Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

En juin, la demande en jeunes veaux laitiers est repartie à la hausse des deux côtés des Pyrénées. Les intégrateurs français ont augmenté leurs achats en prévision des sorties d’automne. Côté espagnol, les engraisseurs de bovins jeunes sont revenus aux achats de veaux après une demande ralentie au printemps. Les cours des veaux laitiers ont en conséquence poursuivi leur hausse saisonnière, dans un contexte de baisse des naissances lié à la décapitalisation laitière.

Nette hausse des cours

En juin, les cours des veaux laitiers poursuivaient leur hausse saisonnière. La cotation des veaux destinés à l’engraissement semblait ainsi enfin reprendre sa forme historique (pré-covid), avec un pic estival marqué. En semaine 27, le veau mâle laitier de 45 à 50 kg cotait ainsi 118 €/tête, en hausse de +7 € en quatre semaines et nettement plus que les deux années précédentes (+27% ou +25 € /2022, +28% /2021). Le veau mâle laitier de 50 à 55 kg suivait la même tendance et s’établissait à 143 €/tête (+25% ou +29 € /2022).

Les veaux mâles de type viande (races mixtes, croisés lait-viande et allaitants) étaient également recherchés par les acheteurs et leurs cours se sont appréciés de +5 € en quatre semaines, à 277 €/tête en semaine 27 (+16% ou +39 € /2022).

Net recul des naissances

En mai, les naissances de veaux de mère laitière reculaient à nouveau de -5,2% /2022 d’après SPIE-BDNI, pour s’établir à 218 000 têtes. Les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (tous les veaux croisés lait-viande + les veaux mâles laitiers purs et ceux croisés lait-lait) reculaient plus fortement encore, de -6,2% /2022, et représentaient 131 000 veaux en juin.

En cumul sur onze mois, 2 977 000 veaux sont nés de mère laitière, en recul de -4,1% ou -127 000 têtes /2022. Les veaux disponibles pour l’engraissement représentaient 1 777 000 naissances depuis le début de la campagne, en baisse de -3,7% /2022.

Au 1er juin, le cheptel de vaches laitières baissait de -2,4% /2022. L’écart entre la baisse du cheptel et la baisse des naissances traduit à la fois un déficit d’entrée de génisses dans les troupeaux et les problèmes de fertilité rencontrés par les éleveurs l’été 2022.

Retour de la demande espagnole et des exportations

Les exportations de veaux laitiers avaient reculé en début d’année, du fait d’une moindre demande espagnole, sur fond de sécheresse historique. Les pluies abondantes en juin pourraient avoir rassuré les engraisseurs de bovins jeunes, qui sont revenus aux achats. Ainsi, la cotation du veau frison de moins d’un mois a progressé de +4 € sur quatre semaines pour remonter à 154 €/tête (+5% /2022 et +40% /2021).

Conséquence du retour de la demande espagnole, les exportations de veaux laitiers ont repris fortement. Ainsi d’après SPIE-BDNI, sur les semaines 22 à 26 (29/05 au 30/06) 30 000 veaux laitiers ont été exportés depuis la France, majoritairement vers l’Espagne, soit une moyenne de 6 000 veaux/semaine. Après plusieurs mois de baisse, ils ont ainsi bondi de +23% (ou +1 000 têtes/semaine) /2022.

En cumul depuis le début de l’année, les exportations de veaux laitiers ont reculé de -2,7% /2022 à 152 000 veaux du fait de la faiblesse des achats espagnols au printemps. Cependant, l’année 2022 ayant été très dynamique, les exportations sur les 26 premières semaines de 2023 ont été supérieures de +7,3% à la même période de 2021, et même de +26% /2019 !