Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 358 Février 2024 Mise en ligne le 23/02/2024

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992 000

c’est le nombre de broutards mâles et femelles exportés par la France en 2023, soit -7% /2022. Cette baisse est due à la décapitalisation et à la bonne tenue de l’engraissement en France.

Grand Angle Lait, jeudi 4 avril 2024

L’Institut de l’Élevage, en collaboration avec le CNIEL et la CNE, vous propose de participer à la La 11ème édition de la conférence Grand Angle Lait : en direct à Paris ou en retransmission dans plusieurs antennes Idele en région. Un rendez-vous unique et indispensable pour appréhender les enjeux du secteur laitier et préparer l’avenir.

Programme et inscription

Évolutions divergentes des cours du beurre

Depuis le début d’année 2024, les prix du beurre évoluent de façon hétérogène entre l’UE-27, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande tout en convergeant vers 5 200-5 400 €/t au mois de janvier 2024, soit un niveau supérieur à la moyenne annuelle de la cotation européenne de 4 860 €/t en 2023.

Lors des deux dernières enchères du Global Dairy Trade, les cotations de la matière grasse ont enregistré de fortes hausses (+10,5% pour le beurre et +12,2% sur la matière grasse anhydre en février/janvier 2024).

Forte demande mondiale

Selon nos estimations à partir des derniers chiffres d’importations sur TDM, la demande mondiale en beurre en 2023 était en hausse de près de +20 000 t.

La Chine, premier importateur mondial, a réduit ses achats de -9%/2022 (-9 000 t à 93 000 t, soit -9%). Néanmoins, la demande annuelle de l’Égypte aurait augmenté de +30 000 t à 36 700 t selon TDM par rapport à 2022. L’Arabie Saoudite a également été fortement présente avec des importations en hausse de +4 000 t soit +12% sur dix mois/2022.

En Australie, les importations ont augmenté en 2023 de +21% à 38 000 t, principalement en provenance de Nouvelle-Zélande.

Demande surprenante aux États-Unis

Les fabrications de beurre aux États-Unis en 2023 ont été supérieures à 2022, +2,7%, avec une forte hausse au moment du pic laitier (+8% /avril-mai 2022). Elles ont décru au mois de novembre alors que la demande intérieure était particulièrement forte (-3,3% /nov2022). La consommation au mois de décembre a surpris le marché, elle est ressortie record depuis que l’USDA publie les données (2011). En hausse de +25% /2022, sa progression a été de près de +5% par rapport au mois précédent. Une augmentation entre ces deux mois n’est jamais arrivée jusqu’à présent. Les stocks de beurre s’affichaient fin décembre en baisse de -8% /2022. Dans ce contexte, les importations annuelles étaient en hausse aux États-Unis (+19% /2022 à 48 000 t) principalement en provenance d’Irlande et de Nouvelle-Zélande.

Hausse des exports en Nouvelle-Zélande

Au début de l’année 2023, au vu de la moindre demande en poudres grasses de la part de la Chine, il semblait probable que les fabrications néo-zélandaises seraient redistribuées vers davantage de beurre et de poudre maigre. A la fin de l’année alors que les exportations totales de poudres grasses de la Nouvelle-Zélande sont ressorties en hausse de +3,2%, cette hypothèse est remise en question. Les fabrications de beurre en 2023 ont donc dû être sensiblement proches de l’an passé. Il n’y a donc pas eu de volumes supplémentaires disponible pour le marché mondial.

Pourtant, les exportations NZ de matières grasses, qui représentent près de 60% des exportations mondiales, ressortaient en hausse en 2023 de +5%, soit +22 000 t à 468 000 t. Des stocks ont donc dû être consommés.

Baisse des disponibilités en fin d’année dans l’UE-27

Dans l’UE-27, les fabrications de beurre ont légèrement progressé durant l’année 2023 (+2,2% /2022). Toutefois, cette hausse s’est principalement produite au cours du 1er semestre, les fabrications de beurre ayant chuté au 2nd semestre. Ce recul s’est surtout vu en Irlande (13% des fabrications européennes et 3ème fabriquant derrière l’Allemagne et la France) où elles ont décroché de -12% et -10% en novembre et décembre /2022 à cause de la baisse de la collecte.

Cette baisse des disponibilités en fin d’année est en partie responsable de la hausse des prix que l’on observe actuellement dans l’UE-27. Surtout que les exportations de matières grasses en 2023 étaient en hausse de +14% soit + 35 000 tonnes à 284 000 t alors que les importations ont reculé de -16 000 t à 53 000 t (-23% /2022).