Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 364 Septembre 2024 Mise en ligne le 16/09/2024

Les tendances de fabrications sont bien en place pour cette année 2021 avec toujours plus de fromages à l’échelle mondiale. A l’inverse, les ingrédients laitiers que sont le beurre et la poudre de lait maigre voient leurs chiffres de fabrications baisser, ce qui est renforcé par la moindre collecte chez les principaux exportateurs.

Une demande mondiale en fromages toujours forte

La demande mondiale de fromages continue d’augmenter. Selon l’USDA, les importations devraient s’accroître de 1,64 Mt cette année. Le meilleur exemple demeure la Chine, où les importations sur la période janvier-octobre sont en hausse de près de +40 % soit +40 000 t. Sur la même période, les importations japonaises sont globalement presque stables (en baisse de -2 000 t sur 241 000 t).

La dynamique chez les grands exportateurs est particulièrement visible comme le montre le graphique suivant sur la forte augmentation des échanges depuis le début de l’année.

Dans ce contexte de bonne demande internationale, les prix mondiaux des fromages ne cessent de s’apprécier.

Seul, le cheddar US ne profite pas complètement de la conjoncture actuelle. Les stocks US de fromages atteignent des records pour un mois d’octobre et ceux du fromage naturel américain augmentent par rapport au mois de septembre, ce qui est du jamais vu pour cette période de l’année. Dans certains États, les stocks ont doublé par rapport à l’an dernier pénalisés sans doute par une moindre consommation intérieure et par les problèmes logistiques. Cette situation pèse donc sur les prix.

La dynamique fromagère entraîne un changement dans le mix produit.

En Nouvelle-Zélande, les chiffres de fabrication mensuelle ne sont pas publiés, mais la dynamique export renseigne néanmoins sur les choix stratégiques. En effet, les exportations de fromages ne sont pas les seules à augmenter, celles de crèmes et de poudre de lait entier sont également très dynamiques (respectivement, +16%, +22,5% et +9% d’une année sur l’autre sur la période janvier-octobre 2021). En conséquence, les volumes de lait disponibles pour la fabrication de beurre et de poudre sont plus faibles, ce qui se répercute sur les exportations (respectivement -5 et -6% sur la même période).

De même aux Etats-Unis, la production de fromages prend le pas sur celle de beurre et de poudre maigre. Par exemple en Californie, les fabrications de beurre n’ont augmenté que de 0,4% en octobre et celles de poudre maigre ont baissé de -2,7%, tandis que les volumes de fromages ont progressé de +2,7% par rapport à octobre 2020.

Comme la collecte diminue moins vite dans la région des Grands Lacs pour le moment, les fabrications de fromages, qui représentent la plus grande destination du lait, devraient y rester assez fortes.

A l’inverse, les ingrédients laitiers pâtissent de cette situation avec moins de lait dédié à leur production. La tension sur la poudre de lait écrémé et le beurre se ressent de plus en plus. Les prix du beurre et de la poudre de lait écrémé poursuivent leur ascension faute de disponibilités sur le marché mondial. Les cours de la poudre maigre, en Europe comme Océanie, sont encore loin des records de 2013-14, mais ils reviennent tout de même chercher des niveaux historiquement hauts.

Dans l’Union européenne, les fabrications de poudre de lait écrémé sont en baisse de près de -3% sur la période janvier-septembre vs 2020, soit -32 000 t tandis que les exports s’affichent en repli de -25 000 t sur la même période. Les échanges avec le Royaume-Uni baissent également de près de -40% conduisant à un repli des importations européennes de -7 000 t. Si la balance montre des disponibilités similaires à celles de l’an dernier, cela ne permet pas de répondre à une hausse de la demande vu les stocks déjà bas dans l’UE-27.

En beurre, les fabrications européennes ont reculé de -21 000 t (-1,3% /2020) toujours sur la période janvier-septembre, conduisant à une moindre présence à l’export (-46 000 t soit -19%), tandis que les importations sont globalement stables.