Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

La baisse de la collecte espagnole a conduit à l’effondrement des importations de lait de chèvre, dans un contexte où la collecte française peine à rattraper les niveaux de 2018. Alors que le marché de fromages de chèvre se redynamise, les transformateurs ont fortement puisé dans les stocks de produits de report.

Bonne tenue des cours en 2019

Fin octobre, les importations affichent un repli 38% par rapport aux niveaux de la même période en 2018, soit 64 millions de litres importés (presque 40 millions de litres en moins !). A noter toutefois que les importations d’octobre ont permis de réduire cet écart, qui s’élevait à 50% en juin. La baisse des importations espagnoles en est largement à l’origine, du fait d’une collecte cumulée, fin octobre 2019, 2,6% inférieure à celle en 2018 (soit 411 millions de litres cumulés). D’ailleurs, les exportations espagnoles ont été davantage vouées à satisfaire la demande croissante du marché chinois de lait de chèvre pour l’alimentation infantile.

D’un autre côté, fin octobre, la collecte française a lentement rattrapé les niveaux atteints l’année précédente sur la même période, s’établissant à 419 ML sur dix mois. Ainsi, impacté à la fois par le repli de la collecte et par le manque de disponibilités en Espagne, l’approvisionnement en lait de chèvre des transformateurs français (collecte et importations) s’est effondré de 40 millions de litres par rapport à 2018, s’élevant à 484 millions de litres en cumul à octobre, soit -8% /2018.

Après un premier semestre 2019 compliqué (11% de fournitures en moins par rapport au cumul de juin 2018), la tendance semble s’amorcer au deuxième semestre, atténuant l’écart entre 2019 et 2018.

Des stocks réduits ont contenu les fabrications

Dans ce contexte d’approvisionnements tendus, les industriels ont dû puiser dans les stocks pour faire face à une demande croissante (les volumes de fromages de chèvre vendus affichent en effet une belle évolution de +1,7% par rapport à 2018). Ainsi, les stocks de produits de report sont tombés à 4 800 t en octobre, soit 35% de moins qu’en 2018, mais ils ont sensiblement progressé au fil des mois : fin juin, ils atteignaient 5 815 t, soit 50% de moins qu’en juin 2018. Cette progressive reconstitution des stocks s’explique également par la reprise des collectes française et espagnole.

Marché équilibré fin 2019

Face à des disponibilités limitées, les fabrications de fromages de chèvre ont décru après plusieurs années consécutives de croissance. Ainsi, à presque 84 000 t de fromages, la production cumulée fin octobre se situe 1% en dessous de celle de 2018. Les fabrications de  fromages ont été commercialisées prioritairement sur le marché national, au détriment des exportations, selon le panel IRI-CNIEL. Les transformateurs ont réduit les volumes de lait de chèvre conditionné (-5% /2018), probablement en raison de disponibilités faibles et d’une demande peu dynamique. En revanche, les fabrications de yaourts ont été beaucoup plus dynamiques (+13% /2018).