Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La cotation de l’agneau français a continué sa baisse saisonnière estivale et, sous l’effet d’une accentuation de la baisse des achats due aux fortes chaleurs, est repassée sous son niveau de 2022. La production française reste en retrait, et les importations demeurent modestes, face à des consommateurs qui continuent de bouder l’agneau dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat.

La baisse de consommation estivale a pesé sur le cours français

Déjà en berne, la consommation d’agneau par les Français a de nouveau baissé cet été, du fait notamment des fortes chaleurs, peu incitatives à ce genre d’achats. En semaine 35 (se terminant le 3 septembre), la cotation a poursuivi sa baisse saisonnière. A 7,96 €/kg, elle a perdu 4 centimes d’une semaine sur l’autre, et 7 centimes d’une année sur l’autre.
Les abattoirs continuent de fonctionner au ralenti : l’offre en agneaux des élevages français est plutôt en recul et l’Espagne fournit moins d’agneaux vivants.
La cotation devrait repartir à la hausse ces prochaines semaines avec une raréfaction de l’offre : les sorties d’agneaux étant toujours faibles à l’automne.

L’IPAMPA ovin viande poursuit son léger recul d’un mois sur l’autre (-1% /juin 2023) : à 132,6 en juillet, il est en repli de -3% /2022. Les indices énergie et lubrifiants (-16% /2022, mais +32% /2021) et engrais (-33% /2022 et +26% /2021) ont davantage reculé d’une année sur l’autre, mais restent très élevés. L’indice aliments achetés a moins reculé (-5%/ 2022), mais reste aussi élevé (+23% /2021).

Les abattages repartent franchement à la baisse en juillet

Selon Agreste, après un regain en juin (+15% /2022), la production ovine (agneaux et réformes) a de nouveau chuté en juillet (-21% /2022). Au total, sur 7 mois, elle atteignait 47 400 téc, soit -8% /2022.
De janvier à juillet, les abattages d’agneaux ont reculé de -9% en effectifs comme en volume, signe de poids de carcasse stables d’une année sur l’autre, à 18,4 kgéc. Les abattages de réformes ont quant à eux reculé de -2% en effectifs, et de -3% en volume : leur poids moyen des carcasses s’est allégé, passant de 27,1 à 26,7 kgéc.

Avec un repli des importations d’agneaux espagnols (-24% /2022 à 64 000 têtes), des sorties des agneaux français en baisse au 1er semestre de 2023 (-5% /2022 à 1,9 M de têtes) ainsi que des exportations d’agneaux haussières (+9% /2022 à 165 000 têtes), les abattages français reculent inéluctablement début 2023.
Selon Ovinfos, les abattages d’ovins sont restés sous leur niveau de 2022 au mois d’août.

Hausse des importations de viande ovine au 1er semestre

Au 1er semestre 2023, les importations françaises de viande ovine ont augmenté d’une année sur l’autre (+5% /2022, à 41 800 téc) : les nette hausses de mars avec Pâques et le Ramadan (+17%) puis juin avec l’Aïd el-Kébir (+24%) ont contrebalancé les baisses d’avril et mai. Cependant, les importations sont restées en somme plutôt faibles au 1er semestre, inférieures de -9% à la moyenne des 6 premiers mois de 2015-2019 (avant la pandémie de covid-19).
Les volumes importés ont progressé en provenance du Royaume-Uni (+22% /2022) et d’Irlande (+4%), mais ont fléchi d’Espagne (-26%). Jusqu’alors en retrait, les importations de Nouvelle-Zélande ont bondi de +50% en juin, si bien que le volume importé au 1er semestre a été stable d’une année sur l’autre.

Le disponible français en léger repli au 1er semestre

Au 1er semestre 2023, le disponible français en viande ovine a baissé de -0,6% /2022 avec des abattages toujours en retrait. Il reste sous son niveau de la dernière moyenne quinquennale (-8%).