Alors que les restrictions pèsent toujours sur le secteur de la restauration, les achats au détail des ménages sont demeurés soutenus, bénéficiant à nouveau à la viande française en mars. Sur le 1er trimestre 2021, le commerce extérieur français de viande bovine a flanché.
La restauration hors domicile attend la fin des restrictions
Avant que l’allègement des restrictions autour de la RHD ait débuté dans l’Union européenne, le chiffre d’affaires du secteur est resté faible en février dernier, en baisse de -55% par rapport à février 2020, niveau cependant supérieur au creux du 1er confinement. Les replis sont d’ampleur similaire en Espagne, en Allemagne et en France.
En France, c’est à nouveau le chiffre d’affaires de la restauration traditionnelle qui a subi les plus grandes pertes en février (-81% /2020). Les restaurations collective et rapide ont mieux résisté (-26%) grâce aux ouvertures partielles d’un côté et à la vente à emporter et aux livraisons de l’autre. La situation globale du secteur ne s’améliorera pas avant le 19 mai prochain, date provisoire de réouverture partielle des restaurants (terrasses).
Des ventes au détail toujours dynamiques
Hormis les semaines 10 et 11 durant lesquelles les achats dans les magasins de détails avaient été exceptionnels en 2020, liés au 1er confinement et à des achats de paniques et autres constitutions de stocks, les niveaux de ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) observés actuellement sont proches de ceux du début de la pandémie en France et bien supérieurs à ceux de 2019. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS ont été globalement en hausse (+1% /2020 et +9% /2019).
Entre les semaines 14 et 17, les ventes de surgelés (dont les viandes congelées) se situaient à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020, les premières semaines de confinement en 2020 ayant été marquées par des phénomènes de stockage. Les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) ont globalement été supérieures aux deux années précédentes sur la même période.
Les ventes de viandes hachées atteignent désormais des niveaux intermédiaires entre les deux années précédentes. Entre les semaines 13 et 16, les ventes de haché frais ont été dynamiques (+22% /2019), mais moins soutenues que lors du 1er confinement (-11% /2020). Ce constat est encore plus marqué pour les ventes de haché surgelé, stocké par les ménages en 2020 (+27% /2019 mais -20% /2020). Il faut noter que du 29 mars au 4 avril 2021 (semaine 13) les crèches, écoles, collèges et lycées étaient encore ouverts, avant une fermeture stricte anticipée en semaine 14, à la différence de 2020 où tout était fermé à cette période. Or les familles avec enfants sont de loin les premiers ménages acheteurs de haché.
Importations intermédiaires en mars entre les deux dernières années
Pour la première fois depuis longtemps, les importations françaises ont augmenté en mars 2021 d’après les Douanes. Mais cette hausse est un « trompe l’œil », le commerce extérieur de mars 2020 ayant été sérieusement affecté par les premières restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et ayant un jour ouvré de moins. A 23 900 téc (+19% /2020 mais -21% /2019), les importations sont restées à un faible niveau. Si toutes les origines ont progressé sur un an, aucune n’atteint le niveau de mars 2019.
Les exportations françaises de viande bovine ont mieux résisté à 19 600 téc (= /2020 et +8% /2019) grâce notamment aux envois vers l’Allemagne (+8% /2020 et +35% /2019 à 4 600 téc) mais aussi à d’autres destinations plus secondaires comme la Belgique (+20% /2020 à 2 300 téc) et les Pays-Bas (+25% à 1 300 téc). Les exportations de viande bovine vers la Grèce (-32% /2020 et –14% /2019 à 2 500 téc) et dans une moindre mesure vers l’Italie (-4% /2020 et –5% /2019 à 5 300 téc) étaient cependant en retrait par rapport aux deux campagnes précédentes.
Sur l’ensemble du 1er trimestre 2021, le commerce extérieur de viande bovine en France s’est globalement contracté par rapport aux deux années précédentes, de façon plus marquée du côté des importations (-14% /2020 et -26% /2019 à 65 200 téc) que des exportations (-6% /2020 et -9% /2019 à 53 800 téc).
En mars 2021, la consommation calculée par bilan aurait été en hausse marquée mais par rapport à un mois de mars 2020 affecté par le début de la pandémie avec 121 600 téc (+9% /2020 mais -3% /2019). Au 1er trimestre, la consommation a atteint 378 200 téc (+1% /2020, mais -3% /2019).
Malgré un très léger rebond des importations, la part de celles-ci dans les disponibilités totales reste basse, à 19% en mars 2021. Sur le 1er trimestre 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) en France aurait globalement progressé à 312 200 téc, au-delà des deux années précédentes (+4% /2020 et +3% /2019).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !