Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 364 Septembre 2024 Mise en ligne le 16/09/2024

En Europe continentale, la poursuite de la hausse saisonnière des cours des réformes est corrélée à une offre plutôt contenue. Si les cours sont toujours relativement élevés en Irlande et au Royaume-Uni, la météo maussade les a pénalisés en mai.

 

ALLEMAGNE : abattages limités et cours toujours en hausse

En Allemagne les ventes au détail de viande, de saucisses et de volaille sont restés élevés sur les quatre premiers mois de 2021 (+1% /2020), comparées à une année 2020 où les reports vers les ventes au détail avaient été exceptionnels dès la fin mars. La viande bovine reste celle dont les ventes ont connu la plus forte progression (+9%). La consommation de viande hachée mélangée, très demandée en début de confinement en 2020, est désormais en retrait (-3%). D’après AMI, la demande globale s’est nettement redressée à partir de la mi-mai et la réouverture des terrasses.

En parallèle, les abattages de bovins restent limités, notamment en femelles. En effet, l’offre locale en vaches ne répond pas à une demande soutenue des opérateurs. Sur les quatre semaines de mai 2021 (s.18 à 21), les abattages de réformes étaient bien inférieurs aux niveaux d’avant pandémie (+13% /2020, mais -15% /2019 et –15% /2018).

Les cotations ont donc poursuivi leur tendance à la hausse. En semaine 21, le cours de la vache O atteignait 3,16 €/kg de carcasse (+31% /2020 et +4% /2019), soit +8 centimes en un mois et +58 centimes depuis le début de l’année.

Selon AMI, avec une météo plus estivale en juin, l’intérêt des acheteurs pour les vaches de réforme pourrait diminuer au profit de la viande de porc ou de volaille pour grillade, comme c’est habituellement le cas en cette saison. Mais les cotations pourraient cependant rester soutenues dans les semaines à venir face à des sorties qui devraient rester faibles.

ROYAUME-UNI les cotations des réformes résistent

Au Royaume-Uni, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») ont reflué après de nombreuses semaines de hausse. Malgré la réouverture des terrasses, le temps humide a limité les repas à l’extérieur. Le temps maussade de mai a freiné la consommation en limitant les barbecues habituels à cette époque de l’année. Ainsi, la cotation du bœuf R3 plafonnait par exemple à 3,99 £/kg de carcasse en semaine 21 (+16% /2020 et +12% /2019) soit 4,62 €/kg de carcasse. Même à 0,13 € de moins qu’au point haut de la semaine 17, ce niveau reste cependant historiquement élevé.

Dans le même temps, les cotations des réformes ont mieux résisté. Le cours de la vache O s’est stabilisé à 2,97 £/kg de carcasse (+16% /2020 et +12% /2019) en semaine 21. En euros, cela équivaut à 3,44 €/kg, soit 2 centimes de plus qu’en semaine 17 en lien avec la légère appréciation de la livre sterling. La demande des transformateurs pour les réformes reste forte et permet de valoriser une offre en hausse en mai : +5% /2020 et +2% /2019 pour les abattages de vaches sur les quatre dernières semaines connues (s.18 à 21).

La demande des transformateurs reste encore en effet assez importante en réformes. Sur les quatre dernières semaines connues (s.18 à 21), les abattages de gros bovins ont globalement été en retrait (-4% /2020 et = /2019). Les abattages de vaches de réforme ont dans le même temps légèrement progressé (+5% /2020 et +2% /2019).

Le cheptel de bovins en Grande-Bretagne continue de s’éroder à 7,77 millions de têtes le 1er avril dernier (-1% /2020 ou -66 000 têtes). Le cheptel reproducteur a perdu 2% de ses effectifs en un an, à 2,85 millions de têtes, tant en lait qu’en allaitant (- 31 000 vaches et génisses de plus de 30 mois pour chacun des deux cheptels).

D’après AHDB, la demande à l’importation commencerait à se redresser, en raison de l’assouplissement des restrictions autour de la restauration et de prix domestiques élevés. Enfin, le temps désormais plus chaud devrait encourager les gens à sortir et à consommer des grillades, augmentant à nouveau la demande de découpes adaptées au barbecue.

IRLANDE : deux tendances différentes

En Irlande, les abattages de réformes se sont accélérés en mai dans les abattoirs agréés pour l’export (+40% /2020 et +9% /2019 d’après l’indicateur hebdomadaire du Ministère de l’agriculture irlandais). Ceux de « Prime Cattle » ont été plus limités, en hausse de +6% par rapport au niveau très ralenti de 2020, mais en baisse de -9% par rapport au niveau de 2019.  En cumul depuis le début de l’année, les abattages sont restés globalement limités pour toutes les catégories (-5% pour le total bovin).

Avec l’augmentation du nombre de vaches de réforme prêtes à abattre, les cotations irlandaises, si elles restent élevées, ont entamé une baisse. Le cours de la vache O atteignait 3,29 €/kg de carcasse en semaine 21 (+17% /2020 et +7% /2019), soit 6 centimes de moins sur les quatre dernières semaines. A l’inverse, les cours des autres catégories continuent de progresser comme pour le bœuf R irlandais à 4,13 €/kg de carcasse en semaine 21 (+20% /2020 et +11% /2019), soit 4 centimes de plus en un mois.

Les exportations irlandaises de viande bovine avaient été limitées au début de l’année alors que bon nombre de ses clients étaient encore affectés par des restrictions, notamment dans le secteur de la restauration. Sur le 1er trimestre 2021, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée n’ont pas dépassé 100 000 téc. Le Royaume-Uni, principale destination des exportations irlandaises, n’a acheté que 43 000 téc sur la période (-22% /2020 et -31% /2019). Les envois vers le Royaume-Uni ne représentaient ainsi plus que 43% du total des exportations irlandaises contre plus de 50% en 2019.

POLOGNE : des cours toujours en hausse

Le cours de de la vache O polonaise a poursuivi son très vif redressement en mai. Il s’est à nouveau apprécié de +14 centimes d’euros en un mois, à 2,83 €/kg de carcasse en semaine 21 (+25% /2020 ; +8% /2019).

Les disponibilités de bovins et notamment de réformes restent plutôt limitées en Pologne. L’enquête cheptel de décembre 2020 montrait un léger recul du cheptel reproducteur polonais (-0,6% /2019) avec 2,126 millions de vaches laitières (-2%) pour 266 000 vaches allaitantes (+2%).

PAYS-BAS : l’offre limitée soutient les cours

Depuis le début de l’année, les abattages de gros bovins aux Pays-Bas sont en net retrait (-12% /2020 et -10% /2019 sur les 21 premières semaines de l’année). Même constat sur les quatre semaines de mai 2021 (s.18 à s.21) où les abattages sont restés très limités (-14% /2020 et -15% /2019).

Comme ailleurs en Europe continentale, les cours des réformes sont à la hausse aux Pays-Bas. La cotation néerlandaise de la vache O atteignait ainsi 3,13 €/kg de carcasse en semaine 21 (+25% /2020 ; +5% /2019). Elle a repris +14 centimes en quatre semaines et +44 centimes depuis le début de l’année.