Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 354 Octobre 2023 Mise en ligne le 24/10/2023

Lait de vache

Évolution contrastée entre bassins laitiers

La production laitière française peine à se rétablir, malgré un prix du lait stabilisé et une amélioration de la marge laitière. Jusqu’à cet automne, elle a été impactée par des fourrages 2022 peu lactogènes et un cheptel très contracté.

Celle de lait bio est quant à elle affectée par le recul de la demande intérieure.

Ailleurs, la production laitière se stabilise dans l’UE-27, et pourrait rebondir d’ici la fin d’année aux Etats-Unis après avoir marqué le pas cet été. Le prix du lait est redevenu stimulant, notamment sous l’effet d’une forte hausse du prix de la matière grasse laitière. Cet automne, comme l’an passé, les prix du beurre se sont envolés aux États-Unis, notamment à l’approche de Thanksgiving. Toutefois, la flambée pourrait être de courte durée.

Lait de vache » Collecte laitière »

Possible rebond de la collecte aux États-Unis au second semestre

Le mois dernier, nous anticipions une baisse durable de la collecte laitière aux États-Unis car les prix du lait et plus généralement la marge y étaient défavorables. Pourtant, avec leur rapidité et agilité à s’adapter aux marchés, un retournement de situation est en train de s’opérer de l’autre côté de l’Atlantique.

Amélioration de la marge sur coût alimentaire

Tout d’abord, depuis un mois les prix du lait à la production se sont améliorés (+13% depuis le mois dernier) tandis que les coûts alimentaires ont baissé (-5% en un mois). Car, les bonnes prévisions de récoltes de maïs et de soja entrainent des baisses de prix sur le marché de Chicago. Ces deux éléments permettent à la marge sur coût alimentaire de s’améliorer en août et d’enregistrer un fort rebond de +84% sur un mois à 142 $/t.

Changement de tendance sur les abattages hebdomadaires

Avec l’amélioration de la marge, les éleveurs retrouvent de l’intérêt à augmenter la production et cherchent donc des vaches laitières pour augmenter leur troupeau. Les prix des vaches de remplacement et des génisses ont donc fortement augmenté.

Dans le même temps, les abattages hebdomadaires de vaches laitières ont baissé. Depuis le début de l’année et jusqu’à fin août, ces abattages étaient en forte hausse par rapport à 2022 (+110 600 têtes soit +5,4% /2022), entrainant un repli du cheptel laitier. Depuis la fin du mois d’août, la tendance s’est complètement inversée. En septembre, les abattages ont reculé de -5,7% /2022, soit -14 000 têtes /2022, et la tendance s’est accentuée en fin de mois (-7,5% soit la plus forte baisse hebdomadaire depuis juin 2022.

La production laitière pourrait terminer l’année en légère hausse

Dans ce contexte, la production laitière des États-Unis aurait presque égalé son niveau de l’an dernier en septembre et aurait probablement dépassé celui de l’automne 2022 au 4ème trimestre. L’USDA estime dorénavant la production 2023 à 103,24 Mt, en hausse de +0,1% /2022. Cette estimation a été revue à la marge lors du dernier rapport USDA.

La Californie à contre sens

La production laitière de la Californie, 1er État producteur aux États-Unis, semble à l’inverse décrocher. Les éleveurs ont fait face en juin et juillet à des inondations suivies d’une importante sécheresse. Face à ces difficultés météo, les rendements par vache ont baissé (-3,2% /2022 au mois d’août). De plus, de nombreux éleveurs ont dû acheter de l’alimentation dont les prix à cette période étaient très élevés ce qui a fortement pénalisé la marge de leurs élevages. Les abattages se sont fortement accentués au 2nd trimestre dans cette zone (+41 300 vaches abattues depuis le début de l’année/2022 soit +7,7% pour la région comprenant la Californie, l’Arizona, Hawaï et le Nevada). En conséquence, la collecte a chuté au mois d’août de -3,7% /2022.

Lait de vache » France »

Recul prononcé mais momentané de la collecte française ?

La collecte laitière française a été impactée par des fourrages 2022 peu lactogènes et un mois de septembre exceptionnellement caniculaire. La fin d’année s’avère plus propice à la production laitière.

Le prix du lait en France a plutôt bien résisté mais va sensiblement baisser au dernier trimestre. Les fabrications sont plutôt dynamiques pour répondre à des exportations en progression et une consommation qui a fait preuve de résilience même si elle affiche un repli marqué en août.

Chute de collecte en septembre

La collecte laitière française a poursuivi sa tendance baissière en août (-1,9% /2022). Sur les 8 premiers mois de l’année, la baisse a atteint -2,3% /2022. Malgré ce déclin préoccupant, la nette amélioration des taux a permis d’atténuer sensiblement le repli de la collecte : -0,7% /2022 en MSU. Le mois de septembre a été particulièrement éprouvant avec une chute brutale de la collecte (-4,9% / 2022), d’après nos estimations calculées à partir des sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Les conditions climatiques caniculaires ont été très préjudiciables à la productivité des vaches, notamment celles en début de lactation, plus sensibles aux fortes chaleurs. En outre, l’herbe ensilée au printemps a des teneurs en matière azotée et énergie plutôt faibles. Ainsi, le reflux a été très important en septembre en Bretagne (autour de 6% de baisse) et en Pays de la Loire (environ 5% de baisse). Sur 8 mois, la collecte reste positive pour la Normandie et les Hauts de France, mais ces deux régions n’ont pas été exemptes des effets de l’épisode caniculaire de septembre (2 à 3% de repli sur ce mois).

Au 1er septembre 2023, l’effectif de vaches laitières a enregistré une baisse (-2% /2022) moins prononcée que les mois précédents :  une très forte diminution des sorties de vaches de réforme est observée (-17% en septembre /2022) probablement en lien avec un net recul du nombre d’entrée de génisses (-10% /2022). Les éleveurs gardent davantage leurs vaches : la bonne tenue du prix du lait, mais aussi la très bonne quantité et qualité des maïs récoltés en 2023 (avec une très bonne teneur en amidon) les inciteraient à produire du lait. D’autant que les laiteries montrent une flexibilité inédite quant aux volumes produits, allant jusqu’à accorder des références supplémentaires aux éleveurs.

A l’approche de la fin d’année, les perspectives de collecte laitière apparaissent plus favorables, avec des fourrages plus lactogènes. Ces améliorations ne devraient toutefois pas être suffisantes pour inverser le bilan annuel de collecte qui restera en deçà de l’année dernière. D’après nos estimations, la collecte annuelle reculerait de -2% /2022.

Un prix du lait stable mais un recul annoncé au dernier trimestre

En août 2023, le prix du lait standard (toutes qualité) en France a atteint 460 €/1 000 l, en progression de +2 € en un mois. Il reste toujours plus élevé qu’un an auparavant (+5 € /2022). Une relative stabilité des prix se profile dans l’UE. Probablement stable en septembre, le prix français se tasserait au dernier trimestre. D’après nos estimations, il reculerait d’environ 10 €/1 000 l en octobre.

Quid du prix du lait début 2024 ? De fortes inquiétudes planent sur la baisse du prix du lait. Dans un climat de tension sur la ressource laitière, de fort enjeu démographique, d’une motivation fragile chez les éleveurs, il ne faudrait pas que le prix du lait descende en dessous de la barre des 400 €/1 000 l.

Après 6 mois de baisse, les charges repartent légèrement à la hausse en août (+0,7% /juillet 2023) d’après l’IPAMPA lait de vache. Malgré un recul des charges alimentaires, le poste énergie a fortement augmenté (+9% en un mois). A noter que sur un an, l’IPAMPA reste toutefois en recul (-2,4% /aout 2022).

La marge MILC, estimée à 146 €/1 000 l en août, a augmenté de +1 € d’un mois sur l’autre sous l’effet de la hausse du prix du lait. Le produit des ventes d’animaux a légèrement fléchi. Sur un an, la MILC a augmenté de +21 €/1 000 l. Le produit lait a progressé (+15 € /2022) alors que les autres produits se sont réduits (-4 €), mais les charges ont reculé (-10 €).

Des fabrications particulièrement dynamiques

En août 2023, les produits laitiers ont enregistré une croissance significative de leurs fabrications par rapport à août 2022.  De meilleures ventes en magasins ces derniers mois ont stimulé les fabrications. En cumul sur 8 mois, les fabrications sont en forte hausse pour les poudres de lait infantile (+6% /2022) et les crèmes conditionnées (+5%). Ces deux produits ont connu une hausse de leurs exportations et les ventes de crème en magasins ont repris une dynamique positive. Les fabrications de laits conditionnés ont progressé de +1% et celles de yaourts, beurre et fromages sont restées stables. En revanche, les fabrications de poudres de lait écrémé et entier ont baissé respectivement de -5% et -3% /2022.

Les ventes en magasins amorcent un recul

Sur la période 9 de 2023, qui correspond surtout au mois d’août, les ventes en magasins de produits laitiers sont reparties à la baisse. Le recul des ventes est particulièrement marqué pour les laits conditionnés (-5% /2022) et les desserts lactés frais (-8%). Les ventes de beurre ont décliné de -4% et celles de crème et de fromages frais de -2%. Seules les ventes de fromages et de yaourts restent positives en volume. Ce fléchissement des ventes de produits laitiers en magasins rompt avec la dynamique positive observée ces derniers mois. Pourtant, les prix à la consommation ont montré des signes de stabilisation dans les linéaires depuis quelques semaines.

Amélioration du solde commercial, mais dégradation en fromages

En cumul jusqu’à août, les exportations de produits laitiers ont progressé en tonnes de MSU (+1,1% /2022 selon FranceAgriMer). Dans le détail, les exportations de crèmes (+32%), de yaourts (+11%), de poudre maigre (+11%) et de poudre de laits infantiles ont été dynamiques. En revanche, celles de laits conditionnés ont fortement reculé (-37%). Les exportations de fromages poursuivent leur repli.

Les importations se sont repliées dans le même temps de -3,8% /2022 (tonnes de MSU). La baisse des importations a concerné principalement les poudres de lait infantile (-5% /2022), la poudre maigre (-5%) et le lactosérum (-20%). Les importations de beurre ont progressé de +6% et celles de fromages de +3%. Les importations d’emmental ont connu une croissance impressionnante de +26%, particulièrement en provenance d’Allemagne et des Pays Bas. Les importations de cheddar ont également progressé (+8% /2022) en provenance du Royaume Uni, mais surtout des Pays Bas. Et les imports de féta ont explosé (+27% /2022) avec une forte progression d’Allemagne.

Le solde commercial, de près de +2 milliards d’€ cumulé à août, a progressé de +10% /2022. Il convient de noter toutefois un recul marqué de l’excédent commercial en fromages (-10%).

Lait de vache » Consommation »

Marché du lait bio en France : toujours pas de signe de reprise

La collecte de lait bio française est en recul en 2023.  Du côté de la demande, les achats des ménages en magasins poursuivent leur déclin. Ailleurs dans l’UE, les collectes et la consommation de produits laitiers bio décrochent à l’exception de l’Allemagne où la collecte reste dynamique et la consommation semble repartir.

Recul de la collecte de lait bio

La collecte laitière française de lait biologique a marqué un repli significatif sur les 8 premiers de l’année, avec une baisse de -3,2% /2022. Grâce à une amélioration des taux, le recul est moindre en MSU (-1,7% /2022). En août 2023, la collecte a certes augmenté (+1,6% / 2022), mais par rapport à un niveau faible. En août 2022, la collecte avait alors lourdement décroché en raison des conditions de sécheresse.

Au 1er semestre 2023, les éleveurs bio n’ont pas disposé de fourrages en quantité et qualité. De plus, depuis juin 2022, le nombre de livreurs baisse : de-3,8% en un an. Pour la suite, les fourrages récoltés en 2023 sont plus abondants mais pas toujours de qualité (en protéine). Les éleveurs sont cependant plus sereins pour passer l’hiver. La contraction de collecte s’est faite particulièrement ressentir dans les trois premières régions productrices : jusqu’en août, la baisse cumulée a atteint -4,8% /2022 en Pays de la Loire, -4,3% en Bretagne et -3,9% en Auvergne Rhône Alpes. La collecte est restée très dynamique en Normandie (+2,3%), stable dans le Grand Est et en légère baisse en Bourgogne-Franche-Comté (-0,9%).

Un prix du lait bio supérieur à 2022

En août 2023, le prix du lait bio 38/32 en France a franchi les 511 €/1 000 l, soit +15 € en un an. Sur le 1er semestre 2023, la hausse de prix a atteint 30 €/1 000 l. Les laiteries ont sécurisé le prix du lait bio dans un marché pourtant peu porteur. Des interrogations subsistent quant à la soutenabilité de ces prix en 2024 dans un contexte de forte déconsommation des produits laitiers bio.

Des fabrications toujours en fort repli

Les fabrications françaises de produits laitiers biologiques étaient toujours en recul en août. Aucun produit ne fait exception. Le décrochage est particulièrement fort pour les crèmes conditionnées (-19%) et les yaourts (-12%).

En cumul sur 8 mois depuis janvier, les fabrications ont particulièrement décroché, faisant suite à une année 2022 déjà en recul, et en lien avec une consommation qui dévisse. Les moindres fabrications sont très marquées en beurre (-11% /2022), en laits conditionnés (-9%) et en fromages (-7%). En revanche, elles ont très peu diminué en crèmes et poudres conditionnées.

Pas de signe d’amélioration de la consommation de produits laitiers bio

Après une année 2022 de fort décrochage de la consommation des produits laitiers bio en magasins généralistes, la tendance se poursuit sur les 8 premiers mois de l’année 2023 (cumul à P9 données CIRCANA). Le recul des volumes vendus se situe entre -8 à -19% selon les produits avec une meilleure résistance pour les produits les plus habituellement consommés. Le désengagement massif de la GMS sur les produits bio (réduction des linéaires et des références) contribue aussi à la déconsommation.

Les ventes en commerces spécialisés bio semblent mieux se tenir. Après un recul des ventes de -12% en équivalent lait en 2022 d’après Kantar, les ventes ont baissé de -2% /2022 au 1er semestre 2023.

Jusqu’à présent, les campagnes de communication visant à promouvoir la consommation de produits bio ont eu un impact limité. Le pouvoir d’achat contraint et la hausse des prix alimentaires pénalisent les produits de segmentation haut de gamme. Le marché n’est aujourd’hui pas réceptif aux engagements de l’AB. Cela fait plus de deux ans que les ventes de produits laitiers bio reculent avec le risque que les ménages aient durablement modifié leur façon de consommer. La reconquête des parts de marché perdues s’annonce difficile et une réflexion sur le repositionnement du segment bio sur son marché apparait plus cruciale que jamais.

La collecte de lait bio en Allemagne poursuit sa progression

En Allemagne, la collecte de lait bio reste très dynamique. En cumul jusqu’à fin août, elle a progressé de +6,5% /2022. Dans les autres grands pays producteurs européens, la tendance est plutôt au recul. En Autriche et au Danemark, la baisse de collecte est de même ampleur qu’en France, respectivement -3,3% et -3,6%. La chute de collecte est plus sévère en Suède : -19% /2022.

Les baisses de prix en magasins des produits laitiers bio en Allemagne (-20% entre août 2022 et août 2023 pour le lait bio UHT 1,5%) semblent raviver l’intérêt des consommateurs pour ces produits.

Lait de vache » Marché des produits laitiers »

La forte hausse des prix du beurre aux États-Unis ne devrait être que passagère

Cet automne, comme l’an passé, les prix du beurre se sont envolés aux États-Unis. Cette forte hausse, qui intervient au moment des remplissages des rayons en amont de Thanksgiving, devrait se tasser dans les semaines à venir.

Ailleurs, l’équilibre entre l’offre et la demande a plutôt semblé être en faveur de l’offre jusqu’à présent. Le récent rebond des prix en Nouvelle-Zélande pourrait indiquer un retour des acheteurs asiatiques. Ces éléments seront à confirmer dans les mois à venir.

Forte hausse des prix du beurre aux États-Unis

Au cours des dernières semaines, les prix du beurre aux États-Unis ont fortement augmenté. Ils sont passés de 5 100 €/t en juillet à environ 7 150 €/t le 6 octobre dernier sur le marché de Chicago.

Plusieurs éléments expliquent cette forte hausse. Premièrement, la consommation apparente de beurre aux États-Unis est en hausse depuis le mois de février.

Or les fabrications ne suivent pas le même rythme. Elles ont même baissé en août de -2% /2022 et sont tombées au plus bas depuis août 2018. La baisse de la collecte en Californie, principale région de fabrications de beurre, est une des raisons. De plus la consommation de crème a aussi été soutenue cet été.

ainsi les stocks de beurre, ramenés en août 2023 à leur niveau de 2022, sont relativement bas et nettement inférieurs à ceux des deux précédentes années.

Les stocks de beurre y sont saisonniers : ils augmentent durant le pic laitier du printemps et baissent très fortement durant l’automne car la consommation augmente fortement durant cette saison. A l’approche des fêtes de fin d’année de Thanksgiving, les achats des ménages de beurre augmentent fortement. Les prix devraient ainsi enregistrer prochainement une baisse pour revenir autour de 5 500 €/t.

La Nouvelle-Zélande devrait toutefois être présente en termes de fabrications

En Nouvelle-Zélande, 1er exportateur mondial de beurre, de faibles variations de collecte peuvent avoir une incidence forte sur les fabrications. Pour le moment, les retours laissent à penser que la production pourrait reculer au mois de septembre compte tenu de la pousse de l’herbe décevante par rapport aux années précédentes. Toutefois, celle-ci serait redevenue plus favorable en octobre.

Les exports de poudres grasses de la Nouvelle-Zélande sont ressortis décevants en cumul depuis le début de l’année par rapport à 2021 et 2020. Dans ce contexte, il semble toujours que les fabrications soient en partie réorientées vers davantage de poudre maigre et beurre. Comme le montre la hausse des exports de beurre et butter oil, la matière grasse est davantage disponible en Nouvelle-Zélande. Pourtant, les prix de ces deux commodités ont augmenté sur le Global Dairy Trade lors des enchères d’octobre. Il semble que ces hausses soient liées à une combinaison entre une baisse des offres de Fonterra d’un côté et un fort retour des acheteurs de l’Asie du Sud-Est ainsi que de l’Asie du Nord.

Dans l’UE-27, hausse des fabrications et des exports

Les fabrications européennes de beurre sont plutôt dynamiques. de janvier à août 2023, elles sont en hausse de +2% /2022, soit +34 000 t, à 1,4 Mt. Les fabrications ont été globalement stables en France, mais elles ont augmenté en Allemagne, en Belgique et en Irlande, et ainsi plus que compensé la baisse de production aux Pays Bas et en Pologne.

Dans le même temps, les exportations de l’UE-27 ont fortement progressé, de +9% /2022 (+14 000 t), à 170 000 t, notamment vers le Moyen Orient.

Les échanges avec le Royaume-Uni se sont réduits depuis le début de l’année : d’un côté fléchissement des exportations de -21% à 33 800 t, de l’autre recul moins marqué des importations de -10% à 28 7000 t. Tous fournisseurs, les importations européennes de beurre ont reculé de -12% /2022 (-6 000 t), à 41 000 t sur janvier-août 2023.

Quid de la demande mondiale ?

En cumul sur janvier-août 2023, la demande mondiale de beurre a sensiblement baissé d’après les volumes importés par les 14 principaux pays acheteurs, de -5% /2022 ou -20 000 t, à 400 000 t.

La moitié de ce recul provient de la moindre demande de la part de la Chine où la consommation intérieure peine à se redresser depuis les derniers confinements dû au Covid-19 et l’économie du pays pose question. Néanmoins, les importations chinoises de matières grasses ont été particulièrement importantes au mois d’août. Ce retournement de tendance restera à confirmer sur les mois à venir.

L’Asie du Sud-Est a également été moins présente depuis début de l’année. La consommation en Indonésie, Philippines et Malaisie est impactée par la hausse des cours.