Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Les prix des gros bovins finis sont relativement stables en ce début d’année, toujours bien supérieurs aux niveaux des années précédentes, tout comme les charges. L’offre reste rare, résultat de plusieurs années d’une décapitalisation toujours en cours.

Prix stables en vaches allaitantes

La cotation de la vache U standard, qui a démarré l’année à 5,69 €/kg de carcasse, se situait à 5,67 €/kg en semaine 6 (+13% /2022 et +26% /2021). Celle de la vache R standard a démarré à 5,38 €/kg et était remontée à 5,39 € en semaine 6 (+18% /2021 et +35% /2020).

Depuis juillet, FranceAgriMer publie des cotations SIQO sur un pas de temps mensuel. En janvier, la vache U Label Rouge cotait 5,96 €/kg contre 5,69 € pour la U standard en moyenne sur le mois.

Les cotations des animaux labélisés bio sont également disponibles depuis octobre. La vache R bio cotait 5,61 €/kg en décembre, contre 5,38 € pour la R standard. La cotation de janvier n’était pas encore disponible au 17 février.

Toutes les cotations sont disponibles sur le site Visionet de FranceAgriMer.

Les vaches laitières perdent quelques centimes

L’écart de prix s’est creusé entre les vaches laitières françaises et leurs homologues européennes (voir l’article sur les femelles en Europe). Ceci explique peut-être les 3 centimes perdus en ce début d’année par les cotations des vaches O et P, retombées respectivement à 4,81 €/kg (+21% /2022 et +58% /2021) et 4,59 €/kg (+20% /2022 et +63% /2021).

La cotation du JB U oscille entre 5,50 et 5,51 €/kg de carcasse depuis le début de l’année. L’écart avec les années précédentes restait conséquent en semaine 6 (+15% /2022 et +42% /2021). Celle du JB R oscille autour de 5,37 €/kg (+16% /2022 et + 45% /2021) et celle du JB O autour de 5,03 €/kg (+27% /2022 et +51% /2021).

Des charges en très forte hausse sur un an

Les évolutions des prix des animaux finis sont à mettre en regard de leurs prix de revient qui a considérablement augmenté du fait de la flambée des prix des matières premières. Au second semestre 2022, il était de 5,92 €/kg éc pour les jeunes bovins de type viande et 6,12 €/kg éc pour la vache de type viande. Pour les vaches Label rouge, il faut rajouter 26 centimes /kg si tous les animaux labellisables sont effectivement labellisés et jusqu’à + 56 centimes si seulement un tiers des animaux sont labellisés. Ces indicateurs de prix de revient, calculés à la demande de l’Interprofession bovine (INTERBEV) sur une base semestrielle pour chaque catégorie de bovin, sont disponibles sur le site de l’Institut de l’Élevage.

En décembre 2022, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 138,3 points, en léger retrait par rapport à octobre (-1%), mais toujours en forte hausse par rapport à décembre 2021 (+14%). L’indice des prix des aliments achetés était en hausse de +25% /2021, celui des énergies et lubrifiants de +25% et celui des engrais et amendements de +26%.

Des abattages réduits

D’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, les abattages de gros bovins ont été limités en début d’année. Sur les semaines 3 à 6, ils étaient supérieurs de 1% au niveau historiquement bas de 2022 et en forte baisse par rapport à 2021 (-7%). Les vaches laitières étaient un peu plus nombreuses que l’an dernier (+2%), mais très en retrait par rapport à 2021 (-9%). Les abattages de vaches allaitantes étaient en baisse par rapport aux deux années précédentes (-1% /2022 et -4% /2021) et ceux de JB de type viande à un niveau intermédiaire (+6% /2020 et -7% /2021). Les abattages de JB laitiers poursuivent leur déclin (-14% /2022 et -20% /2021).

Rappelons que sur l’année 2022, les abattages de gros bovins avaient chuté de -3,7% en tête et de -4,1% en tonnage par rapport à 2021.

La décapitalisation se poursuit, dans le cheptel laitier comme dans le cheptel allaitant

Au 1er janvier, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était toujours en recul et -3,0% sur un an, comme en décembre. Le nombre de vaches laitières restait lui aussi en baisse significative, à -2,2%, contre -2,3% en décembre.