Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 342 Septembre 2022 Mise en ligne le 13/09/2022

Viandes bovines

Entre sécheresse, décapitalisation, manque d’offre et inflation

En France, alors que les éleveurs sont affectés par une hausse continue des charges depuis plusieurs mois, la décapitalisation s’est amplifiée au cœur de l’été sous l’effet cumulé de la sécheresse et des fortes chaleurs. Mais l’offre en gros bovins finis reste toutefois limitée. Et le recul des naissances pèse désormais sur les disponibilités en broutards alors que la demande italienne s’est renforcée.

L’offre restreinte en veaux de boucherie a soutenu les cours durant l’été et la demande espagnole en veau laitier français a persisté malgré l’envolée des charges. L’inflation alimentaire a poursuivi sa progression partout en Europe. En France, elle reste toutefois moins forte que dans le reste de la zone euro.

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Viandes bovines » Gros bovins » France »

La décapitalisation s’accélère

Sécheresse et fortes chaleurs ont donné un coup d’accélérateur à la décapitalisation, tant en élevage laitier qu’allaitant. L’offre en gros bovins finis reste toutefois très limitée en France ce qui permet de maintenir les cours à des niveaux historiquement hauts et sur une pente légèrement ascendante. Mais ces prix ne permettent pas toujours de couvrir l’ensemble des coûts de production qui flambent.

La décapitalisation allaitante commence à affecter la production

Le recul du cheptel allaitant s’est encore accéléré en début d’été. Au 1er août, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était en recul de -3,1% /2021, contre -3,0% au 1er juin ou -2,7% au 1er janvier. Cette accentuation de la baisse a surtout été le résultat d’une forte chute des entrées de génisses dans le troupeau de vaches : -7% en juin /2021 et -8% en juillet alors que les réformes ne se sont pas accélérées (-1% en juin et -5% en juillet). Les effectifs de génisses de 24 à 36 mois étaient par ailleurs en repli de -1,7% au 1er août, une baisse moindre qu’au 1er juin (-2,3%), mais qui conduira à un nouveau recul des entrées dans les mois qui viennent.

La décapitalisation qui dure maintenant depuis la fin 2016 commence à affecter les abattages. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, le nombre de vaches allaitantes abattues sur les semaines 31 à 35 a reculé de -4% /2021, et celui de génisses de type viande de -1%. Le poids moyen en baisse de -1,2% pour les vaches suggère une moins bonne finition dans un contexte de sécheresse et de cherté des aliments achetés. Le poids moyen des génisses était stable sur la même période.

Accélération de la décapitalisation laitière

Entre mars et mai, la hausse continue du prix du lait dans un contexte de prix élevé de l’aliment avait poussé les éleveurs à conserver un peu plus de vaches en maximisant l’alimentation au pâturage. Mais les conditions caniculaires et sèches de l’été ont limité la pousse de l’herbe et incité certaines à ajuster le cheptel. Ainsi, le nombre de vaches laitières était en chute de -1,8% /2021 au 1er août, contre -1,3% au 1er juin. Celui de génisses laitières âgées de 18 à 36 mois étaient en baisse de -4,5% /2021, de quoi fortement limiter les entrées dans le cheptel prochainement.

En août, les réformes laitières ont été nombreuses, suggérant une nouvelle accélération de la décapitalisation. Sur les semaines 31 à 35, les abattages de vaches laitières étaient en hausse de +3% /2021. Le poids moyen en baisse de -0,8% /2021 témoigne d’une moins bonne finition liée au manque de fourrages.

Cotations en hausse pour les vaches allaitantes, stables pour les vaches laitières et JB

Sur les semaines 31 à 35, le nombre total de vaches abattues (laitières et allaitantes) était finalement stable par rapport à l’an dernier. Mais les baisses dans les autres catégories (-7% pour les JB viande et -12% pour les JB lait) ont conduit à une offre un recul de -3% /2021 pour l’ensemble des gros bovins.

Cette offre restreinte a soutenu la hausse des prix. La vache U standard cotait 5,63 €/kg de carcasse en semaine 35, soit 11 centimes de plus qu’en semaine 30. Elle se situait par ailleurs bien au-dessus (+17%) de la cotation 2021 qui incluait alors les SIQO (Label rouge principalement).

Depuis juillet, FranceAgriMer publie des cotations SIQO sur un pas de temps mensuel. Celle de la vache de type viande tous poids toutes races de conformation U= était à 5,77 €/kg de carcasse. La valeur d’août n’était pas encore sortie lors du bouclage. Toutes les cotations sont à retrouver sur le site Visionet de FranceAgriMer.

Les cotations des vaches laitières sont restées globalement stables ces dernières semaines. La cotation de la vache laitière P+, à 4,89 €/kg de carcasse en semaine 35, dépassait de +47% son niveau de 2021.

Les cotations des jeunes bovins sont restées relativement stables tout l’été. A 5,29 €/kg de cacrasse en semaine 35, celle du JB U dépassait de +27% son niveau de 2021. Le JB R cotait 5,16 €/kg (+31% /2021) et le JB O 4,96 €/kg (+43%).

Des charges en très forte hausse

Les évolutions des prix des animaux finis sont à mettre en regard de leurs prix de revient qui a considérablement augmenté du fait de la flambée des matières premières. L’Institut de l’Élevage calcule pour l’interprofession bovine un prix de revient sur une base semestrielle pour chaque catégorie de bovin. Au premier semestre 2022, il était de 5,82 €/kg pour la vache de type viande (+72 centimes pour les animaux label rouge), et de 5,64 €/kg pour les jeunes bovins de type viande. Ces prix de revient seront sans doute encore plus élevés au second semestre étant donnée l’évolution actuelle des prix des intrants.

En juillet 2022, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 136,9, en très léger recul par rapport à juin grâce à un apaisement momentané du prix des carburants, mais surtout en très forte hausse depuis deux ans (+21% /2021 et +32% /2020). L’indice des prix des aliments achetés était supérieur de +28% /2021 et +44% /2020, celui des énergies et lubrifiants de +56% /2021 et +97% /2020 et celui des engrais et amendements de +86% /2021 et +135% /2020.

La sécheresse et les vagues de chaleur ont fortement impacté la productivité des prairies

D’après l’indicateur ISOP d’Agreste, la production cumulée des prairies permanentes depuis le début de l’année jusqu’au 20 août était inférieure de -31% à celle de la période de référence 1989-2018. La sécheresse extrême et les vagues de chaleur exceptionnelles enregistrées depuis mai ont en effet fortement réduit la pousse de l’herbe.

Alors que selon Arvalis ou Tallage-Stratégie Grains, les rendements des céréales à paille n’ont pas été aussi médiocres que ce qu’on aurait pu craindre, les inquiétudes demeurent sur la production de maïs fourrage, car la floraison semble avoir été très affectée par les épisodes caniculaires du début d’été, tandis que la sécheresse a ensuite affecté la croissance malgré des orages épars.

 

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L’inflation alimentaire française reste moins forte qu’ailleurs en UE

L’inflation alimentaire a poursuivi sa progression en France, à un degré moindre que dans le reste de la zone euro. Les ventes au détail ont ainsi progressé en valeur mais pas en volume. Le dynamisme de la RHD continue de soutenir la demande à l’import.

Inflation alimentaire toujours soutenue

En août 2022, le rythme de progression de l’indice général des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a légèrement ralenti (+6,5% sur un an, après le +6,8% de juillet) d’après les estimations de l’INSEE. Mais L’inflation sur les produits alimentaires reste soutenue : l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’alimentation était à nouveau en hausse (+7,7% /août 2021 après le +6,8% de juillet).

L’inflation en France demeure cependant inférieure au reste de la zone euro. En effet, le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à +9,1% en août 2022, contre +8,9% en juillet d’après Eurostat. C’est notamment le cas pour le poste alimentation, alcool & tabac (+10,6% /août 2021, comparé à +9,8% en juillet).

L’inflation soutenue participe à la progression des ventes en valeur de la grande distribution

L’inflation dans les rayons « alimentaire et petit bazar » a de nouveau progressé en juillet puis en août d’après IRi. En août, elle a ainsi atteint +7,9% /2021 contre +6,7% en juillet et +4,9% en juin. Tous les rayons sont touchés comme le rayon des produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) où l’inflation a atteint +9,3% /août 2021 et le rayon des surgelés (dont les viandes congelées) où elle a approché les +10,1% /2021.

Parmi les 10 catégories les plus touchées par l’inflation, les viandes hachées surgelées figuraient à nouveau la 1ère place en août (+29% /2021) et les viandes hachées du rayon frais la seconde (+22%), devant les pâtes, les margarines ou encore le café. Les ventes de viandes hachées ont encore ainsi fortement progressé en valeur durant tout l’été. En cumul sur 34 semaines, elles dépassent nettement les niveaux d’avant pandémie pour le bœuf haché frais (-1% /2021, mais +15% /2019) et le haché surgelé (-1% /2021, mais +18% /2019).

La progression de l’inflation participe à la hausse générale du chiffre d’affaires de la distribution des produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS). D’après IRi sur 34 semaines, elles étaient désormais supérieures à l’année dernière (+2% /2021). Ce n’est pas le cas en volume (-2% /2021).

Le chiffre d’affaires de la RHD a progressé au premier semestre en France

Sur le premier semestre 2022, le chiffre d’affaires global de la RHD en France a progressé, dépassant nettement le niveau d’avant pandémie (+78% /2021 et +10% /2019). C’est notamment le cas pour le secteur de la restauration rapide, consommateur de viande hachée (+42% /2021 et +23% /2019), et dans une moindre mesure pour la restauration traditionnelle (x2,7 /2021 et +8% /2019). La restauration collective restait en retrait avec le développement du télétravail notamment (+24% /2021 mais -14% /2019).

Les importations ont progressé en juin, pas les exportations

En juin 2022, les importations françaises de viande bovine ont poursuivi leur progression sur un an d’après les Douanes françaises. Elles ont dépassé les 30 000 téc (+12% /2021 et +26% /2020). Les exportations ont marqué le pas, à moins de 19 000 téc (-11% /2021, mais +4% /2020).

En cumul sur l’ensemble du 1er semestre 2022, le commerce extérieur français a poursuivi sa progression, supérieur à l’avant pandémie :

  • Les exportations ont totalisé 118 000 téc (+28% /2021, +35% /2020 et +6% /2019) ;
  • Les importations ont atteint 179 000 téc (+8% /2021, +10% /2020 et +3% /2019).

Cette hausse est partiellement liée au Brexit. Pour simplifier les nouvelles procédures douanières, certains importateurs néerlandais dédouanent en France les viandes achetées au Royaume-Uni avant de les réexpédier vers les Pays-Bas. Ainsi, en 6 mois :

  • Les importations françaises depuis le Royaume-Uni ont approché les 25 000 téc (≈x3 /2021) …
  • … quand les exportations vers les Pays-Bas ont dépassé les 21 000 téc (≈x2 /2021).

La consommation par bilan en léger recul sur le premier semestre

Après 3 mois consécutif de hausse, la consommation calculée par bilan a reculé en juin 2022 à 121 000 téc d’après nos estimations (-5% /2021 et -9% /2020). En cumul sur six mois, la baisse est limitée et la consommation avoisine les 745 000 téc (-2% /2021 ; = /2020).

Avec de moindres disponibilités et des importations plus importantes que durant la pandémie, la proportion d’import dans les disponibilités totales atteignait 26% en juin 2022 pour le deuxième mois consécutif.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

Hausse des cours

Les prix des JB finis sont à la hausse chez nos voisins européens en raison d’une offre globalement limitée. Certes, la demande subit l’inflation galopante qui réduit le pouvoir d’achat, mais la viande bovine reste une valeur sûre pour les ménages et son prix au détail augmente finalement moins que celui de la volaille.

ITALIE : les cours ont démarré leur hausse saisonnière

En Italie, les cotations des jeunes bovins ont entamé leur hausse saisonnière. La demande semble ainsi bien se tenir face à une offre limitée. Le mâle charolais de 1ère catégorie à Modène a gagné 11 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,33 €/kg vif début septembre (+28% /2021). Le mâle limousin Extra a gagné également 11 centimes à 3,52 €/kg vif (+24% /2021).

Les cotations des femelles ont gagné 8 centimes en 4 semaines, à 3,32 €/kg vif pour la Charolaise (+24% /2021) et 3,53 €/kg pour la Limousine (+22%).

Ces hausses de prix sont les bienvenues pour amortir la hausse des coûts de production. L’indice (analogue à l’IPAMPA français) « jeunes bovins d’abattage » calculé trimestriellement par l’ISMEA, en base 100 en 2015, a atteint 130,1 au 2ème   trimestre (+18% /2021 et +19% /2020). Les 2 postes principaux de cet indice composite sont l’achat du broutard (63%) et l’alimentation des animaux (24%).

L’inflation a poursuivi son accélération en août selon Istat (+8,4% /2021 contre +7,9% en juillet). L’indice des prix à la consommation des produits alimentaires est passé à +10,7% /2021, contre +10,1% en juillet. L’inflation est moindre pour la viande bovine que pour les autres produits animaux, à +6,7% en août, contre +15,6% pour la volaille, +15,2% pour les œufs et +10,7% pour les fromages.

D’après la base de données Anagrafe zootecnica, les abattages ont été limités en début d’été. Sur les 2 mois de juin et juillet, 226 000 bovins de 12 à 24 mois ont été abattus (-4% /2021) dont 132 000 mâles (-7%) et 94 000 femelles (+3%).

ALLEMAGNE : offre restreinte, prix en hausse

En Allemagne, le marché est équilibré et les prix poursuivent leur hausse saisonnière. Les cotations des jeunes bovins ont gagné entre +7 et +11 centimes en 4 semaines selon les conformations et se situent toutes à +23% /2021 début septembre, soit 5,06 €/kg de carcasse pour le JB U, 4,99 €/kg pour le JB R et 4,75 pour le JB O.

L’offre de jeunes bovins est très limitée. Sur les 8 semaines 28 à 35, les abattages de jeunes bovins ont enregistré une baisse significative par rapport aux années précédentes (-8% /2021 et -7% /2020).

L’inflation est très forte en Allemagne (+7,9% /2021 en août) et en particulier l’inflation alimentaire (+16,6%), ce qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. Toutefois les experts allemands d’AMI sont confiants sur une bonne tenue de la demande en viande bovine à l’automne avec l’arrivée des températures plus fraîches, quand les Allemands devront se tourner vers des plats plus consistants.

D’après Gfk, les achats de viande bovine par les ménages sur les 7 premiers mois de l’année étaient en recul par rapport aux années précédentes (-23% /2021, mais seulement -3% /2019). Rappelons qu’en 2021, la fermeture des restaurants avait engendré comme ailleurs en Europe un report important sur la consommation à domicile.

ESPAGNE : la hausse de production n’empêche pas celle des prix

En Espagne, la production de jeunes bovins poursuit sa hausse. Certes, la flambée des prix des matières premières inquiète dans un pays où l’engraissement est principalement basé sur des rations sèches très dépendantes de l’importation de céréales et d’oléagineux et où le coût alimentaire représente plus de la moitié du coût de production d’un JB. Mais il semble que pour l’instant les systèmes parviennent à y faire face, en témoigne le maintien des flux de petits veaux français vers l’Espagne.

Sur les 6 premiers mois de l’année, les abattages de jeunes bovins ont totalisé 196 000 téc (+5% /2021), dont 71 000 téc de bovins jeunes de 8-12 mois (+7% /2021), 85 000 téc de taurillons (+4% /2021) et 40 000 téc de génisses (+4% /2021). A cette production abattue croissante s’ajoute des exports de bovins finis eux aussi en hausse de +24% /2021 à 116 000 têtes sur le premier semestre. Les exportations de bovins vivants ont ainsi concerné 8% des bovins produits dans le pays sur les 6 premiers mois de l’année.

Malgré la hausse des sorties, les prix ont enclenché une petite hausse saisonnière grâce à la baisse des températures qui stimule la demande sur le marché européen. Le JB U espagnol cotait 5,03 €/kgéc en semaine 35 (+33% /2021) et le JB R 4,96 €/kgéc (+32% /2021).

La demande nationale est plus en retrait du fait de la très forte inflation (+10,4% en août) qui bride la consommation.

POLOGNE : baisse de production au 1er  semestre

En Pologne, la production de jeunes bovins plafonne très nettement. Sur les 6 premiers mois de l’année, les volumes de jeunes bovins mâles et femelles abattus n’ont totalisé que 201 000 téc (-3% /2021 et -4% /2020), dont 156 000 téc de taurillons (-5% /2021) et 45 000 téc de génisses (+5%). La part croissante de femelles dans la production témoigne d’une part de la difficulté croissante à trouver des veaux mâles (à 156 €/tête début septembre, les veaux mâles laitiers polonais étaient de loin les plus chers d’Europe) et d’autre part de la mise en place d’une filière génisse pour servir le marché italien.

La cotation du JB R polonais oscille à un haut niveau. Elle s’établissait début septembre à 4,87 €/kg de carcasse (+30% /2021). Elle n’est plus très loin de la moyenne européenne (4,99 €/kg en semaine 35, soit +26% /2021).

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Les cotations oscillent à des niveaux supérieurs aux années précédentes

Les cotations des réformes en Europe restent largement supérieures aux années précédentes. Malgré la sécheresse et le manque de fourrages dans une grande partie de l’UE, l’offre est globalement restée limitée alors que la demande a été affectée dans certains pays par une inflation galopante puis par la canicule.

ALLEMAGNE : Entre inflation et léger rebond des abattages.

En Allemagne, l’inflation est restée élevée au cœur de l’été à +7,9% /août 2021 d’après l’institut de statistique Destatis. La hausse des prix de l’alimentation était beaucoup plus marquée encore : +16,6% /août 2021. Début septembre, et alors que la Russie annonçait l’interruption du gazoduc Nord Stream 1 le principal canal d’importation en Europe, le gouvernement allemand annonçait la mise en œuvre d’un troisième plan d’aide de 65 milliards d’euros pour les ménages et pour les entreprises. Au total, les trois plans totalisent près de 95 milliards d’euros. Avec plus de 2,6% du PIB national, c’est le plus haut niveau de soutien au sein de l’UE.

En attendant de constater d’éventuels effets de ces plans d’aide, les ventes au détail de viande ont continué de diminuer par rapport à l’année dernière. C’est d’abord un effet de la fin des mesures de restriction autour de la RHD, mais aussi une conséquence de la forte inflation. En cumul sur les 7 premiers mois de l’année, les ventes au détail de viandes ont reculé de -14% /2021 en volume. C’est encore plus vrai pour la viande bovine (-23%), mais il s’agit avant tout d’un effet de report du détail vers la RHD. La baisse des ventes au détail par rapport à l’avant pandémie restait beaucoup plus limitée, estimée à -3% /2019.

Bien que toujours relativement faibles, les effectifs de vaches à abattre se sont redressés au cours de l’été dans un contexte de sécheresse et de hausse des prix des aliments. Entre les semaines 31 à 34, les abattages de réformes étaient toujours en retrait, mais plus limités que les semaines précédentes (-7% /2021 et -6% /2020).

En parallèle, la demande des abattoirs en réformes a été moindre qu’en JB. Les cours des vaches ont subi un réajustement à la baisse, mais restent soutenus : la cotation de la vache O a perdu 20 centimes entre les semaines 31 et 34 à 4,42 €/kgéc (+27% /2021 et +50% /2020). D’après AMI, la demande devrait rebondir à l’automne permettant d’envisager des hausses de prix en septembre.

POLOGNE : la cotation de la vache O toujours au-dessus des 4,20 €

En Pologne, les cotations continuent de fluctuer à des niveaux très supérieurs aux années précédentes. Après une phase de hausse, le cours de la vache O a perdu 13 centimes en deux semaines pour atteindre 4,35 €/kg de carcasse en semaine 34 (+51% /2021 et +76% /2020).

Face à une inflation croissante partout en Europe, la demande en viande de réforme, plutôt soutenue au 1er semestre, semble avoir désormais légèrement ralenti. Mais l’offre de femelles en ferme est plus limitée compte tenu de la forte baisse du cheptel enregistrée en début d’année.

IRLANDE : l’inflation n’a pas vraiment impacté la demande en viande irlandaise

En Irlande, les abattages de réformes sont restés dynamiques bien qu’en léger retrait. D’après l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais, entre les semaines 31 et 34, les niveaux d’abattages de vaches étaient intermédiaires par rapport aux années précédentes (+2% /2021 et -1% /2020).

Mais en cumul depuis le début de l’année, les abattages dans les établissements irlandais agréés pour l’export ont été en hausse (+16% /2021, +14% /2020 et +10% /2019).

D’après Bord Bia, la poursuite de la hausse de l’inflation en Europe a limité le pouvoir d’achat des consommateurs. Et avec une météo caniculaire, les cotations ont été légèrement sous pression au cœur de l’été. Elles sont désormais stables depuis plusieurs semaines. Le cours de la vache O atteignait 4,34 €/kg en semaine 34, toujours bien supérieur aux années précédentes (+24% /2021 et +47% /2020).

Jusqu’ici portées par une demande soutenue sur le marché européen au 1er semestre 2022, les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée ont augmenté. En cumul sur 6 mois, elles ont atteint 291 000 téc (+20% /2021 et +14% /2020) en hausse surtout vers le Royaume-Uni (+39% /2021, + 37 ktéc !), puis vers la France (+23%) essentiellement au détriment des autres pays-tiers (-27%).

A plus long terme, le plan du gouvernement irlandais pour réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre (GES) devrait avoir un effet sur les effectifs de bovins. Le ministère de l’Agriculture estime que la réforme de 10 000 vaches permettrait de réduire les émissions de GES de 45 000 tonnes équivalent CO2. Si le gouvernement se défend officiellement de vouloir réduire le cheptel bovin, les inquiétudes des éleveurs irlandais restent vives.

ROYAUME-UNI : offre limitée malgré la sécheresse

D’après l’indicateur d’AHDB, les abattages de gros bovins au Royaume-Uni sont restés relativement limités. Entre les semaines 31 et 34, ils se situaient à des niveaux inférieurs à ceux des deux années précédentes (-1% /2021 et -10% /2020). C’était également le cas pour les vaches de réforme (-2% /2021 et -10% /2020).

La période sèche prolongée et les températures record de juillet associées à de faibles précipitations, notamment dans le Sud de l’Angleterre, ont limité la pousse de l’herbe, mais sans effet apparent sur le taux de réforme dans les fermes laitières. Comme dans l’Ouest de la France, certains agriculteurs ont pourtant dû affourager les animaux dès juillet en raison du manque de pâturage.

Avec des abattages contenus mais une demande plutôt limitée dans un contexte d’inflation plus marquée qu’en Europe continentale, la cotation de la vache O a atteint 3,72 £/kg de carcasse en semaine 34, soit 4,31 €/kg, niveau toujours supérieur aux années précédentes (+19% /2021 et +31% /2020).

Même constat pour les cours de la génisse R3 et du bœuf R3 qui s’établissaient à 4,42 £/kg de carcasse (soit 5,12 €/kg de carcasse ; +6% /2021 et +16% /2020).

Les importations britanniques de viande bovine ont subi un coup d’arrêt en juin 2022 alors que 2021 a été affectée par le Brexit et le retour de procédures douanières. 19 000 tonnes de viande bovine réfrigérée et congelée ont été importées (-13% /2021 ou -3 000 tonnes). Cette baisse s’explique notamment par la baisse des importations depuis l’Irlande (-24% /2021 ou -4 000 tonnes), tranchant avec la hausse sur les premiers mois de l’année. Les exportations se sont légèrement redressées à 9 800 tonnes (+16% /2021) notamment vers l’Irlande, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne.

En cumul sur le 1er semestre, le rattrapage des échanges britanniques restait marqué :

  • 118 000 tonnes ont été importées (+15% /2021 ou +15 000 tonnes) ;
  • 65 000 tonnes ont été exportées (+43% ou +21 000 tonnes).

Viandes bovines » Maigre »

Les prix se maintiennent

Les cours des Charolais ont amorcé leur recul saisonnier en juillet, avant de se stabiliser fin août à des niveaux toujours très supérieurs aux années précédentes. Malgré l’intensité de la sécheresse dans la plaine du Pô, la demande des engraisseurs italiens n’a pas faibli. Elle s’est même renforcée ces dernières semaines. Les exportateurs peinent à y répondre, le recul des naissances pesant sur les disponibilités.

Le manque de disponibilités soutient les cours

Les cours des broutards charolais ont amorcé leur baisse saisonnière début juillet, avant de se redresser ces deux dernières semaines. A 3,37 €/kg vif en semaine 35, la cotation du Charolais U de 350 kg était toujours très supérieure à celle des années précédentes (+72 cts /2021, soit +27%). L’écart de prix par rapport à 2021 était encore plus marqué pour le Charolais U de 450 kg, qui à 3,26 €/kg en semaine 35 dépassait de +77 cts son niveau de l’année dernière (+31%). Les importations italiennes de bovins vifs ont été dynamiques ces deux dernières semaines (+8% en semaines 34 et 35 d’après les données TRACES), stimulées par la hausse des cours des JB en Europe et par le retour de la pluie. La baisse des rendements en maïs, fortement impactés par la sécheresse inédite qu’a subi la plaine du Pô pendant plusieurs mois, semble avoir davantage affecté les productions de monogastriques, très présentes dans cette région (porc et volaille), que celle de viande bovine.

Après trois mois à 3,40 €/kg, la cotation du Limousin E de 350 kg a progressé de +5 cts en une semaine pour atteindre 3,45 €/kg vif en semaine 35 (+71 cts /2021 soit +26%). En femelles, la Limousine E de 270 kg a également gagné +5 cts après trois mois stationnaires (3,15 €/kg en semaine 35, soit +33 cts /2021). La Charolaise U de 270 kg s’est appréciée de +9 cts en 8 semaines, elle cotait 3,16 €/kg (+50 cts ou +19% /2021).

Quant aux cours des Croisés R de 300 kg, ils étaient stables à 3,02 €/kg ces cinq dernières semaines (+61 cts /2021 soit +25%).

-114 000 naissances allaitantes sur la campagne 2021/2022

En cumul de juillet 2021 à juin 2022, 3 434 000 veaux sont nés de mère allaitante soit 114 000 têtes de moins que lors de la précédente campagne (-3,2%). Les naissances de veaux charolais se sont repliées de -47 000 têtes, pour un total de 1 198 000 naissances sur la campagne (-3,7%). La baisse a été moins marquée pour les veaux limousins, avec 994 000 naissances (-2,6% /2020-2021 soit -27 000 têtes). Le recul des naissances s’est accentué en juillet 2022 pour tomber à -7,5% /2021 (111 000 veaux).

La baisse des naissances est directement liée au repli du cheptel allaitant, qui s’est accrue ces derniers mois avec 3 544 000 vaches allaitantes au 1er août soit -3,1% /2021. Le renforcement de la sécheresse cet été fait craindre une accélération de la décapitalisation allaitante, pas encore visible.

Conséquence de la contraction des naissances allaitantes, les disponibilités en broutards reculent. Au 1er août, on dénombrait dans les élevages 625 000 mâles allaitants de 6-12 mois, en repli de -2% /2021. La baisse était encore plus marquée pour les animaux plus jeunes, avec 772 000 veaux de 0 à 6 mois (-4% /2021).

Faute de disponibilités, les exportations sont limitées

Le dynamisme des mises en place dans les ateliers français observé depuis fin 2021-début 2022 semble avoir ralenti ces derniers mois (-3 000 têtes /2021 en juin d’après les données BDNI). Pour autant, les disponibilités à l’export manquent toujours. En cumulé jusqu’à la semaine 33 (mi-août), les envois de broutards ont reculé de -10% par rapport à 2021, année record, d’après les données SPIE-BDNI. 426 000 mâles ont été exportés sur cette période (-10%), ainsi que 226 000 femelles (-11%) soit 35% des envois.

Durant l’été, les épisodes caniculaires ont également stoppé les transports d’animaux vifs, provoquant des « stop & go » compliqués à gérer chez les exportateurs.

D’après les données des Douanes, disponibles sur la période janvier-juin, 437 000 broutards ont été exportés vers l’Italie sur les 6 premiers mois de l’année (-4% /2021). Les envois vers l’Espagne sont toujours ralentis, avec seulement 43 000 têtes (-38% /2021).

Quant aux exportations vers les pays tiers, elles sont évidemment dépendantes des disponibilités, mais elles sont aussi toujours soumises aux aléas politiques et économiques du pourtour méditerranéen. En cumul sur les 6 premiers mois de l’année, 28 000 broutards ont été envoyés hors UE (-25% /2021), dont 24 000 têtes vers l’Algérie (-6% /2021). Le fort recul global vient du coup de frein des ventes vers Israël du fait de la hausse des prix français.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

L’offre contenue a soutenu les cours durant l’été

Les cours des veaux de boucherie sont restés fermes durant l’été, du fait de l’offre restreinte. Début septembre, avec la reprise de l’activité des cantines scolaires et d’entreprises, les prix ont amorcé une hausse. Les cotations des matières premières laitières ont reculé durant l’été, sans doute temporairement. Les abattages de veaux gras français sont en net recul de -6,2% depuis le début de l’année.

Baisse saisonnière modérée des cotations du veau gras

Malgré un été particulièrement chaud, le cours du veau rosé clair O élevé en atelier s’établissait début septembre (semaine 35) à 6,44 €/kg de carcasse, gagnant +2 centimes en 4 semaines après une baisse estivale limitée par la faiblesse des disponibilités en veaux gras. Les cours sont encore supérieurs à ceux des années précédentes (+16% /2021 ou +87 cts, et +34% /2020 ou +1,63 €), mais l’écart s’est réduit alors que les coûts de production sont globalement toujours en hausse.

La baisse saisonnière a été encore moins marquée pour le veau rosé clair R élevé en atelier, dont la cotation remonte doucement (+4 cts en 4 semaines). En semaine 35 le cours s’établit à 6,87 € /kg éc, niveau équivalent à début juillet. L’écart de prix par rapport aux années précédentes est, comme début juillet, plus faible que pour le veau O (+11% /2021 et +26% /2020) alors même que l’alimentation de veaux R est plus coûteuse que celles des veaux O.

Les coûts de production restent élevés

Les cotations des matières premières lactées ont fortement chuté cet été, en lien notamment avec le recul de la demande chinoise. La poudre de lactosérum doux a perdu -355 €/t en 8 semaines (-27%) repassant sous son niveau de début 2022. Elle est repartie à la hausse en semaine 33, à 975 €/t (soit +6% /2021). L’accalmie des prix est sans doute passagère car la collecte laitière dans les principaux bassins laitiers excédentaires reste ralentie et le prix du gaz monte en flèche.

Comme le lactosérum, la cotation de la poudre de lait écrémé a chuté cet été, de -27% (-520 €) en 8 semaines à 3 500 €/t en semaine 33, mais reste cependant toujours très élevée par rapport à 2021 (+39%).

En juillet, l’IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux s’était stabilisé à un niveau historiquement élevé de 170,3 points (+35% /2021 et +55% /2020) et l’IPAMPA des autres aliments pour veaux continuait de progresser pour atteindre 147,0 points (+30% /2021, +44% /2020) avec la poursuite du conflit en Ukraine.

L’IPAMPA gaz s’est établi en juillet à 140,7 points, soit +18% /2021, sans encore refléter la hausse de +37% du cours du gaz en Europe intervenue entre juillet et août d’après la Banque Mondiale.

Les abattages reculent du fait de l’offre restreinte

Les abattages de veaux de boucherie ont totalisé 740 000 têtes sur les 8 premiers mois de l’année, en net recul de -6,2% /2021 (-49 000 têtes). La production abattue recule au même rythme (-6,3%) soit de -7 000 téc, atteignant un total de 110 000 téc.

Les mises en place ont été réduites depuis de nombreux mois, face à la hausse des coûts amorcée fin 2020 et à l’absence de garantie sur le prix de vente des veaux finis. Elles ont été particulièrement prudentes en vue des mois d’été et des chaleurs récurrentes ralentissant la consommation. Les effectifs abattus en juin et juillet, étaient donc en net recul de -7,4% et -11,9% /2021.

L’offre et la demande s’équilibrent bien et le poids carcasse moyen des veaux abattus recule même depuis avril, comparé à 2021. En cumulé, le poids est stable par rapport à 2021, et 2020, à 148,1 kg. En août, le poids moyen était de 148,9 kg, en repli de -0,9 kg /2021, recul similaire à celui constaté en juillet. Cette évolution s’explique par le changement des plans d’alimentation de certains lots de veaux, nourris avec plus de fibres et moins d’aliments lactés, entraînant un poids plus léger.

L’âge à l’abattage a légèrement augmenté en juillet et août, comparé à 2021, marquant l’arrivée sur le marché des lots de veaux gras alimentés avec plus de fibres, sur une durée plus longue. En août, l’âge moyen à l’abattage était donc de 192,2 jours (+2,3 jours /2021, mais -1,1 jour /2020).

Pays-Bas : le marché est équilibré aussi

La cotation du veau pie-noir néerlandais a résisté à la baisse saisonnière estivale. Les mises en place ont été maîtrisées en anticipation de la plus faible demande en été. La cotation s’établissait en semaine 35 à 5,87 €/kg de carcasse (+21% /2021, +58% /2020) en hausse depuis deux semaines, avec le retour des vacanciers européens sur leur lieu de travail et la reprise de la RHD collective.

Les Pays-Bas ont redressé leur production après deux années de Covid-19, sans pour autant retrouver les volumes de 2019. Selon Eurostat, les abattages ont progressé au 1er semestre 2022 de +6% en têtes /2021et de +2% /2021 en volume, à 109 000 téc. Le poids moyen des carcasses a perdu -6 kg, à 153,7 kg au 1er semestre 2022, dans un contexte d’offre restreinte face à une demande de la RHD européenne redevenue dynamique, comparée à celle de 2021.

Mais le plan de réduction de l’élevage néerlandais est toujours d’actualité et pourrait impacter la filière veau néerlandaise, très concentrée dans deux régions (Gelderland et Noord-Brabant).

En Italie à Modène, le veau gras pie-noir a lui aussi résisté durant l’été. Il a entamé sa hausse saisonnière dès le début du mois d’août et se trouve à 6,38 €/kg éc en semaine 36 (+5% /2021 ou +33 cts et surtout +52% /2020 ou +2,18 €).

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Les exports de veaux laitiers toujours dynamiques

La cotation française du petit veau laitier n’a pas enregistré de pic saisonnier cette année, le secteur du veau de boucherie étant très affecté par la hausse du coût de l’aliment depuis 2021. En Espagne, la demande pour le veau laitier français ou espagnol persiste malgré l’envolée des prix des matières premières. Les flux de petits veaux vers l’Espagne se sont poursuivis cet été.

Le prix des veaux laitiers reste modeste

L’été n’a pas connu de pic du prix des veaux nourrissons. Face à la hausse des coûts de production, les intégrateurs font des mises en place prudentes. La cotation du veau type lait de 45-50 kg semble cependant résister à la baisse saisonnière à l’approche des naissances d’automne, du fait notamment du recul global des naissances. Début septembre en semaine 35, le veau laitier mâle de 45-50 kg vif cotait 78 €/tête (+37% ou +21 € /2021 et +27 € /2020). Le veau mâle type lait de 50-55 kg cotait lui 105 €/tête.

Le cours du veau mâle de type viande, croisé lait-viande ou mixte, a suivi la même évolution et cotait 208 €/tête en semaine 35 (+20% ou +35 € /2021 et +40 € /2020).

Les naissances de veaux laitiers ont reculé en 2021-2022

En France, 3 321 000 veaux sont nés de mère laitière sur l’ensemble de la campagne 2021-22, soit une baisse de -1,5% comparé à la campagne précédente. Cependant, les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (mâles laitiers purs et croisés lait-lait, mâles et femelles croisés lait-viande) n’ont reculé que de -0,4% (-7 000 têtes).

En juillet, les naissances de veaux de mère laitière ont subi une baisse marquée, de -11% /2021 à 242 000 naissances (-12% /2020). Le nombre de génisses laitières de 18-36 mois était également en recul en France.

La demande espagnole pour les veaux laitiers français est toujours là

Selon SPIE-BDNI, après un excellent mois de juin, la demande espagnole en veaux laitiers est demeurée ferme en juillet. 19 000 veaux de mère laitière de moins de 2 mois ont été exportés entre les semaines 27 et 30 (+2,3% /2021 et -1,3% /2020). Au total, 196 000 têtes ont quitté la France entre le 01/01 et le 20/08, soit +8% /2021 et +13% /2020, à 90% vers l’Espagne.

Côté espagnol, le prix du veau frison de moins d’un mois a augmenté cet été, témoignant d’une fermeté de la demande des engraisseurs grâce à la bonne tenue du prix des JB en Espagne et en Europe. Début septembre (semaine 35), le prix du veau frison était encore à un niveau élevé, à 130 €/tête (+17% ou +19 €/2021 et +55 €/2020). La demande des engraisseurs espagnols demeure.