Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 360 Avril 2024

Après plusieurs semaines de hausse, les cours des bovins britanniques se stabilisent. Si la demande des abattoirs reste importante, l’offre dans les fermes est abondante. A la veille de la réouverture des restaurants, les ventes au détail de viande bovine ont connu une croissance moins marquée que les semaines précédentes. En avril dernier, les exportations de viande bovine ont subi un net reflux en lien avec la pandémie de Covid-19.

La remontée des cours plafonne

En semaine 26 et en devise locale, la hausse des prix des bovins britanniques a marqué un coup d’arrêt. Après plusieurs semaines de fortes hausses, le prix moyen pondéré britannique des bovins finis s’est stabilisé. D’après AHDB, si la demande des industriels reste forte, l’offre en bovins finis est désormais abondante et le restera dans les prochaines semaines. L’évolution des marchés dépendra notamment des abattages en Irlande, où les transformateurs semblent travailler à nouveau à pleine capacité.

En attendant, avec une légère baisse du cours de la livre, la cotation en euros de la vache O perd 1 centime en une semaine, mais gagne 9 centimes en un mois à 3,11 €/kg de carcasse (+10% /2019 et -6% /2018) en semaine 26.

Les cours des autres catégories connaissent des fortunes diverses :

  • Le bœuf R a perdu 3 centimes d’euro en une semaine, à 4,03 €/kg éc en semaine 26 (+7% /2019 ; -5% /2018),
  • Le JB R a également reculé de 3 cts à 3,99 €/kg éc (+10% /2019 ; -3% /2018),
  • La génisse R est en hausse en livre mais stable en euro à 4,05 €/kg éc (+8% /2019 ; -5% /2018).

Tassement dans la progression des abattages

Après une période d’abattages en retrait au début de la pandémie, les abattoirs avaient augmenté les cadences depuis plusieurs semaines en lien avec un marché dynamique, notamment pour les femelles. Si les niveaux d’abattages restent soutenus, le rythme se réduit. Sur les quatre dernières semaines (23 à 26), les abattages de gros bovins restent importants, en hausse de +8% /2019 et +11% /2018 d’après l’indicateur du Ministère de l’Agriculture (DEFRA) et d’AHDB.

Les abattages de vaches de réforme ont rattrapé leur retard en atteignant un haut niveau sur les 4 semaines de juin (+16% /2019 et +23% /2018), le débouché de la restauration rapide ayant partiellement rouvert.

En mâles, les abattages de JB restent en hausse conséquente (+7% /2019 et +5% /2018) alors que ceux de bœufs ont partiellement rattrapé leur retard par rapport aux années précédentes (-2% /2019 et -3% /2018).

Moindre progression des achats des ménages. La restauration « déconfine »

La progression des achats des ménages au détail est importante, mais moindre qu’il y a quelques semaines. En semaine 26, les achats de viande bovine dans les magasins de détail au Royaume-Uni ont connu une progression à deux chiffres (+13% /2019 en volume), inférieure tout de même au taux de croissance global de ventes de produits alimentaires et de boissons (+20% /2019), d’après l’analyse hebdomadaire de Kantar.

En semaine 26, la viande hachée qui représente 57% des ventes de viande bovine réfrigérée et congelée (primary beef) a notamment moins progressé (+9% /2019). Jusque-là, c’est cette même viande hachée qui avait été le principal moteur de la croissance des ventes. Les ventes de steaks (+18%) comme de viande bovine à ragoût (+14%) ont progressé de façon plus marquée.

Les ventes de burgers et de grillades de bœuf (uniquement réfrigérés et incluant d’autres protéines mais très majoritairement de la viande bovine) connaissent également une croissance ralentie (+17% /2019 en volume).

Fin juin, Boris Johnson annonçait la levée quasi totale du confinement au Royaume-Uni à partir du 4 juillet. Les pubs, restaurants, hôtels, salons de coiffure, bibliothèques, musées et théâtres ont ainsi pu rouvrir à partir de cette date en mettant en place des mesures sanitaires spécifiques. Les évolutions des ventes de viande bovine pourraient donc être importantes dans les prochaines semaines. Cependant, alors que le pays se déconfine, le gouvernement britannique a décidé de fermer les écoles et les commerces « non essentiels » de Leicester, après une hausse soudaine de nouveaux cas de coronavirus dans la ville.

Certains indicateurs montrent le redémarrage de l’activité de la restauration britannique avec une hausse des repas pris sur site, comme le taux d’occupation des restaurants adhérents à Opentable (groupe booking.com).

Les importations ont poursuivi leur baisse en avril, les exportations ont fléchi

En avril, les importations britanniques de viande bovine ont poursuivi leur baisse (-13% /2019 à 18 000 t) et les exportations ont marqué le pas (-15% à 8 500 t) notamment vers les pays de l’UE (-31%), en lien avec la pandémie de Covid-19.

En cumul sur les quatre premiers mois de 2020, les importations britanniques de viande bovine ont régressé quand les exportations ont progressé. Les importations ont atteint 80 200 t (-13% /2019) et ont notamment diminué depuis l’Irlande (-7%) et les Pays-Bas (-21%). Elles ont cependant augmenté depuis la Pologne (+4%). Les exportations approchent les 42 500 t (+3% /2019) : elles ont baissé partout en UE sauf vers les Pays-Bas (= /2019) et elles ont progressé hors UE (+37%) comme par exemple vers les Philippines (+44% à 1 300 tonnes).