Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Les cotations des veaux gras se sont stabilisées à un niveau élevé en janvier, alors que le cours de la poudre de lactosérum bat chaque semaine un nouveau record. Les coûts de production pèsent sur la rentabilité des ateliers. Aux Pays-Bas, la production reste loin de son niveau d’avant pandémie.

Maintien des prix à haut niveau

Les cours des veaux gras ont démarré l’année 2022 à un prix élevé, dans la continuité de la fin d’année 2021. En semaine 6, la cotation du veau de boucherie rosé clair O élevé en atelier dépassait de 67 centimes son niveau de 2021 (+12%) et de 62 cts celui de 2019, à 6,47 €/kgéc.

La cotation du veau rosé clair R élevé en atelier était de 6,93 €/kg de carcasse en semaine 6, soit +56 cts /2021 (+9%) et +58 cts /2019.

Les coûts alimentaires explosent !

Après une fin d’année à un haut niveau, le cours de la poudre de lactosérum doux a de nouveau redécollé en janvier. Il a progressé de +9% en cinq semaines pour atteindre 1 310 €/t (+49% /2021 et +64% /2020) en semaine 5.

La progression a été un peu moins marquée pour la poudre maigre (+3% entre s1 et s5) qui cotait 3 520 €/t en semaine 5 (+48% /2021 et +32% /2020). En décembre, l’IPAMPA des aliments d’allaitement pour veaux a de nouveau grimpé en flèche : à 137,3 points, il était supérieur de +25 points /2020 et de +27 pts /2019. Les prix des matières premières laitières devraient rester élevés les prochaines semaines, avec une collecte mondiale globalement en retrait.

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux a également atteint des records, à 120,2 points en décembre il était supérieur de +16 pts /2020 et de +20 pts /2019. Quant à l’IPAMPA du gaz, il s’est apprécié de +16 pts /2020, à 133,8 points.

La production s’est maintenue d’une année sur l’autre

105 000 veaux ont été abattus en décembre 2021 (-3,8% /2020 et de -4,3% /2019), soit 15 300 téc (-1,6% /2020 et -2% /2019).

Au total, 1 200 000 veaux ont été abattus en 2021, en léger recul par rapport à 2020 (-0,9% ou -11 000 têtes), mais très loin du niveau de 2019 (-4,6% soit -58 000 têtes). En tonnage, la production française est restée quasiment stable à 178 000 téc (-0,2% /2020 et -3,2% /2019). La hausse des poids carcasse a permis de maintenir les volumes d’une année sur l’autre, mais sans retrouver le niveau d’avant pandémie.

En janvier, d’après les données Normabev, la production a reculé de -1,2% /2021. Les opérateurs espèrent que les mises en avant du Festival du veau, qui a débuté le 1er février en GMS, stimuleront les abattages.

Forte hausse des poids carcasse en fin d’année

Le poids moyen des veaux abattus a poursuivi sa hausse tendancielle en 2021. A 148,4 kg de carcasse, il était supérieur de +1,0 kg /2020 et de +2,2 kg /2019. L’augmentation des poids carcasse a été particulièrement marquée au 4ème trimestre. Mais contrairement à 2020, cet alourdissement des veaux n’est pas le reflet d’un encombrement des sorties. En effet, l’âge moyen des animaux abattus a reculé de -0,2 jour /2020, à 187,5 jours en 2021.

Pays-Bas : les prix des veaux rosés sont montés en flèche

Le veau de boucherie pie-noir néerlandais cotait 5,62 €/kgéc en semaine 6. La forte hausse des prix des matières premières et les moindres disponibilités d’animaux ont maintenu les cotations à des niveaux toujours très supérieurs à ceux des années précédentes (+25% /2021 et +14% /2020).

Dans le même temps, les cotations des veaux rosés sont montées en flèche : +11% en six semaines pour le veau rosé de moins de 8 mois et même +17% pour le bovin jeune de 8-12 mois.

En cumulé sur 11 mois, les abattages néerlandais se sont maintenus par rapport à 2020 avec 202 000 téc (-0,2% /2020), mais ils sont en retrait par rapport à 2019 (-4,4%). Face à la contraction des débouchés dans la RHD européenne ces deux dernières années, du fait des restrictions sanitaires, les intégrateurs néerlandais ont réduit les mises en place.

Les intégrateurs redoutent une baisse saisonnière des prix au printemps

La hausse des prix des matières premières a été continue tout au long de l’année 2021. Les veaux abattus dans les prochaines semaines auront été produits avec un coût de production toujours plus élevé. Les intégrateurs espèrent que cette hausse se répercutera sur les prix de vente et que la cotation ne connaitra pas de baisse saisonnière au printemps.

Les cours des matières premières lactées et fibreuses ne devraient pas se détendre dans les prochaines semaines, tout comme le prix du gaz, continuant à peser sur les coûts de production des intégrateurs et des éleveurs.