Le creux des vêlages laitiers au 1er semestre tire habituellement vers le haut les cotations des veaux nourrissons. Ce n’est pas le cas en 2019, les prix stagnent en raison d’une demande très faible en France et modérée en Espagne.
Repli structurel des naissances
Le 1er trimestre 2019 a vu un repli des naissances laitières de 1,5% /2018 à 741 000 têtes. Ce repli s’inscrit dans une tendance de long terme, en lien avec le recul des effectifs de vaches laitières. Néanmoins et comme depuis plusieurs années, on note une progression des naissances de veaux croisés au détriment des veaux laitiers de race pure. Au 1er trimestre 2019, les naissances de veaux laitiers de race pure ont reculé de -3% /2018 à 531 000 têtes alors que les veaux croisés de races laitières ont progressé de +4,5% /2018 à 54 500 têtes traduisant la popularité croissante des vaches laitières croisées.
Les naissances de veaux croisés lait x viande ont également progressé sur janvier-mars 2019, mais leur développement impressionnant ces dernières années semble désormais plafonner. Les naissances du 1er trimestre sont, avec 156 000 têtes, en hausse de 1% seulement par rapport à 2018, contre +3% /2017, +19% /2016 et +25% /2015. Ces naissances de veaux de mères laitières destinés à l’engraissement représentent 21% des naissances au 1ertrimestre 2019 contre 17% en 2015.
Des cotations atones
En semaine 19, la cotation du veau nourrisson de type lait de 45-50 kg atteignait 85€ par tête soit une progression de 10 € en 2 semaines, mais elles sont toujours en repli de 57 € /2018 et 31 € /2017. Le commerce des petits veaux pâtit de la situation du marché des veaux de boucherie malgré une offre modérée. Les cours dégradés des veaux finis n’encouragent pas la mise à l’engraissement et les retards de sorties limitent les places disponibles. Le léger rebond de la cotation observé depuis 2 semaines peut s’expliquer par le début des mises en place de veaux pour une sortie en octobre, mais un redressement significatif des cours est peu probable.
Le marché espagnol reste calme
Au 1er trimestre 2019, la France a exporté 69 500 veaux de mères laitières de moins de 2 mois, soit +0,5% par rapport au niveau très élevé de 2018 et +25% /2017. Ce flux s’explique par le repli des mises en place de veaux gras en France qui libère des veaux pour l’export. Faute de demande de la part des intégrateurs, l’export est souvent le seul débouché possible pour les veaux laitiers.
L’écrasante majorité des veaux français est expédiée en Espagne pour alimenter la filière de production de JB jeunes. Euphorique début 2018, le marché espagnol est aujourd’hui moins demandeur de veaux faute d’accès au marché turc (voir article JB en Europe). Ce relatif manque de dynamisme en Espagne explique la stagnation des effectifs exportés malgré des disponibilités en hausse en France.