Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le prix du veau nourrisson est au plancher depuis le début d’année. La demande française est atone avec un marché du veau de boucherie encore très encombré. Les exportations se poursuivent, principalement vers l’Espagne, mais à des prix très bas. L’offre relativement contenue laisse toutefois la place à une hausse des prix qui s’amorce tout juste en semaine 24.

Des prix qui restent bas

Jusque début juin, aucune hausse saisonnière des cours des veaux nourrissons (de 8 jours à 4 semaines) n’était encore perceptible. Le veau mâle de type lait de 45-50 kg cotait 72 € en semaine 23, certes 2 € de plus qu’en semaine 22, mais 24 € de moins que la même semaine 2019 (-25%) et 70 € en-dessous des hauts niveaux de 2018 (-49%). C’est finalement en semaine 24 qu’ont été observées les premières hausses un peu plus marquées avec une cotation à 81 €, soit 23 € sous son niveau de 2019 (-22%) et 66 € sous son niveau de 2018 (-45%).

La demande nationale en veaux est particulièrement faible du fait des mises en place très limitées dans la filière veau de boucherie (qui valorise en temps normal plus de 50% des mâles laitiers) qui fait face à de nombreuses incertitudes. Côté espagnol, le marché du JB est encombré, ce qui ne favorise pas l’export. Pour autant, dans la dynamique des derniers mois, cette destination a plutôt maintenu ses achats, offrant un débouché pour les veaux français, mais à des prix relativement faibles.

Forte baisse des naissances en avril

Après 2 mois dynamiques, les naissances de veaux de mère laitière ont fortement reculé en avril, à 207 000 têtes soit -3,5% /2019. En cumul sur la campagne, soit depuis juillet, les naissances de veaux de mère laitière sont en repli de -1,5% /2019, à 2 944 000 têtes. La baisse touche surtout les veaux laitiers purs ou croisés laitiers (2 334 000 têtes ; -2,5% /campagne précédente), tandis que les Croisés lait-viande sont toujours plus nombreux (+8,5% /2019 à 610 000 têtes sur 10 mois de campagne).

Des exports en hausse malgré tout

Malgré des naissances en net repli, les exportations de veaux naissants ont été plutôt élevées en avril avec 21 500 têtes, soit +1% par rapport au niveau record de 2019. Ceci témoigne de la faible demande en France émanant des engraisseurs de veaux et de JB. L’écrasante majorité des veaux exportés est destinée à l’engraissement pour la filière JB en Espagne.

De l’autre côté des Pyrénées comme en France, les prix sont restés déprimés, sans aucun signe de hausse saisonnière. Le veau frison de moins d’un mois cotait ainsi à peine 92 €/tête en semaine 22, soit 7 € de moins que l’an passé, un niveau qui était pourtant déjà très bas en comparaison des années précédentes. La chute des mises en place de veaux gras aux Pays-Bas a réorienté des veaux de ses fournisseurs habituels (Irlandais et Allemands) vers l’Espagne, ce qui contribue à renforcer la concurrence sur ce marché pour les veaux français.

Vers une hausse des cours

Les bas niveaux de naissance constatés sur le mois d’avril et la nécessaire reprise des mises en place des veaux de boucherie en prévision de la demande de fin d’année devraient faire frémir les prix. Plusieurs opérateurs évoquent la poursuite de la hausse constatée en semaine 24. Une embellie qui pourrait cependant être très brève, jusqu’en août lors de la reprise des naissances de veaux laitiers.