Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 323 Décembre 2020 Mise en ligne le 15/12/2020

Viande ovine

L’offre réduite tend les prix

En Océanie comme au sein de l’Union européenne, la production de viande ovine s’amenuise, comparativement aux volumes des années précédentes. Malgré des freins persistants dans les échanges, dus à la pandémie de Covid-19, la demande internationale reste forte face à des disponibilités limitées. Les prix de la viande ovine chez de nombreux exportateurs sont donc élevés en cette fin d’année.

Viande ovine » France »

Disponible français en retrait et cours en hausse

La cotation de l’agneau français ne cesse de croître à l‘approche des fêtes de fin d’année, après s’être stabilisée quelques semaines autour des 7 €/kg. Par le biais d’abattages et d’importations de viande ovine en recul, l’offre reste limitée. Face à une consommation timide, ces disponibilités restreintes soutiennent le cours français.

Le cours français croît de façon saisonnière à l’approche des fêtes

L’offre est particulièrement en retrait cette année, ce qui soutient la cotation. Celle-ci a continué de progresser, de façon saisonnière, pour s’établir à 7,21 €/kg en semaine 49 (se terminant le 6 décembre), soit +54 centimes d’une année sur l’autre. Niveau jamais atteint, au moins depuis 10 ans.

Le maintien d’importations de viande ovine très modérées participe également à alléger le marché français et, in fine, à faire monter la cotation.

Production française toujours réduite

En octobre, le nombre d’agneaux abattus a diminué de -1%, celui des réformes de -9%, ce qui porte la production totale de viande ovine à -3% /2019. Les abattages seraient demeurés réduits en novembre, d’après les premières remontées des abattoirs.

De janvier à octobre, la production de viande ovine enregistre une légère baisse, de -1% /2019, avec des abattages d’agneaux stables et de réformes en forte baisse (-4%).

Les importations françaises chutent de nouveau en octobre

Après avoir été stables en septembre, les importations françaises de viande ovine sont reparties à la baisse au mois d’octobre (-7% / 2019), conformément à la tendance générale de 2020. Les importations de viande irlandaises sont demeurées croissantes (+5% /2019), tout comme celles de Nouvelle-Zélande (+2%), lesquelles sont dynamiques vers l’UE-27 comme vers le Royaume-Uni depuis quelques mois déjà (accord commercial en cours). Elles ont en revanche baissé en provenance du Royaume-Uni (- 20%) et d’Espagne (-14% /2019).

De janvier à octobre, le cumul des importations de viande ovine s’établissait alors à 67 900 téc, soit – 11% /2019.

La consommation française poursuit son léger recul en octobre

En octobre, la consommation calculée par bilan était en légère baisse (-3% / 2019 et -10% / 2018), en raison d’importations et d’abattages en retrait d’une année sur l’autre. Cumulée sur 10 mois, elle accuse toujours un net repli, estimé à -6% /2019, principalement en raison de la chute des importations.

Viande ovine » UE et monde »

Le repli de l’offre limite les envois

A l’approche des fêtes de fin d’année, la production baisse d’une année sur l’autre, au Royaume-Uni comme en Irlande. Alors qu’elle était légèrement repartie à la hausse en septembre, elle a de nouveau reculé en octobre en Nouvelle-Zélande. En Australie, la reconstitution du cheptel ovin se poursuit et limite franchement le disponible en agneaux et réforme.

Royaume-Uni : production réduite face à une demande dynamique

La demande intérieure est dynamique au Royaume-Uni : la campagne « Make it lamb », lancée conjointement aux sorties d’agneaux de nouvelle saison (juillet-août) et pour une durée de six semaines, a porté ses fruits. Cette campagne aurait marqué les esprits des consommateurs britanniques et stimulée les ventes cet automne.

En revanche, après s’être stabilisée en septembre, la production de viande ovine britannique a de nouveau baissé en octobre (-7% / 2019). Les abattages d’agneaux ont diminué de -5% et ceux des réformes ont chuté de -24%, ce qui porte le cumul sur 10 mois à 238 000 téc, soit -6% /2019 (-15 000 téc).

Face à une demande élevée et une offre en berne, le cours de l’agneau britannique continue de croître de façon saisonnière, à quelques semaines des fêtes de fin d’année, et reste élevé. En semaine 48, il s’établissait à 5,29 €/kg, soit 38 centimes de plus que l’an passé, et 81 centimes de plus qu’en 2018.

Les exportations britanniques de viande ovine ont chuté en septembre de -22% /2019,en premier lieu vers la France (-23%), l’Allemagne (-27%) et l’Irlande (-31%). Sur 9 mois, le volume des envois était inférieur de -9% à celui de l’an dernier.

Pourtant en net retrait depuis le début de l’année (-7% sur 9 mois), les importations de viande ovine ont bondi en septembre, de +41% / 2019, principalement en provenance d’Océanie, probablement en raison de la forte attractivité prix sur le marché britannique.

Irlande : prix des ovins boostées par des exportations dynamiques

La cotation irlandaise reste à des niveaux élevés, tirée d’une part par le cours de l’agneau français, et d’autre part par une offre intérieure inférieure à la demande. Elle s’établissait à 5,26 €/kg en semaine 48, soit 0,79 €/kg de plus qu’en 2019 la même semaine.

En effet, selon Irish Farmer Journal, les approvisionnements sont toujours serrés. Les abattoirs continuent de batailler pour atteindre le débit requis. Les bouchers et grossistes augmentent leur activité : d’autant plus de concurrents sur le marché.  En novembre, la baisse des abattages d’ovins s’est accentuée, de -13% /2019.

La bonne performance de l’agneau dans le commerce de détail tout au long de l’année devrait s’intensifier au cours des prochaines semaines, à l’approche de Noël, selon le président de l’IFA (Irish Farmer Association), Sean Dennehy.

Sur 9 mois, l’Irlande a vu ses exportations progresser de +5% /2019 en volume et bondir de +15% en valeur, tirant à la fois profit du retrait de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni sur le marché européen.

Australie : des exportations modérées malgré la hausse saisonnière de l’offre

Malgré une demande extérieure forte, l’Australie est toujours limitée par sa production temporairement restreinte. La recapitalisation du cheptel ovin se poursuit, diminuant le disponible exportable. En octobre, les envois australiens étaient inférieurs de -15% à ceux de l’an passé, avec notamment -31% à destination de la Chine et -4% à destination des États-Unis.

Les exportations australiennes de viande ovine vers les pays asiatiques ont reculé en 2020. Elles ont baissé de -11% vers l’Asie du Sud-Est. La réduction de l’activité de restauration, l’incertitude économique due à la pandémie et l’appréciation du dollar australien ont contribué à cette baisse des volumes exportés.

Nouvelle-Zélande : offre restreinte face à une demande internationale élevée

En Nouvelle-Zélande, les abattages d’agneaux étaient en baisse de -3% d’une année sur l’autre en octobre. En revanche, ceux des réformes ont fortement augmenté, de +28% /2019. Avec des poids de carcasse relativement stables d’une année sur l’autre pour les agneaux destinés à l’export, la production de viande ovine a baissé de -2% le même mois, à 36 100 téc.

De janvier à octobre, la production cumulée de viande ovine néozélandaise est légèrement haussière, de +1% /2019, à 368 600 téc.

Les envois de viande ovine néozélandaise ont chuté en octobre (-14% /oct.2019). Cumulés sur 10 mois, ils sont stables d’une année sur l’autre, à 365 000 téc. Les envois vers la Chine sont en baisse pour le 3ème mois consécutif, à -21% /2019. Vers l’UE (UE-27 + Royaume-Uni), ils ont également diminué de -10%.