Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Avec des prix déjà élevés et des achats en recul depuis plusieurs années, la demande en agneaux pâtit cette année de la baisse du pouvoir d’achat des ménages.

Royaume-Uni : L’offre britannique continue de s’étoffer

La baisse saisonnière du cours britannique a commencé un mois plus tard cette année, l’offre mondiale restant tendue alors que la demande se redresse. En semaine 34, il était à 7,43 €/kg, soit +0,20 € /2021 et +1,31 € /2020.

Sur une bonne lancée depuis le début d’année, la production de viande ovine britannique a ralenti à partir de juin, enregistrant un recul de -8% /2021 en juillet, à 22 000 t. Sur 7 mois, la production nationale reste tout de même haussière, de +8% /2021 à 155 000 t.

La demande intérieure comme celle à l’internationale sont modestes, compte-tenu de la crise du pouvoir d’achat qui touche de nombreux pays (inflation ≈10% /2021 en août au Royaume-Uni). Les achats britanniques d’agneau se sont en effet repliés de -10% d’une année sur l’autre sur les 12 dernières semaines se terminant le 7 août, selon le panel Kantar. Le prix moyen a dans un même temps augmenté de +10% /2021.

Selon les dernières données du HMRC, les envois de viande ovine britanniques se sont aussi redressés – vers leurs principales destinations (France, Allemagne, Belgique, Italie) – pour atteindre 37 000 t au 1er semestre, soit +23% /2021. Les importations ont dans le même temps bondi de +39% /2021, à 41 000 t, venant compléter le disponible.

Irlande : le cours de l’agneau irlandais reste au-dessus de ses niveaux de 2021

Après avoir effectué sa traditionnelle baisse saisonnière (également tardive à cause d’une offre mondiale sous tension), la cotation des agneaux de la nouvelle saison stagne depuis août autour de 6,50 €/kg. En semaine 34, à 6,55 €/kg, elle surpassait son niveau de 2021 de + 0,35 €/kg et celui de 2020 de +1,30 €/kg.

De janvier à août, les abattages d’agneaux irlandais ont été relativement abondants, à 1,9 million de têtes, en hausse de +8% /2021 (+2% /2020). Les transformateurs décrivent toutefois quelques soucis de finition des agneaux qui pénalisent les éleveurs lors du paiement.

L’offre plus abondante dynamise les exportations de viande ovine : totalisant 29 000 téc au 1er semestre, elles ont gagné +20% /2021, dont +33% vers le Royaume-Uni et +21% vers la France.

La filière observe une baisse de la demande en agneau chez les consommateurs irlandais, situation inhabituelle à la fin des vacances d’été. La crise du pouvoir d’achat touche aussi l’Irlande avec une inflation de +9% /2021 en août.

Espagne : des envois de viande ovine inférieurs aux niveaux de 2021

Le cours espagnol se redresse de façon saisonnière fin août : la demande intérieure est plus active tandis que l’offre diminue. En semaine 34, à 7,0 €/kg, il était supérieur de +0,60 € /2021 et de +1,02 € /2020.

Les effectifs d’agneaux abattus ont reculé de -5% tandis que ceux des réformes ont progressé de +33% au 1er semestre /2021. Au total, les effectifs d’ovins abattus ont baissé de -1% d’une année sur l’autre, mais la légère hausse des poids de carcasse a permis un regain de +2% de la production en volume.

Les envois de vifs vers les pays tiers, par bateau, se poursuivent à un bon rythme avec une demande jordanienne toujours prégnante.

Les exportations de viande sont modérées vers les pays tiers comme vers l’UE : l’agneau irlandais, moins cher, concurrence fortement l’agneau espagnol.

Nouvelle-Zélande : baisse des sorties d’agneaux au printemps 2022

D’après Beef + Lamb New Zealand, le cheptel ovin s’est faiblement étoffé d’un inventaire à l’autre, de +0,2 % à 25,8M de têtes au 30 juin 2022. Les effectifs de brebis reproductrices ont enregistré une contraction de – 1,4% à 16,1M de têtes, tandis que le nombre d’Hoggets a augmenté de +3,2% à 8,8M de têtes.

Le nombre de brebis a reculé dans toutes les régions, mais de façon particulièrement marquée dans les zones frappées par la sécheresse. Combinée à une moindre productivité numérique, cette baisse d’effectifs pénalisera la production d’agneaux pour la saison 2022/23, avec des effectifs présents dans l’inventaire en recul de -0,8% d’une année sur l’autre, à 22,4M de têtes.

Sur 7 mois, la production de viande ovine en Nouvelle-Zélande a baissé de -3% /2021, à 274 000 t, via une chute des effectifs d’agneaux abattus de -2% /2021, à 11,7M de têtes, et des réformes, de – 4% à 2,2M de têtes. Les poids de carcasse étaient en léger recul.

Les exportations ont conjointement baissé de -7% /2021, principalement du fait de la baisse des expéditions vers la Chine (-27%), partiellement compensée par les augmentations vers l’UE-27 (+21%), le Royaume-Uni (+11%) et plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Asie.