Le prix moyen du lait de chèvre a évolué favorablement en France au 2ème trimestre, boosté par la hausse du prix de base et par la nette amélioration de sa composition. Mais la hausse du prix des charges en élevage s’est poursuivie, et s’avère désormais plus élevée que celle du prix du lait.
Nouvelle hausse du prix de base du lait de chèvre
La moyenne nationale du prix de base du lait de chèvre s’est établit à 633 € les 1 000 litres au 2ème trimestre, soit une progression de 17 € d’une année sur l’autre (+2,8%). En effet, les transformateurs ont revalorisé le prix de base du lait français, dans l’objectif de pérenniser la filière et d’encourager le recrutement de nouveaux producteurs, alors même que les charges en élevage ne cessent d’augmenter.
Le prix de base du lait de chèvre demeure le plus élevé dans le Centre, avec 639 € les 1 000 litres au 2ème trimestre ; l’évolution trimestrielle dans ce bassin a toutefois été la plus faible, avec une hausse de +1,8% /2020. Suivent de près le Centre-Ouest et le Sud-Ouest, où le lait est payé 634 € les 1 000 litres, soit +3,0% et +2,7% respectivement. Finalement, c’est dans le Sud-Est que le lait a été le moins bien payé au 2ème trimestre, à 607 € /1 000 litres, soit +2,3% d’une année sur l’autre.
L’amélioration de la composition du lait collecté se poursuit
Dans le sillage d’une tendance amorcée en début d’année, l’amélioration de la composition du lait de chèvre s’est poursuivie au 2ème trimestre 2021 (après une année 2020 marquée par la fragile stabilité de celle-ci).
Le taux butyreux s’est amélioré en mars et avril, en plein pic de production, mais s’est ensuite dégradé en juin. Au deuxième trimestre, Il se situe en moyenne nationale à 37,8 g/l, il a gagné +0,6 g/l en un an. Toutes les régions ont connu une dégradation en juin, exception faite du Sud-Est, où la composition n’a cessé de s’améliorer, ce qui a permis d’enregistrer dans ce bassin la progression trimestrielle la plus importante (+1,4 g/l, à 38,0 g/l).
Le taux protéique a aussi progressé de +0,4 g d’une année sur l’autre, et la moyenne nationale se situe à 33,6 g/l sur le 2ème trimestre. Cette amélioration concerne tous les bassins de production, mais là encore, c’est le bassin du Sud-Est qui enregistre la progression la plus importante, avec une hausse de +0,8 g en un an, à 33,5 g/l.
Le prix du lait payé aux livreurs est dopé par l’amélioration des taux
A 693 € les 1 000 litres au 2ème trimestre, soit +5,3% /2020, le prix moyen du lait payé aux producteurs de lait de chèvre a connu une progression importante, liée à l’amélioration de la composition du lait (notamment lors du pic printanier de la production) et du prix de base. Il se situe 34 € au-dessus du niveau de 2020 et 50 € au-dessus de celui de 2019.
D’après l’enquête prix du lait menée par l’Institut de l’Élevage, le prix du lait payé aux livreurs est toujours le plus élevé dans la région du Centre (719 €/1 000 litres, soit +4,2% /2020), où la part de la collecte transformée en fromages AOP est la plus élevée. Arrive ensuite le Centre-Ouest (691 €/1 000 litres, soit +5,5% /2020), suivi de près par le Sud-Est (690 €/1 000 litres, soit +5,4% /2020). Finalement dans le Sud-Ouest, le lait a été payé 683 € les 1 000 litres, soit +5,3% de plus qu’il y a un an.
La hausse du prix des charges en élevage se poursuit … et neutralise la hausse du prix du lait
La hausse des prix des charges en élevage caprin, amorcée au 4ème trimestre 2020, s’est poursuivie au 1er semestre 2021, se situant à un niveau supérieur à celui connu l’an passé à pareille époque.
A l’indice 112,0 au 2ème trimestre (base 100 = 2015), l’IPAMPA s’est en effet apprécié de +8,0% /2020, essentiellement impulsé par la flambée du prix de l’aliment acheté (+10,7% /2020), poste qui représente 60% des coûts de production indicés dans l’IPAMPA lait de chèvre.
A l’indice 107,6 en juin, l’indice moyen de l’IPAMPA glissant 12 mois s’est logiquement renchéri moins vite, de +3,4% d’une année sur l’autre, soit presque autant que le prix du lait de chèvre (+4,5% à 760 € /1 000 litres).