Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

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9,50 €/kg,

c’est la cotation entrée abattoir de l’agneau français pour Pâques en 2024

Une offre toujours sous pression  

L’offre de broutards, toujours réduite, continue de tirer les prix vers le haut. Le marché du broutard est en tension du fait du report vers l’engraissement national. En février, les exportations de broutards étaient en recul de 11 % par rapport à 2023, du fait du manque de disponibilités.

Des prix toujours en croissance

Du fait de l’offre restreinte, et des besoins en engraissement du marché français, espagnol et italien, les prix progressent. Les cotations des charolais continuent leur ascension, avec un broutard U de 350 kg à 3,67€/kg vif (+8 cts en 4 semaines), et le U de 450 kg a augmenté de 2 centimes en 4 semaines l’amenant à 3,52€/kg (+5 cts/2023 soit +1%). Le broutard croisé R de 300 kg s’établit lui à 3,40€/kg (+5 cts en 4 semaines).

Le mâle limousin E de 350 kg est toujours à 3,90€/kg, ce sont 15 centimes de plus qu’en 2023 (+21 %). Le prix du mâle croisé R de 300 kg est lui aussi en croissance (+5 cts ces 4 dernières semaines) avec un prix en semaine de 14 de 3,40€/kg (+22 ct/2023 soit +7%).

Les femelles limousines E de 270kg et les Charolaises de U de 270kg se maintiennent à des cotations élevées, respectivement de 3,60€/kg (+9%/2023, +5%/2022) et 3,40€/kg (+5%/2023, +15%/2022).

Rebond des naissances en trompe-l’œil en février 2024

En février, les naissances de bovins allaitants étaient en légère hausse par rapport à 2023 (+1,2% /2023). Cependant, février 2024 comptait 29 jours (année bissextile). En ramenant les naissances du mois sur 28 jours, afin de comparer avec 2023, les naissances sont en réalité en recul de –2,2% sur un an. La campagne 2023-2024 est quasi stable par rapport à 2022-2023 (-0,4%) avec 2 181 000 naissances (-10 000 têtes /2022-2023). Le cumul de janvier et février 2024, reste toutefois en dessous de la valeur de l’année précédente, avec -9 000 naissances (-1,4%/2023 et -6,7%/2022).

Effectifs en baisse en février

Les effectifs de broutards étaient réduits au 1er mars 2024, que ce soit pour les mâles de moins de 6 mois ou de 6 à 12 mois.

Au 1er mars 2024, les fermes comptaient 888 000 mâles allaitants de moins de 6 mois (-1% /2023) et 505 000 mâles allaitants âgés de 6 à 12 mois (-2% /2023).

Les Charolais en particulier connaissent un recul de -6% au 1er mars 2024 par rapport à 2023 chez les individus de 6 à 12 mois. Les broutards blonds d’Aquitaine connaissent une baisse notable de -7% de leurs effectifs de mâles de 0-6 mois.

Exportations en recul, sauf vers l’Italie

D’après les données SPIE-BDNI, 94 000 bovins de type viande de 4 à 16 mois ont été expédiés entre les semaines 5 à 9, soit -11%/2023 ou -12 000 têtes. La dynamique de janvier se prolonge et est cohérente avec les baisses constatées ces deux dernières années.

Entre les semaines 1 et 11, les exports de mâles charolais ont reculé de -8% /2023, tandis que les exports de Limousins reculaient de seulement -4%. Le dynamisme de la demande intérieure à l’engraissement entraîne le report des Charolais vers le marché national.

La part des femelles dans les exportations était stable, avec 36% de femelles parmi les 230 000 têtes exportées selon les données SPIE-BDNI des semaines 1 à 11.

Selon les douanes, les exports de broutards mâles et femelles vers l’Italie (plus de 160 kg vif) étaient stables sur la période janvier-février par rapport à 2023 (-130 têtes). Attention : février ayant comporté 1 jour ouvré de plus en 2024 qu’en 2023 (+5% de jours ouvrés), cette apparente stabilité masque un recul de –4,5% en février 2024 comparé à 2023, conforme à l’érosion actuelle des envois vers l’Italie.

Vers l’Espagne, les exportations sur la période janvier-février sont en légère hausse par rapport à 2023 (+3% /2023 et +14%/2022). Les envois de broutards mâles de plus de 300 kg sont en recul : -4% soit 6 000 têtes expédiées. Cette baisse est cependant compensée par un regain d’exportation des femelles (environ 800 têtes soient +104%/2023). Les individus plus légers entre 160 et 300 kg sont stables avec 10 000 broutards envoyés (soit =/2023).

Sursaut des exportations vers les pays tiers

En février, les envois de broutards vers les pays tiers restaient faibles, avec 1 000 broutards exportés vers la Tunisie. Cette dernière a repris ses importations depuis novembre, avec quelques bateaux, mais les flux vers les pays tiers restent modestes : -84% de broutards expédiés sur la période janvier-février 2024 comparé à2023. La fermeture du marché algérien liée à l’apparition de la MHE, couplée à l’offre faible et à la demande française et européenne, ne permet pas d’échanges plus développés avec les pays tiers.

En mars, des envois vers l’Italie toujours ralentis, mais stables vers l’Espagne

D’après les données TRACES, les exportations de tous bovins vifs sont ralenties vers l’Italie : -9% /2023 entre les semaines 9 à 13 (du 26/02 au 31/03). Cette baisse prolonge la dynamique de janvier : au total depuis début 2024, les envoie vers l’Italie ont reculé de -10% par rapport à 2023, ce qui représente 10 000 bovins envoyés en moins, de tous âges, sexes et catégories confondus.

Vers l’Espagne, les exportations se maintiennent à leur niveau de 2023 avec une légère hausse de 2% sur la période de la semaine 9 à 13. Les exportations vers l’Espagne depuis le début de l’année et jusqu’en semaine 13, ont augmenté de 1 800 têtes, soit +1% /2023.