Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

L’inflation alimentaire a de nouveau progressé en juin, bien que toujours inférieure à celle de la zone euro. Les ventes au détail ont progressé en valeur, mais pas en volume. Le dynamisme du secteur de la RHD a participé au redressement des importations. La consommation par bilan a progressé en avril pour le 2ème mois consécutif.

Inflation relativement soutenue

En juin 2022, l’indice général des prix à la consommation harmonisé (IPCH) de l’INSEE a poursuivi sa progression (+6,5% sur un an, après le +5,8% de mai). L’inflation était à nouveau forte sur les produits alimentaires (+6,3% /mai 2021) et les viandes de bœuf et de veau étaient largement concernées (+9,3% en juin contre +8,5% en mai). Mais l’inflation en France est toujours inférieure à la moyenne de celle dans la zone euro où l’IPCH y atteignait 8,6% en juin 2022, après 8,1% en mai, d’après Eurostat. Et l’inflation alimentaire y atteignait 8,9%, comparé à 7,5% en mai.

D’après IRi, le niveau d’inflation dans les rayons « alimentaire et petit bazar » a encore progressé en juin, à +4,9% /juin 2021 contre +3,8% en mai et +2,9% en avril. Le rayon « épicerie salée » restait le plus affecté (+6,7% /2021). L’inflation des rayons produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme des surgelés (dont les viandes congelées) restait soutenue en juin (respectivement +5,5% et +6,6% /2021).

Parmi les dix catégories les plus touchées par l’inflation, les viandes hachées surgelées figuraient à la 1ère place en juin (+21%) devant les pâtes alimentaires (+17%). Les viandes hachées du rayon frais complétaient le podium (+15,5%), devant l’huile et la moutarde.

Avec une inflation soutenue, les ventes de viandes hachées au détail progressent en valeur

Alors que l’inflation a continué de progresser, les ventes de viandes hachées en valeur dépassent désormais les niveaux des années précédentes. En cumul sur les 25 premières semaines de 2022, elles sont nettement supérieures à l’avant pandémie, tant pour le bœuf haché frais (-3% /2021 mais +13% /2019) que pour le haché surgelé (= /2021, mais +18% /2019).

Portées notamment par l’inflation, les ventes des produits de grande consommation et frais libre-service (PGC-FLS) depuis le début de l’année restaient nettement supérieures à l’avant-pandémie et proches de celles de l’année dernière d’après IRi. Sur 26 semaines, elles étaient équivalentes à l’année dernière (= /2021). Mais entre les semaines 23 et 26, les ventes affichaient un recul en volume trois semaines sur quatre.

Le chiffre d’affaires de la RHD toujours soutenu en France

En avril 2022, le chiffre d’affaires global de la RHD en France restait supérieur au niveau d’avant pandémie (x2,7 /2021 ; x6 /2020 et +12% /2019). Alors que le mois d’avril 2021 et surtout avril 2020 étaient marqués par de fortes restrictions, le secteur de la restauration rapide était à nouveau en progrès par rapport à l’avant pandémie (+20% /2019) et la restauration traditionnelle avait progressé aussi (+16% /2019). La restauration collective continuait cependant de pâtir des habitudes prises lors de la pandémie comme le télétravail (-15% /2019).

Dans l’Union européenne, la reprise d’activité du secteur de la RHD restait très hétérogène en avril 2022. Le chiffre d’affaires global de la RHD au sein de l’UE-27 était en léger progrès par rapport à l’avant pandémie (+94% /2021 ; x4 /2020 et +1% /2019). Il était proche de celui de l’avant pandémie en Espagne (+62% /2021 ; x16 /2020 mais -1% /2019), mais la situation restait dégradée en Allemagne (x2 /2021 ; x2,6 /2020 mais -15% /2019).

Le commerce extérieur a poursuivi sa progression en avril

En avril 2022, le commerce extérieur français de viande bovine (importations et exportations) a de nouveau poursuivi sa progression sur un an d’après les Douanes françaises. Les exportations ont atteint 19 300 téc (+11% /2021 et +30% /2020) quand les importations ont approché les 30 000 téc, (+32% /2021 et x2 /2020).

En cumul sur les quatre premiers mois de 2022, les exportations françaises ont atteint 79 200 téc (+15% /2021, +9% /2020 et +3% /2019). Et les importations 114 100 téc (+32% /2021, +27% /2020, mais -2% /2019).

L’intensification des exportations vers les Pays-Bas (+36% /2021 à 27 600 téc) reste à mettre en relation avec la nette hausse des importations françaises depuis le Royaume-Uni (x3 /2021 sur 4 mois à 16 000 téc). En effet, depuis le Brexit et dans un but de simplification, certains importateurs néerlandais choisissent de dédouaner les viandes britanniques en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas.

La consommation par bilan a de nouveau progressé en avril

Pour le 2ème mois consécutif, la consommation calculée par bilan a progressé d’une année sur l’autre. En avril 2022, elle a atteint 126 600 téc (+2% /2021 et +7% /2020). En cumul sur quatre mois, elle flirtait avec les 496 000 téc (-2% /2021, mais +1% /2020).

Avec des importations plus importantes que durant la pandémie, la part d’import dans les disponibilités totales atteignait 24% en avril 2022, niveau légèrement supérieur à l’avant covid-19.

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !