Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 329 Juin 2021 Mise en ligne le 15/06/2021

Viande ovine

Hausse des abattages néozélandais malgré un cheptel ovin déjà amoindri

Particulièrement sec cette année, l’automne néozélandais (de mars à mai) a incité les éleveurs à commercialiser davantage d’ovins pour ajuster leur cheptel aux disponibilités fourragères. Les exportations néozélandaises de viande ovine plus abondantes ont ainsi abreuvé un marché chinois toujours demandeur.

Au sein de l’UE, les prix particulièrement élevés et le manque de disponibilités attirent aussi les viandes néozélandaises.

Sommaire du numéro 329
Viande ovine

Viande ovine » France »

Un commerce plutôt modéré

Près de deux mois après Pâques, le marché français de la viande d’agneau s’est tassé. La demande a diminué plus vite que l’offre, provoquant une baisse de la cotation qui reste toutefois à des niveaux toujours très élevés. Les importations de viande ovine à destination du marché français ont poursuivi leur recul et, malgré la hausse des achats d’agneaux vivants, l’offre française est restée inférieure à la demande.

La cotation française poursuit sa décrue

A 7,26 €/kg en semaine 22 (se terminant le 6 juin), la cotation française continue de diminuer de façon traditionnelle. Bien que l’écart avec les niveaux des années précédentes s’amenuise légèrement, du fait d’un commerce particulièrement calme, la cotation reste exceptionnellement élevée. Cette dernière survole son niveau de l’an passé de +0,77 €/kg et de +1,13 €/kg comparé à 2019.

Des abattages français artificiellement bas en avril

En avril 2021, la production abattue était de 7 660 téc. Comparé à 2020, année durant laquelle Pâques à eu lieu à la mi-avril, la baisse des abattages a été prononcée (-15%, soit -1 300 téc). Si on compare à avril 2018 (Pâques le 1er avril 2018), l’évolution est de +3%.

Sur les quatre premiers mois de 2021, les abattages d’ovins étaient dynamiques : ils ont progressé de +8% /2020 et de +4% /2019, en volume. Les importations d’agneaux vivants sont de nouveau venues étoffer le disponible français, avec notamment des achats d’agneaux espagnols qui ont triplé d’une année sur l’autre.

Baisse des importations de viande ovine

Selon les douanes françaises, les importations de viande ovine sont restées particulièrement dynamiques en avril : +23% d’une année sur l’autre, à 8 300 téc.

Toutefois, le très probable transit par la France de viande ovine britannique continue d’étoffer ces importations françaises, et ce depuis le début de l’année. En avril, selon les douanes, les importations de viande ovine en provenance du Royaume-Uni ont plus que doublé d’une année sur l’autre.

Après déduction du ré-export, les importations de viande ovine destinées au marché français ont baissé en avril, de -3% /2020. Elles sont aussi inférieures de 4% à celles de 2018, année la plus proche de la situation de 2021 compte-tenu des dates de Pâques. En réalité, les importations de viande d’agneau ont été assez peu dynamiques en avril 2021.

Comme les mois précédents, les achats étaient en hausse seulement en provenance d’Espagne et les importations de viande ovine irlandaise ont quant à elles chuté tout comme celles en provenance de Nouvelle-Zélande.

Exportations toujours élevées en avril

Comme depuis le début de l’année, les envois français de viande ovine ont été boostés par le ré-export de viande britannique. En avril, ils ont été multipliés par 3,5 d’une année sur l’autre, totalisant 2 600 téc. Les exportations se sont de nouveau envolées vers l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas, principaux débouchés du Royaume-Uni.

 

Viande ovine » UE et monde »

Une offre toujours limitée au sein de l’UE

Tandis que la demande mondiale reste soutenue, les sorties d’agneaux sont en repli, notamment en Irlande, au Royaume-Uni et en Australie. En Nouvelle-Zélande, l’automne sec a stimulé les sorties et augmenté d’autant le disponible à l’export. Les envois vers la Chine sont restés haussiers, tout comme vers les pays de l’UE-27.

Royaume-Uni : le disponible britannique continue son repli

Au Royaume-Uni, la production abattue a poursuivi son recul en avril, de -5% /2020. Les abattages d’agneaux (-8%) comme de réformes (-7%) ont chuté, mais la hausse des poids moyens de carcasse (+2%) a partiellement atténué la pénurie d’effectifs produits.

Les importations sont toujours ralenties, de -15% /2020 au 1er trimestre, à 14 500 téc, notamment en provenance de Nouvelle-Zélande, d’Australie et d’Irlande.

Les faibles disponibilités tendent le marché et la cotation s’envole : 6,69 £/kg en semaine 21, soit +1,24 £ /2020.

Au  1er trimestre, les exportations britanniques de viande ovine ont chuté de -26% d’une année sur l’autre en volume et de -12% en valeur, selon AHDB. Les plus fortes baisses ont été enregistrées vers l’Irlande et les Pays-Bas.

Irlande : des approvisionnements toujours restreints

Les approvisionnements sont toujours limités face à une demande intérieure élevée. En semaine 21, les Hoggets étaient cotés 7,25 €/kg, soit +1,75 € /2020 et les agneaux de printemps 7,90 €/kg, soit +1,65 € /2020.

La plupart des éleveurs ovins irlandais étant passés à l’agnelage tardif, les sorties d’agneaux de printemps se poursuivent à de bas niveaux. Les sorties d’Hoggets diminuent parallèlement et de façon saisonnière, faisant baisser d’autant le disponible à l’export.

En mai, les abattages d’ovins irlandais étaient toujours ralentis (-6% /2020) si bien que les effectifs cumulés de janvier à mai ont chuté de -8% /2020. De plus, les importations d’agneaux vivants d’Irlande du Nord ont chuté depuis le Brexit. On s’attend à un regain des abattages en juin, où davantage d’agneaux seront finis.

Du fait d’une offre restreinte, les exportations irlandaises de viande ovine sont restées faibles en mars 2021 : -19% /2020, à 3 130 téc. Elles ont reculé, notamment vers le Royaume-Uni (-54%) et la France (-41%). Avec des prix extrêmement élevés, les envois ont toutefois progressé en valeur.

Nouvelle-Zélande : une production et des envois haussiers malgré un cheptel amoindri

Après un regain en mars, les abattages sont restés dynamiques en avril : +17% de viande ovine produite en volume, du fait de sorties abondantes d’agneaux (+12% /2020) et de réformes (+50%).  Depuis mars, la Nouvelle-Zélande est entrée dans sa saison automnale, particulièrement sèche cette année, pouvant expliquer les sorties abondantes d’agneaux malgré un cheptel qui ne cesse de reculer.

Le déficit de sorties d’agneaux destinés à l’export devrait demeurer au 2nd semestre 2021, selon AgriHQ, en lien avec un cheptel en repli. Ce déficit devait accentuer la baisse saisonnière des sorties d’agneaux en Nouvelle-Zélande et ainsi provoquer une hausse conjointe des prix à l’export et de la cotation néozélandaise.

Les exportations de viande ovine ont parallèlement progressé d’une année sur l’autre en avril : +6%, avec des hausses vers la Chine (+6%), le Royaume-Uni (+18%) et la France (+50%). Comparés à avril 2019, les envois sont en revanche en baisse de -8%, avec notamment un fort repli vers le Royaume-Uni (-28%) et la France (-26%), mais une hausse vers la Chine (+11%) : rappelons en effet qu’en avril 2020, les envois néozélandais vers l’UE avaient été nettement freinés par la pandémie de Covid-19.

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Viande ovine