Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Le prix du veau gras a poursuivi sa hausse saisonnière, en lien avec l’augmentation de la demande à l’automne et la faiblesse des mises en place au printemps dernier qui entraîne la baisse actuelle des abattages. Le prix des matières premières lactées s’est bien assagi depuis cet été tandis que le prix du propane utilisé par les éleveurs, corrélé au prix du pétrole, reste encore cher.

Hausse saisonnière du cours du veau gras

Les cotations des veaux gras ont connu une hausse saisonnière rapide cet automne, avec la reprise de la consommation liée aux températures plus fraîches. Le recul de l’offre en veaux finis depuis le début de l’année a soutenu cette hausse.
Mi-novembre (semaine 45), le cours du veau rosé clair O élevé en atelier atteignait 7,20 €/kg de carcasse, gagnant encore +18 centimes en 4 semaines. L’écart entre le cours de 2022 et celui de 2021 s’est maintenu depuis septembre (en semaine 45 : +15% /2021 ou +91 cts, et +25% /2020 ou +1,45 €).

Prix-veau-rose-clair-O-en-atelier-a-7,20-Eur-par-kgec-en-s45-soit-plus 15 %-ou-91-cts-par-rapp-a-2021

Le veau rosé clair R élevé en atelier a lui aussi profité de la hausse saisonnière et cotait 7,54 €/kgéc en semaine 45 (+11% /2021 ou +76 cts et +19% /2020 ou +1,21 €). Mais l’écart entre le prix du veau rosé clair O et celui du veau rosé clair R s’est encore réduit de quelques centimes en 5 semaines, pour atteindre 32 centimes en semaine 45. Cela réduit l’intérêt de produire des veaux R, souvent nourris avec davantage de poudre de lait, plus onéreuse que les matières premières lactées utilisées dans l’alimentation des veaux O.

En veau sous la mère, la cotation a également suivi une hausse saisonnière. Le veau rosé clair U élevé au pis valait 9,15 €/kgéc en moyenne sur les quatre dernières semaines (+7% /2021 ou +56 cts et +8% /2020 ou +69 cts).

Le prix des matières premières lactées s’assagit

Depuis cet été, le prix des matières premières lactées reflue sur les marchés mondiaux et en France. Cette baisse s’explique par le recul de la demande chinoise, qui libère un surplus de poudres de lait néo-zélandaise sur le marché mondial, à prix attractif. Les Etats-Unis apportent également un surplus qui pèse sur les marchés. Ainsi, le prix de la poudre de lait maigre en France s’est replié depuis la semaine 42 sous son niveau de 2021 à la même époque, à 2 980 €/t en semaine 44 (-3% /2021 et -13% depuis le début de l’année).
Le prix de la poudre de lactosérum doux recule depuis l’été du fait de la baisse de la demande. Elle cotait 910 €/tonne en semaine 44, en recul de -12% /2021 et -24% depuis le début de l’année.

le-lactoserum-doux-recule-depuis-cet-ete-a-910-E-par-tonne-soit-12-par-rapp-a-2021

L’IPAMPA des autres aliments pour veaux (partie fibreuse) du mois de septembre atteignait – comme en août – 148,5 points (+31% /2021 et +46% /2020). Les prix des céréales demeurent à haut niveau, la volatilité restant présente du fait des incertitudes sur les expéditions de céréales ukrainiennes.

Côté éleveur, les coûts de production restent très élevés. Le cours moyen du baril de Brent (Mer du Nord) dont le propane – utilisé en atelier veau – est un coproduit, se situait à 95 €/baril en octobre 2022, très nettement supérieur aux nivaux des années passées (+33% /2021 et +176% /2020).

Prix-du-petrole-a-95-Eur-par-baril-Brent-en-oct-2022-soit-31-par-rapp-a-2021

Chute des abattages de veaux en octobre

Le niveau d’abattages de veaux gras plus soutenu au mois de septembre, stimulé par la rentrée scolaire, diffère de la situation d’octobre marquée par des chaleurs inhabituelles qui ont participé au net repli des abattages (-8,7% /2021 à 94 000 têtes). De plus, les effectifs abattus sont issus des mises en place d’avril, particulièrement réduites lors du creux printanier des naissances laitières, plus prononcé en 2022. Enfin, l’inflation en France, bien qu’inférieure à la moyenne européenne, a des effets négatifs sur les ventes des produits de grande consommation et du frais libre-service.

Abattages-de-veaux-en-octobre-en-chute-de-8,7%-en-tetes-par-rapp-a-2021

En cumul sur les 10 premiers mois de l’année, les abattages de veaux de boucherie ont totalisé 933 000 têtes, toujours en net recul de -6,0% /2021 (-60 000 têtes) et -6,6% en téc soit -10 000 téc, pour un total de 138 000 téc produites.

En octobre, le poids carcasse des veaux gras était en recul saisonnier, à 145,3 kg (-4,7 kg /octobre 2021 où le poids des veaux gras avait fortement progressé pour amortir les charges fixes des abattoirs et -1,7 kg /octobre 2020). Cet allègement des carcasses traduit la fluidité du marché et sans doute la volonté de certains abatteurs de ne pas trop alourdir les veaux dans un contexte de coûts de production supérieurs à ceux de l’an passé.

Poids-carcasse-des-veaux-gras-en-recul-saisonnier-a-145,3-kg-carc-soit-1,7-kg-compare-a-2020

La production des Pays-Bas stable d’une année sur l’autre

La production de viande de veau aux Pays Bas a progressé en août (19 000 téc soit +3,3% /2021) grâce au dynamisme de la RHD européenne cet été, et en prévision de la rentrée des cantines scolaires et d’entreprises.
En cumul de janvier à août 2022, les Pays-Bas ont produit 145 000 téc de viande de veau, en légère progression de +0,9% /2021, mais toujours en recul de -2,6% /2018, 2019 ayant été une année de production exceptionnellement élevée. La bonne tenue des abattages s’explique principalement par le regain de dynamisme de la RHD. Par ailleurs, les mises en place n’ont pas été restreintes contrairement à la situation française (+5,2% d’abattages en têtes depuis le début de l’année, comparé à 2021, soit +46 000 veaux abattus, et +24 000 têtes /2020).

Abattages-aux-pays-Bas-en-hausse-de-0,9%-sur-janv-aout2022

La cotation du veau pie-noir néerlandais est stable depuis la semaine 41, à 6,10 €/kgéc en semaine 45. L’écart avec l’année 2021 s’amenuise (+11% /2021 ou +56 cts et +27% /2020).

En Italie à Modène, le prix veau gras pie-noir est stable depuis la semaine 38 rejoignant sa valeur de 2021, à 6,48 €/kg éc en semaine 45 (+1% /2021 et +34% /2020).