%). La demande reste forte du côté de la grande distribution et de la restauration au Royaume-Uni, 1er client de l’Irlande. Les abatteurs irlandais restent actifs sur le marché (cf. article Royaume-Uni) mais cette demande bénéficie cependant d’abord aux animaux jeunes (génisses et bœufs).

En cette saison, la disponibilité en femelles de réforme est habituellement plus étoffée. Cette année, après un début d’automne avec peu d’offre, les réformes se sont accélérées en novembre. D’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’Agriculture irlandais, les effectifs de vaches abattues dans les abattoirs agréés pour l’export ont même été légèrement supérieurs à ceux de 2020 sur les semaines 44 à 47 (+1%).

En cumul depuis le début de l’année, les abattages restaient cependant en retrait pour toutes les catégories : vaches (-3% /2020), génisses (-2%), bœufs (-2%) et surtout JB (-8%).

Après plusieurs mois contrastés, le commerce extérieur irlandais de viande bovine poursuit son redressement. Sur les trois premiers trimestres de 2021, les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée ont atteint 341 000 téc, niveau équivalent à 2020, mais -4% /2019.

ROYAUME-UNI : stabilisation des cotations des réformes. Les prix des jeunes animaux toujours soutenus

Au Royaume-Uni, le rythme des abattages de réformes s’est réduit entre les semaines 44 et 47 (-4% /2020 et -6% /2019). Les disponibilités en femelles sont désormais moins importantes qu’au début de l’automne.

La baisse saisonnière des cotations des réformes semble désormais terminée. Elles restent à des niveaux élevés. Stable depuis la semaine 45, le cours de la vache O atteignait 2,57 £/kg de carcasse en semaine 47 (+16% /2020 et +25% /2019) soit 3,30 €/kg.

Avec une demande dynamique en cette saison et des disponibilités limitées, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») restent orientées à la hausse. En semaine 47, la cotation de la génisse R3 atteignait 4,21 £/kg de carcasse (+10% /2020 et +25% /2019) quand celle du bœuf R3 dépassait les 4,22 £/kgéc (+11% /2020 et +25% /2019) soit 4,95 €/kg de carcasse.

A court terme, les disponibilités en animaux jeunes devraient rester limitées. Le nombre de « prime cattle » (mâles laitiers et bovins de boucherie des deux sexes âgés de 12 à 30 mois) était en retrait au 1er octobre (-1% /2020). L’offre pourrait être plus étoffée ensuite. Le nombre de bovins âgés de moins de 12 mois était, lui, en hausse (+2%).

Enfin, le commerce extérieur britannique de viande bovine reste fragile même si le redressement se poursuit. En septembre 2021, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée (+10% /2020) mais surtout les importations (+34%) étaient en hausse.

En cumul sur les trois premiers trimestres, la situation reste cependant plus mitigée. Si le Royaume-Uni a importé 171 700 tonnes (+3% /2020), elle n’en avait exporté que 72 000 tonnes (-17%).

 

Viandes bovines » Maigre »

Exports dynamiques vers l’Italie en novembre

Les cours des broutards n’ont pas augmenté en novembre alors que les prix des JB en France et en Italie poursuivaient allègrement leur hausse. Avec l’arrivée de l’hiver et la rentrée en bâtiment, les éleveurs ont fait du tri et mis en vente un peu plus de broutards qu’en octobre : le commerce de maigre vers l’Italie s’est donc redynamisé en novembre après un mois d’octobre plus calme.

En novembre, les cotations des broutards mâles ont stagné

Les disponibilités de bovins maigres pour l’export étaient plus importantes en novembre qu’en octobre, comme chaque année à la fin de l’automne. Avec la hausse saisonnière des disponibilités, le cours du Charolais U de 350 kg s’était stabilisé fin octobre. Il cotait toujours 2,65 €/kg vif en semaine 48, soit +25 cts par rapport au très bas niveau de 2020 (+10%), mais seulement +5% /2019. Pourtant, les cours des JB en France et en Italie n’ont cessé de croître durant l’automne et le début de l’hiver, dépassant très largement les prix des années passées.

En animaux plus lourds, le Charolais U de 450 kg a lui aussi stagné tout au long du mois de novembre et cotait 2,56 €/kg vif en s48 (+14% /2020 et +6 %/2019).

Le Limousin E de 350 kg a pris +2 cts en quatre semaines : les naissances étant plus régulières tout au long de l’année, les départs des fermes sont moins importants à l’automne. Il s’établissait en s48 à 2,83 €/kg, soit +16 cts /2020 (+6% /2020). En un an, le Limousin E de 350 kg a moins augmenté que les Charolais mais il avait aussi perdu moins de terrain en 2020. En animaux plus légers, le croisé R de 300 kg cotait 2,61 €/kg en s48, soit +32 cts /2020 (+14% /2020 et +3% /20219).

En femelles, la moindre disponibilité des broutardes à l’automne, plus tardives que les mâles, et la demande italienne pour la femelle, a soutenu les cours, voire permis quelques hausses, à l’image de la Limousine E de 270 kg (+2 cts en quatre semaines). En s48, elle cotait 2,92 €/kg vif (+15 cts ou +5% /2020 et +7% /2019). La Charolaise U de 270 kg restait quant à elle stable depuis début octobre à 2,68 €/kg vif en s48 (+9 cts /2020 ou +3% et +5% /2019).

Des naissances de mère allaitante toujours en recul

Les naissances de veaux de mère allaitante étaient de nouveau en retrait en octobre, avec 277 000 veaux nés selon SPIE-BDNI (-3% /2020 et -4% /2019).

En cumulé depuis le début de la campagne en juillet 2021, les naissances ont reculé de -4% /2020-21 (-38 000 têtes) et de -3% /2019. Au 1er novembre 2021, on comptait 3 641 000 vaches allaitantes, en recul de -2,5% /2020. L’érosion des naissances depuis le début de la campagne 2021-2022 dépasse celui du cheptel de vaches allaitantes.

Effectifs de 0-6 mois en net recul

L’offre en broutards ne devrait pas s’étoffer : les effectifs en ferme de mâles allaitants de 0 à 6 mois sont en net recul depuis plusieurs mois (600 500 veaux au 1er novembre soit -6% /2020 et -5% /2019). De leur côté, les effectifs en ferme de mâles de mère allaitante de 6 à 12 mois étaient quasi stables à 800 000 têtes (-1% /2020 et +1% /2019), du fait de naissances un peu plus nombreuses 6 à 12 mois auparavant et de la très belle arrière-saison 2021, qui a reculé les dates de ventes cet automne.

Les exports fortement ralentis en octobre

Sur la période 10 (s40 à s43) selon SPIE-BDNI, 93 000 broutards mâles et femelles sont partis à l’étranger, en net recul de -11% /2020 et -10% /2019. Les bonnes disponibilités fourragères au début de l’automne ont incité les éleveurs à retarder la vente de leurs broutards.

En cumulé entre s1 et s43, le commerce est resté dynamique, avec 948 000 broutards envoyés (+3% /2020 et -1% /2019) dont 33% de femelles, une part identique à celle de 2020.

Vers l’Italie, en octobre, selon les Douanes françaises, la France avait envoyé 77 000 broutards mâles et femelles, en chute de -13% /2020 en lien avec les faibles disponibilités de broutards à la vente. En cumulé depuis début 2021, le commerce transalpin est cependant resté robuste, à 746 000 broutards (-1% /2020 et 2019).

Vers l’Espagne, en octobre, selon les Douanes, 8 000 broutards mâles et femelles avaient été expédiés, soit -44% /2020. Depuis le 1er septembre, la mise en œuvre de la Loi de Santé Animale par les Espagnols les oblige à importer des broutards vaccinés contre la FCO, ce qui pourrait affecter les envois de broutards. De plus, avec les fortes disponibilités de veaux laitiers à l’automne, les Espagnols ont acheté davantage de veaux français non sevrés en octobre 2021 (+16% /2020). En cumulé depuis le début de l’année, 98 000 broutards français ont traversé les Pyrénées soit -5 % /2020 et -26% /2019, confirmant la tendance de fond d’un report des Espagnols vers le petit veau.

En novembre, belle reprise des envois vers l’Italie !

Sur les cinq semaines les plus récentes, du 31 octobre au 4 décembre (s44 à s48), les exports vers l’Italie ont rebondi. Selon TRACES, 109 000 bovins, tous âges confondus, ont été envoyés en Italie, soit +7% /2020 et +9% /2019.

Des exports vers pays tiers ont bien résisté en octobre

En octobre, 7 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers, en chute de -46 % comparé à l’exceptionnel mois d’octobre 2020 mais à +8% /2019. Le commerce régulier s’est poursuivi avec l’Algérie en octobre, avec 5 500 broutards exportés (-1% /2020) malgré la suspension de la délivrance de nouvelles licences d’import début octobre. 1 300 broutards sont également partis vers Israël. L’an passé, à l’activité habituelle s’étaient ajoutés des envois ponctuels de 2 000 têtes vers le Qatar et de 3 000 têtes vers la Tunisie.

La Tunisie devrait importer quelques milliers de broutards en fin d’année 2021, suite à la délivrance de licences d’import et les envois vers Israël devraient se poursuivre.

 

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Des prix et des coûts record

La cotation du veau gras a poursuivi sa hausse ces dernières semaines. La prudence des mises en place après deux années de crise a fait reculer l’offre, permettant de soutenir les prix dans un contexte de hausse généralisée des coûts de production. Le marché néerlandais se porte bien, mais le renforcement des mesures sanitaires dans plusieurs pays européens pourrait peser sur la demande.

Vers une stabilisation des cours ?

En semaine 47, la cotation du veau de boucherie rosé clair O a atteint le niveau record de 6,47 €/kg de carcasse, avant de perdre un centime en semaine 48. A 6,46 €/kg, elle dépasse très largement les prix 2020 (+12% ou +70 cts) et 2019 (+11% ou +64 cts).

Il est habituel d’observer une remontée des cours du veau de boucherie entre septembre et novembre. Cette période est marquée par la réouverture de nombreux établissements de restauration collective et par le retour d’une météo automnale propice à la consommation de veau. La hausse saisonnière de 2021 a toutefois été exceptionnellement forte pour plusieurs raisons. Après deux années de crise pour le secteur du veau de boucherie, les mises en place ont probablement été plus prudentes en 2021 : l’offre était en léger recul alors même que la demande était soutenue en cette période de l’année. Par ailleurs, dans un contexte de hausse généralisée des coûts de production et notamment du prix des aliments pour veau, cette hausse est la bienvenue.

La hausse est similaire pour la cotation du veau R rosé clair qui a bondi de 19 centimes en 4 semaines, à 6,90 €/kg en semaine 48 (+8% /2020 et +9,5% /2019).

Les coûts alimentaires ont continué de grimper

La cotation de la poudre de lactosérum doux a poursuivi sa hausse pour atteindre 1 100 €/t en semaine 47, un niveau jamais égalé ces dernières années (+51% /2020 et +39% /2019).

Le prix de la poudre maigre a également atteint des niveaux record. A 3 210 €/t, il était supérieur de +49% /2020 et de +43% /2019 en semaine 47.

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux a bondi en octobre : à 118,5 points, il dépassait de 16 points son niveau de 2020 et de 19 points celui de 2019. Les prix des céréales et des substituts protéiques restent très élevés dans un contexte de forte demande mondiale et de prix élevés de l’énergie.

En Europe, le cours du gaz brut atteignait 0,08 €/kWh en novembre 2021, un prix multiplié par 5,7 en un an. Le gaz représente 5% du total des charges des éleveurs spécialisés en veau de boucherie et suivis dans le cadre du réseau Inosys.

La production n’a pas retrouvé son niveau pré-pandémie

En octobre, 102 500 veaux gras ont été abattus en France, en net retrait de -5,5% /2020 (-6 000 têtes) et de -12% /2019. En tonnage, la baisse est moins marquée : 15 400 téc soit -4% /2020 et -9% /2019. Cependant, le mois d’octobre 2021 comptait un jour ouvré de moins qu’octobre 2020, les abattages seraient en réalité plutôt stables. En revanche ils restent en net recul par rapport au mois d’octobre 2019 qui comptait un jour ouvré de plus.

La baisse de la production concerne avant tout les abattages de veaux importés (-26% /2020 avec 4 000 têtes abattues en octobre).

En cumul sur les dix premiers mois de l’année, 993 000 veaux ont été abattus (-0,8% /2020 et -5% /2019) pour un total de 147 500 téc (-0,5% /2020 et -4% /2019). La prudence des mises en place a fait reculer l’offre, sur la lancée de 2020.

Le poids carcasse reste élevé en octobre

L’âge et le poids à l’abattage ont entamé leur baisse saisonnière habituelle du fait d’un meilleur équilibre entre l’offre et la demande à cette période de l’année.

Néanmoins, le poids à l’abattage est resté relativement élevé en octobre : à 150 kg éc, il dépassait de +3 kg son niveau 2020 et de +4,2 kg son niveau 2019. Par ailleurs, alors que l’âge à l’abattage était plutôt jusque-là en retrait par rapport à 2020, il s’est à l’inverse accru au mois d’octobre de +1,6 jour /2020 et de +3 jours /2019 (189,6 jours).

Aux Pays-Bas, les cours poursuivent leur hausse

A 5,65 €/kg de carcasse en semaine 48, la cotation du veau de boucherie néerlandais dépassait toujours largement ses niveaux 2020 (+31%) et 2019 (+13%). Le marché du veau blanc néerlandais se porte bien, tiré notamment par des demandes française et italienne soutenues alors que l’offre néerlandaise est plutôt réduite.

Le marché du veau rosé est plus encombré, la demande n’étant pas très dynamique aux Pays-Bas et en Belgique, marchés de prédilection de cette production : la hausse des cours a légèrement ralenti ces dernières semaines.

Comme en France, la hausse des cours des veaux gras est à mettre en parallèle de la hausse des coûts alimentaires : les veaux qui sortiront dans les prochaines semaines auront été produits à un prix de revient plus élevé et seul un maintien des cotations pourra permettre de couvrir les coûts de production.

En cumul sur les 9 premiers mois de l’année, les abattages de veaux néerlandais se maintiennent en téc (164 000 téc, -0,2% /2020), mais reculent en têtes (1,02 million soit -2,3% /2020). Les intégrateurs néerlandais ont réduit les mises en place après les difficultés rencontrées en 2020 du fait de la fermeture de la RHD européenne.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Des prix au plancher malgré le dynamisme des exportations

Le marché français du petit veau laitier est morose du fait d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, récurrent à cette période de l’année. Le pic automnal des naissances laitières fait face à des mises en place plus modérées dans les ateliers de veaux de boucherie en France en prévision d’une moindre consommation printanière de viande de veau. La demande des engraisseurs espagnols est dynamique malgré la hausse des coûts d’alimentation.

Les débouchés français sont en berne

Comme chaque année, les ventes de veaux mâles laitiers sont compliquées depuis le début de l’automne. Les difficultés à trouver des débouchés sur le marché français en cette période de pic des naissances laitières affectent les prix.

Le cours du veau mâle type lait de 45-50 kg stagne aux mêmes très faibles prix des années précédentes (51 €/tête en semaine 48 soit +2 € /2020 et +1 € /2019). La cotation du mâle laitier de 50-60 kg reste également au plancher : à 72 €/tête en semaine 48, elle est supérieure au prix très dégradé de 2020 (+3 €), mais reste inférieure au prix 2019 (-4 €). Ces cotations sont représentatives des prix pratiqués sur les marchés aux bestiaux.

Plus de veaux croisés

En octobre 2021, les naissances de veaux de mère laitière ont reculé de -1,2% /2020 (-4 200 têtes) et de -5,7% /2019 avec un total de 333 400 naissances d’après SPIE-BDNI. Le repli des vêlages est un peu moins marqué que la baisse du cheptel laitier : 3 529 000 vaches laitières étaient présentes dans les élevages au 1er novembre 2021, soit -1,5% /2020 (-53 000 têtes).

En cumul depuis janvier 2021, les naissances laitières ont totalisé 2,73 millions de têtes, en retrait de -1,2% /2020 et de -1,5% /2019. Ce recul cache des disparités entre les types raciaux : les naissances de veaux de race laitière pure et croisés lait a reculé à 2,11 millions de têtes (-2,5% /2020), alors que les naissances de veaux croisés viande ont progressé de +4,5% /2020 (627 600 têtes).

Toujours plus de veaux vers l’Espagne !

Les exportations de veaux laitiers ont atteint des niveaux record ces derniers mois. Sur les semaines 40 à 43 (mois d’octobre), 41 000 veaux de mère laitière ont été exportés, soit +16% /2020 (+6 000 têtes) et +17% /2019. En cumul sur les semaines 1 à 46, 304 000 petits veaux ont été exportés soit une hausse de +11% /2020 et de +19% /2019. Cette hausse des exportations est avant tout destinée au marché espagnol : environ 90% des veaux laitiers exportés y sont envoyés.

La demande des engraisseurs espagnols est soutenue dans un contexte de hausse des cours européens de la viande. Sur les 9 premiers mois de l’année, les importations espagnoles de bovins vivants (broutards et veaux), toutes origines confondues, ont progressé de +17% /2020 d’après Eurostat.

Néanmoins, la hausse du prix des matières premières et de l’énergie pèse sur les coûts de production et pourrait freiner les mises en place en ateliers d’engraissement. Ainsi, les importations espagnoles de bovins vivants ont reculé de -14% /2020 au 3ème trimestre 2021. Mais cette baisse des importations n’affecte pas les petits veaux laitiers français, dont les achats ont progressé de +7% /2020 sur cette même période, d’après Eurostat. Malgré la hausse des coûts alimentaires, les engraisseurs espagnols continuent d’acheter des veaux laitiers français, qui nécessitent moins de mobilisation initiale de capital par rapport à des animaux plus âgés de type broutard.

En témoigne la cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois, qui n’a pas connu de baisse saisonnière marquée et s’est même maintenue à des niveaux relativement élevés pour la saison. A 98 €/tête en semaine 46, elle était supérieure de +24% /2020 et de +29% /2019.