Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 301 Mai 2019

Viande ovine

Recul saisonnier des cours européens

Après une embellie autour de Pâques, les cotations sont aujourd’hui orientées à la baisse en France, au Royaume-Uni et en Irlande, en lien avec le repli de la demande suivant les festivités.

Viande ovine » France »

Les cours repartent à la baisse

Après avoir atteint un pic la semaine précédant Pâques, le cours de l’agneau lourd français entame son repli saisonnier, soutenu malgré tout par une offre limitée en agneaux.

Effondrement des abattages d’agneaux en mars suite au décalage de la date de Pâques

Alors qu’elle avait eu lieu le 1eravril en 2018, la fête de Pâques s’est déroulée le 20 avril en 2019. Le pic d’abattage d’agneaux pour les festivités a donc été retardé de 3 semaines pour coïncider avec celui de la demande. À 322 000 têtes en mars, les abattages français d’agneaux ont ainsi chuté de 30% par rapport à mars 2018.

Les abattages d’ovins adultes ont également reculé de 2%, à 44 000 têtes sur le mois. La production française de viande ovine s’est ainsi établie à 7 100 téc en mars, soit 24% sous son niveau de 2018.

Les importations de viande ovine ont également chuté

À 8 200 téc en mars, les importations françaises de viande ovine se sont repliées de 12% par rapport à l’année précédente, pénalisées par la baisse des arrivées en provenance de Nouvelle-Zélande (-26% /2018, à 2 000 téc), d’Irlande (-3% à 1 200 téc) et d’Espagne (-20% à 1 100 téc). Les achats en provenance du Royaume-Uni ont toutefois progressé de 1% (à 3 000 téc).

À respectivement 5,85 €/kg équivalent carcasse et 5,35 €/kg éc, les prix des carcasses d’agneaux réfrigérées importées d’Irlande et du Royaume-Uni étaient en outre 6% et 10% moins chères que l’année précédente, pesant ainsi davantage sur le cours français.

Repli saisonnier de la cotation après le pic de demande pascale

Dopé par le dynamisme de la demande à l’approche de Pâques, le cours de l’agneau lourd français est monté à 6,67 €/kg de carcasse la semaine précédant les festivités (semaine du 15 au 21 avril 2019). Il restait toutefois inférieur de 8 centimes (-1%) à son haut niveau de Pâques 2018.

Il a ensuite entamé sa baisse saisonnière, habituelle après le pic de demande. Malgré des prix à l’import en recul, l’offre relativement limitée en agneaux a toutefois permis de contenir le recul de la cotation. À 6,43 €/kg de carcasse début mai, elle dépassait de 34 centimes (+2%) sa valeur de 2018.

Viande ovine » UE et monde »

Les exportations britanniques devraient à nouveau se replier en 2019

Suite au recul des naissances en 2018 et à la nouvelle baisse attendue cette année, les abattages d’agneaux britanniques devraient à nouveau diminuer en 2019 et limiter les exportations du pays.

Les cours reculent outre-Manche

Alors qu’en 2018, le manque d’agneaux avait conduit à la flambée des cotations au Royaume-Uni et en Irlande, la hausse des disponibilités en agneaux de la nouvelle saison pèse sur les cours cette année. Début mai, l’agneau britannique cotait ainsi seulement 5,28 €/kg de carcasse, soit 1,26 euro de moins que l’année précédente (-19%).

En Irlande, le « hogget » (agneau de fin de saison) était également inférieur de 85 centimes (-14%) à sa valeur de 2018 (à 5,35 €/kg de carcasse), tandis que les premiers agneaux de la nouvelle saison valaient 6,40 €/kg de carcasse (-60 centimes /2018 soit -9%).

La production et les exportations sont toujours attendues en baisse au Royaume-Uni pour 2019

Après un recul au 1ertrimestre 2019, lié à la diminution du nombre d’agneaux de report (conséquence directe de la baisse des naissances en 2018 à cause des mauvaises conditions climatiques du début d’année), les abattages d’agneaux britanniques devraient poursuivre leur repli sur l’ensemble de l’année. La contraction du cheptel reproducteur fin 2018 (-4% à 14 millions de brebis et agnelles saillies) laisse en effet augurer une nouvelle baisse des naissances pour 2019 et donc des abattages d’agneaux (-2% /2018 sur l’ensemble de l’année). Une hausse temporaire pourrait toutefois être envisagée au 2ème trimestre, au moment de l’arrivée des agneaux de la nouvelle saison.

Malgré la hausse attendue des abattages d’ovins adultes (+5% /2018) en lien avec le vieillissement du cheptel, la production britannique de viande ovine devrait ainsi reculer de 1% par rapport à 2018. La chute attendue des importations de viande ovine, suite au tassement des disponibilités océaniennes, devrait venir limiter encore davantage les disponibilités britanniques, et donc les exportations (-4% /2018). Les choix réalisés dans le cadre du « Brexit » pourrait néanmoins fortement impacter le niveau des envois, notamment en cas d’absence d’accord au 31 octobre 2019.

Malgré une hausse globale, les exportations néozélandaises de viande ovine diminuent vers l’UE

L’augmentation de la production (+7% /2018, à 50 700 téc en mars) et la progression de la part exportée ont permis aux exportations néozélandaises de grimper de 18% en mars, à 57 200 téc. Comme pour les mois précédents, le dynamisme des envois vers la Chine (+41% à 28 600 téc) a limité les expéditions destinées à l’Union européenne (-11% à 14 300 téc). Les envois vers la France ont toutefois bondi de 21%, à 1 000 téc.