Au premier trimestre, les cours des broutards ont été stables. La demande italienne s’est maintenue, mais s’oriente toujours vers davantage de femelles. La reprise de la demande algérienne a contrebalancé le ralentissement des achats espagnols. L’offre française continue de se réduire.
Cours stables
Sur le premier trimestre, les cours des gros bovins maigres étaient stables ou en légère hausse. A 2,58 €/kg vif en semaine 19, la cotation des Charolais U de 450 kg, plutôt destinés au marché italien, a démarré sa hausse saisonnière, soit 4 cts de plus qu’en 2018 (+2%). La demande algérienne tire les cours des mâles aubracs U de 350 kg, à 2,66 € /kg éc (+11 cts /2018, soit +4%).
Du côté des femelles, les cotations des Limousines de 270 kg vif E et U ont aussi été stables, à 2,76 € /kg éc en semaine 19, se situant à un niveau intermédiaire entre 2017 et 2018, -1% /2018 et +3% /2017.
Offre limitée
En mars, la baisse des naissances de mère allaitante s’est amplifiée. Celles-ci n’ont totalisé que 465 000 têtes, soit un déficit de 38 500 têtes par rapport à l’an passé (-7,5% /2018). Les naissances se sont élevées à 1 151 000 têtes au 1ertrimestre (-6% /2018 et -8% /2017).
La décapitalisation du cheptel allaitant en cours depuis 2017 (lien article femelles) n’explique pas toute la baisse. Il semble que les fourrages limités ou de piètre qualité ainsi que la recrudescence des cas de FCO de type 8 dans les bassins charolais et limousin aient impacté la fertilité des femelles en 2018 et provoqué de nombreuses naissances de veaux non viables.
Les stocks de broutards de 0 à 6 mois au 1eravril ont ainsi chuté à 981 000 têtes, soit de -3% /2018 et de -7,5% /2017. Les 594 000 mâles de 6 à 12 mois sont quant à eux plus nombreux qu’à leur bas niveau de 2018 (+6%), mais moins que deux ans auparavant (+3% /2017).
Exportations en légère hausse grâce au marché algérien dynamique
Cette offre limitée rencontre une demande plutôt ferme. Au 1er trimestre, les envois de bovins maigres ont progressé de 1% /2018. L’Italie a importé la majeure partie des 299 000 animaux expédiés depuis janvier, soit autant qu’en 2018 mais avec toujours plus de femelles (+5%) et moins de mâles (-1,5%). L’Espagne a quant à elle notablement réduit ses achats de broutards français, depuis que la Turquie a cessé ses importations de vifs finis à partir de l’été dernier.
Les envois de broutards vers l’Algérie ont en revanche plus que doublé en mars par rapport à 2018 avec 7 800 têtes, et progressé de 36% /2018 sur 3 mois. D’une part, les autorités algériennes ont levé les contraintes à l’importation à la mi-février, provoquant un report des envois. Elles avaient fermé les frontières aux bovins vifs au 2nd semestre 2018 pour maîtriser la fièvre aphteuse et ouvert leur marché de façon limitée en décembre. D’autre part, les opérateurs algériens ont accru leurs importations en prévision de la consommation de viande importante durant le ramadan qui a lieu en mai cette année.
Malgré des mises à l’engraissement peu dynamiques en France, l’offre limitée et les envois de broutards en légère hausse ont permis de stabiliser le marché des gros bovins maigres. Cependant, si les moindres envois vers l’Espagne ont été contrebalancés par la reprise de la demande algérienne, celle-ci demeure instable et l’équilibre actuel du marché du broutard demeure incertain.