Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Au Royaume-Uni, comme en Irlande, en Espagne et en Nouvelle-Zélande, l’offre s’est étoffée au 1er semestre 2022 et a permis une reprise des exportations de viande ovine. Malgré cela, les disponibilités sont demeurées inférieures à la demande et ont en conséquence soutenu les cours déjà élevés des agneaux. Dans le même temps, la hausse des charges a impacté de nombreux producteurs.

Royaume-Uni : L’offre britannique continue de s’étoffer

Sur une bonne lancée depuis le début d’année, la production de viande ovine britannique a de nouveau bondi en mai 2022, de +15% /2021, à 21 400 t, grâce à la hausse conjointe des abattages d’agneaux (+15% /2021 à 924 000 têtes) et de réformes (+3% à 83 000 têtes), le tout conjugué à une légère hausse du poids moyen des carcasses (+1% /mai 2021).

Face à ce disponible accru, en avril, les envois britanniques se sont redressés (+35% /2021, à 7 400 tonnes) et ont progressé vers les principaux clients (France, Allemagne, Belgique, Italie).

Sur 4 mois 2022, les exportations, portées à 26 000 t, ont augmenté de +24% /2021 (+1 900 t).

Les importations ont dans le même temps progressé plus fortement, de +36% /2021, à 26 000 téc, venant compléter le disponible. Celles en provenance d’Irlande et d’Australie ont gagné du terrain tandis que les volumes de viande néozélandaise ont de nouveau reculé.

Face à l’accélération saisonnière des abattages d’agneaux, la cotation britannique a baissé en semaine 26, de -2% d’une semaine à l’autre, à 7,54 €/kg. Elle a surpassé toutefois de +24% son niveau de 2021 (soit +1,48 €/kg).

Irlande : le cours de l’agneau de nouvelle saison a entamé une franche baisse saisonnière

Après son pic pour Pâques, la cotation irlandaise des agneaux de la nouvelle saison a stagné à un niveau élevé puis a tardivement amorcé sa traditionnelle baisse. En semaine 26, à 7,50 €/kg, elle surpassait son niveau de 2021 de + 1,15 €/kg et celui de 2020 de +1,98 €/kg.

De janvier à juin, les abattages d’ovins irlandais ont été abondants, en hausse de +12% /2021. Ceux des agneaux ont progressé de +13% à 1,2 million de têtes tandis que les réformes étaient à l’inverse en recul de -3% leur niveau de 2021, à 82 000 têtes.

Sur 4 mois 2022, les exportations irlandaises de viande ovine ont ainsi gagné +24% /2021, à 20 000 téc, dont +43% vers le Royaume-Uni et +28% vers la France.

Espagne : la cotation reste élevée, soutenue par des exports dynamiques

A 6,78 €/kg en semaine 26, la cotation de l’agneau lourd espagnol se maintenait nettement au-dessus du niveau des années précédentes : +0,45 € /2021 et +1,61 € /2020. La traditionnelle diminution des abattages estivaux et la réactivation de la demande en HORECA ainsi qu’à l’export, à l’approche de l’Aïd, expliquent la fermeté des cours.

La production de viande ovine a légèrement progressé sur 4 mois, de +2% /2021, à 39 000 téc. Les effectifs d’agneaux abattus ont régressé de -4% en têtes et de -5% en tonnes (baisse des poids de carcasse), tandis que les réformes ont gagné +33% en têtes contre +37% en poids (alourdissement des carcasses).

Les exportations de viande ovine ont conjointement reculé de -11% /2021, à 17 000 téc, malgré un redressement en avril (+27%). A contrario, les envois d’ovins vifs ont augmenté de +57% sur la même période, à 683 000 têtes, via une demande particulièrement dynamique sur le marché jordanien.

Nouvelle-Zélande : des envois quasiment stables en mai

La production de viande ovine en Nouvelle-Zélande a progressé en mai, de +25% d’une année sur l’autre, à 41 000 téc, grâce à une hausse des effectifs d’agneaux abattus, de +22% /2021  à 1,8 million de têtes, et des réformes, de +29% à 277 000 têtes.

Le recul des exportations de viande ovine s’est alors tassé, celles-ci totalisant 40 000 téc en mai, soit -1% /2021.

Sur 5 mois, les volumes exportés ont alors baissé de -14% d’une année sur l’autre, avec un repli vers la Chine (-33%), tandis que ceux vers le Royaume-Uni ont doucement repris (+5% /2021), vers l’UE-27 se sont redressés (+14%) et ceux vers les Etats-Unis sont restés dynamiques (+11%).