Mi-octobre, les cours des veaux de boucherie en France et aux Pays-Bas stagnaient. Les abattages français ont nettement reculé en septembre, du fait de la chaleur et de l’inflation qui ont bridé la demande. Les matières premières lactées restent à prix modéré en France tandis que le prix du pétrole remontait.
Le prix des veaux gras peine à remonter
Le mois de septembre a été excessivement chaud, empêchant le retour à une consommation de veau habituellement soutenue à l’automne. Au 13 octobre, il faisait encore exceptionnellement chaud. En conséquence, les cours des veaux de boucherie ont peu progressé en septembre, et sont même passés sous leur niveau de 2022. En semaine 41, le veau rosé clair O élevé en atelier avait pris 7 centimes en quatre semaines et cotait 6,79 €/kg de carcasse, soit -3% /2022 (-23 centimes), mais se situait encore +14% /2021 (+82 cts). Le cours du veau rosé clair R élevé en atelier a suivi la même tendance, à 7,11 €/kg éc en semaine 41 (-4% /2022 ou +27 cts et +8% /2021, +55 cts).
Côté veau sous la mère, la hausse saisonnière était déjà engagée depuis le mois d’août du fait de la faiblesse de l’offre. Le veau rosé clair U élevé au pis cotait 9,46 €/kg éc en moyenne entre les semaines 38 et 41, à +6% /2022 (+58 cts), mais seulement +16% /2021 (+1,29 €). Le cours a pris 20 centimes en quatre semaines.
Poudres lactées encore abordables, pétrole en hausse
Depuis le début de l’année, les cours des matières premières lactées étaient restés bas. Ils sont en légère hausse depuis mi-septembre. En semaine 41, la poudre de lactosérum doux valait 705 €/t, en repli de -26% /2022 et +12% par rapport à son niveau de 2019, avant covid-19. La poudre de lait écrémé cotait 2 550 €/t (-28 % /2022 et +9% /2019, pré-covid).
En août, l’Indice des prix d’achat des moyens de production agricoles (IPAMPA) des aliments d’allaitement pour veaux était stable sur un mois, à 138,4 points (-18% /2022, +8% /2021, +32% /2019). L’IPAMPA autres aliments pour veaux (partie fibreuse) s’est aussi stabilisé en août à 141,7 points (-6% /2022, mais encore +25% /2021).
Les prix de l’énergie ont, eux, augmenté cet été : en août, l’IPAMPA gaz a pris +1% en un mois. Il s’établissait à 144,0 points, en recul de -1% sur un an, mais à +19% /2021 et +28% /2019. Le cours du Brent de Mer du Nord, dont le propane utilisé en élevage est un dérivé, est remonté depuis la limitation de la production par l’OPEP+ en juillet, prolongée jusqu’en décembre. Le baril de Brent a donc augmenté de +19% au cours des deux derniers mois pour atteindre 86 €/baril en septembre (-5% /2022, mais +36% /2021).
Les abattages de septembre impactés par la chaleur et l’inflation
Les chaleurs du mois de septembre et la baisse de pouvoir d’achat liée à l’inflation n’ont pas permis un bon redémarrage de la demande après l’été. Le rythme des sorties d’atelier a ralenti et les abattages de veaux gras ont fortement reculé : seulement 84 000 têtes abattues en septembre (-14% ou -14 000 têtes /2022) pour une production de 13 000 téc (-13% ou -2 000 téc /2022, et -16% /2021).
En cumul sur neuf mois, la production française de veau de boucherie, de 114 000 téc (782 000 veaux gras abattus) a nettement reculé pour la seconde année consécutive : -7,9% de têtes /2022 et -13% /2021.
Ce ralentissement des sorties a entraîné une hausse de l’âge à l’abattage en septembre, à 193,3 jours soit +2,9 jours /2022 et +3,0 jours /2021. Les poids carcasses ont augmenté aussi, à 149,0 kg soit +2,3 kg /2022, mais -1,4 kg/2021.
Les prix stagnent aux Pays-Bas
Comme en France, le prix du veau gras pie-noir néerlandais n’est pas remonté en septembre. D’après les opérateurs, le marché européen était à l’équilibre mais ne permettait d’augmenter le prix, du fait de l’inflation alimentaire grevant le pouvoir d’achat. En semaine 41, la demande européenne semblait augmenter d’après De Kalverhouder. Le cours du veau gras pie-noir néerlandais a donc frémi en prenant 2 centimes cette semaine-là, pour atteindre 5,72 €/kg éc (-6,2% /2022 ou -38 cts et +9,6% /2021)
Après un très mauvais mois de juin, les abattages de juillet se sont mieux tenus, sans toutefois attendre leur niveau de 2022, avec 107 000 veaux gras abattus (-1,5 %/2022 ou -1 600 têtes et -4,1% /2021). Le poids moyen des carcasses était en hausse, à 156,3 kg soit +1,6 kg comparé à 2022.
En cumul sur sept mois, les Pays-Bas ont produit 122 000 téc de viande de veau (-3,5% /2022) issues de 801 000 veaux de boucherie (-2,3% /2022 ou -19 000 têtes).