Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 336 Février 2022 Mise en ligne le 21/02/2022

Viandes bovines

Le manque d’offre contribue à faire monter les prix. Les coûts de production augmentent aussi.

Les prix des gros bovins, maigres et finis, sont orientés à la hausse du fait du recul de l’offre de toutes les catégories d’animaux. Ceux des petits veaux entament leur remontée saisonnière. Seuls les cours des veaux de boucherie n’augmentent pas, mais ils restent à des niveaux historiquement élevés. Les coûts de production sont également en hausse.

La situation est la même partout en Europe : les bovins se font rares et la remontée du prix du lait accentue le manque de disponibilités en incitant les éleveurs laitiers à conserver leurs vaches.

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La consommation de viande bovine face à l’inflation énergétique et à la reprise des échanges extérieurs

Fin 2021, l’inflation a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages. Les achats de viande hachée ont entamé le début d’année à des niveaux plus élevés que l’ensemble des produits de grande consommation et du frais libre-service (PGC-FLS). En décembre 2021, le commerce extérieur a de nouveau été dynamique.

Inflation énergétique, pas alimentaire à ce stade !

Poussée par l’envolée du prix de l’énergie (gaz, carburants et électricité) notamment au 2nd semestre, l’inflation générale a été marquée en 2021. D’après l’INSEE, les prix à la consommation se sont appréciés de +2,1% /2020 en moyenne annuelle 2021, affectés notamment par la hausse du prix de l’énergie (+9,3%). L’indice des prix à la consommation (IPC) de la viande bovine et le veau a connu une hausse très modérée (+1,6%).

L’envolée des prix de l’énergie a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages en fin d’année 2021, notamment pour le budget de « dépenses contraintes ». D’après le panel Kantar, les ménages les plus modestes ont limité les achats non contraints, dont les viandes rouges piécées.

L’inflation générale pourrait avoir atteint un plateau fin 2021. L’INSEE anticipe une stabilité de l’indice général des prix à la consommation en janvier 2022.

Les ventes au détail reculent début 2022, mais pas celles de viande bovine hachée

Sur l’ensemble de 2021 encore affectée par la pandémie, les ventes au détail en volume de produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS) en grandes surfaces se sont contractées de -2,1% en 2021. Toute la croissance acquise en 2020 (+6,4% /2019) n’a pas été perdue, notamment avec un 1er semestre 2021 où la fermeture de la RHD et un niveau de télétravail supérieur à 2019 ont pesé. En valeur, les ventes en valeur sont restées proches de celles de 2020 et également bien supérieures à celles de l’avant pandémie (-1% /2020 et +6% /2019).

Depuis le début de 2022, les ventes en valeur de PGC-FLS sont restées dynamiques bien qu’en retrait par rapport à l’année dernière. Rappelons que le début de 2021 était encore affecté par des restrictions : les Français étaient contraints par un couvre-feu à 18 heures (à partir du 16 janvier) et interdits de restauration à table. Les ventes du début d’année sont cependant restées élevées par rapport à 2020 (+7% /2020 en s5).

En 2021, les ventes de viandes hachées avaient flirté avec le niveau élevé de 2020. En cumul sur l’année, les ventes de haché frais (-1% /2020 et +12% /2019) comme de haché surgelé (-5% /2020 et +15% /2019) ont atteint des valeurs nettement supérieures à celles d’avant pandémie. La tendance est restée la même sur le début de 2022. Sur les 4 premières semaines, les ventes de haché frais (-4% /2021 et +15% /2020) et de haché surgelé (-4% /2021 et +19% /2020) sont restées dynamiques.

La RHD française est restée dynamique fin 2021, comme partout en UE.

En novembre 2021, le chiffre d’affaires de la RHD en France restait supérieur à l’avant-pandémie pour le 4ème mois consécutif (+3% /2019) et bien supérieur à 2020, marqué par la 2ème vague de Covid (+150% /2020). Ce n’était pas le cas partout en UE où certains États membres étaient affectés par la résurgence de la pandémie, notamment en Allemagne (+83% /2020 et -21% /2019).

En France, c’était toujours la restauration rapide française qui portait la croissance (+65% /2020 et +10% /2019). Les ventes de la restauration traditionnelle étaient plus mesurées (x6 /2020, mais -2% /2019). Et la restauration collective restait affectée par le télétravail et les nouvelles habitudes de déjeuner (+20% /2020, mais -12% /2019).

Poursuite de la hausse des exportations en 2021 et redressement partiel des importations

En décembre 2021, le commerce extérieur de viande bovine a de nouveau été dynamique dans un contexte de manque de disponibilités un peu partout en Europe. Les importations ont poursuivi leur redressement à 26 000 téc en décembre (+17% /2020, mais -2% /2019). Les exportations françaises ont à nouveau progressé pour répondre à la forte demande : 23 000 téc ont été expédiées (+3% /2020 et +9% /2019). Les envois sont restés dynamiques en particulier vers les Pays-Bas (3 300 téc : x3,5 /2020) et vers la Belgique (2 400 téc : +13% /2020).

D’après les Douanes, en cumul sur l’ensemble de l’année 2021, les importations sont restées intermédiaires entre 2019 et 2020 (301 000 téc soit +10% /2020 mais -10% /2019). A contrario, les exportations françaises ont été bien supérieures au niveau pré-pandémie à 241 000 téc (+9% /2020 et +5% /2019).

En décembre 2021, la consommation calculée par bilan se situait à un niveau intermédiaire entre les deux dernières années à 119 000 téc (+1% /2020, mais -5% /2019), avec un jour ouvré en plus qu’en décembre 2020. En cumul sur l’année, la consommation a été stable à 1 500 000 téc (= /2020, mais -3% /2019).

En décembre 2021, la proportion d’import dans les disponibilités totales a reculé à 22%. Sur l’ensemble de 2021, la proportion d’import a atteint 21%, niveau intermédiaire entre les deux années précédentes (19% en 2019 et 22% en 2020).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

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Des hausses de prix bienvenues face à l’inflation des charges

Les très faibles disponibilités, en particulier en vaches laitières et en jeunes bovins, permettent des hausses de prix inédites sur toutes les catégories de bovins. La forte hausse des charges est toutefois un gros point noir pour les éleveurs. En décembre 2021, l’IPAMPA viande bovine affichait une hausse de +15% /2020.

Des charges en forte hausse

En décembre 2021, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) se situait au niveau record de 121,2 (+15% /2020 et +14% /2019). L’indice des aliments achetés était à +13% /2020 et +19% /2019 et celui des énergies et lubrifiants à +38% /2020 et +11% /2019.

Face à cette flambée des charges qui pèse sur les coûts de production, les prix des bovins finis ont poursuivi leur hausse. Le prix moyen pondéré (PMP) des gros bovins finis entrée abattoir s’établissait en décembre à 4,10 €/kg de carcasse (+16% /2020 et +17% /2019). Il a encore progressé en janvier, à 4,17 €/ (+17% /2020 et +20% /2019).

Manque de JB dans l’Hexagone, alors que la demande export reste forte

L’année 2022 commence avec un déficit de jeunes bovins à abattre. Non seulement les mises à l’engraissement en France sont restées ralenties jusqu’à la fin de l’été 2021. Mais les très faibles disponibilités sur les derniers mois de l’année 2021 ont conduit à anticiper les sorties, amputant l’offre de ce début d’année. Enfin, il n’est pas exclu que le contexte haussier du marché incite certains éleveurs à attendre un peu avant de vendre les animaux afin de gagner quelques centimes. Ainsi, sur les semaines 3 à 6, le nombre de JB abattus a enregistré un recul prononcé par rapport à 2021 : -12% pour les JB de type viande et -7% pour les JB de type lait.

L’ensemble du marché européen est dans une situation similaire, ce qui fait grimper les prix dans tous les États membres  et dope la demande adressée aux exportateurs français. Sur les 6 premières semaines de l’année, les cotations françaises des JB ont gagné entre 22 et 28 centimes selon la conformation. Celle du JB U a atteint 4,79 €/kg de carcasse en semaine 6 (+24% /2021 et +18% /2020). Elle reste devancée largement par la cotation allemande, à 5,05 €/kg. Le JB R français cotait 4,41 €/kg en semaine 6 (+25% /2021 et +19% /2020), contre 5,01 pour le JB R allemand. Le JB O cotait 3,97 €/kg (+21% /2021 et +19% /2020), contre 4,73 €/kg pour son homologue allemand.

Flambée des cours des vaches laitières

Le contexte favorable sur le marché des produits laitiers incite les éleveurs à limiter les réformes, d’autant que le troupeau laitier a démarré l’année sur un recul des effectifs de vaches (-1,8% /2021). D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de vaches laitières sur les semaines 3 à 6 ont chuté de -11% /2021.

Ce recul drastique de l’offre, alors que la demande pour le haché reste ferme, tire les prix à la hausse. La cotation de la vache O a gagné 32 centimes sur les 6 premières semaines de l’année pour bondir à 3,98 €/kg de carcasse (+30% /2021 et +34% /2020). Celle de la vache P a gagné 39 centimes à 3,84 €/kg (+36% /2021 et +49% /2020).

Les prix des vaches allaitantes suivent le mouvement

La cotation de la vache U a gagné 19 centimes sur les 6 premières semaines de l’année pour atteindre 5,02 €/kg de carcasse (+11% /2021 et +16% /2020). Celle de la vache R a gagné 24 centimes à 4,56 €/kg (+15% /2021 et + 23% /2020).

Les abattages de vaches de type viande sur les semaines 3 à 6 étaient en baisse de -2% /2021, tout comme ceux de génisses. Cette évolution est en ligne avec celle du cheptel allaitant qui a démarré l’année avec 105 000 vaches de moins qu’en 2021 (ou -2,8%).

Les muscles importés restent à des prix très élevés

Les prix élevés sur le marché européen, alors que le secteur de la restauration en France a repris quelques couleurs, ont conduit à une forte hausse du prix des muscles origine UE sur le marché de Rungis.

Le 11 février, la bavette d’aloyau semi-parée origine UE était à 9,00 €/kg (+41% /2021 et +25% /2020), le faux filet à 8,80 €/kg (+35% /2021 et +42% /2020), l’entrecôte à 12,30 €/kg (+50% /2021 et +41% /2020) et le filet à 21,80 €/kg (+76% /2021 et +46% /2020).

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Les prix ont repris leur hausse

En Europe, les anticipations d’abattage de jeunes bovins au second semestre 2021 ont entamé les disponibilités de 2022. L’année commence avec un manque d’offre et les prix restent orientés à la hausse, tranchant avec la baisse saisonnière habituelle.

Italie : cours en hausse, en mâles comme en femelles

En Italie, l’offre en ferme comme importée reste limitée. Les cours des jeunes bovins finis poursuivaient donc leur hausse début février, allant à l’encontre de la baisse saisonnière habituelle. La cotation du JB mâle charolais sur la bourse de Padoue a encore gagné +9 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,02 €/kg vif en 2ème semaine de février (+24% /2021 et +15% /2020). Celle du mâle limousin a gagné +6 centimes à 3,14 €/kg vif (+13% /2021 et +12% /2020).

Les femelles ne sont pas en reste. Leurs prix progressent fortement depuis l’automne dernier, alors qu’ils sont d’habitude beaucoup plus stables que ceux des mâles. Sur la bourse de Modène, la femelle charolaise a gagné +11 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,06 €/kg (+13% /2021 et +18% /2020). La femelle limousine a gagné +10 centimes sur la même période à 3,25 €/kg (+11% /2021 et +12% /2020).

Allemagne : le JB U à 5,05 € et le JB R à 5,01 € !

En Allemagne, la faiblesse de l’offre continue de faire grimper les prix après une pause en décembre. La cotation du JB U a atteint les 5,05 €/kg de carcasse en semaine 6 (+27% /2021 et +37% /2020), celle du JB R 5,01 €/kg (+27% /2021 et +38% /2020) et celle du JB O 4,67 €/kg (+33% /2021 et +41% /2020).

D’après l’indicateur hebdomadaire d’abattages, le nombre de taurillons abattus sur les 6 premières semaines de l’année était en très fort recul par rapport aux années précédentes : -9% /2021 et -13% /2020.

Rappelons que l’enquête cheptel de novembre parue fin décembre enregistrait une baisse de -2,7% du nombre de bovins mâles de 1 à 2 ans par rapport à fin 2020, soit -22 000 têtes. La petite hausse des effectifs de 8-12 mois (+5 000 têtes ou +1,3%), sans doute liée à la hausse des prix des JB finis à partir du printemps, ne compensera pas la baisse des plus âgés.

Pologne : le JB O à 4,30 €/kg !

En Pologne, le JB O oscille autour de 4,30 €/kg depuis le début de l’année (+36% /2021 et +44% /2020) et le JB R autour de 4,50 €/kg (+36% /2021 et +46% /2020). Le très faible écart de prix entre le JB R et le JB O s’explique sans doute par le fait que le R est très minoritaire en Pologne.

La production polonaise de viande bovine aurait reculé en 2021 pour la 3ème année consécutive (-2% /2020, à 547 000 téc d’après nos estimations). Les exportations, qui comptent pour 85% de la production, auraient reculé dans les mêmes proportions à 466 000 téc.

D’après les chiffres provisoires de l’enquête cheptel de décembre, le nombre de bovins mâles de 1 à 2 ans dans les fermes polonaises était en hausse de +6% /2020 à 928 000 têtes, ce qui devrait aboutir à un rebond de la production de taurillons en 2022. Cependant, le nombre de vaches laitières était en recul de -4% à 2,035 millions de têtes, de même que celui de vaches allaitantes (-4% à 253 000 têtes après 14 années de hausse ininterrompue).

Espagne : les prix profitent de la demande export mais la consommation nationale semble à la peine

En Espagne, la cotation du JB U a atteint 4,52 €/kg de carcasse en semaine 5 (+23% /2021 et +19% /2020) et celle du JB R 4,46 €/kg (+26% /2021 et +23% /2020). Ces hausses de prix sont indispensables pour couvrir les coûts d’alimentation qui augmentent encore dans élevages.

C’est avant tout l’export de JB finis qui soutient les cours. Des bateaux partiront d’ici la fin février depuis le port de Carthagène, en direction de la Libye, de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite. Le mois de mars restera propice à l’export de bovins vivants, le ramadan débutant le 2 avril. L’Algérie devrait être demandeuse, avec l’octroi de nouvelles licences d’importation.

A l’inverse, la consommation nationale de viande bovine est limitée par la baisse du pouvoir d’achat des Espagnols confrontés à une forte inflation. La hausse de l’indice des prix à la consommation a atteint +6,6% en décembre 2021 /2020 – un record depuis 29 ans – et +6,2% en janvier 2022 /2021. D’après la Banque d’Espagne, l’inflation espagnole devrait atteindre +3,7% en moyenne en 2022 après un +3,1% en 2021.

Les industriels de la viande craignent d’être moins compétitifs que par le passé vers les pays de l’UE en raison de plusieurs hausses consécutives du salaire minimum interprofessionnel (SMI). La dernière hausse, bien que non encore signée par les organisations patronales, a été annoncée début février par le Gouvernement de Pedro Sanchez et devrait porter le SMI à 1 165 euros bruts par mois avec effet rétroactif au 1er janvier. Le Gouvernement espagnol s’est engagé à porter le salaire minimum à 60% du salaire moyen d’ici la fin de la législature en 2023. Ces hausses, les plus importantes depuis des décennies, sont destinées à hisser le salaire minimum espagnol – jusqu’alors très faible – au niveau de celui de ses voisins européens. Par ailleurs, la hausse des prix des aliments du bétail affecte particulièrement les systèmes d’engraissement espagnols, principalement basés sur des rations sèches.

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Les cours poursuivent leur marche en avant

Avec le manque de réformes sur le marché communautaire en début d’année, les cotations poursuivent leur progression partout en Europe, surtout au Nord.

 

ALLEMAGNE : le manque de disponibilité limite la consommation au détail.

En Allemagne, les achats des ménages de viande bovine ont flanché en 2021. Bien qu’ils aient été plus élevés qu’en 2020 pendant une bonne partie de l’année, ils ont chuté de manière très significative en fin d’année. Avec la fermeture de la restauration début 2021, les achats au détail avaient progressé. La réouverture de la restauration et le manque de disponibilités (cf. article de Tendances Lait Viande de janvier) ont ensuite pesé. Sur l’ensemble de l’année 2021, les achats de viande bovine au détail ont reculé en volume (-3,7% /2020) comme en valeur (-1,9%). C’est cependant la baisse la moins marquée en volume, par rapport aux autres viandes.

Début 2022 les disponibilités indigènes sont extrêmement très limitées. Sur les semaines 2 à 5, les abattages totaux de gros bovins étaient bien plus faibles que lors des années précédentes (-6% /2021 et -16% /2021). La baisse a été encore plus marquée pour les réformes (-11% /2021 et -19% /2020) la conjonction d’un cheptel en recul et d’une conjoncture laitière favorable.

Face à cette offre en retrait, la demande en réformes des opérateurs allemands est dynamique et devrait le rester dans les prochaines semaines. Ainsi, les prix des femelles de boucherie ont récemment augmenté de manière significative. La cotation de la vache O a gagné +47 centimes (!) entre la semaine 1 et la semaine 6, à 4,03 €/kg de carcasse (+46% /2021 et +47% /2020).

POLOGNE : les cours tirés par la demande européenne

Sur l’ensemble de l’année 2021, les abattages polonais de gros bovins ont légèrement progressé par rapport à une année 2020 affectée par la pandémie (+1%), équivalents ceux de 2019, année marquée par plusieurs scandales sanitaires. Les abattages de femelles s’étaient redressés en vaches (+3% /2020 et =/2019) comme en génisses (+4% /2020 et +3% /2019).

Début 2022, la demande en viande de réforme sur le marché communautaire (notamment pour la transformation et la restauration rapide) rencontre une offre globalement limitée. Les opérateurs polonais sont à la recherche de réformes à abattre. En semaine 5, la cotation polonaise de la vache O atteignait 3,79 €/kg de carcasse (+52% /2021 ; +48% /2020). C’est 17 centimes (+5%) de plus depuis le début de l’année.

PAYS-BAS : cours en hausse, menace sur le cheptel

Aux Pays-Bas, l’année 2022 a démarré sur les mêmes bases que la fin de 2021 : sur les 5 premières semaines de l’année, les abattages de gros bovins aux Pays-Bas sont restés en net repli (-20% /2021 et 2020).

La rareté de l’offre stimule l’appréciation des cours. En semaine 5, le cours de la vache O atteignait 4,10 €/kg de carcasse (+59% /2021 et +44% /2020), soit +20 centimes qu’en début d’année (+5%). C’est aussi 24 cts de plus qu’en France ou encore 31 cts de plus qu’en Pologne.

Les perspectives à moyen terme sont cependant moroses pour l’élevage hollandais. En décembre 2021, le Gouvernement néerlandais annonçait un plan de 25 milliards d’euros sur 13 ans pour réduire radicalement le nombre de têtes de bétail (bovins et porcins surtout) dans le pays afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et les déjections générant notamment de l’ammoniac.

IRLANDE : la demande des abatteurs soutient les cours malgré la hausse des abattages

En Irlande, la demande des opérateurs est soutenue depuis plusieurs semaines alors que les abattages britanniques sont au plus bas. Sur les 5 premières semaines de 2022, les effectifs de gros bovins abattus dans les abattoirs agréés pour l’export étaient en hausse (+4%/ 2021, mais -3% /2020). C’était notamment le cas pour les vaches de réforme (+8% /2021 et +12% /2020) d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’Agriculture irlandais.

Avec un regain d’optimisme lié aux perspectives de commerce extérieur, la demande reste ferme et les cotations sont orientées à la hausse pour toutes les catégories. En semaine 5, le cours de la vache O atteignait 3,61 €/kg de carcasse (+19% /2021 et +27% /2020) soit +8 centimes depuis le début de l’année (+2%).

Après un fort recul en 2021 (-6% /2020 en tonnage), les abattages de bovins irlandais devraient se redresser en 2022 si on en croit l’augmentation des effectifs de bovins âgés de 18 à 24 mois.

ROYAUME-UNI : hausse des cours pour les réformes, mais pas pour le « prime cattle »

Au Royaume-Uni, les abattages restent en baisse depuis le début de 2022. D’après l’indicateur d’AHDB, entre les semaines 2 et 5, les abattages de gros bovins ont été en très net retrait (-11% /2021 et -4% /2020). C’est le cas pour toutes les catégories et notamment les vaches de réformes (-8% /2021 et -4% /2020). L’activité d’abattage reste perturbée par des pénuries de personnel dans certains abattoirs à cause de la pandémie de covid-19 et des difficultés administratives pour les étrangers, suite au Brexit.

Les évolutions des cotations sont cependant divergentes selon les catégories. A l’instar de ce qui se passe sur l’Europe continentale, le manque de réformes participe à la hausse des prix. En semaine 5, le cours de la vache O atteignait 2,95 £/kg de carcasse (+11% /2021 et +19% /2020) soit 3,51 €/kg.

A l’inverse, depuis le début d’année, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») se sont érodées, en lien avec une offre un peu plus abondante en Écosse. En semaine 5, les cotations de la génisse R3 et du bœuf R3 plafonnaient toutes deux à 4,13 £/kg de carcasse (+8% /2021 et +21% /2020), soit 4,91 €/kg de carcasse, un niveau historiquement élevé.

Côté commerce extérieur, l’année 2021 a vu les importations britanniques de viande bovine réfrigérée et congelée se redresser grâce à un second semestre plus dynamique. Elles ont dépassé 241 000 t sur l’ensemble de l’année (+4% /2020 et -4% /2019). Les importations ont progressé depuis l’Irlande (+1% /2020 à 189 000 t), la Pologne (+ 6% à 15 000 t) ou les Pays-Bas (+2% à 13 000 t). En parallèle, les exportations ont poursuivi leur repli à seulement 103 000 t (-11% /2020 et -24% /2019). Presque toutes les destinations ont été concernées par la baisse à l’exception notable de la France (+73% /2020 à près de 17 000 t). L’entrée en vigueur effective du Brexit au 1er janvier 2021 et le retour de procédures douanières a notamment entraîné une hausse des dédouanement des viandes britanniques en France. Certains exportateurs britanniques trouvent plus facile sur le plan administratif d’exporter d’abord vers la France, puis d’expédier de là vers d’autres destinations européennes, pour les viandes bovines mais aussi ovines.

A court terme, l’état du cheptel britannique suggère que l’offre pourrait être encore limitée jusqu’à l’été prochain avant de s’étoffer au 2nd semestre 2022. Dans ses prévisions pour l’année 2022, AHDB anticipe une petite hausse annuelle de la production britannique totale de viande bovine (+1% /2021).

Viandes bovines » Maigre »

Face à une demande dynamique, l’offre restreinte fait progresser les prix

Les moindres naissances allaitantes depuis le printemps 2021 limitent les disponibilités à l’export, d’autant qu’en France les mises à l’engraissement ont repris cet automne. L’offre étant insuffisante pour les demandes en France et en Italie, les cours des broutards sont enfin partis à la hausse en ce début d’année, mais restent insuffisants pour couvrir des coûts de production également en hausse.

Remontée du prix des broutards depuis début 2022

Après une stagnation des cours depuis mi-octobre 2021, les prix des broutards sont partis à la hausse début 2022. Le mâle Charolais U de 450 kg a pris +22 cts depuis le début de l’année et cotait 2,80 €/kg vif en semaine 6, soit +24% (+54 cts) par rapport au très bas niveau de début 2021 et +13% /2020. L’offre insuffisante ne parvient pas à satisfaire la demande française dynamique et la demande italienne (abattages importants en fin d’année libérant des places en atelier d’engraissement) ce qui entraîne la hausse des cours. Cependant, les prix restent bien en deçà des coûts de production, dans un contexte de renchérissement de l’alimentation animale et de l’énergie.

Le Charolais U de 350 kg a suivi les mêmes tendances. Son cours a augmenté de +18 cts en six semaines, à 2,90 €/kg vif en semaine 6 (+17% ou +42 cts par rapport au bas niveau 2021 et +9% /2020).

Le cours du mâle limousin E de 350 kg s’est apprécié de +15 cts en 2022, à 2,98 €/kg en semaine 6 (+11% /2021 et +3% /2020). En animaux plus légers, le croisé R de 300 kg cotait 2,76 €/kg (+21% /2021 et +8% /2020).

Le cours de la femelle charolaise U de 270 kg, qui était resté stable depuis octobre, est reparti à la hausse, moins marquée que celle des mâles, en prenant +7 centimes en six semaines, à 2,75 €/kg vif (+15 cts /2021 et +8% /2020). La Limousine E de 270 kg cotait 3,00 €/kg vif (+22 cts ou +8% /2021 et +10% /2020).

Des naissances toujours en recul

Les naissances de veaux de mère allaitante ont reculé moins fortement en décembre 2021 qu’en octobre- novembre, avec 346 000 veaux (-1,7% /2020 et -3,5% /2019 selon SPIE-BDNI). En cumulé sur l’ensemble de l’année 2021, les naissances de veaux de mère allaitante ont fortement diminué à 3 495 000 têtes (-108 000 têtes soit -3,0 % /2020 et -2,3% /2019).

Au 1er janvier 2022, on ne comptait plus que 3 666 000 vaches allaitantes, en recul de -2,8% /2020, une décapitalisation qui n’a cessé de s’accélérer pendant l’année 2021.

Les effectifs de mâles de type viande de 6-12 mois en baisse

L’offre en broutards devrait rester limitée dans les prochains mois. Le repli des naissances entamé en mars 2021 entraîne le recul des effectifs de 0-6 mois en France depuis avril, avec 714 000 veaux de 0-6 mois présents au 1erjanvier soit -3% /2021 et -3% /2020. Depuis début 2022, les effectifs de broutards plus âgés sont, à leur tour, touchés par ce recul. Au 1er janvier, les mâles de mère allaitante de 6 à 12 mois étaient donc au nombre de 685 000 têtes (-3% /2021 et -1% /2020).

Avec une offre restreinte, des exports contraints en décembre et janvier

Selon SPIE-BDNI, 95 000 broutards ont été expédiés à l’étranger fin 2021, en période 12 (s48-s52) soit -21% /2020 et -13% /2019. Les disponibilités amoindries ont limité les envois, d’autant que les mises en place ont repris en France cet automne. Le recul de ces exports en fin d’année 2021, par rapport à 2020, est cependant à nuancer car les exports de décembre 2020 étaient alors particulièrement dynamiques, le jour de Noël étant arrivé seulement en fin de semaine 52, contrairement à 2021 (fin de semaine 51).

Sur l’ensemble de l’année 2021, selon SPIE-BDNI, 1 143 000 broutards (bovins mâles et femelles de type viande âgés de 4 à 16 mois) ont été exportés, un chiffre stable comparé à 2020, mais en recul de -2% par rapport à l’excellente année 2019. La part des femelles a représenté 34% des envois, en 2021 comme en 2020.

Vers l’Italie, d’après les Douanes, 70 000 broutards ont été exportés en décembre (+4% /2020 et +13% /2019) portant à 902 000 le nombre de broutards expédiés en 2021, effectif stable /2020 (+1% /2019).

Vers l’Espagne, toujours d’après les Douanes, 10 000 broutards ont été envoyés en décembre 2021 (-27% /2020 et -9 %/2019). Depuis septembre dernier et l’obligation de vacciner les bovins de plus de 70 jours vers l’Espagne, les broutards les plus jeunes, peu vaccinés, traversent moins les Pyrénées. Seuls 6 000 broutards de 160-300 kg ont été exportés en décembre 2021 (-44% /2020 et -45 % /2019). Les engraisseurs de broutards se sont tournés vers les mâles plus lourds et plus qualitatifs, de type « Italie ». Depuis le début de l’année, 29 000 broutards mâles de plus de 300 kg ont été exportés vers l’Espagne : +3 000 têtes ou +12% /2020 et +15% /2019.

Les exportations vers les pays tiers étaient au ralenti en décembre : seuls 2 600 broutards ont été exportés (-68% /2020), vers la Tunisie. L’Algérie était absente des achats avec l’arrêt de l’octroi de licences depuis octobre. Les importations algériennes ont repris en janvier, pour les génisses laitières et les broutards, sans limite de poids pour ces derniers jusqu’à fin mars, afin de préparer le Ramadan début avril.

Sur l’ensemble de l’année 2021, 63 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers, en léger recul de -4% /2020 (et -13% /l’année record 2019), dont 41 000 broutards vers l’Algérie (-15% /2020 et -31% /2019) et 19 000 têtes vers Israël (x 2 /2020 et x 10 /2019).

Sur la période la plus récente, selon TRACES en semaines 1 à 6 de 2022, 115 000 bovins de tous âges et de toutes catégories ont été expédiés en Italie (-11% par rapport au très fort début d’année 2021, mais +5% /2020 pré-covid). Vers l’Espagne sur cette même période, l’activité a été ralentie, avec 61 000 têtes (-11% /2021 et -10% /2020).

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

Des prix et des coûts de production toujours très élevés

Les cotations des veaux gras se sont stabilisées à un niveau élevé en janvier, alors que le cours de la poudre de lactosérum bat chaque semaine un nouveau record. Les coûts de production pèsent sur la rentabilité des ateliers. Aux Pays-Bas, la production reste loin de son niveau d’avant pandémie.

Maintien des prix à haut niveau

Les cours des veaux gras ont démarré l’année 2022 à un prix élevé, dans la continuité de la fin d’année 2021. En semaine 6, la cotation du veau de boucherie rosé clair O élevé en atelier dépassait de 67 centimes son niveau de 2021 (+12%) et de 62 cts celui de 2019, à 6,47 €/kgéc.

La cotation du veau rosé clair R élevé en atelier était de 6,93 €/kg de carcasse en semaine 6, soit +56 cts /2021 (+9%) et +58 cts /2019.

Les coûts alimentaires explosent !

Après une fin d’année à un haut niveau, le cours de la poudre de lactosérum doux a de nouveau redécollé en janvier. Il a progressé de +9% en cinq semaines pour atteindre 1 310 €/t (+49% /2021 et +64% /2020) en semaine 5.

La progression a été un peu moins marquée pour la poudre maigre (+3% entre s1 et s5) qui cotait 3 520 €/t en semaine 5 (+48% /2021 et +32% /2020). En décembre, l’IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux a de nouveau grimpé en flèche : à 137,3 points, il était supérieur de +25 points /2020 et de +27 pts /2019. Les prix des matières premières laitières devraient rester élevés les prochaines semaines, avec une collecte mondiale globalement en retrait.

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux a également atteint des records, à 120,2 points en décembre il était supérieur de +16 pts /2020 et de +20 pts /2019. Quant à l’IPAMPA du gaz, il s’est apprécié de +16 pts /2020, à 133,8 points.

La production s’est maintenue d’une année sur l’autre

105 000 veaux ont été abattus en décembre 2021 (-3,8% /2020 et de -4,3% /2019), soit 15 300 téc (-1,6% /2020 et -2% /2019).

Au total, 1 200 000 veaux ont été abattus en 2021, en léger recul par rapport à 2020 (-0,9% ou -11 000 têtes), mais très loin du niveau de 2019 (-4,6% soit -58 000 têtes). En tonnage, la production française est restée quasiment stable à 178 000 téc (-0,2% /2020 et -3,2% /2019). La hausse des poids carcasse a permis de maintenir les volumes d’une année sur l’autre, mais sans retrouver le niveau d’avant pandémie.

En janvier, d’après les données Normabev, la production a reculé de -1,2% /2021. Les opérateurs espèrent que les mises en avant du Festival du veau, qui a débuté le 1er février en GMS, stimuleront les abattages.

Forte hausse des poids carcasse en fin d’année

Le poids moyen des veaux abattus a poursuivi sa hausse tendancielle en 2021. A 148,4 kg de carcasse, il était supérieur de +1,0 kg /2020 et de +2,2 kg /2019. L’augmentation des poids carcasse a été particulièrement marquée au 4ème trimestre. Mais contrairement à 2020, cet alourdissement des veaux n’est pas le reflet d’un encombrement des sorties. En effet, l’âge moyen des animaux abattus a reculé de -0,2 jour /2020, à 187,5 jours en 2021.

Pays-Bas : les prix des veaux rosés sont montés en flèche

Le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait 5,62 €/kgéc en semaine 6. La forte hausse des prix des matières premières et les moindres disponibilités d’animaux ont maintenu les cotations à des niveaux toujours très supérieurs à ceux des années précédentes (+25% /2021 et +14% /2020).

Dans le même temps, les cotations des veaux rosés sont montées en flèche : +11% en six semaines pour le veau rosé de moins de 8 mois et même +17% pour le bovin jeune de 8-12 mois.

En cumulé sur 11 mois, les abattages néerlandais se sont maintenus par rapport à 2020 avec 202 000 téc (-0,2% /2020), mais ils sont en retrait par rapport à 2019 (-4,4%). Face à la contraction des débouchés dans la RHD européenne ces deux dernières années, du fait des restrictions sanitaires, les intégrateurs néerlandais ont réduit les mises en place.

Les intégrateurs redoutent une baisse saisonnière des prix au printemps

La hausse des prix des matières premières a été continue tout au long de l’année 2021. Les veaux abattus dans les prochaines semaines auront été produits avec un coût de production toujours plus élevé. Les intégrateurs espèrent que cette hausse se répercutera sur les prix de vente et que la cotation ne connaitra pas de baisse saisonnière au printemps.

Les cours des matières premières lactées et fibreuses ne devraient pas se détendre dans les prochaines semaines, tout comme le prix du gaz, continuant à peser sur les coûts de production des intégrateurs et des éleveurs.

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

La hausse saisonnière des cours semble enclenchée

Depuis octobre, les naissances laitières ont amorcé leur baisse saisonnière habituelle. Le recul de l’offre a tout récemment fait remonter la cotation des veaux mâles laitiers, qui reste néanmoins inférieure à son niveau de 2019. En 2021, les exportations de petits veaux ont de nouveau battu un record : elles ne cessent de progresser ces dernières années à cause de la contraction des débouchés français.

Le recul de l’offre soutient les cours

Après une fin d’année 2021 morose du fait d’un déséquilibre entre l’offre et la demande récurrent à cette période de l’année, les cours sont remontés en janvier 2022. La cotation du veau mâle type lait de 45-50 kg s’est appréciée de +11 centimes en six semaines pour atteindre 65 €/tête en semaine 6, une hausse de +6 € /2021 (+10%) et de +8 € /2020 (+14%). Elle reste néanmoins inférieure à la cotation 2019 (-8 €). La baisse saisonnière des naissances laitières fait reculer l’offre et soutient les cours.

Le veau mâle type viande (veaux de race laitière mixte, veaux croisés lait-viande et viande) cotait 206 €/tête en semaine 6. La mise en place d’une nouvelle grille de cotation à partir de la première semaine de 2022 a entraîné une rupture de série et ne permet plus de comparer la cotation 2022 avec les cours des années précédentes.

Toujours plus de veaux croisés

287 000 veaux de mère laitière sont nés en décembre 2021, en repli de -3,5% /2020 (-12 000 têtes) et -6,3% /2019. En cause, le recul des effectifs de vaches laitières de -2,2% /2021 (-66 000 têtes) au 1er janvier 2022 : les sorties de vaches ont été quasi-stables en décembre, mais les entrées de génisses se sont contractées de -3% /2020.

Sur l’ensemble de l’année 2021, 3 339 000 veaux de mère laitière sont nés soit -1,4% /2020 (-49 000 têtes) et -2,2% /2019. La baisse s’est accélérée au 2nd semestre (-1,6% /2020). Les naissances de veaux laitiers purs et croisés lait-lait ont reculé de -3% /2020 avec 2 572 000 naissances, tandis que les naissances de veaux croisés lait-viande ont de nouveau fortement progressé (+4,5% à 767 000 têtes) pour atteindre 23% des naissances laitières (contre 14% en 2015).

Nouveau record pour les exportations 2021

Selon SPIE-BDNI, 35 000 veaux laitiers de moins de deux mois ont été exportés sur les semaines 48 à 52, en recul de -16% /2020 mais en nette hausse de +15% /2019.

Au total 349 000 veaux ont été exportés en 2021 (+7% /2020 et +18% /2019), essentiellement vers l’Espagne. Face à un marché européen en manque de viande, la demande des engraisseurs espagnols est restée soutenue en 2021 malgré la hausse des coûts d’alimentation.

La progression des exportations de veaux français de mère laitière est essentiellement due aux envois de croisés lait-viande, qui ont augmenté de +10% en 2021 pour atteindre 43% des effectifs exportés (145 000 têtes). Les veaux laitiers purs ne représentaient que 50% des exportations (169 000 têtes) contre 60% en 2017.

La cotation espagnole du veau frison s’est érodée en début d’année

La cotation espagnole du veau frison de moins d’un mois s’est établie à 97 €/tête en semaine 5, un niveau largement supérieur aux cours de 2021 (+27%) et de 2020 (+26%). Elle n’a pas connu de baisse saisonnière et s’est maintenue à des niveaux élevés au second semestre 2021, témoignant de l’intérêt des engraisseurs espagnols pour les jeunes veaux. La baisse observée en ce début d’année 2022 est peut-être liée à la forte pression exercée par les prix élevés des matières premières, qui contraint les engraisseurs à baisser les prix d’achat des veaux pour diminuer leurs charges.