Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Avec la levée progressive des restrictions, le chiffre d’affaires de la restauration française hors domicile a augmenté. Les achats au détail des ménages ont connu des progressions plus limitées. En mai 2021, le commerce extérieur français de viande bovine s’est redressé.

Frémissements autour de la restauration hors domicile

En avril, l’allègement des restrictions autour de la RHD était resté très partiel dans l’Union européenne. Le chiffre d’affaires du secteur était tout de même en hausse de 91% par rapport à un mois d’avril 2020, cœur du 1er confinement, même si toujours bien en dessous des niveaux pré pandémiques. A noter qu’en Espagne, où la réouverture a été plus rapide, le chiffre d’affaires du secteur s’est plus fortement redressé (x10 /2020).

En France, le chiffre d’affaires de la restauration hors domicile était alors revenu à l’indice 52 (100 étant la référence 2015). La restauration traditionnelle s’était alors redressée par rapport à un mois d’avril 2020 particulièrement affecté par le 1er confinement (x2,3 /2020) et la restauration rapide a poursuivi sa marche en avant (x4,9) grâce aux ouvertures partielles, à la vente à emporter et aux livraisons. En revanche, la restauration collective était restée nettement affectée par les effets de la pandémie (+7% /2020).

La situation globale du secteur s’est depuis améliorée en mai dernier avec la réouverture partielle des restaurants (terrasses) le 19 mai. D’après IRi, 71% des Français ont pris au moins un repas au restaurant durant le mois de mai 2021 (seulement -5 points /mai 2019). Les dépenses sur le mois ont atteint un niveau intermédiaire aux deux années précédentes (-17% /2019 et +73% /2020).

Des progressions de ventes au détail plus modérées

Avec la réouverture partielle de la restauration en semaines 20 puis 23 et la fin des mesures de restrictions en semaine 26, les niveaux de ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) observés actuellement restent dynamiques, mais ont commencé à se tasser. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS ont atteint un niveau équivalent à 2020 (= /2020 et +8% /2019) d’après IRi.

Entre les semaines 23 et 26, les ventes de surgelés (dont les viandes congelées) avaient été dynamiques, portées par la météo estivale et la vente de glaces. Elles se sont effondrées depuis. Les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) ont globalement été plus limitées sur la même période.

Les ventes de viandes hachées se sont rapprochées des niveaux d’avant pandémie. Entre les semaines 22 et 25, les ventes de haché frais (-10% /2020 et +2% /2019 en volume) comme de haché surgelé (-9% /2020 et +2% /2019) progressent toujours en valeur par rapport à 2019 mais sont désormais inférieures à celles constatées l’an passé.

Rétablissement progressif du commerce extérieur

En mai 2021, les niveaux d’échanges de viande bovine en France se sont globalement redressés d’après les Douanes :

  • les importations françaises se sont redressées partiellement à 26 200 téc (+45% /2020, mais -9% /2019 avec cependant un jour ouvré en moins). Toutes les origines ont progressé sur un an, mais seule la Pologne a dépassé le niveau de mai 2019, affecté alors par plusieurs scandales de fraudes sanitaires.
  • Les exportations françaises de viande bovine ont dépassé les niveaux des deux années précédentes à 19 800 téc (+19% /2020 et +3% /2019). Les envois vers l’Allemagne sont restés dynamiques (+14% /2020 et +3% /2019 à 3 700 téc). C’est également le cas vers d’autres destinations plus secondaires comme la Belgique (+37% /2020 à 2 300 téc) et les Pays-Bas (x4 à 2 300 téc). Les exportations vers la Grèce (-8% / 2020 et -33% /2019 à 2 900 téc) et l’Italie (-2% / 2020 et –14% /2019 à 5 000 téc) restent quant à eux en retrait par rapport aux deux campagnes précédentes.

Sur les 5 premiers mois de 2021, le commerce extérieur de viande bovine en France est globalement resté en retrait par rapport à 2019, avant la pandémie. C’est surtout le cas pour les importations (+6% /2020 et -21% /2019 à 114 000 téc) et, dans une moindre mesure, pour les exportations (+2% /2020 et -6% /2019 à 91 000 téc).

D’après nos estimations, la consommation calculée par bilan aurait progressé en mai 2021 par rapport à un mois de mai 2020 affecté par le 1er confinement, à 126 900 téc (+5% /2020 mais -2% /2019). Sur 5 mois, la consommation a atteint 630 400 téc (+3% /2020 mais -3% /2019).

Avec le rebond des importations en mai 2021, la part de celles-ci dans les disponibilités totales est revenue à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie, à 21%. La consommation de viande bovine française aurait atteint sur un mois un niveau intermédiaire aux deux années précédentes (45% /2020 et -9% /2019), mais avec un jour ouvré de moins qu’en 2019 et un de plus qu’en 2020. Sur les 5 premiers mois de 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) en France est restée dynamique à 511 400 téc (+2% /2020 et +1% /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !