Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La baisse des achats des ménages et le repli de la demande extérieure ont entrainé une chute des importations de produits de report. La collecte en revanche s’est légèrement redressée avec une hausse de la revalorisation des prix du lait et un repli des charges de production.

L’approvisionnement baisse nettement au 1er semestre

L’approvisionnement en lait de chèvre des transformateurs français (collecte et importations), qui s’est établi à près de 244 millions de litres sur les cinq premiers mois de l’année, a baissé de près de 7 millions de litres d’une année sur l’autre (-3% /2022).

D’un côté, la collecte de lait de chèvre cumulée sur les 5 premiers mois a légèrement progressé, de +1% par rapport à 2022, à plus de 222 millions de litres. D’après les producteurs, cette faible croissance de collecte depuis le mois de février est imputable aux faibles disponibilités fourragères dans les élevages. L’allongement des mises bas (lié en partie à des retours en chaleurs après mise à la reproduction) est également indexé comme l’un des facteurs de baisse de la production laitière, mais surtout du décalage du pic de la production.

D’après les données de FranceAgriMer, le prix du lait de chèvre en mai s’établit à 826 €/1 000 litres, soit une progression de +15% d’une année sur l’autre. En même temps, le prix des charges de production a légèrement baissé, de -0,4% /2022 selon l’ I’PAMPA-Lait de chèvre, à l’indice 136,6. Ceci permet d’envisager une amélioration de la marge des producteurs laitiers.

Des importations de produits de report réduites

De l’autre côté, les importations de produits de report caprins cumulées sur les 5 premiers mois sont très ralenties. Ramenées à près de 21,5 millions de litre, elles ont chuté de -29% d’une année sur l’autre (-8,5 millions de litres). Divers éléments d’explications ont été apportés par les industriels pour élucider cette situation : le repli de l’activité industrielle reste l’élément majeur de la baisse des importations.

Le recul des importations est également le fait des faibles disponibilités dans les pays voisins. Le repli de la production de lait de chèvre en Espagne est de plus en plus préoccupant avec les conditions climatiques se dégradant davantage d’une année sur l’autre. Au terme des cinq premiers mois de l’année, la collecte espagnole a fléchi de -8% /2022, à 190 millions de litres.

Moins de fabrications fromagères

Même si elles étaient relativement stables en début d’année, les fabrications printanières de fromages de chèvre ont baissé d’environ -2,5% en un an, à 25 000 t. Au terme des cinq premiers mois, elles ont baissé de -2%, à 40 000 t, sous l’effet d’une moindre demande des ménages en fromages (-2% sur le quadrimestre, à 15 300 t).

Les fabrications françaises de bûchettes à la pièce ont légèrement progressé (+1% /2022, à 19 700 t) sur les 5 premiers mois de l’année. Les fromages frais en revanche ont vu leur production baisser de -8%, à 7 700 t. Les fromages à la coupe et bûches à la coupe ont respectivement progressé de +2% et +10%, à 5 000 t et 3 000 t. Quant aux autres types de fromages (crottins à la pièce, type-camemberts et autres fromages affinés à la pièce), le recul de la production est compris entre -1% et -3% d’une année sur l’autre.

Chute des exportations de fromages

La demande extérieure en fromages de chèvre souffre fortement de la hausse des prix au détail et de la baisse de pouvoir d’achat des ménages. Après avoir progressé en janvier, de +5% /2022, les exportations ont fortement reculé depuis le mois de février jusqu’en mai. Cumulé sur le 5 premiers mois, les exportations ont chuté de -9% d’une année sur l’autre, à 9 400 t.