Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Après l’effervescence de Pâques, l’offre s’est repliée malgré un Ramadan qui s’est terminé deux semaines plus tard. La cotation de l’agneau français entrée abattoir est quant à elle restée haut perchée au lieu d’entamer sa baisse saisonnière. La demande se creuse traditionnellement après les fêtes, mais l’inflation pourrait accentuer le reflux saisonnier des achats d’agneau.

Quelques semaines après Pâques, le cours français se maintient

Après sa traditionnelle ascension pour Pâques, la cotation entrée abattoir s’est maintenue pour la 5ème semaine consécutive à 8,06 €/kg en semaine 19 (se terminant le 15 mai). L’écart était alors de +0,64 € /2021 et +1,59 € /2020.

Pâques terminé, l’offre s’est effondrée tandis que le cours de l’agneau s’est maintenu au-dessus des 8 €/kg durant quelques semaines.

Ce niveau de prix est bénéfique pour les éleveurs confrontés à une hausse du coût des intrants. En mars 2022, l’IPAMPA ovin viande a atteint 131,7 points (+20% /2021). L’Indice énergie et lubrifiants a bondi de +84% /2021 et celui des aliments achetés a progressé plus modérément de +17%. Toutefois ce dernier devrait encore s’apprécier dans les prochains mois. La sécheresse qui sévit ce printemps en France devrait encore accroître la tension sur le marché des grains et des aliments concentrés.

Les abattages diminuent fortement après Pâques

Principalement du fait du décalage des dates de Pâques (le 4 avril en 2021 et le 18 avril en 2022) et selon Agreste, la production abattue au mois de mars a chuté de -18% d’une année sur l’autre, à 7 700 téc. 354 500 agneaux ont été abattus, en baisse de -24% / 2021, et 41 000 réformes, en hausse de +8%, à 41 000 têtes.

Selon Ovinfos, les abattages seraient passés largement sous leurs niveaux de 2021 une et deux semaines après Pâques (S16 et 17), alors qu’on s’attendait à des abattages toujours dynamiques après Pâques, grâce à la période du Ramadan (fin le 2 mai). La baisse enregistrée en semaine 16 s’est accentuée la semaine suivante sans explication claire sur ce fort mouvement de repli : les bergeries étaient-elles vides après Pâques ? La demande pour le Ramadan était-elle trop faible pour ralentir la chute de l’offre ?

Rebond des importations de viande ovine néozélandaise en 2022

Les importations de viande ovine à destination du marché français ont légèrement reculé début 2022. Sur les deux premiers mois, la baisse est de -2% /2021, soit -190 téc.

Malgré une production britannique en légère progression, les importations de viande britannique ont fortement fléchi (-10% /2020), tandis qu’elles se sont redressées en provenance de République d’Irlande (+7%).

Les importations de Nouvelle-Zélande se sont redynamisées, à hauteur de +56% /2021. Depuis septembre 2021, les envois néozélandais vers la Chine reculent d’une année sur l’autre au profit de l’UE à 27 et de l’Amérique du Nord. La politique « zéro covid-19 » restreint l’accès au marché chinois.

La ville industrielle chinoise de Ningbo, qui abrite le 3ème plus grand port commercial du monde, a été confinée en janvier 2022 ; deux mois après, ce fut au tour de Shanghai (1er port de commerce mondial).