Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

En Irlande et au Royaume-Uni la hausse des disponibilités face à une demande réduite pèse sur la cotation de l’agneau lourd qui ne connaît pas de hausse saisonnière à quelques semaines de Pâques, contrairement à la cotation française. En revanche, les disponibilités limitées en Océanie tendent les cours sur le marché mondial de la viande ovine.

Royaume-Uni : le marché s’alourdit et pèse sur la cotation

En février 2022, la production de viande ovine britannique a bondi de +14% /2021, à 21 000 t, grâce à la hausse conjointe des abattages d’agneaux (+10% /2021 à 865 000 têtes), de réformes (+10% à 96 000 têtes) et à la forte hausse des poids de carcasse moyens (+0,8 kg /2021).

Face à ce disponible accru, la demande intérieure et/ou les exportations britanniques seraient restées modestes. La cotation britannique a alors chuté au lieu d’entamer sa traditionnelle hausse. Elle est ainsi passée sous son niveau de 2021 en semaine 9 (-22 cents), à 6,81 €/kg. Elle reste toutefois supérieure à son niveau de 2020 (+89 cents). La même évolution est constatée en livre sterling, bien que de façon moins accentuée, la monnaie britannique restant forte face à l’euro.

Irlande : des abattages en forte hausse début 2022

Sur les 10 premières semaines de 2022, les abattages d’agneaux ont progressé de +13% /2021 en Irlande, à 463 000 têtes, tandis que les réformes ont baissé de -3%, à 54 000 têtes. Le commerce est donc ferme et les problèmes persistants des Britanniques pour accéder au marché de l’UE sont autant d’opportunités pour l’agneau irlandais.

A la mi-mars, les sorties commenceraient à se tasser et les transformateurs irlandais seraient à la recherche d’agneaux. La cotation du Hoggets irlandais devrait avoir abordé sa hausse saisonnière, mais semble davantage se stabiliser un peu en-dessous des 7 €/kg. En semaine 9, à 6,95 €/kg, elle était stable d’année sur l’autre, mais toujours en hausse de +0,95 € /2020.

Tout comme en France et au Royaume-Uni, la demande en brebis de réforme et en agneaux sera boostée dans les prochaines semaines, à l’approche du Ramadan et de Pâques.

Espagne : cotation de l’agneau lourd très élevée début 2022

Après avoir entamé une franche baisse saisonnière début 2022, la cotation de l’agneau lourd espagnol est repartie à la hausse en février. A 6,85 €/kg en semaine 9, elle se situe toujours nettement au-dessus du niveau des années précédentes, soit +1,07 € /2021 et 2020.

Compte-tenu du manque de dynamisme de la consommation intérieure (réticence des Espagnols à consommer au restaurant : baisse de leur pouvoir d’achat dans un contexte de forte inflation), les opérateurs attendent avec impatience Pâques et le Ramadan pour redynamiser leurs ventes. Les premiers bateaux pour approvisionner les pays musulmans sont déjà partis.

Nouvelle-Zélande : le recul des envois s’accentue début 2022

En janvier 2022, la production abattue en Nouvelle-Zélande a baissé de -10% /2021, à 50 380 téc. Les effectifs d’agneaux abattus ont légèrement reculé, de -2% /2021 à 2,13 millions de têtes, tandis que les réformes ont chuté de -22%, à 499 000 têtes.

Les exportations de viande ovine ont ainsi reflué de -14% d’une année sur l’autre, pour tomber à 34 130 téc en janvier 2022. Les envois ont de nouveau baissé vers la Chine (-21% /2021), mais aussi vers l’UE à 27 (-20%), dont -25% vers la France, -34% vers l’Allemagne et -18% vers les Pays-Bas. Les envois ont également diminué vers le Royaume-Uni (-21%). Seules les expéditions vers l’Amérique du Nord se sont accrues, avec +20% vers les USA et +47% vers le Canada.

Australie : des abattages entravés début 2022

Les abattages d’agneaux se sont effondrés entre 2020 et 2021 : ils ont été divisés par deux  à 10,3 millions de têtes. Les réformes ont conjointement davantage chuté de -60% /2020, illustrant la recapitalisation en cours.

Début 2022, les abattages sont demeurés ralentis, en raison des mesures d’isolement liées au Covid-19. Ils ont nettement repris en deuxième semaine de février, signe d’une amélioration de la situation sanitaire sur l’île.