Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

En mai, les naissances de veaux de mère allaitante ont poursuivi leur recul, dans le sillage des mois précédents. Avec de faibles disponibilités et une demande italienne et espagnole un peu moins dynamique, les exportations de broutards ont davantage reculé en juin, que depuis le début de l’année. Les cotations restaient soutenues par le manque d’offre.

Des prix stables à niveau élevé

Début juillet, l’offre en broutards, toujours restreinte, soutient les prix. Le broutard charolais U de 450 kg vif s’est stabilisé à 3,51 €/Kg vif en semaine 27 (+5% ou +17 cts/ 2022, +40% /2021).

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Pour les types plus légers, le Charolais U de 350 kg vif s’établissait début juillet à 3,61 €/kg vif (+4% ou +15 cts /2022, +37% /2021) perdant 1 centime en quatre semaines. Le Limousin E de 350 kg vif, qui s’était apprécié de 10 centimes en semaine 22, se maintenait depuis à 3,90 €/kg vif en semaine 27 (+15% ou +50 cts /2022, +41% /2021). Le prix des broutards croisés R de 300 kg vif s’est effrité de -1 ct en quatre semaines, à 3,17 €/kg vif en semaine 27 (+5% ou +14 cts /2022, +31% /2021).

En femelle, la Charolaise U de 270 kg vif était de nouveau cotée fin juin, après huit semaines d’interruption faute d’effectifs suffisants sur les marchés. Elle valait 3,23 €/kg vif en semaine 27 (+5% ou +16 cts /2022, +22% /2021). La cotation de la Limousine E de 270 kg vif restait stable depuis début avril, à 3,40 €/kg vif (+10% ou +30 cts /2022, +21% /2021).

Les naissances de mai encore en nette baisse

En mai, comme depuis début 2023, les naissances de veaux de mère allaitante ont fortement baissé de -7,3% /2022 d’après les données SPIE-BDNI, conséquence de la décapitalisation en cours et de l’avancement de certaines naissances à l’automne 2022. Sur la campagne de naissances entre juillet 2022 et mai 2023, 3 149 000 veaux allaitants sont nés, en net recul de -4,6% /2022, soit -152 000 naissances en 11 mois.

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Le cheptel de vaches allaitantes a poursuivi son repli en mai, avec 3 528 000 vaches présentes au 1er juin (-3,1% ou 112 000 têtes /2022).

Rebond des effectifs de mâles de 6-12 mois

Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois sont plus étoffés pour le deuxième mois consécutif, de +2% /2022 à 502 000 têtes au 1er juin, grâce aux naissances dynamiques de l’automne et à la baisse des exportations. Les effectifs de Limousins (+3%) et de Rustiques (+4%) ont plus augmenté que les Charolais (+2%). Les effectifs de Croisés sont stables d’une année sur l’autre, tandis que les Blonds ont légèrement reculé (-1% /2022).

Au-1er-juin-effectifs-de-males-de-mere-allaitante-de-0-6-mois-en-net-recul-encore-de-moins-5-pr-cent-par-rapp-a-2022

Les effectifs de mâles allaitants de 0 à 6 mois reculent toujours, sous le double effet de la décapitalisation et du décalage des naissances vers l’automne. Ils n’étaient que 940 000 au 1er juin (-5% /2022 ou -57 000 têtes, -8% /2021). Les effectifs de Limousins, Charolais, Croisés et Blonds d’Aquitaine ont davantage reculé » (respectivement -5% ; -6% ; -7% et -9%) que les rustiques et autres races (-2%).

En avril des exports stables selon les douanes

En avril, 65 000 broutards mâles et femelles ont été expédiés vers l’Italie selon les Douanes, afin de préparer les abattages d’automne, soit un effectif stable d’une année sur l’autre, mais en recul de -14% par rapport à avril 2021. Deux ans auparavant, les envois avaient été exceptionnellement dynamiques de janvier à mai 2021. En cumul sur quatre mois, les exportations françaises de bovins maigres vers l’Italie, portées à 283 000 têtes, ont certes reculé de -5% /2022, mais moins fortement que les envois toutes destinations.

En avril, comme depuis le mois février, les exportations de broutards mâles et femelles ont progressé vers l’Espagne d’après les Douanes, avec 9 000 broutards exportés (+41% /2022, -33% /2021). Les envois de broutards mâles les plus lourds (plus de 300 kg vif) ont nettement progressé avec 3 500 têtes (x2,7 /2022 et +37% /2021), tandis que les envois de broutards légers (5 000 mâles de 160-300 kg) ont été stables d’une année sur l’autre.

En-avril-comme-depuis-debut-d-annee-les-envois-de-broutards-males-lourds-progressaient-vers-Espagne

La sécheresse dans une grande partie du pays pourrait avoir réduit les disponibilités en broutards de qualité en Espagne et encouragé les engraisseurs à se tourner vers les animaux français durant le printemps. Le prix de la paille a déjà flambé et les céréales risquent de manquer du fait d’interdictions d’irriguer depuis ce printemps et jusqu’à l’automne en Aragon par exemple. La pénurie d’aliments incite les engraisseurs à acheter des broutards plus lourds afin de les nourrir moins longtemps sur le sol ibérique. De janvier à avril, 37 000 broutards français ont traversé les Pyrénées (+27% /2022 ou +8 000 têtes ; -26% /2021). En juin, des pluies importantes sont tombées, sans résorber le déficit hydrique.

En avril, toujours calme plat vers l’Algérie

L’absence de nouvelles licences d’importation délivrées par l’Algérie a complètement stoppé les envois depuis mars. En avril, seuls 200 broutards ont été expédiés vers la Tunisie (après 650 le mois précédent). En cumul sur quatre mois, 9 000 broutards ont quitté la France vers la rive sud de la Méditerranée (-60% /2022) dont 6 500 vers l’Algérie (-66% /2022). Début juillet, les exports n’avaient pas repris et ne devraient pas reprendre avant l’automne, du fait de l’arrivée de la chaleur estivale.

En juin, recul des exports

En avril et mai, les exports de broutards (mâles et femelles de 4 à 16 mois) avaient été à peu près équivalents à ceux de 2022 selon SPIE-BDNI. En juin (semaines 22 à 26) avec 90 000 têtes, ils ont retrouvé leur tendance baissière (-10% /2022 ou -10 000 têtes). Le manque de disponibilités en broutards ralentit les exportations vers l’Italie, ainsi qu’une certaine baisse de la demande en broutards. En Espagne en juin, la demande en viande bovine était en baisse du fait de l’inflation et des chaleurs. Les exports de broutards ont reculé vers cette destination, tandis que les exports de veaux ont progressé. En cumul jusqu’en semaine 26, 511 000 broutards ont été exportés par la France, soit un recul de -32 000 têtes ou -6% par rapport à 2022.

Exports-de-broutards-reculaient-de-moins-10-pr-cent-en-semaines-22-a-26-compare-a-2022

Sur la période la plus récente vers l’Italie, du 28 mai au 8 juillet (semaines 22 à 27) 99 000 bovins de tous âges, sexes et types ont été exportés, soit un recul comparable à la contraction générale des exports depuis le début de l’année (-6% /2022 et -12% /2021) selon TRACES-DGAL.

Vers l’Espagne, 44 000 bovins français de tous âges et tous types ont été expédiés sur la même période, selon TRACES-DGAL (+3% /2022 grâce aux veaux laitiers et +5% /2021).