Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Après Pâques, le relatif équilibre entre une offre réduite et une demande faible a stabilisé le cours de l’agneau français durant deux semaines. Ensuite, la diminution saisonnière de la consommation – accentuée cette année – a enclenché la traditionnelle baisse de la cotation.

La cotation entame sa traditionnelle baisse avec quelques semaines de retard

En semaine 19 de 2023 (se terminant le 14 mai), la cotation atteignait 8,29 €/kg, en baisse de 8 centimes d’une semaine sur l’autre. La consommation recule de façon saisonnière, ce qui pèse sur marché et fait automatiquement baisser le cours. Elle s’établissait tout de même +0,21 €/kg au-dessus de son niveau de l’an passé à la même semaine et +0,87 €/kg au-dessus de celle de 2021.

Depuis le début de l’année, la baisse des abattages permet d’équilibrer le marché, face à une demande particulièrement atone.
L’IPAMPA ovin viande restait élevé en mars 2023, à l’indice 137,2, soit 5 points au-dessus de son niveau (déjà élevé) de mars 2022. Les indices énergie et lubrifiants (-19% /2022), mais aussi engrais (-12%) reculent par rapport à aux niveaux historiquement élevés en 2022. L’indice aliments achetés est toujours plus élevé (+13% /mars 2022).

Des abattages toujours faibles après Pâques

Selon Agreste, les abattages d’ovins ont atteint 19 000 téc au 1er trimestre, en baisse de -5% /2022. La hausse des réformes (+5% /2022, à 114 000 têtes) n’a que marginalement contrebalancé l’allègement de leurs carcasses (-1,1 kgéc) et le net repli des abattages d’agneaux (- 5%, à 861 000 têtes). Le décalage des dates de Pâques (une semaine tôt en 2023 qu’en 2022) explique la hausse des abattages de mars. En avril, ils auraient de nouveau reculé selon Ovinfos. De plus la forte sécheresse de 2022 et la flambée des prix des intrants ont relancé la décapitalisation ovine, ce qui fait reculer le disponible en agneaux pour 2023.

Face à des achats des ménages toujours très modérés, les importations d’agneaux vivants ont de nouveau en baissé en février (-18% /2022, soit -1 400 têtes), tandis que les envois d’agneaux ont dans le même temps progressé (+23% /2022, soit + 6 500 têtes).

Importations dynamiques de viande ovine britannique

Sur les deux premiers mois de 2023, les importations françaises de viande ovine étaient en légère hausse d’une année sur l’autre (+1% à 11 000 téc) : le sursaut en février (+6% /2022) ayant plus que compensé la baisse de janvier (-2% / 2022). Cependant, Elles sont relativement faibles, en recul de -13%, en comparaison de la moyenne 2015-2019 (avant la pandémie de covid-19).
Sur la même période, les imports ont progressé en provenance du Royaume-Uni (+8% /2022), d’Irlande (+3%), mais ont nettement fléchi en provenance de Nouvelle Zélande (-15% /2022) et d’Espagne (-13%).

Le disponible français se contracte encore

Sur les deux premiers mois de 2023, avec des abattages français en net retrait et des importations de viande ovine qui ont ralenti leur croissance, le disponible français a fléchi, de -5% /2022, et de -9% par rapport à la dernière moyenne quinquennale.