Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Avec une production française sans entrain et des importations de viande ovine ralenties, le cours de l’agneau français connaît une baisse saisonnière modérée et demeure à un niveau plutôt élevé.

Baisse modérée du cours de l’agneau français

Dans la même dynamique que fin 2019, le cours de l’agneau français reste particulièrement soutenu début 2020. Il subit une baisse saisonnière limitée. En moyenne plus élevée de 0,62 €/kg que l’an passé sur les six premières semaines de l’année, la cotation, à 6,45 €/kg en semaine 6 de 2020 (se terminant le 9 février), a retrouvé son niveau de 2015 à la même période.

Bien que les sorties d’agneaux issus du bassin laitier, dynamiques cette année, entraînent une baisse saisonnière de la cotation, l’offre limitée en viande ovine sur le marché français freine cette diminution. En effet, selon les professionnels, la production nationale est en retrait et les importations de viande ovine, dont la baisse perdure, ne permettent pas de combler le déficit. Mécaniquement, la cotation de l’agneau français atteint alors des niveaux importants.

Le cours de l’agneau britannique, lui aussi soutenu, participe au maintien de la cotation française à des niveaux élevés.

Un niveau d’importations de viande ovine en baisse pour 2020

Après plus de cinq mois de baisse, les importations françaises de viande ovine ont enregistré un léger sursaut en décembre (+3% /2018). Parmi les principaux fournisseurs, seul le Royaume-Uni a moins exporté vers la France qu’en décembre 2018 (-3%). Les envois de viande ovine néozélandaise ont bondi de 11%. Ils permettent, avec des achats en hausse en provenance d’Irlande et d’Espagne, de contrebalancer le repli des envois britanniques. En janvier 2020, les importations françaises de viande ovine néozélandaise seraient restées relativement élevées, d’après les douanes néo-zélandaises de novembre.

Toutefois, le niveau élevé de la cotation française laisse supposer que les importations totales de viande ovine soient restée à de bas niveaux en ce début d’année, avec des envois britanniques très probablement toujours en retrait.

Compte-tenu de l’offre européenne (et même mondiale) assez restreinte, le marché français ne devrait a priori pas crouler sous le poids de la viande importée en 2020.

La production française se replie

Après un sursaut en novembre, la production nationale a fléchi en décembre, de -6% d’une année sur l’autre, et a retrouvé le niveau de décembre 2017. Les abattages d’agneaux ont moins baissé (-3% à 268 800 têtes) que les réformes, qui suivent la tendance de l’année 2019 (-7%, à 38 500 têtes). Le poids de carcasse des agneaux a diminué en décembre (-3%, à 17 kg), tandis que les ovins adultes se sont encore alourdis (+2% /2019, à 27 kg), en lien avec des réformes en recul cette année.

Sur l’année la production française de viande ovine a légèrement baissé, de -0,5% /2018. Elle est la somme d’une production de viande d’agneau stable et de réformes en fort recul (-4%).

La consommation de viande ovine calculée par bilan a été stable en 2019 par rapport à 2018. En 2020, elle sera probablement orientée à la baisse, puisque l’on prévoit une diminution des importations de viande ovine et une production nationale assez peu dynamique.

Début 2020, les abattages seraient en effet déjà assez calmes selon les opérateurs, malgré des signaux incitatifs : cours prometteurs et repli des importations.

Une hausse des envois d’ovins vifs qui s’accentue en décembre

Les exportations françaises d’agneaux et surtout d’ovins adultes, déjà très dynamiques sur 11 mois, ont fortement augmenté en décembre, respectivement de +7% et +96%, soit + 11 800 et +1 030 têtes d’une année sur l’autre.

Au total, la France a exporté 67 700 ovins de plus qu’en 2018 (481 milliers de têtes en 2019), principalement vers l’Italie, où la demande a été très dynamique, et vers Israël, ouvert début 2019.