Début 2023, les prix des matières premières lactées étaient en net repli. L’offre en viande de veaux était faible, plombée par le recul des poids carcasse des veaux français et néerlandais, et malgré l’augmentation des effectifs abattus aux Pays-Bas. Cependant, après les hausses observées fin 2022, les cours des veaux gras sont restés stables sur les premières semaines de 2023.
Cotation stable sur les dernières semaines
Début 2023, les prix des veaux élevés en atelier sont restés relativement stables en janvier à un niveau élevé (+2 cts /kg éc) sur quatre semaines. Le veau rosé clair O cotait 7,48 €/kg éc, en progression de +16% /2022 (+1,01 €/kg éc). La progression la cotation du veau rosé clair R a été similaire, atteignant 7,78 €/kg éc (+85 cts ou +12% /2022).
Les cours des veaux sous la mère ont en revanche progressé moins vite. En moyenne sur les semaines 3 à 6, le veau rosé clair U élevé au pis cotait 9,35 €/kg éc, en légère progression de +7% (+60 cts) par rapport à 2022 et relativement stable (-5 cts) sur quatre semaines.
Coûts de production en recul
Les cours de la poudre de lait maigre sont orientées à la baisse depuis mi-2022 du fait du repli de la demande mondiale et ramenés à 2 500 €/t en semaine 6 en 2023 (-32% /2022). Ceux du lactosérum doux a suivi une tendance similaire, s’établissant à 680 €/t en semaine 6 (-49% /2022, -150 €/t depuis la semaine 1). En décembre 2022, l’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux s’établissait à 162,6 points, en repli de 2% par rapport au mois précédent, mais toujours supérieur de +18% à sa valeur en décembre 2021. En revanche, l’IPAMPA des aliments fibreux était toujours élevé en décembre, à 150,9 points (stable par rapport à novembre, +26% /2021).
Côté énergie, l’IPAMPA gaz était en légère hausse en décembre, à 149,5 points (+2% /novembre et +13% /2021) sans retrouver son maximum de septembre (161,4 pts). Le prix du pétrole Brent de Mer du Nord, dont le propane est un co-produit, était stable en janvier, à 77 €/baril (+2% /2022).
Baisse des abattages
En janvier 2023, d’après SPIE et Normabev, la production de viande veau en France s’est établie à 13 000 téc, en recul de -8% /2022 (- 1 100 téc). La baisse des naissances de veaux issus du troupeau laitier à l’été 2022 a compliqué les mises en place pour les abattages de début d’année. Ainsi, seuls 94 000 veaux ont été abattus en janvier, en recul de -3,8% /2022 (-3 500 têtes).
Poids carcasse en net recul
L’augmentation de la part fibreuse de l’aliment, mise en place progressivement depuis 2021 à la suite des hausses des coûts des matières premières lactées, a limité la croissance des veaux. Ainsi, alors que l’âge à l’abattage était quasiment stable en janvier par rapport à l’année dernière (182,1 jours vs 183,3 jours), les poids carcasse ont nettement baissé et s’établissant en moyenne à 139,6 kg éc (-4,4% ou -6 kg /2022 et -4 kg /2021), niveau le plus bas depuis janvier 2017.
Aux Pays-Bas, plus de veaux pour autant de viande
Aux Pays-Bas d’après Eurostat, les poids carcasse des veaux étaient aussi en net recul en novembre, de -3,9% /2021, s’établissant à 154,5 kg éc. Les effectifs abattus ont également baissé avec 122 000 veaux (-4,2% /2021). En conséquence, la production de viande de veau a reculé, à 19 000 téc (-5,8% /2021).
En cumul sur les onze premiers mois de 2022, la production reste cependant presque stable, à 201 000 téc (-0,7% /2021). La hausse des effectifs abattus, à 1,3 M de têtes (+3,1% /2021), a donc permis de compenser la baisse du poids carcasse moyen de -6 kg à 154 kg éc.