Seule la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne ont enregistré une hausse de leur production laitière en juillet, qui a tout juste compensé le repli de l’Australie, pays toujours touché par les conséquences de la sécheresse. Les productions étatsunienne et argentine ont affiché une relative stabilité.
Australie : poursuite du déclin
L’hiver austral n’a pas altéré la tendance baissière de la production australienne. Elle a reculé de 8,4% en juillet et de 9% sur les 7 premiers mois de l’année.
En se basant sur le recul du cheptel laitier et les difficultés financières des éleveurs, Dairy Australia anticipe un repli de la production compris entre -3% et -5% pour la campagne 2019/20 qui débute. Les réformes laitières ont été abondantes depuis un an, un certain nombre de fermes laitières ont cessé leur activité et les prix de l’alimentation, y compris l’eau dans certaines régions, ont atteint des niveaux historiques.
Le recul touche maintenant toutes les régions australiennes et Fonterra projette la fermeture d’une usine de transformation, compte tenu de la collecte en forte baisse dans le pays.
Nouvelle-Zélande : un début de campagne dynamique
Après une fin de campagne 2018/19 morose, due à des conditions climatiques difficiles, la production laitière néozélandaise a rebondi depuis juin. Grâce à des conditions climatiques favorables à la pousse de l’herbe, la hausse sur les deux premiers mois de la campagne 2019/20 atteint +9% /2018.Mais sur les 7 premiers mois de l’année calendaire, la production affiche toujours un repli (-0,7% /2018).
Les mauvais résultats financiers de Fonterra, largement dus aux investissements à l’étranger, ont conduit à l’absence de distribution de dividende cette année, ce qui pourrait peser sur les revenus des agriculteurs néozélandais. La coopérative a en outre maintenu une prévision de prix très ouverte pour la campagne en cours, entre 6,25 to $7,25 NZ$ par kilogramme de matière sèche, compte tenu des incertitudes des marchés laitiers.
Argentine : stabilisation de la production en juillet
Après avoir connu des conditions climatiques extrêmes durant l’été austral (température élevée et forte hydrométrie) affectant durement la production laitière sur le premier semestre (-6% /2018), l’Argentine a bénéficié d’un automne austral plus favorable qui a permis de stabiliser la production en juillet.
États-unis : recul inexorable du cheptel laitier
En juillet, comme sur les 7 premiers mois de l’année, la production étatsunienne se maintient au niveau de 2018. La remontée du prix du lait à la production depuis janvier (+21% /2018 à 412 $/t en juillet) redresse la marge sur coût alimentaire, la plus élevée depuis mai 2018, qui efface ainsi la hausse du prix de l’alimentation de ces derniers mois.
Malgré cette marge en hausse, les abattages de vaches laitières se sont poursuivis à un rythme élevé : en juillet, le cheptel a diminué de 9 000 têtes par rapport à juin pour s’établir à 9,31 millions de têtes (-0,9% /2018), l’effectif le plus bas depuis janvier 2016. Ce repli du cheptel laitier est tout juste compensé par une hausse de sa productivité (+0,9%).
Au total, la production laitière agrégée des 5 grands bassins exportateurs s’est à peine stabilisée en juillet.