Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

En avril, le prix du veau gras résistait à la décrue. Les abattages ont fortement reculé après l’anticipation des abattages de mars pour préparer Pâques et du fait du recul structurel de la production de veau pour la 2ème année consécutive. Aux Pays-Bas, le prix du veau gras recule seulement depuis la semaine 18, tandis qu’en Italie il reflue un peu depuis la semaine 15.

Légère baisse saisonnière des cours

Au printemps 2023, les cours des veaux de boucherie ont entamé une baisse saisonnière en pente douce, limitée par le manque d’offre en élevage. En semaine 19, le veau rosé clair O élevé en atelier cotait 7,27 €/kg éc, toujours au-dessus des cotations des années précédentes (+9% ou +57 cts /2022, +34% /2021), après n’avoir reculé que de 14 centimes en huit semaines. Le veau rosé clair R élevé en atelier a suivi une tendance similaire, pour s’établir en semaine 19 à 7,58 €/kg éc (+8% ou +53 cts /2022, +23% /2021).


En-s19-le-veau-rose-clair-O-en-atelier-cotait-7virgule27-Eur-soit-9-pr-cent-par-rapp-a-2022.

Le veau rosé clair U élevé au pis cotait en moyenne 9,14 € /kg éc entre les semaines 16 et 19, soit +7% ou +56 cts /2022 et seulement +5% /2021, les cours ayant très peu augmenté en veau sous la mère en 2022, contrairement aux prix des veaux de boucherie conventionnels.

Reflux du coût des matières premières lactées

La décrue du cours des matières premières lactées depuis mi-2022 s’est poursuivie en 2023. En avril les prix sont restés globalement stables. En semaine 18, la poudre de lactosérum doux cotait ainsi 660 €/t, à -53% /2022 ou -740 €/t. La cotation de la poudre de lait écrémé suivait une tendance similaire, à 2 370 €/t en semaine 18 (-43% /2022 ou -1 790 € /t).

En-s18-le-lactoserum-cotait-660-Eur-par-t-soit-53-pr-cent-par-rapp-a-2022.

En mars 2023, l’IPAMPA aliments d’allaitement pour veaux, pour les aliments achetés directement par les éleveurs, s’établissait à 151,8 points, en baisse de -4% /2022, mais toujours à +29% /2021. L’IPAMPA aliments fibreux est resté stable en mars, comparé au mois passé, à un niveau très élevé, soit 152,6 points (+19% /2022 et +40% /2021).

Côté énergie, l’IPAMPA gaz est reparti à la hausse en mars après une pause de 3 mois, à 154,2 points (+3% /février 2023). Sur un an, il est en toujours en hausse de +11% /2022 et +35% /2021. Le prix du pétrole Brent de Mer du Nord, dont le propane utilisé en élevage est un dérivé, a lui aussi ré-augmenté en avril, à 76,7 €/baril (+5% en un mois) tout en restant en retrait de -22% /2022, mais à +42% /2021.

En-avril-2023-le-baril-de-Brent-Merd-du-Nord-valait-76-virgule-7-Eur-soit-plus-22-pr-cent-par-rapp-a-2022-mais-moins-42-pr-cent-par-rapp-a-2021

Fort recul des abattages en avril

Alors qu’en mars les abattages de veaux gras en France n’avaient reculé que de -3% /2022, en préparation de Pâques le 10 avril, les abattages ont décroché en avril, d’après SPIE et Normabev, avec 84 000 veaux gras abattus (-12,6% /2022 ou -12 000 têtes). En effet, 5 mois plus tôt, les exportations de jeunes veaux laitiers avaient été dynamiques en novembre (+6% /2021), limitant les volumes disponibles à engraisser. De plus, la viande de veau vendu en magasin subit l’inflation, ce qui a pu impacter les volumes commercialisés. La production de viande de veau s’établissait à 12 000 téc en avril, en recul de -14% /2022 ou -2 000 téc.

Abattages-de-veaux-en-avril-reculent-de-12,6-pr-cent-compare-a-2022.

De janvier à avril 2023, 365 000 veaux gras ont été abattus, en recul de -6,6% /2022, soit au même rythme qu’en 2022. À date, la filière veau française s’achemine vers une deuxième année de net recul de la production, du fait d’un nombre insuffisant d’installations de grands ateliers pour compenser l’arrêt de plus petits élevages pour cause de retraite à la retraite ou de cessation d’activité.

La baisse du poids carcasse moyen, due aux changements de plan d’alimentation vers plus de fibres et moins d’aliments lacté s, s’est traduit en avril par un poids moyen de 147,2 kg éc (-1,7 kg /2022). L’âge moyen à l’abattage était équivalent à celui d’avril dernier, à 186, 6 jours (= /2022, et -1,7 jour /2021) traduisant la nécessité d’engraisser les veaux plus longtemps pour atteindre un poids correct avec une alimentation moins riche en énergie.

Le prix du veau néerlandais a amorcé une baisse saisonnière

La cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais était restée stable depuis fin novembre 2022, à 6,30 €/kg éc du fait du manque de viande en Europe et de la demande de la RHD. Depuis début mai (semaine 18), elle semble amorcer une légère baisse, tendance habituelle à l’approche de l’été, période de moindre consommation de viande de veau. En deux semaines, le cours s’est effrité de 18 centimes, à 6,12 €/kg éc en semaine 19, mais reste plus élevé que les deux années précédentes (+4,6% /2022 ou + 27 cts et toujours +50% /2021). La pénurie de viande pourrait limiter cette baisse.

Aux-Pays-Bas-le-veau-gras-pie-noir-valait-6,12-Eur-par-kgec-en-s19-et-entamait-une-baisse-saisonniere

En février, les abattages néerlandais de veaux gras ont été dynamiques (+4% /2022 à 111 000 têtes), comme en janvier (+4,8% /2022). A 148,8 kg, le poids carcasse moyen était encore en recul de -2,5 kg éc /2022, ce qui traduit une certaine tension sur le marché.

En-fev-aux-Pays-Bas-abattages-etaient-dynamiques-a-plus-4-pr-cent-par-rapport-a-2022

En Italie à Modène, le prix du veau gras pie-noir a amorcé une baisse saisonnière plutôt précoce, dès la semaine 15 après Pâques. Il a perdu 20 centimes en cinq semaines pour s’établir à 6,35 €/kg éc en semaine 19, soit 5 centimes en dessous de sa valeur de 2022 à pareille époque (-1% /2022).