Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Les très faibles disponibilités, en particulier en vaches laitières et en jeunes bovins, permettent des hausses de prix inédites sur toutes les catégories de bovins. La forte hausse des charges est toutefois un gros point noir pour les éleveurs. En décembre 2021, l’IPAMPA viande bovine affichait une hausse de +15% /2020.

Des charges en forte hausse

En décembre 2021, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) se situait au niveau record de 121,2 (+15% /2020 et +14% /2019). L’indice des aliments achetés était à +13% /2020 et +19% /2019 et celui des énergies et lubrifiants à +38% /2020 et +11% /2019.

Face à cette flambée des charges qui pèse sur les coûts de production, les prix des bovins finis ont poursuivi leur hausse. Le prix moyen pondéré (PMP) des gros bovins finis entrée abattoir s’établissait en décembre à 4,10 €/kg de carcasse (+16% /2020 et +17% /2019). Il a encore progressé en janvier, à 4,17 €/ (+17% /2020 et +20% /2019).

Manque de JB dans l’Hexagone, alors que la demande export reste forte

L’année 2022 commence avec un déficit de jeunes bovins à abattre. Non seulement les mises à l’engraissement en France sont restées ralenties jusqu’à la fin de l’été 2021. Mais les très faibles disponibilités sur les derniers mois de l’année 2021 ont conduit à anticiper les sorties, amputant l’offre de ce début d’année. Enfin, il n’est pas exclu que le contexte haussier du marché incite certains éleveurs à attendre un peu avant de vendre les animaux afin de gagner quelques centimes. Ainsi, sur les semaines 3 à 6, le nombre de JB abattus a enregistré un recul prononcé par rapport à 2021 : -12% pour les JB de type viande et -7% pour les JB de type lait.

L’ensemble du marché européen est dans une situation similaire, ce qui fait grimper les prix dans tous les États membres  et dope la demande adressée aux exportateurs français. Sur les 6 premières semaines de l’année, les cotations françaises des JB ont gagné entre 22 et 28 centimes selon la conformation. Celle du JB U a atteint 4,79 €/kg de carcasse en semaine 6 (+24% /2021 et +18% /2020). Elle reste devancée largement par la cotation allemande, à 5,05 €/kg. Le JB R français cotait 4,41 €/kg en semaine 6 (+25% /2021 et +19% /2020), contre 5,01 pour le JB R allemand. Le JB O cotait 3,97 €/kg (+21% /2021 et +19% /2020), contre 4,73 €/kg pour son homologue allemand.

Flambée des cours des vaches laitières

Le contexte favorable sur le marché des produits laitiers incite les éleveurs à limiter les réformes, d’autant que le troupeau laitier a démarré l’année sur un recul des effectifs de vaches (-1,8% /2021). D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de vaches laitières sur les semaines 3 à 6 ont chuté de -11% /2021.

Ce recul drastique de l’offre, alors que la demande pour le haché reste ferme, tire les prix à la hausse. La cotation de la vache O a gagné 32 centimes sur les 6 premières semaines de l’année pour bondir à 3,98 €/kg de carcasse (+30% /2021 et +34% /2020). Celle de la vache P a gagné 39 centimes à 3,84 €/kg (+36% /2021 et +49% /2020).

Les prix des vaches allaitantes suivent le mouvement

La cotation de la vache U a gagné 19 centimes sur les 6 premières semaines de l’année pour atteindre 5,02 €/kg de carcasse (+11% /2021 et +16% /2020). Celle de la vache R a gagné 24 centimes à 4,56 €/kg (+15% /2021 et + 23% /2020).

Les abattages de vaches de type viande sur les semaines 3 à 6 étaient en baisse de -2% /2021, tout comme ceux de génisses. Cette évolution est en ligne avec celle du cheptel allaitant qui a démarré l’année avec 105 000 vaches de moins qu’en 2021 (ou -2,8%).

Les muscles importés restent à des prix très élevés

Les prix élevés sur le marché européen, alors que le secteur de la restauration en France a repris quelques couleurs, ont conduit à une forte hausse du prix des muscles origine UE sur le marché de Rungis.

Le 11 février, la bavette d’aloyau semi-parée origine UE était à 9,00 €/kg (+41% /2021 et +25% /2020), le faux filet à 8,80 €/kg (+35% /2021 et +42% /2020), l’entrecôte à 12,30 €/kg (+50% /2021 et +41% /2020) et le filet à 21,80 €/kg (+76% /2021 et +46% /2020).