Avec une offre toujours restreinte, les prix des veaux gras poursuivent leur hausse saisonnière automnale, une bonne nouvelle face aux coûts de production qui restent très élevés pour les intégrateurs et pour les éleveurs. Les abattages sont contenus en France, tandis qu’ils se sont rétablis aux Pays-Bas où la production reste ferme dans un contexte de consommation en RHD dynamique.
La cotation du veau gras en hausse saisonnière
Après une faible baisse estivale, les cotations des veaux gras sont rapidement remontées cet automne, à la faveur d’une demande traditionnellement en hausse au retour des congés estivaux et avec la baisse progressive des températures. Le recul de l’offre en veaux finis accompagne la hausse des cotations.
Début octobre (semaine 40), le cours du veau rosé clair O élevé en atelier frôlait les 7 €, à 6,93 €/kg de carcasse, gagnant +37 centimes en 4 semaines. L’écart entre le cours de 2022 et celui des deux années précédentes s’est maintenu en septembre et octobre (en semaine 40 +16% /2021 ou +96 cts, et +32% /2020 ou +1,67 €) une hausse bienvenue face à la hausse des coûts.
La cotation de veau rosé clair R élevé en atelier a suivi les mêmes évolutions. En semaine 40, le cours s’établissait à 7,33 € /kg éc (+12% /2021 ou +77 cts et +25% /2020 ou +1,48 €). Cependant, l’écart de prix entre le veau rosé clair R et le veau rosé clair O s’est réduit de 19 centimes en un an alors que l’aliment lacté du veau R coûte plus cher que celui du O, car il contient de la poudre de lait écrémé, contrairement à celui pour le veau O. Le veau R, plus haut de gamme, est plus impacté par la réorientation des ménages vers les produits abordables.
Quant au veau élevé au pis, la cotation moyenne sur les quatre dernières semaines du veau rosé clair U s’établissait à 8,80 €/kg éc (+8% /2021 ou +62 cts et +6% /2020 ou +49 cts). Comme pour les autres veaux, le prix était en forte hausse, de +31 centimes en 4 semaines.
Des coûts de production élevés
La cotation de la poudre de lactosérum s’est bien dépréciée cet été. Faute de demande chinoise, elle est presque retombée à son niveau de l’an dernier, mais bien au-dessus du bas niveau de 2020. Ainsi en semaine 38, la poudre de lactosérum doux cotait 1 050 €/t (soit +6% /2021, mais +52% /2020).
Après l’accalmie estivale, les achats ayant repris (notamment en Indonésie), la cotation de la poudre de lait écrémé a légèrement augmenté à 3 690 €/t en semaine 39, toujours à un niveau très élevé par rapport à 2021 (+37%).
L’IPAMPA des autres aliments pour veaux (partie fibreuse) s’est un peu assagi en août (-1 point comparé à juillet). Il valait tout de même 146,0 points (+29% /2021, +43% /2020).
L’IPAMPA gaz est resté stable d’un mois à l’autre à un niveau historiquement élevé, à 146,5 points, soit +21% /2021 et +34% /2020.
Moindre recul des abattages en septembre
Contrairement aux mois passés, les abattages ont peu reculé en septembre, de -1,9% /2021 à 98 000 veaux gras en France. Le retour des salariés sur leur lieu de travail, la rentrée scolaire et le Festival de Veau d’automne ont entraîné une demande plus ferme.
En cumul sur les 9 premiers mois de l’année, les abattages de veaux de boucherie ont totalisé 839 000 têtes, toujours en net recul de -5,7% /2021 (-51 000 têtes). Ils ont davantage reculé en volume de -6,1% /2021 soit -8 000 téc, pour un total de 124 000 téc.
Le poids carcasse moyen des veaux abattus en septembre a nettement reculé, à 146,8 kg (-3,7 kg /2021, automne 2021 où les abatteurs avaient alourdi les carcasses ; et -2,3 kg /2020). Cette nette réduction des poids d’une année sur l’autre et d’un mois sur l’autre traduit aussi un marché fluide.
L’âge à l’abattage reste quant à lui élevé en septembre, 190,4 jours en moyenne, et inchangé comparé à 2021. La modification d’une partie des plans d’alimentation pour intégrer plus de fibres et moins d’aliments lactés a réduit le GMQ et donc produit des veaux moins lourds abattus au même âge qu’en 2021.
Aux Pays-Bas, des abattages fermes depuis début 2022
La production de viande de veau aux Pays Bas est, elle, restée stable sur les sept premiers mois de 2022, avec 126 000 téc (+0,6% /2021 et +0,8% /2020). Les abattages ont tout de même marqué le pas en juillet, à 17 000 téc (-8% /2021) du fait de mises en place particulièrement prudentes en vue des mois d’été. La bonne tenue des abattages néerlandais en 2022 s’explique par un regain de dynamisme de la RHD européenne après deux années d’activité ralentie pour cause de confinement.
Comme en France, la cotation du veau pie-noir néerlandais poursuit sa hausse saisonnière : elle a dépassé la valeur de 6 €, à 6,07 €/kg de carcasse en semaine 40 (+16% /2021 ou +87 cts et +41% /2020).
En Italie à Modène, le prix du veau gras pie-noir remonte plus doucement, à 6,48 €/kg éc en semaine 40 (+5% /2021 ou +33 cts et +36% /2020).