Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Pourtant bas début 2019, les cours des veaux gras ont amorcé une chute précoce et marquée courant février. La consommation en berne, malgré les promotions du festival du veau, et la hausse de la production européenne pèsent sur le marché. Les intégrateurs limitent les mises en place à l’approche des beaux jours.

Chute précoce des cours

L’année 2019 avait démarré avec un marché lourd se traduisant par des cours bas. La tendance s’accentue sur les dernières semaines avec une cotation du veau rosé clair O élevé en atelier qui chute à 5,68 €/kg en semaine 9 (-3,5% /2018). Face à une offre stable, lla météo pré-printanière du mois de février expliquerait la baisse de la consommation des ménages alors même que le festival du veau (période de promotion en magasins) bat son plein, avec un succès mitigé. de plus, les exportateurs néerlandais sont braderaient d’importantes disponibilités. La filière peut espérer une stabilisation des prix à condition d’une météo plus hivernale et d’une bonne demande pour la période de Pâques.

Abattages stables grâce aux importations de vifs finis

En janvier, les abattages sont au même niveau qu’en 2018 avec 107 900 têtes et en légère augmentation en volume (+1% /2018) du fait de l’alourdissement des carcasses (142 kéc en janvier soit +1% /2018). Cette stabilisation intervient après une progression des effectifs au dernier trimestre 2018 (+2,5% /2017 sur 3 mois) qui a maintenu la production annuelle au même niveau qu’en 2017.

Les importations de veaux gras prêts à abattre sont toujours élevées début 2019. En 2018, les effectifs importés ont été multipliés par 4 /2017, atteignant 44 000 têtes. Ils ont ainsi compensé la baisse structurelle des effectifs engraissés en France (-2 % /2017), mais ils sont en grande partie réexpédiés sur la Belgique. La part de veaux gras élevés en France est de 95% des veaux abattus sur les six derniers mois.

Offre européenne tirée par la production néerlandaise

En Belgique, la production abattue en 2018 a décroché de 22 000 têtes en un an (-6% /2017). Cette chute, imputable au développement des flux en vif vers la France, masquerait une légère progression de la production nationale de veaux gras.

Aux Pays-Bas, l’année 2018 s’est conclue par une accélération de la croissance de la production abattue (+15% /2017 en décembre), portant la production annuelle à 230 000 téc (+11% /2017). Après une pause à 207 000 téc en 2016 et 2017, la production est relancée car elle toujours attractive pour les éleveurs et rentable pour les intégrateurs.

Des marchés lourds dans toute l’UE

La production supplémentaire a fortement pesé sur le marché européen du veau, plus particulièrement au second semestre 2018, malgré la conquête de marchés extra-européens par les abatteurs néerlandais. Au 2nd semestre 2018, le cours du veau de boucherie pie-noir néerlandais était en moyenne -4% sous son niveau de 2017. L’impact a été plus tardif sur le marché français avec, au dernier trimestre 2018, un prix moyen pondéré des veaux de boucherie français en recul de -3% par rapport à 2017 et 2016.