Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

En juin, le retour des beaux jours a réduit la demande en viande de veau, viande davantage consommée en hiver En conséquence, la production abattue a reculé et les cotations ont poursuivi leur baisse saisonnière, tant en France qu’aux Pays-Bas. L’accalmie constatée depuis un an sur les cours des matières premières permet une détente sur les prix des aliments d’engraissement des veaux.

Fort recul des abattages faute de demande estivale

En juin, les abattages de veaux de boucherie s’établissaient à 82 000 têtes, en recul de -6,2% /2022 (-5 500 têtes), poursuivant la tendance observée depuis un an. Avec 539 000 veaux abattus au 1er semestre, le recul sur six mois s’élevait à -36 000 veaux /2022 et -69 000 veaux /2021.

Après avoir fortement diminué en début d’année, signe d’un marché fluide, les poids carcasse des veaux abattus en France ont retrouvé un niveau habituel, à 149,3 kg-éc (= /2022, -0,4% /2021). Depuis janvier, les carcasses se sont alourdies de +9,7 kg-éc (+7%). Cette hausse des poids carcasses est habituelle, mais sa rapidité (+9,7 kg-éc en six mois) traduit la baisse de la consommation de veau ce printemps. Pour les mêmes raisons, l’âge à l’abattage a augmenté de +7,6 jours entre janvier et juin 2023, davanatge que l’année précédente (+5,5 jours au 1er semestre 2022), et ainsi retrouvé un niveau plus normal à 189,7 jours (+0,7 jour /2022 et + 0,8 jour /2021).

Conséquence de la baisse des abattages, la production de viande de veau a encore reculé en juin, à 12 000 téc (-6,2% /2022 ; -13,6% /2021). En cumul sur six mois, la production s’est établie à 78 000 téc, en très net recul de -8% /2022 et -13% /2021.

Baisse saisonnière des cours

La consommation baissant plus vite que l’offre, les cours des veaux étaient orientés à la baisse en début d’été. Le veau rosé clair O élevé en atelier cotait ainsi 6,72 €/kg-éc en semaine 27, en recul de -28 cts € en quatre semaines, mais à des prix supérieurs aux années précédentes (+30 cts ou +5% /2022 ; +1,36 € ou +25% /2021).

Les prix des veaux rosés clair R élevés en atelier, mieux conformés, ont aussi baissé à 7,10 €/kg-éc (-29 cts € en quatre semaines), tout en restant au-dessus des cours des dernières années (+21 cts € /2022 et +1,09 € /2021). Les veaux rosés clair U élevés au pis (veaux sous la mère) se sont moins dépréciés de -7 cts en 4 semaines à 9,04 €/kg-éc (moyenne glissante sur les semaines 24 à 27), mais leur cotation demeurait début juillet toujours nettement supérieure à celle de 2022 (+78 cts €).

Poursuite de la baisse des coûts de production

Depuis le début de l’année, les cotations des matières premières lactées (poudre de lactosérum doux et poudre de lait écrémé) sont relativement stables et en net repli par rapport à 2022. Ainsi, en semaine 26, la poudre de lactosérum doux cotait 650 €/t, en retrait de -22% (-180 €) depuis le début de l’année et inférieur de -43% à la cotation de 2022. La poudre de lait maigre, qui a suivi la même tendance, à 2 560 €/t en semaine 26, a perdu 36% de sa valeur en un an, retrouvant le niveau de 2021 à pareille époque.

La forte baisse des prix SPOT des matières premières laitières depuis bientôt un an se traduit dans l’indice IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux : en mai, il atteignait 141,2 points, en baisse de -17% /2022 et de -3% depuis le début de l’année. L’IPAMPA autres aliments pour veaux (aliments fibreux) n’a en revanche pratiquement pas diminué depuis janvier : de seulement -1%, à 149,7 points (+6% /2022, +34% /2021).

Côté énergie, l’IPAMPA gaz s’établissait à 143 points, en baisse de -3% depuis le début de l’année et en retrait de -2% par rapport à 2022. Le pétrole Brent de mer du Nord, dont le propane utilisé dans les élevages est issu, était stable sur un mois, à 69,1 €/baril, en recul de -34% /2022 et de -10% /janvier, mais était toujours supérieur de +24% à sa valeur 2021.

Recul des abattages néerlandais

Après un début d’année dynamique, la demande en viande de veau s’est réduite à partir de mars. Aux Pays-Bas, les intégrateurs ont logiquement ajusté les sorties si bien que la production a été ramenée à 16 000 téc en avril (-12,2% ou -2 000 téc /2022, -13,5% /2021). Ce recul est lié à la fois à une baisse des effectifs abattus (104 000 têtes en avril, -11,1% /2022) et à une baisse des poids carcasse (151,8 kg-éc, -1,4% /2022). En cumul, malgré un début d’année en hausse, les effectifs abattus en quatre mois étaient en retrait de -1,3% /2022, à 457 000 têtes, et les volumes de viande de veau reculaient de -2,7% /2022, à 68 000 téc.

Cotation en baisse aux Pays-Bas

Conséquence de la moindre demande, les cours des veaux gras aux Pays-Bas ont baissé au printemps , après une longue période de stabilité en début d’année. En semaine 27, le veau pie noir néerlandais cotait ainsi 5,78 €/kg-éc, en baisse de -24 cts en quatre semaines, mais toujours supérieur de +1,4% (+8 cts) /2022.