Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 344 Novembre 2022 Mise en ligne le 22/11/2022

Viandes bovines

Offre restreinte

L’offre est globalement limitée en Europe, ce qui permet de soutenir les prix de tous les bovins maigres et finis, malgré une demande affectée par le retour de l’inflation. Il n’y a que dans les îles britanniques que la production plus abondante que l’an dernier fait pression sur les prix, mais ceci n’affecte pas le reste du marché.

En France, la baisse des disponibilités se ressent sur les volumes exportés, tant en viande qu’en broutards. Les flux de jeunes veaux laitiers restent toutefois en croissance en octobre. Les importations de viande bovine sont quant à elles en hausse pour compenser la baisse de la production nationale.

Viandes bovines » Gros bovins » France »

Consommation stable et importations en hausse

Sur les 8 premiers mois de l’année, les importations de viande bovine ont été en hausse marquée, soutenues par le manque de disponibilité en France et le retour en force de la RHD. Depuis le début de l’année, la consommation calculée par bilan s’est maintenue, mais avec une proportion de VBF en repli. L’inflation alimentaire, moindre qu’ailleurs en Europe, pèse cependant sur les volumes vendus au détail.

Les importations à nouveau en hausse en août

En août 2022, les importations françaises de viande bovine ont poursuivi leur progression sur un an d’après les Douanes françaises. Elles ont approché les 30 500 téc (+16% /2021 et +39% /2020). A nouveau, les exportations se situaient à un niveau intermédiaire entre les deux années précédentes à près de 19 000 téc (-5% /2021 et +24% /2020).

En cumul sur les huit premiers mois de 2022, le commerce extérieur français s’est intensifié. Les exportations françaises ont totalisé 154 000 téc (+3% /2021 ; +10% /2020 et +3% /2019). Les importations ont quant à elles approché les 239 000 téc (+25% /2021 ; +7% /2020 +7% /2019) dépassant désormais largement les niveaux d’avant pandémie. Cette progression est notamment liée à l’intensification du commerce avec le Royaume-Uni (import) et les Pays-Bas (import et export). Les importations françaises depuis le Royaume-Uni sur 8 mois ont atteint 33 000 téc (x2,5). Les exports français vers les Pays-Bas ont dépassé 28 000 téc (x2) depuis le début de l’année et les imports 58 000 téc (+21%). Plusieurs sources d’explication à ces phénomènes existent :

  • En lien avec le Brexit et le retour de procédures douanières, certains importateurs néerlandais choisissent dans un but de simplification de dédouaner en France les viandes britanniques avant leur réexportation vers les Pays-Bas.
  • Des imports de viandes depuis les Pays-Bas destinées à être transformées puis réexpédiées pour approvisionner une enseigne de fast-food.

La consommation par bilan stable sur huit mois

En août 2022, la consommation calculée par bilan a de nouveau progressé d’une année sur l’autre à 123 400 téc (+1% /2021, mais -4% /2020). En cumul sur huit mois, elle flirtait avec les 995 000 téc (= /2021 et 2020).

Avec une poursuite de la hausse des importations, leur part dans les disponibilités totales atteignait 26% en août 2022 et 25% en cumul sur les huit premiers mois de 2022 (contre seulement 22% en 2019, avant la pandémie).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !

Le chiffre d’affaires de la RHD en progression

Si les importations françaises sont en hausse, c’est notamment parce que les disponibilités en viande française sont limitées. Mais c’est aussi lié au retour en force de la consommation en RHD après plusieurs périodes de perturbation liées à la pandémie de Covid-19. En août 2022, le chiffre d’affaires de l’ensemble de la RHD en France dépassait les niveaux des deux années précédentes (avec des restrictions estivales modestes) et même l’avant pandémie (+19% /2021 ; +33% /2020 et +22% /2019). Si l’inflation affecte aujourd’hui également ce secteur comme la vente au détail, cette hausse du chiffre d’affaires témoigne du dynamisme du secteur très affecté par la pandémie de Covid-19. Le rebond est particulièrement marqué du côté de la restauration rapide (+17% /2021 ; +35% /2020 et +31% /2019) et de la restauration commerciale traditionnelle (+18% /2021 ; +27% /2020 et +19% /2019).

L’inflation alimentaire dans la zone euro reste supérieure à la France

D’après l’INSEE, l’indice général français des prix à la consommation harmonisé (IPCH) d’octobre 2022 était à nouveau en hausse (+7,1% sur un an, après le +6,2% de septembre). C’est notamment le cas de l’inflation sur les produits alimentaires (+12,9% /octobre 2021 après 10,6% en septembre) et sur les viandes de bœuf et de veau (+12,4% en octobre contre +11,4% en septembre).

L’inflation en France restait cependant inférieure à celle de la zone euro et de la plupart de ses membres. Le taux d’inflation à un an de cette dernière a de nouveau progressé en octobre 2022 à +10,7% /2021, contre +9,9% en septembre selon Eurostat.

D’après IRi, au détail, l’inflation dans les rayons « alimentaire et petit bazar » était encore en hausse en octobre dernier à +11,0% /2021, contre +9,1% en septembre et +7,9% en août. L’inflation des rayons produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme des surgelés (dont les viandes congelées) restaient plus forte encore (respectivement +12,1% et +15,6% /2021).

Parmi les 10 catégories de produits de grande consommation (PGC) les plus touchées par l’inflation, les viandes hachées surgelées figuraient à nouveau à la 1ère place en octobre (+32% /2021). Les viandes hachées du rayon frais arrivaient en 4ème position (+24%) notamment devant les pâtes alimentaires ou la moutarde.

Les ventes au détail soutenues en valeur par l’inflation

Soutenues par l’inflation, les ventes de viandes hachées restaient soutenues en valeur. En cumul sur les semaines 40 à 43, elles dépassaient nettement les niveaux d’avant pandémie, tant pour le bœuf haché frais (+15% /2021 et +21% /2019) que pour le haché surgelé (+32% /2021 et +43% /2019). Cependant, les volumes vendus au détail ont reculé : en septembre et octobre, les ventes au détail de viande hachée fraîche on reculé de -5% en volume.

L’inflation a des effets sur l’ensemble des ventes des produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS). Si celles-ci progressent en valeur, elles reculent désormais en volume. D’après IRi, en cumul sur les 44 premières semaines de 2022, les ventes de PGC-FLS ont progressé en valeur (+3% /2021), mais se sont érodées en volume (-2%).

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Peu d’offre, prix en hausse

Les cheptels ont été considérablement réduits depuis le printemps avec très peu de primipares ayant intégré les troupeaux. Les abattages de femelles allaitantes sont en retrait. Les producteurs laitiers retiennent de nouveau leurs vaches pour profiter d’un prix du lait qui redevient stimulant. Les jeunes bovins sont eux aussi peu nombreux et très convoités. Les prix restent bien orientés.

La décapitalisation allaitante s’accélère

Au 1er octobre, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était en recul de -3,2% /2021, contre 3,1 % au 1er septembre. La baisse s’est accentuée depuis le début de l’année, elle n’était que de -2,7% au 1er janvier. C’est le résultat d’un recul notable des entrées de primipares dans les troupeaux (-4,3% sur les 12 mois glissants par rapport aux 12 mois précédents) alors que les sorties étaient quasiment stables (-0,6% sur 12 mois glissants).

Jusqu’à présent, les abattages participaient à la baisse de cheptel. Il semble désormais que le recul du cheptel se fasse sentir sur les abattages. D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev sur les 5 semaines 41 à 45, le nombre de vaches de type viande abattues était en repli de -5% /2021 et ceux de génisses de type viande de -4%.

Moins de vaches laitières

Au 1er octobre, le nombre de vaches laitières présentes en France était en repli de -2,4% /2021, la baisse s’est donc considérablement accentuée depuis le 1er juin (-1,3% /2021), les éleveurs ayant ajusté leur cheptel pour s’adapter au manque d’herbe induit par la canicule et la sécheresse. Cette réduction de cheptel n’a pas conduit à un afflux massif dans les abattoirs car elle résulte avant tout d’une très forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux (-9% /2021 sur les 4 mois de juin à septembre), les sorties n’étant en hausse que de +1% /2021 sur ces mêmes 4 mois.

Sur les 5 semaines 41 à 45, le nombre de vaches laitières abattues était en baisse de -8% /2021. Il semble qu’il y ait un frémissement de reprise du côté de la production laitière, avec un prix du lait suffisamment stimulant pour inciter les éleveurs à retenir de nouveau leurs vaches (lire l’article sur la production laitière).

Cotations des vaches allaitantes en hausse

L’offre restreinte soutient les prix. La vache U standard cotait 5,74 €/kg de carcasse en semaine 45, soit 20 centimes de plus qu’en semaine 30. Elle se situait par ailleurs bien au-dessus (+18%) de la cotation 2021 qui incluait alors les SIQO (Label rouge principalement).
Depuis juillet, FranceAgriMer publie des cotations SIQO sur un pas de temps mensuel. Celle de la vache de type viande, tous poids toutes races, de conformation U= était à 5,86 €/kg de carcasse en septembre, contre 5,77 €/kg lors de la première publication en juillet. Toutes les cotations sont à retrouver sur le site Visionet de FranceAgriMer.

La cotation de la vache R, à 5,39 €/kg de carcasse en semaine 45 (+26% /2021), avait gagné 10 centimes depuis la semaine 30.

Érosion saisonnière des cotations des laitières

Bien que l’offre soit particulièrement restreinte, les prix des réformes laitières françaises semblent avoir suivi avec retard le mouvement saisonnier à la baisse enregistré dans les autres États membres. L’érosion reste toutefois mesurée. La vache O a perdu 7 centimes en 4 semaines pour coter 4,99 €:kg en semaine 45 (+38% /2021). La vache P a perdu 10 centimes en 4 semaines, à 4,83 €/kg (+41% /2021).

Des jeunes bovins très recherchés

Avec la baisse globale des disponibilités en femelles, les jeunes bovins sont activement recherchés par les abatteurs afin de faire tourner leurs outils, ce qui soutient les cours. Le marché européen est par ailleurs bien orienté (voir article JB Europe). Les prix français suivent donc la tendance à la hausse enregistrée chez nos voisins et notamment en Italie.
La cotation du JB U a gagné 5 centimes en 4 semaines pour grimper à 5,36 €/kg de carcasse en semaine 45 (+21% /2021). Celle du JB R a gagné 6 centimes sur la même période, à 5,26 €/kg (+23% /2021) et celle du JB O +1 centime à 5,01 €/kg (+38% /2021).

Le nombre de jeunes bovins abattus sur les 5 semaines 41 à 45 était en légère hausse par rapport au très bas niveau de 2021 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, mais en recul de -11% /2020 ! Ceux de JB de type viande étaient à un niveau intermédiaire entre les deux années précédentes (+3% /2021 et -5% /2020) et ceux de JB de type lait étaient en forte baisse (-6% / 2021 et -29% /2020, année perturbée par le 1er confinement).

Des charges en très forte hausse sur un an

Les évolutions des prix des animaux finis sont à mettre en regard de leurs prix de revient qui a considérablement augmenté du fait de la flambée des matières premières. L’Institut de l’Élevage calcule pour l’Interprofession bovine un prix de revient sur une base semestrielle pour chaque catégorie de bovin. Au premier semestre 2022, il était de 5,82 €/kg pour la vache de type viande (+72 centimes pour les animaux label rouge) et de 5,64 €/kg pour les jeunes bovins de type viande. Ces prix de revient seront sans doute encore plus élevés au second semestre étant donnée l’évolution des prix des intrants.
En septembre 2022, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricole, base 100 en 2015) s’établissait à 137,2 points, en très léger recul par rapport à juin grâce à une accalmie momentanée de la hausse du prix des carburants, en très forte hausse par ailleurs depuis 2 ans (+20% /2021 et +32% /2020). L’indice des prix des aliments achetés était en hausse de +28% /2021 et +43% /2020, celui des énergies et lubrifiants de +34% /2021 et +84% /2020 et celui des engrais et amendements de +79% /2021 et +153% /2020.

Productivité des prairies : la situation favorable de l’automne ne compense pas les pertes subies pendant l’été

D’après l’indicateur ISOP d’Agreste, la production cumulée des prairies permanentes depuis le début de l’année jusqu’au 20 octobre était inférieure de -29% à celle de la période de référence 1989-2018. La sécheresse extrême et les vagues de chaleur exceptionnelles enregistrées à partir de mai ont en effet fortement réduit la pousse de l’herbe pendant l’été. Les précipitations de l’automne associées à des températures douces ont permis une reprise de la pousse, mais qui est toutefois loin de compenser les pertes de l’été.

Par ailleurs, la situation reste très hétérogène en fonction des régions. D’après la note agro-climatique et prairies de novembre publiée par l’Institut de l’Élevage, le déficit a continué de se creuser en octobre au sud d’une diagonale allant des Pays de la Loire à la Provence. L’Occitanie a vécu un de ses mois d’octobre les moins arrosés et les niveaux d’assèchement des sols sont inquiétants.

Viandes bovines » Jeunes bovins » Europe »

La hausse des cours reprend

L’offre globalement limitée en Europe conduit à une reprise de la hausse saisonnière des cours des jeunes bovins. Avec l’entrée dans une météo hivernale et l’approche des fêtes de fin d’année, la demande en viande bovine semble rester relativement active malgré la réduction du pouvoir d’achat des ménages. La viande bovine reste en effet une valeur sûre et son prix au détail augmente moins que celui des autres productions animales.

ITALIE : reprise de la hausse saisonnière des cours

En Italie, les prix des jeunes bovins sont repartis à la hausse début novembre. Les cotations à Modène de toutes les catégories de jeunes bovins finis mâles et femelles ont gagné 3 centimes par kg vif en une semaine. Le mâle charolais de 1ère catégorie à Modène cotait ainsi 3,37 €/kg vif en semaine 45 (+15% /2021) et le mâle limousin Extra 3,57 €/kg vif (+14% /2021). La femelle limousine se situait à 3,60 €/kg (+16%) et la femelle charolaise à 3,37 €/kg (+15%).

L’indice des prix des moyens de production agricole pour la viande bovine calculé par l’ISMEA (analogue à l’IPAMPA français) en base 100 en 2015, a atteint 130 points en septembre (+22% /2021). Les deux postes principaux de cet indice composite sont l’achat du broutard (63%) et l’alimentation des animaux (24%).

L’inflation générale a poursuivi son accélération en octobre selon Istat (+12% /2021 contre +8,9% en septembre). L’indice des prix des produits alimentaires a atteint +14% /2021 en octobre, contre +12% en septembre. L’inflation s’accélère aussi en viande bovine (+8,4% /2021 en octobre), mais reste moindre que pour les autres produits animaux (+18% pour la volaille, +19% pour les œufs et +15% pour les fromages). La viande porcine suit une évolution parallèle à celle de la viande bovine (+8,7% en octobre /2021).

La consommation italienne de viande bovine calculée par bilan sur les 7 premiers mois de l’année était en hausse de +4% par rapport au très bas niveau de 2021, mais restait en baisse de -6% /2019. Les importations de viande bovine se sont rétablies par rapport à 2021 (+5%), mais sont restées en recul de -8% /2019. L’Italie a importé 186 000 téc de viande bovine fraîche entre janvier et juillet, dont 38 000 téc de Pologne (-15% /2019) et 32 000 téc de France (-13% /2019). La viande espagnole a poursuivi sa percée avec 27 000 téc (+42% /2021, +69% /2020 et +107% /2019 !).

ALLEMAGNE : les prix repartent à la hausse

En Allemagne, les prix des jeunes bovins sont repartis à la hausse en octobre. Certes, la forte réduction du pouvoir d’achat dans le contexte inflationniste limite la demande, mais l’offre limitée soutient les prix. Les experts allemands envisagent d’ailleurs une poursuite de la hausse des cours jusqu’aux fêtes de fin d’année. Les températures fraîches sont en outre propices à la consommation de viande bovine.
Ainsi, les cotations des jeunes bovins restaient en hausse de +16% /2021 début novembre, à 5,23 €/kg de carcasse pour le JB U, 5,16 €/kg pour le JB R et 4,87 €/kg pour le JB O.

L’inflation a atteint +10,4% en octobre en rythme annuel, d’après Destatis (contre +10% en septembre), son niveau le plus haut depuis 1951 ! L’indice de prix de l’énergie était à +43% et celui de l’alimentation à +20% (contre +19% en septembre). La viande bovine a atteint +23% en octobre, contre +21% pour la viande de porc, 30% pour la volaille et +29% pour les fromages.

Les abattages de jeunes bovins sont toujours limités. Sur les 8 semaines 37 à 44, ils étaient en baisse par rapport aux années précédentes (-2% /2021 et -8% /2020).

ESPAGNE : la hausse de production n’empêche pas celle des prix

En Espagne, la production de jeunes bovins poursuit sa hausse ce qui permet aux exportateurs de profiter de la pénurie d’offre sur les autres marchés européens. Sur les 8 premiers mois de l’année, les abattages de jeunes bovins mâles et femelles ont totalisé 403 000 téc (+4% /2021), dont 133 000 téc de bovins jeunes de 8-12 mois (-2% /2021), 186 000 téc de taurillons (+7% /2021) et 85 000 téc de génisses (+5% /2021).

Certes, la flambée des prix des matières premières inquiète dans un pays où l’engraissement est principalement basé sur des rations sèches très dépendantes de l’importation de céréales et de tourteaux et dont le coût des aliments achetés représente plus de la moitié du coût de production d’un JB. Mais il semble que jusqu’alors les engraisseurs parviennent à y faire face, en témoigne le maintien des flux de petits veaux français vers l’Espagne (lien vers article petits veaux).


Malgré le dynamisme des sorties, les prix des JB ont encore gagné +8 à +12 centimes en octobre grâce aux flux gagnés dans les circuits cheville en Italie et en Grèce, très rémunérateurs. Le JB U espagnol cotait 5,28 €/kgéc en semaine 44 (+26% /2021), le JB R 5,11 (+26% /2021) et le JB O 4,84 €/ (+26% /2021).

La demande nationale est en retrait avec la baisse du pouvoir d’achat. L’inflation générale a toutefois ralenti (+7,3% sur un an en octobre contre +8,9% en septembre) grâce à la baisse des prix de l’électricité (-22% sur un mois), résultat de l’application de l’exception ibérique sur les tarifs européens de l’électricité. La hausse des prix des produits alimentaires s’est en revanche accélérée pour atteindre +15% sur un an, contre +13% en septembre.

POLOGNE : les cours regagnent 30 centimes en 3 semaines

En Pologne, les cours des JB, qui avaient fléchi en début d’automne, sont repartis à la hausse mi-octobre, en zloty mais encore plus en euro du fait du renforcement de la monnaie nationale. La cotation du JB R a regagné +30 centimes pour remonter à 4,94 €/kg de carcasse en semaine 44 (+13% /2021 et +68% /2020). Celle du JB O a regagné +28 centimes à 4,77 €/kg (+14% /2021 et +67% /2020).

Après une longue expansion depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE en 2004, la production polonaise de jeunes bovins recule désormais depuis deux ans, par manque de petits veaux à engraisser, le cheptel laitier polonais se réduisant comme ailleurs dans l’UE. Sur les 8 premiers mois de l’année, les volumes de jeunes bovins mâles et femelles abattus n’ont ainsi totalisé que 264 000 téc (-4% /2021 et -7% /2020), dont 205 000 téc de taurillons (-6% /2021 et -10% /2020) et 59 000 téc de génisses (+2% /2021 et +7% /2021). La part croissante de femelles dans la production témoigne d’une part de la difficulté croissante à trouver des veaux mâles et d’autre part de la mise en place d’une filière génisse pour servir le marché italien, friand de « scottone ».

Viandes bovines » Femelles » Europe »

Fin de la baisse saisonnière, sauf outre-Manche

Les cotations des réformes en ont fini avec leur baisse saisonnière et sont même reparties à la hausse sur le Continent où l’offre reste limitée. Ce n’est pas le cas en Irlande ou en Grande-Bretagne où les abattages sont plus soutenus pour décharger les herbages.

ALLEMAGNE : abattages limités et fin de baisse saisonnière des cours

En Allemagne, l’inflation continue de progresser. Depuis le début de l’année, les achats de viandes au détail ont été en retrait marqué par rapport à une année 2021 marquée par les fermetures des restaurants. En cumul sur les 3 premiers trimestres de l’année, les ventes au détail de viandes se sont repliées de -10% /2021 en volume. La viande bovine, particulièrement concernée en 2021 par le report de consommation depuis la RHD vers la vente au détail, connait un recul plus marqué à -22%. Bien qu’en progression à deux chiffres, la proportion de substituts de viande reste très minoritaire.

Sur les 8 premiers mois de 2022, les approvisionnements en viande bovine ont été en forte baisse dans le pays, aussi bien par rapport à l’année 2021 que par rapport à l’avant pandémie. Les abattages ont plafonné à 660 000 téc (-7% /2021 et -18% /2019) et les imports ont été en fort retrait (-6% /2021 et -12% /2019 à 266 000 téc). Malgré des exports eux aussi en recul (-2% /2021 et -11% /2019 à 217 000 téc), la consommation calculée par bilan s’était nettement repliée, à 710 000 téc (-8% /2021 et -17% /2019).

Malgré le rebond saisonnier des abattages de réformes, ceux-ci restent très en deçà des années précédentes. Entre les semaines 40 et 44, les abattages de vaches étaient toujours limités (-18% /2021 et -16% /2020). Les éleveurs semblent retenir leurs vaches pour profiter de la hausse du prix du lait.

Même si la demande en viande de réforme reste limitée, face à cette offre automnale très réduite, les cours ne reculent plus et progressent même légèrement ces dernières semaines. Ils sont toujours nettement au-dessus des niveaux des années précédentes. En semaine 44, la cotation de la vache O atteignait 4,17 €/kgéc (+16% /2021 et +70% /2020), +3 centimes par rapport au plus bas en semaine 41.

POLOGNE : les cours des réformes sont repartis à a hausse

En Pologne, la baisse des cotations des réformes s’est arrêtée et les cours sont désormais orientées à la hausse. En un mois, le cours de la vache O a repris 16 centimes (+4%) depuis le creux de la semaine 41 pour atteindre 4,34 €/kg de carcasse en semaine 44 (+27% /2021 et +81% /2020), toujours au-dessus des années précédentes. Le renforcement du zloty face à l’euro participe à la hausse.

Sur les 8 premiers mois de 2022, les abattages de vaches ont progressé et atteint 100 000 téc (+4% /2021, +8% /2020, +5% /2019, mais -4% /2018) alors que 2020 et 2021 avaient été affectés par le covid-19 (restriction sur la RHD dans toute l’Europe) et 2019 par des scandales sanitaires.

La progression des abattages est à mettre en relation avec le recul du cheptel de vaches selon l’enquête de juin 2022 (-180 000 têtes ou -8% /2021) affaiblissant le potentiel de production polonais. Le fort recul du cheptel concerne les vaches laitières, dont le nombre est tombé à 1,85 million de têtes (-260 000 têtes ou -12% /2021). A contrario, les effectifs de vaches allaitantes progressaient, mais restent très minoritaires avec désormais 360 000 têtes (+80 000 têtes ou +32% /2021).

IRLANDE : la baisse saisonnière des cotations continue face à la progression des abattages

En Irlande, la détérioration rapide des conditions climatiques en octobre a entraîné une forte augmentation des abattages de gros bovins. D’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais, les abattages de l’ensemble des gros bovins étaient encore supérieurs à ceux des années précédentes entre les semaines 41 et 44 (+7% /2021 et 2020). La progression saisonnière des abattages de réformes était encore plus marquée (+13% /2021 et +7% /2020). D’après plusieurs observateurs, cet afflux pourrait désormais se tarir, les acheteurs des abattoirs étant depuis peu plus actifs pour garantir leurs approvisionnements en vue des fêtes.

En attendant, l’offre abondante a fait pression sur les prix. La cotation de la vache O a de nouveau reculé, perdant -27 centimes entre les semaines 41 et 44 (-6%) à 3,88 €/kg de carcasse en semaine 44 (+13% /2021 et +36% /2020), niveau très en deçà des principaux producteurs sur le Continent. La tendance est similaire pour la cotation du bœuf R3 qui a perdu -13 centimes sur la même période (-3%) à 4,51 €/kg (+9% /2021 et +25% /2020).

Les groupes industriels irlandais entrent désormais dans une des phases les plus intenses de l’année pour préparer les Fêtes. La demande des abattoirs devrait donc être ferme et pourrait soutenir les prix dans les prochaines semaines.
Si l’inflation fait pression sur les achats de viande bovine outre-Manche et sur le Continent d’après Bord Bia, la viande irlandaise reste compétitive alors que disponibilités restent globalement limitées, notamment pour la transformation ou la RHD. Ainsi sur les huit premiers mois de 2022, les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée étaient en très forte hausse, avec 380 000 téc expédiées (+15% /2021 ; +11% /2020 et +6% /2019).

ROYAUME-UNI : tendances opposées entre réformes et animaux jeunes

Au Royaume-Uni, sur les 9 premiers mois de 2022, les abattages d’animaux jeunes (prime cattle) ont été relativement stables (= /2021) quand les abattages de vaches ont augmenté (+3%). Les abattages en têtes restent inférieurs à l’avant-pandémie (-1% /2019) alors que les poids des carcasses ont généralement baissé, reflétant notamment la moindre finition causée par hausse des charges.
Sur les trois premiers trimestres de 2022, la production britannique de viandes bovine et de veau s’est ainsi maintenue au faible niveau de 2021, à environ 665 000 tonnes (= /2021 ; -1% /2019).

Entre les semaines 41 et 44, les abattages de gros bovins ont néanmoins rebondi d’après l’indicateur d’AHDB (+1% /2021 ; -3% /2020). C’est essentiellement dû à la progression saisonnière marquée des réformes (+12% /2021 et +11% /2020) avec la décharge des pâtures alors que les abattages dans les autres catégories sont restés plus mesurés, notamment pour les bœufs (+2% /2021 et -5% /2020).

Les cours des bovins restent toujours bien supérieurs aux années précédentes. Toutefois, l’abondance des réformes a affecté les prix des vaches vers un léger repli, habituel à cette saison. En semaine 44, la cotation de la vache O atteignait 3,58 £/kg de carcasse (+27% /2021 et +39% /2020), soit 4,09 €/kg. C’est 13 centimes de moins qu’en semaine 39.

A contrario, avec des disponibilités plus restreintes, les cotations des animaux plus jeunes sont reparties à la hausse : 4,52 £/kg pour le bœuf R3 (+8% /2021 et +20% /2020), soit 5,16 €/kg de carcasse, 8 centimes de plus qu’en semaine 39.

En août dernier, le Royaume-Uni a importé 18 000 tonnes de viande bovine réfrigérée et congelée (-16 % /2021 ou -3 500 tonnes). L’Irlande est restée le principal fournisseur, avec des envois cependant en recul (12 400 tonnes ; -27 %). L’Allemagne était au 2ème rang des fournisseurs, très loin derrière (1 300 tonnes ; +41%). En cumul sur 8 mois, les importations ont totalisé 152 000 tonnes (+6% /2021 et +4% /2020), niveau inférieur aux importations d’avant la pandémie et le Brexit. Tandis que les exportations sur 8 mois ont approché les 84 000 tonnes (+32 % /2021), avec une progression marquée vers la France.

Viandes bovines » Maigre »

Baisse des exportations et réorientation vers l’engraissement français

En novembre, la tendance observée les mois précédents se confirme : les broutards français sont très demandés, tant pour l’exportation que pour l’engraissement en France. Les disponibilités en animaux sont faibles du fait de poursuite de la décapitalisation. Cette situation entraîne une stabilisation des cours à un niveau élevé, à rebours de la baisse automnale observée il y a encore quelques années.

Stabilisation des cotations à un niveau élevé

Depuis mi-octobre, les cours des broutards s’étaient globalement stabilisés à un niveau élevé, car le marché est très demandeur d’animaux, tant pour l’export, notamment vers l’Italie, où les cours des jeunes bovins continuent d’augmenter, que pour les mises en place en France.
Début novembre, en semaine 45, le cours du broutard charolais U de 450 kg était reconduit pour la cinquième semaine consécutive à 3,35 €/kg vif. Ce niveau restait largement supérieur à celui observé les années passées pour la même semaine (+31% ou +79 cts /2021, +46% /2020).
Le cours du Charolais U de 350 kg s’établissait à 3,50 €/kg vif en semaine 45, en progression même de +1 ct par rapport à la semaine 44.

Le cours du Limousin E de 350 kg s’était également stabilisé à 3,65 €/kg vif entre les semaines 41 et 45, après une forte hausse de près de 25 cts/kg vif depuis le milieu du mois d’août. L’écart entre le Charolais et le Limousin restait à l’avantage de ce dernier, avec une différence de 15 cts. Le mâle croisé R de 300 kg était resté quasiment stable depuis l’été, à 3,08 €/kg vif en semaine 45.
Les cours des femelles s’étaient stabilisés à un niveau élevé. La Limousine E de 270 kg cotait 3,30 €/kg vif en semaine 45, inchangé depuis la semaine 40 (+38 cts ou +13% /2021, +19% /2020). La Charolaise U de 270 kg cotait 3,35 €/kg vif en semaine 45 (+67 cts ou +25% /2021, +28% /2020) en augmentation de +7 cts sur quatre semaines, mais en léger retrait (-3 cts) par rapport à la semaine 43. La demande pour la génisse d’engraissement reste soutenue, notamment en Italie pour le marché des scottone, très mis en avant chez les transalpins.

Net recul des naissances en septembre par rapport à 2021

En septembre 2022, 304 000 veaux de mère allaitante sont nés en France (- 19 000 têtes ou -5,8% /2021 et -2,8% /2020). Sur les trois premiers mois de la campagne 2022-2023 (juillet-septembre), les naissances de veaux allaitants sont restées en très net recul, avec un cumul de 605 000 veaux nés (-24 00 têtes ou -5,8% /2021 et -7,2% /2020).

Au 1er octobre, le rythme de décapitalisation s’était encore accéléré (Lien article France) avec un effectif de 3 521 000 vaches allaitantes en France (– 117 000 têtes ou -3,2% /2021).

Les effectifs de broutards reculent également

Au 1er octobre 2022, l’effectif de broutards de 0 à 6 mois s’établissait à 636 000 têtes et suivait la tendance à la baisse des naissances et des effectifs de vaches allaitantes (-23 000 têtes ou -3% /2021, -8% /2020).

Les effectifs de broutards de 6 à 12 mois s’élevaient à 744 000 têtes, en baisse également par rapport aux années précédentes (-15 000 têtes ou -2% /2021, -2% /2020). La baisse des effectifs de broutards de plus de six mois était inférieure d’un point à la baisse des naissances observée (-2% vs -3%), ce qui traduirait une augmentation des mises en place dans les élevages engraisseurs français.

Ralentissement des exportations vers l’Italie en octobre

D’après les données SPIE-BDNI, les exportations françaises de bovins de type viande âgés de 4 à 16 mois étaient de 109 000 têtes pendant la période 9 (semaines 35 à 39), en recul de -4% /2021 et -8% /2020. Ce recul est comparable à la baisse du rythme des naissances.

D’après les données TRACES (DGAL) les exports totaux vers l’Italie de bovins de tous âges et de tous poids sur la période la plus récente, pour les semaines 40 à 45 étaient en revanche en net recul (-14 000 têtes ou -11% /2021, -13% /2020), le mardi 1er novembre ayant perturbé les expéditions de la semaine 44. En semaine 45, les exportations vers l’Italie s’étaient redressées (+500 bovins ou +2,5% /2021).

Vers l’Espagne, d’après les données TRACES (DGAL), les exportations de bovins de tous âges et poids (veaux et broutards inclus) ont été quasi maintenues sur les semaines 40 à 45 (-1% /2021, -8% /2020), tirées principalement par la demande espagnole en jeunes veaux français.

Exportations dynamiques vers l’Algérie en août

En août, les exportations vers les pays tiers étaient dynamiques d’après les Douanes. Elles concernaient exclusivement l’Algérie, avec l’envoi de 2 300 broutards (+126% /2021). Sur les huit premiers mois de l’année, le cumul des exportations vers les pays tiers avait cependant largement diminué (-9 500 têtes ou -21% /2021, -4% /2020) du fait notamment de l’arrêt des exportations vers Israël, en cohérence également avec la faiblesse des disponibilités.

Viandes bovines » Veaux de boucherie »

La faiblesse des disponibilités stimule les prix

Le prix du veau gras a poursuivi sa hausse saisonnière, en lien avec l’augmentation de la demande à l’automne et la faiblesse des mises en place au printemps dernier qui entraîne la baisse actuelle des abattages. Le prix des matières premières lactées s’est bien assagi depuis cet été tandis que le prix du propane utilisé par les éleveurs, corrélé au prix du pétrole, reste encore cher.

Hausse saisonnière du cours du veau gras

Les cotations des veaux gras ont connu une hausse saisonnière rapide cet automne, avec la reprise de la consommation liée aux températures plus fraîches. Le recul de l’offre en veaux finis depuis le début de l’année a soutenu cette hausse.
Mi-novembre (semaine 45), le cours du veau rosé clair O élevé en atelier atteignait 7,20 €/kg de carcasse, gagnant encore +18 centimes en 4 semaines. L’écart entre le cours de 2022 et celui de 2021 s’est maintenu depuis septembre (en semaine 45 : +15% /2021 ou +91 cts, et +25% /2020 ou +1,45 €).

Prix-veau-rose-clair-O-en-atelier-a-7,20-Eur-par-kgec-en-s45-soit-plus 15 %-ou-91-cts-par-rapp-a-2021

Le veau rosé clair R élevé en atelier a lui aussi profité de la hausse saisonnière et cotait 7,54 €/kgéc en semaine 45 (+11% /2021 ou +76 cts et +19% /2020 ou +1,21 €). Mais l’écart entre le prix du veau rosé clair O et celui du veau rosé clair R s’est encore réduit de quelques centimes en 5 semaines, pour atteindre 32 centimes en semaine 45. Cela réduit l’intérêt de produire des veaux R, souvent nourris avec davantage de poudre de lait, plus onéreuse que les matières premières lactées utilisées dans l’alimentation des veaux O.

En veau sous la mère, la cotation a également suivi une hausse saisonnière. Le veau rosé clair U élevé au pis valait 9,15 €/kgéc en moyenne sur les quatre dernières semaines (+7% /2021 ou +56 cts et +8% /2020 ou +69 cts).

Le prix des matières premières lactées s’assagit

Depuis cet été, le prix des matières premières lactées reflue sur les marchés mondiaux et en France. Cette baisse s’explique par le recul de la demande chinoise, qui libère un surplus de poudres de lait néo-zélandaise sur le marché mondial, à prix attractif. Les Etats-Unis apportent également un surplus qui pèse sur les marchés. Ainsi, le prix de la poudre de lait maigre en France s’est replié depuis la semaine 42 sous son niveau de 2021 à la même époque, à 2 980 €/t en semaine 44 (-3% /2021 et -13% depuis le début de l’année).
Le prix de la poudre de lactosérum doux recule depuis l’été du fait de la baisse de la demande. Elle cotait 910 €/tonne en semaine 44, en recul de -12% /2021 et -24% depuis le début de l’année.

le-lactoserum-doux-recule-depuis-cet-ete-a-910-E-par-tonne-soit-12-par-rapp-a-2021

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux (partie fibreuse) du mois de septembre atteignait – comme en août – 148,5 points (+31% /2021 et +46% /2020). Les prix des céréales demeurent à haut niveau, la volatilité restant présente du fait des incertitudes sur les expéditions de céréales ukrainiennes.

Côté éleveur, les coûts de production restent très élevés. Le cours moyen du baril de Brent (Mer du Nord) dont le propane – utilisé en atelier veau – est un coproduit, se situait à 95 €/baril en octobre 2022, très nettement supérieur aux nivaux des années passées (+33% /2021 et +176% /2020).

Prix-du-petrole-a-95-Eur-par-baril-Brent-en-oct-2022-soit-31-par-rapp-a-2021

Chute des abattages de veaux en octobre

Le niveau d’abattages de veaux gras plus soutenu au mois de septembre, stimulé par la rentrée scolaire, diffère de la situation d’octobre marquée par des chaleurs inhabituelles qui ont participé au net repli des abattages (-8,7% /2021 à 94 000 têtes). De plus, les effectifs abattus sont issus des mises en place d’avril, particulièrement réduites lors du creux printanier des naissances laitières, plus prononcé en 2022. Enfin, l’inflation en France, bien qu’inférieure à la moyenne européenne, a des effets négatifs sur les ventes des produits de grande consommation et du frais libre-service.

Abattages-de-veaux-en-octobre-en-chute-de-8,7%-en-tetes-par-rapp-a-2021

En cumul sur les 10 premiers mois de l’année, les abattages de veaux de boucherie ont totalisé 933 000 têtes, toujours en net recul de -6,0% /2021 (-60 000 têtes) et -6,6% en téc soit -10 000 téc, pour un total de 138 000 téc produites.

En octobre, le poids carcasse des veaux gras était en recul saisonnier, à 145,3 kg (-4,7 kg /octobre 2021 où le poids des veaux gras avait fortement progressé pour amortir les charges fixes des abattoirs et -1,7 kg /octobre 2020). Cet allègement des carcasses traduit la fluidité du marché et sans doute la volonté de certains abatteurs de ne pas trop alourdir les veaux dans un contexte de coûts de production supérieurs à ceux de l’an passé.

Poids-carcasse-des-veaux-gras-en-recul-saisonnier-a-145,3-kg-carc-soit-1,7-kg-compare-a-2020

La production des Pays-Bas stable d’une année sur l’autre

La production de viande de veau aux Pays Bas a progressé en août (19 000 téc soit +3,3% /2021) grâce au dynamisme de la RHD européenne cet été, et en prévision de la rentrée des cantines scolaires et d’entreprises.
En cumul de janvier à août 2022, les Pays-Bas ont produit 145 000 téc de viande de veau, en légère progression de +0,9% /2021, mais toujours en recul de -2,6% /2018, 2019 ayant été une année de production exceptionnellement élevée. La bonne tenue des abattages s’explique principalement par le regain de dynamisme de la RHD. Par ailleurs, les mises en place n’ont pas été restreintes contrairement à la situation française (+5,2% d’abattages en têtes depuis le début de l’année, comparé à 2021, soit +46 000 veaux abattus, et +24 000 têtes /2020).

Abattages-aux-pays-Bas-en-hausse-de-0,9%-sur-janv-aout2022

La cotation du veau pie-noir néerlandais est stable depuis la semaine 41, à 6,10 €/kgéc en semaine 45. L’écart avec l’année 2021 s’amenuise (+11% /2021 ou +56 cts et +27% /2020).

En Italie à Modène, le prix veau gras pie-noir est stable depuis la semaine 38 rejoignant sa valeur de 2021, à 6,48 €/kg éc en semaine 45 (+1% /2021 et +34% /2020).

Viandes bovines » Veaux nourrissons »

Toujours plus de jeunes veaux laitiers vers l’étranger

Le cours du jeune veau laitier mâle de 45-50 kg a suivi sa baisse saisonnière liée à la hausse des disponibilités à l’automne. Les exports de veaux progressent encore vers l’Espagne, qui a engraissé beaucoup plus de bovins en 2022 qu’en 2021 et dont les abattages sont dynamiques.

Poursuite de la baisse saisonnière du prix du jeune veau laitier

La cotation du veau mâle laitier de 45-50 kg, destiné à l’engraissement de veau en France, a poursuivi sa baisse automnale liée à la hausse des disponibilités en veaux au moment du pic des naissances et à la relative prudence des mises en place en veaux de boucherie, en JB et bœufs laitiers. En semaine 46, le veau mâle laitier cotait 58 €/tête, mais restait au-dessus des valeurs des années passées (+8 € /2021 et +9 € /2020).

Le veau mâle laitier un peu plus âgé, de 50-55 kg, cotait 84 €/tête (+13 € /2021 et +14 € /2020).

Le cours du veau mâle de type viande, croisé lait-viande ou mixte a suivi une baisse saisonnière moins marquée, liée à la demande espagnole pour ce type de veaux. Il cotait 183 €/tête en semaine 46 (+25% ou +36 € /2021 et +12 € /2020). Enfin, le veau femelle de type viande, croisé lait-viande ou mixte a encore mieux résisté, à 143 €/tête soit +56 €/2021 ou +64% et +31 €/tête ou +28% /2020, les Espagnols engraissant des femelles pour leur marché intérieur et pour le marché italien notamment.

Naissances de veaux de mère laitière en forte baisse en septembre

Seuls 348 000 veaux de mère laitière sont nés en septembre, soit une nette baisse de -5% /2021. Le nombre des veaux nés de mère laitière recule fortement depuis le début de la nouvelle campagne 2022-2023, du fait de la chute des entrées de primipares dans le cheptel laitier français. Ainsi entre juillet et septembre, 902 000 veaux laitiers sont nés, en recul de -6,2% /2021-2022 et -7% /2020-2021.

Au 1er octobre, la baisse du cheptel national de vaches laitières s’est donc accentué, avec 3 434 000 vaches présentes (-2,4% /2021 ou -84 000 vaches).

Exportations de jeunes veaux toujours en croissance en septembre

Selon SPIE-BDNI en période 9 (semaines 35 à 39), 47 000 veaux laitiers de moins de deux mois ont été exportés (+3% /septembre 2021, déjà un mois record l’an passé). Au total, 285 000 têtes ont quitté la France entre les semaines 1 et 42 (jusqu’au 23 octobre) soit +6% /2021 et +16% /2020. 90% de ces veaux sont destinés à l’Espagne, dont la demande progresse.

En Espagne, cet intérêt pour le veau laitier se traduit dans la bonne tenue de la cotation du veau frison mâle de moins d’un mois. En semaine 43, le cours s’établissait à 127 €/tête (+31% ou +31 € /2021) ; l’écart entre le cours de 2022 et celui de 2021 s’accentuant depuis septembre.
La production de jeunes bovins mâles et femelles de moins de 24 mois a progressé en Espagne depuis le début de l’année, entrainant la hausse des abattages de JB (+4%/2021).