Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 364 Septembre 2024 Mise en ligne le 16/09/2024

La cotation de l’agneau français augmente de façon saisonnière après l’été face à la diminution progressive des abattages à cette période de l’année. Le bas niveau d’offre explique son niveau historiquement élevé.

Le cours français se redresse progressivement après une baisse estivale très modérée

En semaine 35 de 2024 (se terminant le 1er septembre), la cotation atteignait 9,16 €/kg soit +0,02 €/kg d’une semaine sur l’autre et +1,16 €/kg comparée à la même semaine en 2023.

L’IPAMPA ovin viande poursuit très progressivement sa baisse amorcée fin 2022 : il était stable d’un mois sur l’autre en juillet 2024, en repli de -1% /2023. L’indice énergie et lubrifiants diminuait de -1% / juillet 2024 et d’une année sur l’autre tandis que l’indice engrais était en recul de -1% d’un mois sur l’autre et de – 8% /2023. L’indice aliments achetés était stable d’un mois sur l’autre et reculait de -6% /2023.

Le recul des abattages français se poursuit en juin et juillet

Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en recul de -5% d’une année sur l’autre sur les sept premiers mois de 2024, à 45 000 téc, et de -12% comparé à la moyenne des cinq dernières années (2019-2023). Les abattages de réformes ont baissé de -9% en têtes et de -11% en volumes, du fait d’un allègement des carcasses (-0,6 kgéc) à 26,1 kgéc. Ceux des agneaux ont aussi diminué, de -4% en effectif et en volume, avec un poids moyens de carcasse à 18,4 kgéc.
La production française se replie et, accompagnée d’importations modestes, maintient le marché sous tension.

Il est difficile et trop tôt pour évaluer un effet de la FCO (3 et 8) sur les élevages ovins, mais celle-ci pourrait impacter la production ovine dans les mois à venir : la filière est particulièrement attentive aux approvisionnements pour Pâques 2025.

On ne peut malheureusement pas connaître les importations d’agneaux ni d’ovins adultes vivants en 2024 à cause de difficultés lors des remontées des données douanières. On suppose toutefois une baisse des importations au vu des prix de l’agneau espagnol et de l’attractivité du marché marocain pour le vif. À l’inverse, et malgré la baisse de production en France, les exports de vifs augmentent, de +6% sur la période : la demande internationale en vif est forte et l’Espagne est concentrée sur le Maroc.

Les importations de viande ovine reculent toujours en juillet 2024

Sur les 7 premiers mois de 2024, les importations françaises de viande ovine ont reculé de -7% d’une année sur l’autre, à 47 000 téc : elles ont progressé en provenance de Nouvelle-Zélande (+14% /2023) et étaient stables d’Espagne. En revanche elles baissaient nettement d’Irlande (-19%) et du Royaume-Uni (-9%), notamment à cause d’un repli de la production dans ces pays.

Le disponible français se replie nettement d’une année sur l’autre

Sur 7 mois en 2024, les abattages français sont en repli d’une année sur l’autre, tout comme les importations et les exportations de viande ovine. Le disponible recule ainsi de -6% /2023 et de -12% comparé à la moyenne 2015-2019.

D’après les données du panel Kantar de FranceAgriMer, sur 7 mois en 2024, les achats des Français auraient reculé de -9% /2023 en volume alors même que le prix moyen pondéré de la viande ovine s’est enfin stabilisé.