Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 326 Mars 2021 Mise en ligne le 16/03/2021

Viande ovine

Les disponibilités mondiales reculent encore début 2021

Début 2021, les disponibilités mondiales en viande ovine continuent de diminuer. Hormis en France où les sorties d’agneaux laitiers stimulent la production, les abattages sont en repli dans de nombreux pays producteurs fournisseurs comme l’Irlande ou le Royaume-Uni.

En Nouvelle-Zélande et en Australie, le constat est le même. Ce repli de l’offre, face à une demande mondiale toujours forte, fait grimper les prix de la viande ovine.

Viande ovine » France »

Fermeté des cours grâce à un marché fluide

Le marché de l’agneau français se porte bien en ce début d’année 2021. Malgré une offre plus importante (production française et importations) sur les deux premiers mois de l’année, des achats dynamiques, notamment en boucherie de détail, auraient permis d’absorber les volumes. Ainsi, la cotation se maintient à des niveaux très élevés.

Le cours français entame sa hausse saisonnière quelques semaines avant Pâques

La cotation française poursuit sa remontée saisonnière. A 6,99 €/kg en semaine 9 (se terminant le 7 mars soit près de 5 semaines avant Pâques), elle était supérieure de +51 centimes à son niveau de 2020 la même semaine et de +1,11 €/kg à celui de 2019.

Face à un marché plus étoffé que l’an passé à la même période, les achats des Français sont actifs. La fermeture de la RHD et le couvre-feu dès 18 h semblent jouer en la faveur de l’agneau. Les boucheries de détail ont le vent en poupe : Kantar indiquait une hausse des volumes de viande d’agneau achetés de +43% d’une année sur l’autre au sein des circuits spécialisés en décembre 2020. Cette forte demande est restée active début 2021, compte tenu du niveau des cours français.

Les opérateurs de la filière retiennent tout de même leur souffle à l’approche des festivités pascales, ayant toujours en tête le scénario de l’an passé.

La production française en hausse début 2021

En janvier 2021, la production française de viande ovine a rebondi, avec une hausse de +10% des abattages d’une année sur l’autre, à 5 800 téc. Les abattages d’agneaux ont augmenté de +12%, tandis que les réformes ont baissé de -2%.

D’après les premières remontées des abattoirs, la production serait restée plus active en février 2021 qu’en février 2020.

Malgré de bons signaux en début d’année, les abatteurs craignent de manquer d’agneaux pour Pâques : début mars, les coopératives relèvent un déficit de sorties d’agneaux, estimés à de près de 5 000 têtes par semaine.

Les importations françaises ont augmenté en janvier 2021

Les importations françaises de viande ovine ont aussi rebondi en janvier 2021 (+8% /2020), rompant ainsi la tendance à l’œuvre en 2020.

Contre toute attente, elles ont progressé en provenance du Royaume-Uni (+20%), malgré les contraintes post-Brexit. Il s’agit peut-être de reliquats de décembre ou encore de viande britannique réservée en attente d’un possible accord, finalement exportée vers le continent, sans droits de douanes, en janvier.

Elles ont quasiment doublé en provenance d’Espagne (+42%). Ce sursaut est sans doute lié aux difficultés d’export de vif en partance du port de Carthagène vers les pays-tiers. Les agneaux ayant atteint leur temps maximal de transport maritime auraient finalement été abattus en Espagne, après décisions des services vétérinaires espagnols. La viande issue des agneaux abattus aurait été exportée, notamment vers la France.

Les importations de viande ovine en provenance d’Irlande ont reculé de -13%, reflétant la timide production irlandaise début 2021. Les achats en provenance de Nouvelle-Zélande ont également reculé, de – 9% /2020.

 

Viande ovine » UE et monde »

Les prix de la viande ovine s’envolent

L’offre réduite dans les principaux bassins exportateurs tire les prix de la viande ovine. La production a baissé en Irlande, en raison de sorties d’agneaux tardives, et au Royaume-Uni, du fait de l’affaiblissement du cheptel ovin. En Océanie, les abattages ont été aussi ralentis en janvier 2021. Face à une demande internationale élevée, les cotations atteignent des niveaux record.

Royaume-Uni : l’offre britannique très limitée début 2021

Au Royaume-Uni, les prix soutenus sur le continent combinés à une offre britannique plus restreinte, expliquent l’envolée des cours. La forte demande à l’international soutient aussi cette cotation britannique. En semaine 9, la cotation s’établissait à 6,14 £/kg, soit +0,84 £ /2020. Cela représente une hausse de +16% /2020 et +48% /2019.

Les abattages britanniques d’ovins ont fortement reculé en janvier 2021, de -18% pour les agneaux et de -38% pour les réformes. La production totale de viande ovine a alors atteint 19 200 téc, soit -21% /2020.

Les exportations britanniques ont été dynamiques vers la France en janvier 2021 malgré les contrôles aux frontières. Pour rappel, la France représente 40% des envois britanniques totaux.

Irlande : l’offre irlandaise également en repli début 2021

La cotation irlandaise continue son impressionnante ascension. A 6,95 €/kg en semaine 9, elle s’établissait à +0,95 € de plus qu’en 2020 et +1,60 € de plus qu’en 2019 la même semaine !

L’offre est restreinte. Les abattages d’ovins sont restés inférieurs à leurs niveaux de 2020 en février : -11%, à 170 090 têtes. Les Hoggets seraient rares en raison du coût élevé de la production d’agneaux précoces qui aurait entraîné une tendance à l’agnelage plus tardif. Le cheptel ovin irlandais a pourtant continué de progresser fin 2020, de +1,4% /2019.

Probablement du fait d’approvisionnements restreints, les envois irlandais de viande ovine vers la France étaient en recul en janvier /2020 (selon les Douanes françaises).

Nouvelle-Zélande : une production et des envois en recul

En janvier, la production néozélandaise de viande ovine a baissé de -8% d’une année sur l’autre, à 56 000 téc. Les abattages d’agneaux ont reculé (-14% /2020), tandis que ceux des réformes ont augmenté (+8%).

Les envois néozélandais ont aussi baissé en janvier 2021, de -8% /2020, malgré des hausses vers la Chine (+11%) et la France (+15%). Les envois vers le Royaume-Uni étaient en recul (-14%).