Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La décapitalisation se poursuit à un rythme rapide. Les abattages reculent toujours. Les prix des vaches se tiennent. Ceux des jeunes bovins poursuivent leur baisse saisonnière.

La décapitalisation allaitante à -3,2% au 1er mai

Au 1er mai, le recul du nombre de vaches allaitantes présentes en France atteignait -3,2% /2022, comme au 1er avril, à 3,560 million de têtes.

La très forte baisse des entrées de primipares dans les troupeaux est le principal moteur de cette décapitalisation, qui ne donne plus lieu à un afflux de réformes de vaches : d’un an sur l’autre, les entrées de génisses ont baissé de -6% en janvier, de -8% en février, de -9% en mars et de -11% en avril.

La décapitalisation laitière s’accélère, à -2,5% au 1er mai

Le nombre de vaches laitières au 1er mai était toujours en net recul par rapport à l’an dernier, (-2,5% /2022 à 3,370 millions de têtes). Là aussi, le recul des entrées de génisses est prononcé (-6% en janvier, -8% en février, -3% en mars et -7% en avril) et constitue le principal moteur de la baisse du cheptel.

Les abattages reculent

Sur les quatre dernières semaines connues (20 à 23), les abattages de gros bovins ont enregistré une baisse de -5% /2022 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. La baisse se chiffrait à -11% pour les vaches laitières et -7% pour les vaches de type viande, le faible nombre de génisses de renouvellement incitant les éleveurs à retenir leurs vaches pour assurer la production. Les génisses de type viande étaient également moins nombreuses (-2% /20022). Seuls les abattages de JB de type viande étaient en hausse sur ces 4 semaines (+5%).

Les cotations des vaches orientées à la hausse

La baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches.

La cotation de la vache U standard a gagné 3 centimes en un mois pour remonter à 5,82 €/kg de carcasse en semaine 23 (+4% /2022 et +23% /2021). Celle de la vache R a gagné +6 centimes à 5,47 €/kg (+4% /2022 et +32% /2021).

Après avoir fléchi en avril sous le poids de la hausse des importations, les prix des vaches laitières ont repris du poil de la bête face à la pénurie d’offre. La cotation de la vache O a gagné +7 centimes en un mois à 4,93 €/kg, mais restait sous son niveau de 2022 (-1% /2022, mais +49% /2021). Celle de la vache P a gagné +10 centimes à 4,72 €/kg (-3% /2022, mais +52% /2021).

Baisse saisonnière des prix des jeunes bovins

Avec retard, les prix des JB français ont enclenché une baisse saisonnière dans le sillage des prix italiens. La concurrence à bas prix des viandes polonaises et allemandes sur les marchés export (lire l’article sur les JB en Europe) oblige par ailleurs les opérateurs français à concéder des baisses de prix à la vente. L’offre est toutefois globalement réduite sur le marché européen.

La cotation du JB U a perdu -7 centimes en un mois pour retomber à 5,40 €/kg en semaines 23 (+2% /2022 et +36% /2021). Celle du JB R a perdu -4 centimes à 5,28 €/kg (+2% /2022 et +40% /2021) et celle du JB O -2 centimes, à 4,98 €/kg (+1% /2022 et +48% /2021).

Les charges toujours en hausse sur un an

En avril 2023, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 135,7 points. Il restait en hausse de +1,3% par rapport à avril 2022 et de +23,6% par rapport à avril 2021. L’indice des prix des aliments achetés restait même à +5,1% /2022 et +30 6% /2021. L’indice des énergies et lubrifiants était en revanche retombé à 161,3 (-9% /2022, mais toujours + 45% /2021) et celui des engrais et amendements à 174,7 (-12% / 2022 mais +79% /2021).

Un début de saison d’herbe plutôt favorable sur une grande partie du territoire

D’après la note de suivi de la pousse de l’herbe des prairies permanentes publiée par Agreste, la production cumulée des prairies permanentes au 20 mai était supérieure de +12% à celle de la période de référence 1989-2018 au niveau national. Le pourtour méditerranéen et la vallée du Rhône enregistrent toutefois une pousse déficitaire en lien avec une sécheresse importante, de même qu’une partie du Puy de Dôme, du Sud de l’Occitanie et de la région PACA.

Le temps plus sec de fin mai – début juin dans le Nord a permis de récolter l’herbe dans de bonnes conditions. Les orages de la première quinzaine de juin ont permis de relancer la pousse de l’herbe dans la moitié sud de la France qui attend à présent une éclaircie pour faucher, alors que le Nord attend la pluie. Pour en savoir plus, consultez la note agroclimatique et prairie de l’Institut de l’Élevage.